[AD] Identité sexuelle, sachez QUI vous êtes

Note : 12

le 13.09.2011 par Tisi

13 réponses / Dernière par LuxLisbon le 17.09.2011, 00h15

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achribu a écrit ::shock: Et un garçon excité par deux lesbiennes, ça veut dire qu'il est une fille ?
lol, effectivement.

(Les lesbiennes, ça m'excite grave).
Le sujet initial bien que formulé de mainère confuse part d'un questionnement légitime.

Mais on perçoit la confusion de Tisi au moment de résoudre une situation qui lui semble paradoxale. Je prend la peine de répondre à ce sujet parce qu'il donne souvent lieu à des catégorisations érronées et parfois franchement toxiques.

1/ Bisexualité et genre: Rappel sur l'assymétrie H/F

Un coût social différent

La stigmatisation de l'homosexualité est encore belle et bien présente même dans les pays les plus tolérants. Les hommes seront moins choqués d'apprendre que leur amie a déjà couché avec des femmes que l'inverse. Le conditionnement social ne marche pas de la même manière. Il est plus coûteux socialement pour un homme bisexuel de faire son coming out.

Un mécanisme d'excitation différent

L'excitation objective mise en évidence par les manifestation physique de l'excitation sexuelle doit être distinguée de l'excitation subjective. Cette dernière correspond à l'excitation reportée par les sujets lorsqu'ils sont mis en présence d'une situation à forte teneur sexuelle. Dans le cas cité ici, il s'agirait de matériel pornographique.

Excitation objective et subjective sont intrinséquement liées dans la population masculine. Pour schématiser, un hétérosexuel regardant un acte sexuel entre deux hommes reportera une excitation nulle, que celle-ci soit d'ordre subjectif ou objective. Une femme à l'inverse, sera davantage encline à montrer les signes d'une excitation objective (lubrification) mais pourra dans le même temps reporter une excitation subjective très faible voire nulle.

Cela tient pour une large part à des phénomènes de conditionnement social aboutissant à une définition binaire de l'identité subjective. Une équipe de chercheurs de l'Université d'Utrecht à mis en lumière le rôle de l'activation de la norme sociale dans le processus de l'excitation sexuelle féminine. Dès lors qu'on introduit un élément incitant à la transgression de la norme sociale, les sujets de sexe féminin reportent une excitation subjective en ligne avec leur excitation objective. Note: pensez à amener les candidates à un plan à trois dans un bar gay et k-closez les deux, ça ira plus vite (sic)

Pour revenir au post initial: il est plus que commun qu'une fille soit excitée (de manière objective) par toute sorte de matériel pornographique. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'elle serait capable ou qu'elle se reconnaisse même l'envie de passer à l'acte.

2/ Identité sexuelle et vie de couple

Car c'est bien une idéologie qui nous tient lieu de classification des préférences sexuelles. Nous disposons de trois boîtes dans lesquelles nous tentons de faire tenir une réalité infiniment plus variée. Nos préférences tiennent à notre patrimoine génétique, à notre éducation et à nos expériences et ceci dans des proportions qu'il ne me revient pas d'évaluer.

Une chose est sûre, il y a autant de préférences sexuelles qu'il y a d'empreintes digitales. Il peut paraître rassurant de classifier sommairement la population mais ce serait en pure perte.

De même, les relations amoureuses peuvent se vivre sur une infinité de modes. Il revient à chacun de nous de bâtir avec son ou sa partenaire le mode de relation qui correspond le plus à notre équilibre affectif, émotionnel et sexuel.

Alors quand je lis:
Néanmoins, être bi, c'est aussi se dire que le jour où on sera en couple, une partie de cette identité sexuelle nous échappera, forcément.
Je me dis que le dogme de l'exclusivité sexuelle est tellement fort que certains ne le remette même pas une seconde en cause... même si cela signifie l'abandon d'un pan entier de son identité sexuelle.

Pour ceux qui ont choisi une autre route, je ne manque pas d'exemple de couples homosexuels ou hétérosexuels qui ont opté pour une sexualité différente. Une sexualité qui inclut cette composante sans remettre en cause ni leur attachement l'un à l'autre ni la valeur de leur projet de vie commun.

Cela passe par une communication empathique et honnête qui s'affranchit des jugements moraux à l'emporte-pièce.


"When you're busy judging people, you have no time to love them."
Marshall Rosenberg
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] A lire le 15.09.11, 20h04 par Ash
  • [+1] Absolument le 16.09.11, 14h07 par Clyde69
Blusher a écrit :Une chose est sûre, il y a autant de préférences sexuelles qu'il y a d'empreintes digitales
Il peut y autant de vécus de la sexualité que de personnes. Là dessus on est d'accord.
Mais des préférences sexuelles, il n'y en a pas des tonnes. Le choix est même plutôt limité.

Ce qui fait la très grande variété de la sexualité d'une personne me semble beaucoup plus centrée sur les fantasmes.

Il y a quasiment une infinité de fantasmes possible. Et les fantasmes peuvent rester des fantasmes toute une vie.
Ce qui va vraiment faire la différence, ce qui va être vraiment marquant dans une sexualité: c'est le fait de franchir le pas.

Quand vous décidez de passez d'un fantasme à la réalité, vous traduisez ce fantasme en sexualité réelle, vécue.
Si vous ne franchissez jamais le pas, c'est que c'est juste un fantasme. Tant que cela ne vous trouble pas outre mesure, que ça n'a pas d'impact sur votre humeur, votre bien-être, alors c'est juste un fantasme comme un autre, un fantasme non-déterminant.

Le fait déterminant c'est l'acte.

Une orientation sexuelle est d'ailleurs un acte, c'est une décision par rapport à soi-même.
Et si cette décision est en accord avec ce que l'on est réellement, alors c'est une orientation durable.
Blusher a écrit :Alors quand je lis:
Néanmoins, être bi, c'est aussi se dire que le jour où on sera en couple, une partie de cette identité sexuelle nous échappera, forcément.
Je me dis que le dogme de l'exclusivité sexuelle est tellement fort que certains ne le remette même pas une seconde en cause... même si cela signifie l'abandon d'un pan entier de son identité sexuelle.

Pour ceux qui ont choisi une autre route, je ne manque pas d'exemple de couples homosexuels ou hétérosexuels qui ont opté pour une sexualité différente. Une sexualité qui inclut cette composante sans remettre en cause ni leur attachement l'un à l'autre ni la valeur de leur projet de vie commun.

Cela passe par une communication empathique et honnête qui s'affranchit des jugements moraux à l'emporte-pièce.
Ta réponse est plutôt bien pensée mais adressée à la mauvaise personne.
En réalité, j'ai passé quelques années à subir le fameux reproche de : "tu es bisexuelle, tu ne seras jamais qu'une salope infidèle". Je dois effectivement ajouter à ma première tare le fait que je ne considère pas la fidélité comme une priorité dans un couple, et que j'ai toujours prôné une vision de l'amour plus libre, plus ouverte, parce que j'ai cette nette tendance à dissocier le sexe et les sentiments, sans que cela me pose aucun problème. J'en avais déjà parlé dans certains topics ici je crois, même si je conçois que cette vision du couple ne soit pas celle de tout le monde.
Néanmoins, en général, quand j'évoque ma sexualité, je préfère rester vague à ce sujet, car j'en ai réellement marre des raccourcis du genre : bisexuel = infidèle. Non, la bisexualité n'est pas la nécessité d'avoir des relations sexuelles avec les deux sexes ; c'est simplement la possibilité de tomber amoureux de l'un ou de l'autre sexe (enfin c'est comme ça que je l'envisage, et c'est en ça que je rejoins la dernière phrase de kero un peu plus haut). Personnellement, mes coups de cœur me mènent vers des hommes ou vers des femmes, mais quand je suis dans une relation avec un mec, je n'ai pas le besoin vital de me taper une chatte pour compenser. Et si je suis dans une relation libre (ce qui serait mon idéal, mais qu'on ne peut exiger de tout le monde, et le couple c'est ça aussi : savoir que l'autre n'est pas forcément prêt aux mêmes choses que nous), ce n'est pas forcément pour aller voir quelqu'un d'un autre sexe que mon partenaire.
Voilà ce que j'essayais d'exprimer, même si je suis pleinement d'accord avec ton analyse concernant la vision du couple majoritaire dans les sociétés occidentales, bien souvent aliénante, réductrice et génératrice de frustration.

@ Hydrogène : tu ne peux pas franchement comparer des fantasmes masculins et des fantasmes féminins. Les hétéros, vous avez une telle barrière contre les fantasmes homosexuels que vous ne pourrez jamais vous laisser aller à ressentir une quelconque excitation devant deux mecs qui se touchent, même si pourtant, ça ne remettrait absolument pas en cause votre sexualité hétéro. Une fille en revanche est plus libre de ce côté-là, car le sexe lesbien est totalement affiché dans la majorité des pornos hétéros, et que les mecs ont même tendance à rêver d'une nana qui se taperait des filles.
Et au-delà de ça, la mécanique de l'excitation sexuelle ne fonctionne pas du tout pareil chez les hommes et les femmes ; une femme peut fantasmer sur une situation qu'elle ne voudra jamais vivre, comme le souligne Lossenia (ne pas excitée par les filles qu'elle croise dans la rue en dit assez long sur son orientation sexuelle), mais les mecs vous n'y arrivez pas, car il vous faut du concret, une situation que vous pourriez vivre le lendemain...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] 100% d'accord le 18.09.11, 09h22 par Clyde69
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