set a écrit :Et les statistiques présentées par Clyde tendent a montrer qu'en fait, loin d’être bloqués, les hommes sont plus propices que les femmes a se lancer dans l'homosexualité.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça : je pense que ce que montrent ces statistiques, c'est surtout qu'il est encore et toujours plus facile pour un homme de parler de sa sexualité de manière franche que pour une femme.
L'homosexualité masculine a ses codes, et elle commence à être reconnue (bon, ça dépend des milieux, évidemment) comme une vraie sexualité, parfois même liée à un mode de vie (la communauté gay ne représentant évidemment pas tous les homosexuels). A la différence, l'homosexualité féminine reste (et là je rejoins ceux qui en ont parlé avant moi) une sous-sexualité. On s'imagine toujours qu'une femme qui couche avec une femme va « manquer » de quelque chose ; qu'au fond, elle ne serait pas franchement gênée qu'un homme intervienne dans cette relation.
Du coup, c'est paradoxalement plus difficile à assumer en tant que réelle sexualité : on veut bien l'admettre, tant que ça ne remet pas en cause la norme hétéro (je sors avec des hommes mais parfois j'invite une copine). D'où, effectivement, cette tolérance assez étonnante vis-à-vis des femmes bisexuelles, dont ne bénéficient absolument pas les lesbiennes : combien de fois s'entendent-elles dire qu'elles devraient « se faire défoncer un bon coup » pour découvrir la « vraie » sexualité ? Même moi, quand j'étais en couple avec une nana, j'ai entendu des mecs me balancer ça au visage... bon, évidemment ils ne pouvaient pas savoir que j'étais bi : pour eux j'étais la lesbienne qui ne connaît pas le sexe avec un homme, le bonheur du pénis et toutes ces bêtises stéréotypées qu'on a en tête.
Bref, même si ça semble paradoxalement plus accepté, la sexualité entre femmes uniquement reste un tabou, parce qu'elle menace l'ordre établi, qui est celui du masculin, et qui se retrouve alors exclu et vidé de sa substance, puisqu'on n'a plus besoin de lui.
Au-delà de ça, il est assez amusant de constater le nombre d'hommes qui demandent à leur partenaire des choses qu'ils ne feraient jamais : par exemple la sodomie. J'ai pour principe de toujours répondre : « ok, tu me prends par derrière, mais après c'est moi qui m'occupe de toi ». Parce que, au fond, je ne vois pas bien la différence : est-ce parce qu'on aime la pénétration vaginale qu'on va aimer la pénétration anale ?
Et c'est assez triste de voir que pas mal de mecs se privent de cette découverte, parce qu'ils ont justement peur pour leur virilité. Personnellement, je ne trouve rien de plus viril qu'un homme qui assume ses envies et qui aime aussi parfois la stimulation anale, tout en étant purement hétéro. (Mais non Clyde, je ne te drague pas !)