Je doute d'être un étudiant brillant, mais je suis un bosseur, donc je me permets de te répondre.
J'ai passé 3 concours en entier: celui de l'ENS (arrivé jusqu'aux admissibilités donc l'oral) que j'ai raté, passé celui de véto que j'ai réussi, celui d'une école d'ingé que j'ai réussi aussi.
Je passe en ce moment celui de médecine. J'attends mes résultats qui arriveront jeudi
Pour reprendre la discussion:
1° Tout abord il faut savoir que quelque soit le concours, les 3/4 des inscrits ne servent à rien. Soit ils sont pas motivés pour l'avoir (souvent le cas quand le cc est réputé difficile, ils sont là "juste pour voir") soit ils n'ont pas les capacités intellectuelles pour le réussir. Ici, il faut être honnête, quand on dit ça, individuellement on se situe presque toujours dans le quart restant, alors que ce n'est pas toujours le cas. Exemple: Si je réussis mon cc de médecine, l'année prochaine je demanderai une dérogation pour passer le second concours de l'ENS. En toute honnêteté, je doute fortement y travailler d'arrache pied, pour la simple et bonne raison, que je suis passé à autre chose et que peut être, c'est un poil trop dur pour moi. C'est juste une façon de ne pas avoir de regret.
Si ce n'est pas un concours auquel tu tiens, passe le, sans jouer ton égo.
2° On ne passe pas un cc contre les autres, mais contre soi-même. C'est enrichissant de composer pendant 4 heures un sujet sous stress ! On dépasse ses limites, on exploite des ressources dont deux mois auparavant on soupçonnait pas l'existence ! Cependant, de là à dire que les autres nous ralentissent, c'est un pas que je ne franchirais pas tout à fait. Travailler en binôme aide, et ce, surtout quand on est complémentaire et de même niveau. En prépa, j'aimais bosser avec une fille qui n'arrivait pas à comprendre la physique. Le fait de lui expliquer 50 fois la même chose, de manière différente à chaque essaie, me permettait de voir les problèmes sous des points de vue différent. De plus, mettre des mots sur ce qui était intuitif, est le plus sûr moyen de toujours réfléchir à ce qu'on fait lors du cc, et quand les correcteurs aiment bien être au limite du programme, c'est un avantage certain.
Rajoutons à cela, qu'avoir une épaule sur laquelle se poser pour ne pas se sentir seul et déprimé dans son coin, c'est aussi un plus. Dans tous les cas évite d'écraser des personnes qui seront peut être des confrères (chose à laquelle on ne pense pas souvent ! )
3° Le major cette année, c'est toi!
Pars gagnant. Il te reste deux mois. DEUX mois ! 60 jours ! Avec tout ce temps, tu peux apprendre l'encyclopédie universalis en entier... Et je déconne à peine. De toute manière tu n'as rien à perdre à y aller à fond. Tout à y gagner, même si tu le rates. Le major c'est un être humain, pas plus intelligent que toi (enfin... parfois ce sont des génies, je le reconnais) s'il y arrive, tu peux y arriver.
Et entre nous, le seul moment où on peut juger si on a raté ou pas un cc, c'est le jour des résultats.
4° Le major a trop travaillé. Le dernier classé, a travaillé juste ce qu'il faut.
Le troisième point c'est utile au début. Puis peu à peu on devient réaliste. Et c'est là que le 4ieme point a toute son importance. L'important n'est pas de savoir combien d'heure il faut bosser, mais comment bosser. Normalement, tu connais tes points forts, et points faibles. Et c'est un concours. Alors que faire ?
Les matières où tu es très bon, travaille juste ce qu'il faut pour rester très bon. N'essaye pas de devenir excellent. C'est un piège tendu par notre égo, dont on en sort pas toujours gagnant. Passer de très bon à excellent, demande bien plus de temps que de passer dans une autre matière de 8 à 12 au final, parce que ça demande de traquer les points de détail obscures jamais tombés les années précédentes ou de manière anecdotique. Alors que passer de 8-12, c'est tout connement refaire des annales.
Alors bien entendu se dire à la fin des fins que dans cette matière tu as eut 18, c'est cool. Mais c'est toujours mieux de se dire qu'on a réussi le cc dans son ensemble.
Que je sois le major ou le dernier pris, ça changera en rien que je serais médecin.
5° Travaille ou ne travaille pas, mais il n'y a pas d'entre deux.
Regarder The mentalist avec ton bouquin à la main et ce, même si tu ne comptes rien retenir de ton bouquin, c'est raté des rebondissement de ta série. Et donc, étudiant comme tu es, tu vas te dire que tu n'as pas profité de ta pause et qu'il faut que tu l'allonges d'une demi heure.
C'est idiot. Surtout que tu auras l'impression de l'avoir bosser ce livre. Il faut savoir ne rien faire pour recharger ses batteries.
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Expérience personnelle: je suis plutôt un marathonien qu'un sprinteur. Je bosse du début à la fin de l'année. De 8h par jour à 12-13H/jour les semaines de révisions. Avec des dimanche de feignasse où je flane. Ca a l'air énorme, mais étant donné que tous les deux heures je change de matière en alternant celles qui me font bander, et celle qui me donnent des idées suicidaires, c'est vite passé.
L'avantage, c'est que le mot "révision" dans "mois de révision" prend tout son sens, et j'ai eut rarement ces trou de mémoire persistant sur des informations vue une dizaine de fois.
Ma philosophie est simple: un cc c'est 1/3 de travail, 1/3 de motivation et 1/3 de chance.
Les deux premiers tiers, ça se trouve dans les tripes. Le dernier tu peux rien n'y faire. C'est comme ça, c'est la vie. T'as appris 99% d'un poly, et ça tombe sur le pourcentage restant ? La question serait ici: tu aurais pu apprendre ce pourcentage restant ? Si oui, t'es bien bête, si non, tu n'as pas de regret à avoir.
Pasteur disait:"La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés. "
Etat d'esprit à avoir, et ce même pour un echec. Je dirais même, surtout en cas d'échec, tu rebondiras plus vite et mieux que les autres.
Dernier point: il n'y a pas de profil type du winner dans un cc. Il y a réellement de tout. Du type qui passe une nuit blanche la veille des écrits découvrant des notions de bases, à celui qui a vécu, dormi, mangé cc. Et il y a les menteurs... N'écoute jamais les autres. Pas qu'ils soient foncièrement mauvais, mais afin de se rassurer et de se faire bien voir auprès des autres, ils déforment la réalité. Ca peut prendre une telle ampleur, que parfois (je le vis dans ma fac) leurs histoires absurdes deviennent l'étalon pour réussir. Tant qu'à ceux qui réussissent, ils ont toujours tendance à minimiser leur volume horaire de boulot (ou le grossir).
Bon courage.