Le sujet initial bien que formulé de mainère confuse part d'un questionnement légitime.
Mais on perçoit la confusion de Tisi au moment de résoudre une situation qui lui semble paradoxale. Je prend la peine de répondre à ce sujet parce qu'il donne souvent lieu à des catégorisations érronées et parfois franchement toxiques.
1/ Bisexualité et genre: Rappel sur l'assymétrie H/F
Un coût social différent
La stigmatisation de l'homosexualité est encore belle et bien présente même dans les pays les plus tolérants. Les hommes seront moins choqués d'apprendre que leur amie a déjà couché avec des femmes que l'inverse. Le conditionnement social ne marche pas de la même manière. Il est plus coûteux socialement pour un homme bisexuel de faire son coming out.
Un mécanisme d'excitation différent
L'excitation objective mise en évidence par les manifestation physique de l'excitation sexuelle doit être distinguée de l'excitation subjective. Cette dernière correspond à l'excitation reportée par les sujets lorsqu'ils sont mis en présence d'une situation à forte teneur sexuelle. Dans le cas cité ici, il s'agirait de matériel pornographique.
Excitation objective et subjective sont intrinséquement liées dans la population masculine. Pour schématiser, un hétérosexuel regardant un acte sexuel entre deux hommes reportera une excitation nulle, que celle-ci soit d'ordre subjectif ou objective. Une femme à l'inverse, sera davantage encline à montrer les signes d'une excitation objective (lubrification) mais pourra dans le même temps reporter une excitation subjective très faible voire nulle.
Cela tient pour une large part à des phénomènes de conditionnement social aboutissant à une définition binaire de l'identité subjective. Une équipe de chercheurs de l'Université d'Utrecht à mis en lumière le rôle de l'activation de la norme sociale dans le processus de l'excitation sexuelle féminine. Dès lors qu'on introduit un élément incitant à la transgression de la norme sociale, les sujets de sexe féminin reportent une excitation subjective en ligne avec leur excitation objective.
Note: pensez à amener les candidates à un plan à trois dans un bar gay et k-closez les deux, ça ira plus vite (sic)
Pour revenir au post initial: il est plus que commun qu'une fille soit excitée (de manière objective) par toute sorte de matériel pornographique. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'elle serait capable ou qu'elle se reconnaisse même l'envie de passer à l'acte.
2/ Identité sexuelle et vie de couple
Car c'est bien une idéologie qui nous tient lieu de classification des préférences sexuelles. Nous disposons de trois boîtes dans lesquelles nous tentons de faire tenir
une réalité infiniment plus variée. Nos préférences tiennent à notre patrimoine génétique, à notre éducation et à nos expériences et ceci dans des proportions qu'il ne me revient pas d'évaluer.
Une chose est sûre,
il y a autant de préférences sexuelles qu'il y a d'empreintes digitales. Il peut paraître rassurant de classifier sommairement la population mais ce serait en pure perte.
De même, les relations amoureuses peuvent se vivre sur une infinité de modes. Il revient à chacun de nous de bâtir avec son ou sa partenaire le mode de relation qui correspond le plus à notre équilibre affectif, émotionnel et sexuel.
Alors quand je lis:
Néanmoins, être bi, c'est aussi se dire que le jour où on sera en couple, une partie de cette identité sexuelle nous échappera, forcément.
Je me dis que
le dogme de l'exclusivité sexuelle est tellement fort que certains ne le remette même pas une seconde en cause... même si cela signifie l'abandon d'un pan entier de son identité sexuelle.
Pour ceux qui ont choisi une autre route, je ne manque pas d'exemple de couples homosexuels ou hétérosexuels qui ont opté pour une sexualité différente. Une sexualité qui inclut cette composante sans remettre en cause ni leur attachement l'un à l'autre ni la valeur de leur projet de vie commun.
Cela passe par une communication empathique et honnête qui s'affranchit des jugements moraux à l'emporte-pièce.
"When you're busy judging people, you have no time to love them." Marshall Rosenberg