C'est le proxénétisme qui ne l'est pas (Que les prostituées aient à rendre des comptes à un mac).
Ainsi que le "racolage passif" (façon détournée de pénaliser les prostituées pour satisfaire l'opinion publique). Mais je ne suis pas sûr que cette dernière chose soit très appliquée... Quoique j'ai entendu dire que cette loi avait tendu à rendre encore plus "souterraine" qu'elle ne l'était.
Je me pose très souvent la question d'aller voir des prostituées. Je n'habite pas spécialement loin de Pigalle, donc je m'y promène souvent et même si - a priori - j'y vais juste pour me balader, j'y vais quand même pour une raison... D'autant plus que je ne vais pas tout à fait dans le quartier touristique de Pigalle, mais dans les rue du 9e en dessous.
Pour être honnête avant d'avoir peur d'attrapper des MST et de faire fonctionner un business mafieux, je crains surtout de me faire arnaquer (il arrive qu'elles s'arrangent pour que tu ailles voir leur dealer auquel elles doivent des comptes...). La culpabilité de me "sentir nul" parce que je vais en voir une vient maintenant bien après.
La raison est qu'il m'est arrivé d'en aborder une en DG (oui je sais c'est bizarre). Je pensais qu'elle était juste "une fille habillée sexy" (quel idiot


Aussi, je trouvais que ça sentait assez mauvais chez elle (même pas de porte entre ses WC et son salon. Bref, elle pouvait regarder la télé en étant sur le trône. Sans compter que bien que l'on sache que c'était chez une fille (un minimum de soin de l'appartement), c'était plutôt bordélique (bien que ce soit facilement le cas dans un petit appartement).
Dernier truc qui me cassait l'envie : elle avait l'air d'être une droguée. Dans une phase où elle est ok, mais quand même marquée par quelque chose... Je ne savais pas si c'était l'alcool ou autre chose.
Et là, j'ai remarqué une chose. En effet, c'était une professionnelle, car un mec l'attendait dans son hall, un mec âgé, à l'allure beauf. La petite marocaine pas spécialement jolie qu'elle était se faisait toute belle et sexy, mettait des bougies et plaçait une ambiance feutrée. Et quand elle décrochait le téléphone, elle perdait sa voix de garçon manqué pour une voix artificiellement féminine.
Aussi des mecs venaient lui frapper à la porte, des purs AFC en manque d'affection avant que ce soit de sexe. Elle ne leur ouvrait pas, leur disait de dégager, leur parlait trop mal, et se foutait de leur gueule en plaisantant avec moi. J'avais la vraie fille en face de moi, un garçon manqué, que j'ai plus tard croisé en jogging, pas en bas autofixants, pas la prostituée.
En partant, elle m'a fait "au revoir mon chéri" la bouche en coeur. Je lui ai fait la bise, je ne me sentais pas prêt à devenir son mec.
Du coup, ça m'a fait aussi beaucoup relativiser. Et je me suis dit bizarrement : "Après tout, c'est vrai que c'est un métier". Elle mettait vraiment d'une part son métier et d'une autre sa vie sentimentale. C'est une façon pour elle de se protéger. Elles peuvent même être capables de rendre dingues d'elles leurs clients.
Je ne jugeais pas les mecs qui venaient la voir. Je les voyais en effet comme des victimes. Mais je me voyais moi aussi. Et clairement, je n'étais pas une victime. Je l'avais draguée, peut-être. Mais si les conditions avaient été ok, et les tarifs pas exorbitants, je pense que j'aurais pu payer.
Je vois une interaction financière avec une prostituée comme une sorte de "transaction". Tant qu'il n'y a pas de violences, d'intervention d'une personne tierce et que tout est respecté selon les conditions établies par les deux parties, il n'y a pas de raison de s'en vouloir.
L'un comme l'autre, vous tirez votre épingle du jeu. Si ensuite, elle va s'acheter de la drogue avec ton argent ce n'est pas ton problème. Si elle donne ton argent à un mac, mais que tu ne le savais pas, ce n'est pas ton problème. ...
Si tu souhaites déculpabiliser, tu as un site web dont je peux te parler par MP, où des hommes échangent leurs expériences avec des professionnelles, les arnaques auxquelles ils font face, les filles qu'ils se conseillent... C'est peut-être complètement immoral, mais peut-être que tu déculpabiliseras.
Sinon, sur le sujet du sexe en lui-même, Dr Driller me semble viser juste. Quelque part, je parlais de la "branlette" dont il parle comme d'une métaphore. En fait, tu es en pleine "branlette intellectuelle" lors du rapport.
Vis dans le moment. Carpe Diem. Profite du moment présent. Si tu te préoccupes de tes sensations, c'est pourquoi ? Parce que tu te projettes dans l'avenir, dans ce moment où tu éjaculeras. Or "tenter de contrôler son avenir ou son passé c'est souffrir" comme dirait Dr Paul. Tu n'as aucun contrôle sur l'avenir, tu ne sais pas de quoi il sera fait. Focalise toi juste sur l'instant et sur ce qui te plaît à ce moment, que tu sens chez elle (son parfum, la chaleur de son corps, la douceur de ses cheveux...).
Et rappelle toi, peu importe avec qui tu couches, ce qui importe d'abord :c'est quoi ? Que TOI, tu prennes ton pied (évidemment dans le respect des règles de l'art). Même le sexe en lui-même est sujet à l'idée de reconnaissance sociale.