Venusian a écrit :Parce qu'on est sur de l'humain, et que en la matière la science exacte n'existe pas ;)
C'est un peu simple comme réponse. Mystère affirme avoir découvert ce qui fait les relations hommes-femmes, mais au moment de la mise en oeuvre, même dans sa propre démographique, il ne dépasse pas 10% de succès (comme tous ceux qui abordent beaucoup, NDLR). Le problème fondamental de Mystère, c'est que si tu lis l'esprit global de la méthode, ce génie a découvert que, quand un homme et une femme baisent, il se passe trois étapes:
-Ils se plaisent.
-Ils se fréquentent jusqu'à être suffisamment à l'aise pour baiser/se mettre ensemble.
-Ils baisent/se mettent ensemble.
Ca paraît assez évident. Le problème, c'est qu'ensuite, il cherche à passer le test de prévisibilité en expliquant comment on pourrait provoquer cela consciemment. Le problème, c'est qu'au final, il finit par édicter comme règle universelle ce qui plaît à une démographique donnée. Dans mon post "Terms of the Trade", je fais référence au fait que différents types de mecs plaisent à différents types de nanas. Dire qu'une nana doit être attirée pour baiser, ce n'est pas une découverte, c'est une lapalissade. Dire qu'elle doit ensuite devenir assez à l'aise avec le fait de devenir intime avec le mec qui lui plaît pour passer à l'action en est encore une.
C'est le saut d'observation (extrêmement bateau) à prévisibilité qui pose problème. A partir du constat révolutionnaire qu'il vaut mieux plaire à une nana si on veut la sauter, Mystère édicte ce qui selon lui est un idéal féminin universel (et si les femmes ne l'admettent pas, c'est en fait inconscient) qui ferait réagir positivement toutes les femmes, notamment à partir d'idées empruntées à l'evopsy. Le problème, c'est que cet idéal, c'est lui qui le construit, et il sélectionne les données qui semblent le confirmer (voir le lien sur l'evopsy). A partir de cette distortion de pensée, il établit ensuite le comportement supposé de ce mâle idéal, dont il affirme qu'il provoquera les réactions nécessaires à l'attirance chez la fille en face.
Sérieusement, je pense que la langue française manque de mots pour dire tout ce qui cloche dans cette approche. Mais au-delà des problèmes de méthode, on se retrouve ensuite face à un problème de vérification classique:
-Valorisation de critères sans intérêt: pour Mystère, la séduction est linéaire et progressive. Ca implique, pour lui, que ce qui est bien commencé doit bien se finir, sauf erreur de la part du "PUA". Ainsi, les prises de numéro et les baisers échangés sont des critères valables de test, parce que, dans l'esprit de la fille, ils sont supposés être un prélude au sexe, qui confirme la véracité de la théorie. Or, si les séducteurs expérimentés savent bien un truc, c'est que les numéros et les baisers ne valent rien du tout.
-Biais de confirmation: à partir du moment où Mystère voit la séduction comme un processus linéaire qui demande un apprentissage, il met l'échec sur le dos d'un manque de maîtrise. Il se concentre donc plus avec la suivante, et s'il échoue de nouveau, il met ça de nouveau sur le dos d'un manque de maîtrise. Et quand il finit par baiser, c'est la preuve que la méthode fonctionne. Et si ça refoire derrière, c'est qu'il s'est déconcentré. Le principe du rasoir d'Occam affirme que l'explication la plus simple d'un phénomène est souvent la bonne. Mystère est libre de croire que, lorsqu'il baise, c'est qu'il a parfaitement exécuté sa méthode et que quand ça foire, c'est qu'il ne l'a pas bien fait (ce qui voudrait dire que ce grand maître échoue 90% du temps à exécuter ce qu'il a lui-même créé). L'explication la plus simple est tout de même que différentes femmes valorisent différentes choses et qu'à force d'essayer, il trouve des nanas réceptives.
L'idée d'une approche globale est parfaitement fausse. Il y a quelques insights intéressants dans son livre, mais ils sont anecdotiques par rapport à l'ensemble de la méthode qui repose sur du vent.