Strange Days

Note : 7

le 13.02.2012 par Edvard Dolokhov

107 réponses / Dernière par Edvard Dolokhov le 21.06.2014, 13h32

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Salut à tous !

Edvard Dolokhov en tout cas chapeau tu fais du pavé agréable à lire, de la petite littérature :wink:

J'ai un peu compris ce que tu ressens quand tu a cette impression d'arriver à tes fins et quand faite tu tes projeté bien trop vite, limite emballé ...

Je vois que tu as une vie social, tu sors, tu a des amis, tu t'amuses etc ... c'est ce qu'il faut !
La question est de savoir, est ce que le fait d’être bien saoul t'apporte ou te dessert dans tes interactions ?
C'est bien d'attirer l'attention quand tu aborde en parlant ou dansant après faut faire de la séduction !
Comment étais le fameux auto stoppeur ? en quoi il était mieux que toi ? csp + ? style ? sujet de conv?
Je ne comprends pas vraiment pourquoi tu considères que c'est mort avec cette Violette? La meuf elle t'as pas envoyé des IOI de fou mais elle t'as pas non plus dit que t'avais aucune chance.

Pour moi le problème c'est pas la fille, c'est plutôt le fait que tu n'aie pas confiance en toi. Quand je te lis j'ai l'impression que le moindre petit truc te refroidit direct : elle a discuté avec un auto-stoppeur plus qu'avec toi? Aucune importance, l'auto-stoppeur elle le reverra jamais alors que toi tu vas passer la soirée avec elle !

Il faut que tu penses de manière positive, des obstacles il y en a toujours, il suffit juste de savoir les contourner !

Et faudrait que t'essaies de choper en étant clean ou à peu près net, ça te donnerait confiance :wink:

En tout cas c'est très bien écrit tout ça ! :D
Yo,
merci pour vos compliments/encouragements les gars, c'est cool.

@Fifkos : j'avoue que je ne sais pas si l'alcool me sert ou me dessert. Je pense que jusqu'à un certain seuil, ça me désinhibe totalement, j'en ai plus rien à foutre de rien et du coup je pense être plus efficace. Par contre une fois ce seuil passé je sers plus à grand chose. Tout est question de dosage, je pense.
Quand je dis que l'auto-stoppeur était mieux c'est tout simplement qu'il lui plaisait plus. C'est assez dur à décrire mais c'est très clair sur le moment. Quant à la question de savoir pourquoi il lui plaisait plus c'est assez complexe. Là, comme ça, je dirais qu'il était plus beau, plus cool, plus en accord avec le cliché du mec qu'une meuf a envie de se taper, rien que pour voir. Plus "normal", aussi.

@Snow : Ben c'est vrai que ma réaction est surement un peu disproportionnée. Mais pour replacer dans le contexte : ça avait été très chaud à deux soirées qui se sont produites à une semaine d'intervalles, on s'est mis d'un seul coup à discutailler par le biais des réseaux technologiques, elle m'a invité à une soirée chez elle... dans ma tête c'était THE soirée où il devait se passer un truc. Enfin tout du moins, si elle était intéressée, ça aurait dû se retranscrire dans son attitude ce soir là. Et au lieu de ça elle ramène un type qu'elle a rencontré en stop le week end dernier qui lui a visiblement tapé dans l'oeil et avec qui elle parle toute la soirée. Enfin pour moi ça a le mérite d'être clair. Je pense qu'au contraire elle va le revoir plus d'une fois.
Yep j'ai clairement des insécurités, je penserais que ça passerait une fois que j'aurais chopé une meuf vraiment belle sans l'aide de la bibine... ce qui s'est d'ailleurs produit cet été. Mais non. Enfin ça s'est quand même largement amélioré avec le temps, c'était pire il a quelques années. Mais t'as tout à fait raison, me moindre truc me refroidit direct, c'est exactement ça.
@Edvard Dolokhov
Je suis d'accord avec toi sur l'alcool sa désinhibe énormément, ya un sujet la dessus sur le site. Après je penses que si tu veux progresser et faire de bonnes rencontres, le fait de ne pas être bourré à fond te permettra d'analyser un peu les moments ou tu a fail, needy, pas de sujets de conversation, pas sexualisé, ou trop tactile, pas d'isolation etc ...

Du coup tu rentre chez toi sans avoir mal au crane, le résultat est le même, disons que tu n'as pas pécho mais en revanche tu a cette auto-critique précieuse à mon gout pour progresser !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Pertinent le 25.11.12, 15h12 par Snow
Bon journal, bien rédigé et touffu.
Je te ressemble un peu car lorsque je " drague " c'est presque exclusivement en soirée ( et avec quelques verres dans le nez ).
Comme au fait, la majorité des gens " normaux ".

J'aurais par contre tendance à pondérer le propos des autres. A mon sens, si la bibine te désinhibe, tant que tu restes " lucide " y' pas de raison de t'en priver...
Toute " arme " est bonne à prendre.

Good luck
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Merci ! :) le 25.11.12, 22h05 par Rienzi
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Alors, moi j'ai pas trop lu le contenu. En fait je voulais m'empresser de te dire que vraiment tu as une super plume ! Je ne sais pas si c'est lié aux grands artistes que ce rapport à l'alcool si particulier (Verlaine, Gainsbourg...), sauf que je pense que t'es ni gay ni alcoolique ;)

Vraiment bien écrit, j'aime beaucoup le style.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Merci ! :) le 30.11.12, 18h26 par Rienzi
(EDIT: c'est Dolokhov, j'avais créé ce compte au début, puis j'ai paumé le mot de passe, alors j'en ai créé un autre, et là je venais de paumer le mdp de mon deuxième compte, mais en fait je l'ai retrouvé. Bref, ce post est inutile et vous pouvez le supprimer.)
Il ne s'est pas produit grand-chose cette semaine. Enfin, Fillon et Copé ont continué de se foutre sur la gueule, la piscine du campus à côté de chez moi a été refaite, je suis allé à un débat politique sur le FN, j'ai fantasmé sur ma coloc à temps partiel, l'expo Dali a démarré sur les chapeaux de roue, et j'ai bu du vin chaud. La routine, quoi.
Je dis "coloc à temps partiel" parce qu'elle ne vit chez moi qu'une semaine sur trois. La semaine qui suit son départ, je suis dans un état semi-dépressif ; la suivante, je n'y pense plus trop ; et quand vient sa semaine, j'ai en permanence envie de la prendre dans la baignoire, sur la table de la cuisine, et dans chaque recoin de l'appart. C'était une semaine comme ça. Il y a encore des effluves de son parfum dans tout l’appart. Je me suis tiré sur la tige, pour la peine. Trois fois. Bref.

J’ai fait le mort quelques jours auprès de Violette, moins par calcul que par état d’esprit. Il y a quelques mois, j’aurais sans doute dit que j’ai tenté un « freeze out », mais comme chaque fois que j’ai fait ça, ça s’est soldé par un cuisant échec, je ne pense même plus à cette « technique ». Je pars du principe que si j’ai besoin d’en arriver là pour susciter l’attention d’une représentante du beau sexe, c’est que l’histoire à laquelle j’aspire avec elle est déjà morte et enterrée. Bref. Après quelques jours, c’est elle qui s’est manifestée. On a déconné un moment, c’était léger, c’était bien. Comme elle bosse beaucoup en semaine, la seule sortie qu’elle m’a proposé fut un débat sur la place du front national sur l’échiquier politique français. Oui, bon, y a plus bandant comme rencard. Mais bon. Dans ma tête, ça allait durer une petite heure grand max, on allait dîner ensemble ensuite, je la ferais un peu picoler et ça ferait avancer un peu les choses. Ça a duré deux heures et demis et elle a dû rentrer directement.

Et vlan. Du coup, c’était chiant. La première heure était plutôt sympa malgré tout : elle portait une indécente jupe rouge qui mettait son gros cul parfaitement en valeur, je devais lutter pour ne pas passer mon temps à mater. Et puis on était assis à côté, et elle était un peu stressée, alors elle bougeait tout le temps ses jambes, et comme j’étais tout proche d’elle, sa cuisse venait en permanence frotter contre la mienne. Mais bon, au bout d’un moment, j’ai commencé à m’emmerder sévère. Surtout qu’on a à peine eu le temps de parler après cette petite sauterie. Elle m’a proposé une murge vendredi soir, et ô surprise, une autre murge samedi soir. Malheureusement, je pars à la montagne dans un gîté situé à côté d’une communauté hippie pour une bacchanale de 48h. Je n’ai absolument aucune idée de la façon dont cette « histoire » qui n’en est pas (encore ?) une va évoluer. J’ai peur de revivre une énième fois la même situation. Celle où je flashe sur une nana, on parle beaucoup, je lui envoie des conneries bourré par texto, il se passe un ou deux trucs chauds lors de soirées baisatoires, je lui parle ouvertement de cul, et puis… rien. On finit par tomber dans une relation de « potes », homme/femme, c’est-à-dire nul à chier et inintéressante au possible. Mes remarques toujours plus osées passent pour celle d’un obsédé du cul qui ne s’intéresse pas vraiment à elle et déblatère ainsi uniquement parce qu’il en a l’habitude, elle n’a jamais envie qu’on se voit, et je ferais tout aussi bien de la rayer définitivement de mon répertoire.

Je ferais tout pour que ça ne finisse pas comme ça avec Violette. Je préfèrerais encore la braquer et qu’elle ne m’adresse plus jamais la parole. Tout plutôt que cette relation merdique et sans saveur que je partage déjà avec au moins quatre meufs. Y a longtemps, je n’osais jamais faire part de mon intérêt, tout compliment ou remarque un tant soit peu libertine risquait à mes yeux de me voir essuyer un refus définitif, alors je ne faisais jamais rien, et le jour où je finissais enfin par montrer que je voulais baiser, la nana tombait des nues en se demandant depuis quand j’avais une paire de couilles. Par réaction à cela, je me suis mis au contraire à balancer des trucs toujours plus chauds, mais j’ai le sentiment qu’au lieu de montrer mes intentions, cette attitude a un effet tout aussi inefficace que la première : je passe pour un mec qui balance ce genre de trucs à tout le monde et qui ne s’intéresse pas vraiment à la donzelle en question. Bref, j’ai l’impression qu’il faut encore changer de cap, et je me demande si je ne vais pas tenter de rajouter une dose de romantisme dans mes dialogues avec Violette. Enfin j’en sais rien. Tiens, au fait, elle a un grain de beauté entre les seins.

Cette semaine, j’ai fini Guerre et Paix, et j’en suis arrivé à la conclusion que Pierre Bézoukhov était mon alter égo fictif. Pour ça que la Russie m’attire autant et que mon nom évoque à la fois le lac Baïkal et le Goulag.

Cette semaine, j’ai aussi découvert Dali. Je ne pense plus être le type le plus cinglé de l’époque contemporaine : le catalan ébouriffé me surpasse d’une courte tête.
J’ai encore plein de trucs à écrire, mais mon chauffeur m’attend et je voudrais pas rater le coup d’envoi de l’apéro. A ciao bonsoir.

Edvard Dolokhov

Ps : vos compliments sur mon style me font super plaisir, merci !
La semaine dernière fut assez éprouvante nerveusement et physiquement. Je comptais profiter du week end pour dormir un peu, boire du vin chaud, et voir Violette. Peut-être. C'est pourquoi je comptais annuler à la dernière minute mon week end dans un gîte paumé au beau milieu des montagnes prévu depuis quelques semaines. Après m'être pris un savon de la part de mes potes qui s'occupaient de l'organisation, j'ai cependant décidé d'y aller malgré tout. C’est dingue comme certaines décisions prises à reculons s’avèrent à posteriori salutaire, quand d’autres finissent par se révéler néfaste malgré un premier enthousiasme certain.


Il y a deux ans, je vivais dans un appart merdique loin de tout où je me faisais profondément chier. On m’a proposé d’aller vivre dans une coloc, en centre-ville, pour un peu moins cher. Petit détail : ça impliquait de vivre avec trois nanas. A l’époque, je n’avais jamais fait de coloc et je flippais comme un cadet la veille d’une tuerie de masse à l’idée de vivre entouré de femmes. Je me disais que mes moindres faits et gestes allaient être décodés, qu’elles parleraient de moi en permanence sans que j’ai la moindre idée du contenu de leurs discussions… Finalement, j’ai accepté. Les mois qui ont suivi furent parmi les plus heureux de ma vie et les trois meufs en question sont toujours très proches de moi. L’une d’entre elle est d’ailleurs de nouveau en coloc avec moi cette année… une semaine sur trois. Mais c’est une autre histoire.


C’est sans doute une des raisons pour lesquelles le film « Yes man » ma tellement plût. J’ai une nature assez négative dotée d’une vision pessimiste du futur (et de tas de trucs), or ce film véhicule au contraire un message à la fois très positif (avec un côté un peu tarte par moments, je vous l’accorde, mais on s’en fout, c’est pas censé être du Shakespeare) et très simple. Que l’existence est faite d’opportunités qui permettent toujours de rebondir. Et que le seul moyen d’être sûr de s’effondrer est de les rejeter l’une après l’autre. Quand je me sens vraiment, mal, je remate ce film, qui a le don de me remonter comme aucun autre. Et dans ces périodes-là, je m’efforce toujours de tenter de nouveaux trucs. Peut-être que cela me mènera vers une situation meilleure. Et si ce n’est pas le cas, au moins ne pourrais-je pas me reprocher d’être resté passif et de m’être laissé mourir sans avoir rien tenté.


Bref, ce week-end auquel j’allais à reculons fut proprement démentiel. On a fumé des oinjs tout le week end, bu du pastis, de la vinasse et de la teq’, réveillé à plusieurs reprises chaque participant ayant eu la funeste idée de se coucher avant le chant du coq, mis des chants Berbères à pleine balle à 4h du mat’, fait gerber un pauvre individu transparent en secouant son matelas sans vergogne (pas cool ça, j’avoue), parlé à des chats et fais un feu de bois. Exactement le genre de conneries dont j’avais besoin pour me remettre en forme.
Et puis surtout, il y avait une nana assez timide au premier abord, avec un bon bonnet E et qui lisait Guerre et Paix dans l’après-midi. Je viens juste de le terminer. Je ne sais plus trop comment ça c’est passé, mais on s’est parlé, je lui ai dit que je ressemblais énormément à un des personnages de son bouquin, on a pris une avalanche de teq paf, fumé sur une terrasse à l’abri des regards… et puis je l’ai emballée et on a passé une partie de la nuit à discuter dans un plumard. Pas moyen de niquer car des potes venaient nous faire chier pour voir si on baisait environ une fois toutes les 10 minutes. On parle quasiment non-stop par le biais de l’ère numérique depuis hier. Je peux pas encore la considérer comme ma meuf mais ça ferait franchement pas de mal.


Je vais pas tarder à entamer un nouveau Limonov, mon auteur préféré.
Je flippe un peu dans la mesure où je me rends compte que j’ai un mal fou à me mettre à bosser sérieusement, je pense toujours à torcher tout ça le plus rapidement possible pour aller faire des trucs qui me concernent personnellement. On verra comment ça évolue.
Il commence à faire un froid sibérien dans ma ville et si j’avais un peu de tunes, je me prendrai un manteau vraiment chaud.
Mais bon, globalement, et c’est suffisament rare pour que je puisse conclure là-dessus : ça va.
Aujourd’hui, il pleut, et je ne bosse pas. D’ailleurs, je ne bosserai plus avant quelques semaines. Contrairement à bon nombre de gens, la pluie ne me dérange pas outre mesure. Se sentir déprimé à cause du ciel ma toujours semblé puéril, et le fait d’être mouillé ne me gêne pas. En revanche, je déteste sa propension à ruiner quelques soirées en plein air chaque été, et surtout, je déteste qu’elle me prenne à l’improviste. Si je n’ai pas pu prévoir le coup, je me retrouve sous la flotte sans chapeau ni parapluie, et ça me mouille les cheveux. Je déteste avoir les cheveux mouillés. Ça ruine mon visage. En temps normal, mes cheveux sont coiffés légèrement relevés sur le devant, et inclinés à 45 degrés sur la gauche. Cela confère une certaine harmonie à mes traits et rend mon visage plutôt agréable. En revanche, les cheveux trempés, je ne ressemble à rien, mes traits deviennent difformes et ma peau prend une couleur dégueulasse. Je déteste quand je ne me sens pas fier de mon apparence. Moi, il m’arrive fréquemment d’aller me mater dans le miroir, pour vérifier que tout est en ordre, et pouvoir jouir intérieurement de la correction de ma plastique. Je suis très fier de mes fringues, aussi. Oui, je suis un peu dingue, je ne vous l’avais pas dit ?


Malgré tout, j’avais envie de claquer de la tune. Je suis sorti en ville, j’ai acheté un coffret consacré à David Lynch, des bâtonnets d’encens, du thé vert, une boîte pour mettre le thé vert, du pain, et un mille-feuille. En rentrant, j’ai mangé le mille-feuille en buvant du thé et du smoothie maison. C’est à ce moment-là que les idées ont commencé à s’agiter furieusement dans ma tête, ne me laissant qu’un moyen d’échapper à la migraine en latence. Ecrire. Chaque fois que je me sens proche de l’overdose de réflexion, je me pose devant une feuille, je balance tout ce que j’ai en tête, et ça se calme. J’imagine que les musiciens font pareil avec leur instrument. Moi, j’aurais voulu être doué au piano, mais j’ai arrêté il y a une quinzaine d’année. Et le taffe nécessaire me décourage de m’y remettre.


Ce soir, je vois ma meuf. Oui, la rouquine de la dernière fois, désormais, je peux la désigner comme faisant partie de mes possessions. J’ai dormi trois fois avec elle. La première fois, je me pissais littéralement dessus. La première fois m’a toujours terrifié. Il y a peu, j’ai lu pas mal de trucs sur Dali, et j’ai ainsi appris qu’il avait une peur phobique de la pénétration. Sans aller jusque-là, l’acte me terrifie plus que de raison. J’ai toujours psychoté pour de nombreux trucs. Par exemple, quand on me demandait d’aller au tableau, à une période, j’avais la phobie d’avoir envie de pisser à ce moment-là, du coup je me forçais à aller pisser avant chaque nouvelle heure de cours. A une période, j’avais aussi peur d’avoir envie de pisser en bagnole. Bref, je ne suis pas à une névrose près. En prévision de cette première nuit, donc, j’avais arrêté de me branler durant les trois jours précédents. En général, je me branle deux fois par jour, et je voulais être sûr d’arriver à bander sans aucun problème. Non pas que j’ai des problèmes d’impuissance, mais il m’est déjà arrivé de ne pas réussir à bander sous le coup du stress. Dans le même ordre d’idée, j’avais acheté du vin. Saoul, je me pose beaucoup moins de questions. On a bu, fumé et écouté du jazz. Puis on s’est couché. Je me suis foutu à poil tout de suite, elle a gardé ses fringues parce qu’elle avait froid. Je l’ai déshabillée tout en la bécotant et en la caressant un peu partout. Une fois l’effeuillage terminé, j’ai approché ma main droite de son con tout en continuant de l’embrasser. Je l’ai massé un petit peu, puis j’y ai foutu mon doigt et j’ai commencé à faire des va et vient. J’avais l’impression de ne pas trop mal me démmerder, mais elle ne gémissait pas. Ça ne m’a pas semblé très grave, parait qu’elles ne s’expriment pas toutes de la même manière. Après quelques minutes à ce rythme-là, j’ai commencé à lui embrasser les seins, puis le ventre, et mon visage s’est mis à descendre en direction de sa chatte. Je me préparais mentalement pour le cuni du siècle, jusqu’à ce qu’elle vienne ruiner mes préparatifs en m’annonçant qu’elle n’était pas encore prête pour ça et qu’elle s’était toujours arrêté aux préliminaires. Moi, enivré autant par le vin que par la perspective de baise toute proche, j’ai dû lui faire répéter trois fois avant de comprendre qu’elle était vierge. J’ai donc tout arrêté, elle s’est blottie dans mes bras, on a parlé un peu, et on s’est endormi. Le lendemain, elle s’est barrée tôt pour aller en cours.


Elle est revenue chez moi quelques jours plus tard. La soirée s’est déroulée sur un schéma plus ou moins identique, sauf que cette fois j’ai pu aller jusqu’au cuni. La dernière fois, ma compagne d’un soir avait été ravie par l’agilité avec laquelle je me servais de ma langue, ce qui avait suffi à convaincre mon égo facilement influençable que j’étais un expert en la matière. Ce coup-là, elle n’a émis quasiment aucun son, mais visiblement c’est sa marque de fabrique. Elle m’a d’ailleurs dit un peu plus tard qu’elle n’était pas très expressive. Après ça, je l’ai massée, elle s’est re-blottie dans mes bras, on a re-dormi et elle s’est re-levée tôt le lendemain pour aller en cours.


On a encore dormi ensemble une fois. Elle avait un dîner en début de soirée et elle était censée passer chez moi après. Ce soir-là, j’étais complètement mort, et j’ai failli annuler au dernier moment, mais elle a pas mal insisté, alors j’ai fini par dire oui. On a maté un film assez étrange avec Romain Duris et on s’est pieuté sans rien faire. J’étais beaucoup trop claqué.


Je vis un truc assez indescriptible depuis le début de cette relation. Ces derniers temps, j’avais un besoin d’amour énorme. Ma vie amoureuse se réduisait à une collection de chopes sans lendemain, là où je désirais avant tout que l’une d’entre elle s’occupe de moi, fasse la bouffe avec moi, me détourne de mes angoisses existentielles et m’offre l’occasion de tester plein de trucs au pieu. Je clamais en permanence que le drame de ma vie était d’être foncièrement monogame tout en étant incapable de trouver quelqu’un avec qui vivre pleinement cette monogamie. Alors là ! Là ! Avoir trouvé une nana qui non seulement m’aime, mais qui me ressemble sur pas mal de points, lit Baudelaire, ne trouve pas sa place dans le monde, a des goûts d’une autre époque, qui avec ça n’a pas d’expérience (un stress en moins), et qui, cerise sur le gâteau, peut se targuer d’un physique plutôt avenant, ça aurait du être la consécration ! Un festival d’endorphines, de dopamines et autres hormones de plaisir. Un fix de félicité.
Mais non. Je la vois ce soir, et je n’en ai strictement rien à foutre. C’est horrible de parler comme ça, je me suis longtemps trouvé indigne de recevoir la moindre dose d’amour de la part d’une belle femme et le jour où ça m’arrive, je n’en ai plus rien à cirer, mais malheureusement, c’est la vérité. Je recommence à fantasmer sur les nanas de mon entourage que je pourrais potentiellement me taper. J’ai le sentiment d’être prisonnier. Ça remet tout mon univers intellectuel en question. Le but de ma vie n’est plus de me trouver une meuf aussi tarée que moi et de me coller à elle. C’est ce que j’ai fait, et ça n’est manifestement pas ça. J’ai échafaudé un tas d’hypothèses relatives à cet état d’insatisfaction.


La première pourrait résulter de la peur de la baiser, ou plutôt de tenter de la baiser et de ne pas y arriver. Face à cette peur, mon cerveau aurait donc trouvé une excuse parfaite en intimant à mon corps de ne plus la désirer. Bref, pure lâcheté de ma part. Avec cette hypothèse en tête, je me suis dit qu’il fallait impérativement que je la baise. Après ça, j’aviserais, mais pas question de prendre une décision avant.


Seconde hypothèse : je suis atteint du syndrome Don Juan. Ce qui m’intéresserait, ce serait la quête, le chemin à parcourir pour réussir à me faire aimer d’une nana, mais une fois que je me serais attiré ses faveurs, elle ne m’intéresserait plus. Je me sentais tellement aux antipodes de cette attitude il y a encore à peine deux semaines que ça me parait peu probable. Mais sait-on jamais.


Dernière hypothèse : la rouquine n’est pas mon type de femme. Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit, mais j’ai toujours été attiré par les grandes gueules. Les meufs sûres d’elle me font totalement chaviré. Je crois que j’aime par-dessus tout les dominatrices. Je n’ai encore jamais baisé l’une d’entre elles, il faudrait impérativement que je le fasse pour en avoir le cœur net. Je ne pense pas avoir la moindre pulsion gay, l’idée de pomper une queue ne m’excite absolument pas, pas plus que celle de me faire sodomiser. Mais j’adorerais faire l’amour avec une dominatrice. Je ne sais pas ce qui m’exciterait le plus : la soumettre elle, ou me faire soumettre ? Bref, je m’égare, pardonnez-moi. Tout ça pour dire que ma meuf est peut-être un peu (beaucoup) trop réservé et coincée pour moi. A voir.


Dans tous les cas, la seule conclusion que j’ai tiré de tout ce bordel, c’est qu’l fallait que je reste avec elle coûte que coûte histoire d’en apprendre un peu plus. Et de voir où ça me mène.
Un bon point, quand même : tout cela ne m’empêche pas d’aller plutôt bien, ou tout du moins beaucoup mieux que d’ordinaire. C’est sans doute assez difficile à comprendre, mais je suis en quelque sorte affranchi de mon état victimaire. J’ai passé pas mal de temps à me lamenter sur mon sort (je n’en parlais jamais à personne, heureusement, j’étais donc le seul à en subir les conséquence) en désespérant de n’être pas foutu comme tout le monde et de ne pas réussir à garder une meuf, cette chose si simple à laquelle tout le monde parvenait et qui était censée me rendre tellement heureux. Maintenant que cet illusoire horizon est dépassé, c’est comme si tout un champs de possible s’ouvraient à moi. Que vais-je faire de ma vie ? Je l’ignore, mais dans tous les cas je ne la passerai plus à courir après des chimères.

E. Dolokhov
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