Développer sa plume.
Histoire de donner de vrais conseils cette fois:
- Lire de la merde (y compris 50 Shades, donc) mais de manière critique et pas passionnée. Par exemple, on peut lire "Et si c'était vrai ?" de Marc Lévy une fois, et se laisser porter par l'histoire, mais je doute qu'on puisse le lire deux fois sans grincer des dents en lisant les longues et pénibles pages d'introspection vis à vis de la mère du narrateur. Être critique vis à vis des erreurs des autres, c'est le premier pas pour être capable de détecter nos propres erreurs.
- Écrire sous contrainte. C'est à dire écrire en vers, écrire du théâtre (tout faire passer en dialogue, avec un minimum de descriptions), écrire en n'utilisant qu'un vocabulaire ancien, ou en s'interdisant l'emploi d'une lettre, de certains mots, etc. Les contraintes t'empêchent décrire machinalement et t'obligent à faire preuve de créativité. Voir tout le mouvement Oulipo.
- Extension du point précédent, je ne vois pas de mal à essayer d'imiter le style d'autres auteurs, si c'est vu comme exercice de style et pas comme but à atteindre.
- Faire le NaNoWriMo, pour s'obliger à écrire et faire tomber les barrières du perfectionnisme. Mais dans le NaNoWriMo on a tendance à écrire de manière mécanique pour aller vite, alors au contraire il faut se poser des contraintes de style.
- Utiliser un thésaurus.
- Plus certains conseils déjà donnés, comme apprendre à utiliser tous les signes de ponctuation, se relire à voix haute (et une phrase qu'on a du mal à lire est une mauvaise phrase).
- Lire de la merde (y compris 50 Shades, donc) mais de manière critique et pas passionnée. Par exemple, on peut lire "Et si c'était vrai ?" de Marc Lévy une fois, et se laisser porter par l'histoire, mais je doute qu'on puisse le lire deux fois sans grincer des dents en lisant les longues et pénibles pages d'introspection vis à vis de la mère du narrateur. Être critique vis à vis des erreurs des autres, c'est le premier pas pour être capable de détecter nos propres erreurs.
- Écrire sous contrainte. C'est à dire écrire en vers, écrire du théâtre (tout faire passer en dialogue, avec un minimum de descriptions), écrire en n'utilisant qu'un vocabulaire ancien, ou en s'interdisant l'emploi d'une lettre, de certains mots, etc. Les contraintes t'empêchent décrire machinalement et t'obligent à faire preuve de créativité. Voir tout le mouvement Oulipo.
- Extension du point précédent, je ne vois pas de mal à essayer d'imiter le style d'autres auteurs, si c'est vu comme exercice de style et pas comme but à atteindre.
- Faire le NaNoWriMo, pour s'obliger à écrire et faire tomber les barrières du perfectionnisme. Mais dans le NaNoWriMo on a tendance à écrire de manière mécanique pour aller vite, alors au contraire il faut se poser des contraintes de style.
- Utiliser un thésaurus.
- Plus certains conseils déjà donnés, comme apprendre à utiliser tous les signes de ponctuation, se relire à voix haute (et une phrase qu'on a du mal à lire est une mauvaise phrase).
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Constructif le 15.01.13, 14h53 par bridget
- [+1] Intéressant le 22.01.13, 15h31 par Goodlife
Le meilleur style d'écriture ou celui qui emmène à son propre style et pour moi celui de jack kerouac, la "pulse" que chacun peut avoir mais sa prend du temps à maitriser, il m'arrive d'écrire de la prose en essayant cette manière d'écrire la plus naturel d'ailleurs mais au début sa donne des truc pas beau à lire ^^
http://www.martineschnoering.com/articl ... 99633.html
http://www.martineschnoering.com/articl ... 99633.html
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Orthographe stp le 22.01.13, 16h21 par Eidos
Salut!
Déjà pas mal de réponses données à ce que je vois! Je suis aussi une grande amatrice d'art et surtout d'écriture et comme j'étudie la traduction, je vais essayer de te donner mes conseils, issus de ma propre expérience ou de ce que j'ai appris dans le cadre de mes cours.
Comme beaucoup l'ont dit, il faut lire, lire, lire. C'est la base du processus. Lire de tout - des classiques de la langue française (Hugo, Balzac, …) aux romans actuels, en passant par des essais, de la poésie ou encore des journaux. Il faut dépasser le stade du divertissement et vraiment enclencher l'option "analyse" à chaque lecture. Lire chaque phrase avec un regard critique, observer les effets de style, dénicher les éventuelles erreurs, relever le vocabulaire.
D'une fois que tu as lu de tout, et que tu as le sentiment d'avoir plus ou moins une bonne idée de ce qu'est "une langue assurée", je te conseille de lire des livres traduits vers le Français. Tu verras comme il est impressionnant de trouver facilement des faiblesses de style ou des tournures malhabiles ou inhabituelles, bien que grammaticalement correctes. Le plus drôle, c'est quand c'est un livre que tu avais dévoré auparavant, et puis qu'après une relecture attentive, tu n'as finalement qu'une seule envie : lire la version originale, tant la traduction te paraît faible.
Je te conseille ensuite de t'adonner à des petits exercices d'écriture. Par exemple, dans des journaux "bas de gamme", tu pourras trouver quantité d'articles médiocres. Choisis en quelques uns bourrés de fautes (pas forcément d'orthographe), et amuse-toi à les reformuler. Ou encore, choisis des images (portraits, paysages, …) et tente de les décrire, à l'écrit, de la manière la plus détaillée possible et en variant les styles (lyrisme, poésie, réalisme, etc.). Si tu veux quelque chose de plus difficile, tente les pastiches.
Oh et puis ça me fait penser, la semaine dernière j'avais emprunté un petit livre pour "améliorer son style" par des petits exercices simples et concrets. Si ça t'intéresse :
Le fait de faire ces exercices, parfois sous la contrainte, va t'aider à fluidifier ton écriture à toi, par la suite.
Voilà pour le côté technique.
Après cela, le plus difficile reste le contenu.
Ecrire doit toujours répondre à un besoin. Il ne faut pas écrire parce que c'est cool, parce que les gens vont être bluffés. L'écriture est un acte artistique dans lequel on canalise toutes les émotions qu'on se sent obligés d'extérioriser. Comme toute oeuvre artistique, un écrit est quelque chose de super intime, il faut le faire avant tout pour soi, pour répondre à un besoin, un appel inhérent, et pas pour les autres. Si l'impulsion première est de créer pour les autres, je pense que l'écrit sera médiocre (tout dépend bien sûr de ce qu'on écrit, ça ne vaut pas pour le journalisme, les textes éducatifs ou les essais,…).
Pour écrire, il faut avoir quelque chose à dire. Voilà probablement l'une des "règles" les plus importantes. Et je pense que si cette chose que l'on a à dire est assez forte et importante pour l'auteur, qu'importent les règles, la chose s'écrira d'elle-même et prendra bien souvent la forme la plus juste. Le style est étroitement lié au contenu, il s'y adapte parfaitement. Le plus difficile est de canaliser tes idées et tes émotions pour les transformer en mots, puis en phrases qui s'emboîtent parfaitement. Il faut arriver à se représenter clairement ce que l'on veut dire, sans quoi l'écrit risque de partir dans tous les sens et d'être incompréhensible et peu clair.
Je crois en l'écriture comme en une procédure artistique. Donc... suis ton coeur et te émotions, ce sont elles qui te diront quoi écrire.
Voilà, j'espère que j'ai pas trop dérivé et que mes commentaires t'auront été utiles.
Et puis si tu écris déjà et que tu aimerais partager tes textes, je suis déjà impatiente de les lire :)
Déjà pas mal de réponses données à ce que je vois! Je suis aussi une grande amatrice d'art et surtout d'écriture et comme j'étudie la traduction, je vais essayer de te donner mes conseils, issus de ma propre expérience ou de ce que j'ai appris dans le cadre de mes cours.
Comme beaucoup l'ont dit, il faut lire, lire, lire. C'est la base du processus. Lire de tout - des classiques de la langue française (Hugo, Balzac, …) aux romans actuels, en passant par des essais, de la poésie ou encore des journaux. Il faut dépasser le stade du divertissement et vraiment enclencher l'option "analyse" à chaque lecture. Lire chaque phrase avec un regard critique, observer les effets de style, dénicher les éventuelles erreurs, relever le vocabulaire.
D'une fois que tu as lu de tout, et que tu as le sentiment d'avoir plus ou moins une bonne idée de ce qu'est "une langue assurée", je te conseille de lire des livres traduits vers le Français. Tu verras comme il est impressionnant de trouver facilement des faiblesses de style ou des tournures malhabiles ou inhabituelles, bien que grammaticalement correctes. Le plus drôle, c'est quand c'est un livre que tu avais dévoré auparavant, et puis qu'après une relecture attentive, tu n'as finalement qu'une seule envie : lire la version originale, tant la traduction te paraît faible.
Je te conseille ensuite de t'adonner à des petits exercices d'écriture. Par exemple, dans des journaux "bas de gamme", tu pourras trouver quantité d'articles médiocres. Choisis en quelques uns bourrés de fautes (pas forcément d'orthographe), et amuse-toi à les reformuler. Ou encore, choisis des images (portraits, paysages, …) et tente de les décrire, à l'écrit, de la manière la plus détaillée possible et en variant les styles (lyrisme, poésie, réalisme, etc.). Si tu veux quelque chose de plus difficile, tente les pastiches.
Oh et puis ça me fait penser, la semaine dernière j'avais emprunté un petit livre pour "améliorer son style" par des petits exercices simples et concrets. Si ça t'intéresse :
Le fait de faire ces exercices, parfois sous la contrainte, va t'aider à fluidifier ton écriture à toi, par la suite.
Voilà pour le côté technique.
Après cela, le plus difficile reste le contenu.
Ecrire doit toujours répondre à un besoin. Il ne faut pas écrire parce que c'est cool, parce que les gens vont être bluffés. L'écriture est un acte artistique dans lequel on canalise toutes les émotions qu'on se sent obligés d'extérioriser. Comme toute oeuvre artistique, un écrit est quelque chose de super intime, il faut le faire avant tout pour soi, pour répondre à un besoin, un appel inhérent, et pas pour les autres. Si l'impulsion première est de créer pour les autres, je pense que l'écrit sera médiocre (tout dépend bien sûr de ce qu'on écrit, ça ne vaut pas pour le journalisme, les textes éducatifs ou les essais,…).
Pour écrire, il faut avoir quelque chose à dire. Voilà probablement l'une des "règles" les plus importantes. Et je pense que si cette chose que l'on a à dire est assez forte et importante pour l'auteur, qu'importent les règles, la chose s'écrira d'elle-même et prendra bien souvent la forme la plus juste. Le style est étroitement lié au contenu, il s'y adapte parfaitement. Le plus difficile est de canaliser tes idées et tes émotions pour les transformer en mots, puis en phrases qui s'emboîtent parfaitement. Il faut arriver à se représenter clairement ce que l'on veut dire, sans quoi l'écrit risque de partir dans tous les sens et d'être incompréhensible et peu clair.
Je crois en l'écriture comme en une procédure artistique. Donc... suis ton coeur et te émotions, ce sont elles qui te diront quoi écrire.
Voilà, j'espère que j'ai pas trop dérivé et que mes commentaires t'auront été utiles.
Et puis si tu écris déjà et que tu aimerais partager tes textes, je suis déjà impatiente de les lire :)
Presque tout a été dit. J'ajouterai que pour t’améliorer, tu peux te faire lire par des amis qui ont l’écriture a coeur aussi. Ils commenteront le fond et la forme de tes textes. Grace a leurs propos, tu pourras voir ce qu'il faut changer, améliorer ou parfaire. J'ai fait l’expérience avec deux amis qui étaient passionnés de littérature. Crois-moi, cela a porté du fruit. Et ne pense pas trop au résultat. Apprends et mets tout en pratique. Un jour, quelqu'un te dira que t'es génial.
Ton désir d’améliorer ton écriture est noble. Je te souhaite du succès!
Ton désir d’améliorer ton écriture est noble. Je te souhaite du succès!
Au sujet des traductions, j'aimerais quand même mentionner que, même si les traducteurs de best-sellers nous ont habitués à voir de la merde, 'une traduction n'est pas toujours moins bonne que l'original. Certains traducteurs ont un vrai talent d'auteur et parviennent à des traductions au style égalant voire surpassant l'original.
Je pense notamment aux traductions de Patrick Couton qui sont tellement bonnes que je préfère lire les VF des Annales du Disque Monde. Son style est excellent, et il parvient à transposer l'humour de l'univers de Terry Pratchett vers le contexte culturel francophone, c'est vraiment plaisant à lire.
Je pense notamment aux traductions de Patrick Couton qui sont tellement bonnes que je préfère lire les VF des Annales du Disque Monde. Son style est excellent, et il parvient à transposer l'humour de l'univers de Terry Pratchett vers le contexte culturel francophone, c'est vraiment plaisant à lire.
Absolument! Je ne voulais pas dire par là qu'elles étaient toutes mauvaises!ailether a écrit :Au sujet des traductions, j'aimerais quand même mentionner que, même si les traducteurs de best-sellers nous ont habitués à voir de la merde, 'une traduction n'est pas toujours moins bonne que l'original. Certains traducteurs ont un vrai talent d'auteur et parviennent à des traductions au style égalant voire surpassant l'original.
Au contraire, d'une manière générale, je considère que le travail de traducteur est une oeuvre à part entière, le traducteur est écrivain avant tout et recrée des choses assez incroyables.
Mais il m'est arrivé de lire certaines adaptations assez médiocres, généralement des livres peu connus, des petites productions à petit moyen...
Enfin je voulais juste dire qu'étudier des traductions permet de vraiment prendre conscience de l'importance de la syntaxe et des idiomes d'une langue. Et de bannir peu à peu tous les germanismes/anglicismes/je-ne-sais-quoi-isme.
Je ne suis pas trop d'accord avec ça. Bien sûr qu'il faut avoir quelque chose à dire, mais le mythe autour de l'écriture qui nous tomberait dessus, qui se devrait d'être un besoin irrépressible, je n'y crois pas. Bien sûr que j'ai parfois une inspiration et que j'ai très envie de la coucher sur papier, seulement la réalité du métier d'écrivain ça n'a rien à voir avec ça : c'est une discipline l'écriture, et s'imposer d'écrire sur des sujets divers et variés, c'est justement le meilleur moyen d'améliorer son style et de gagner en fluidité, en pratique.MaryeL a écrit :Ecrire doit toujours répondre à un besoin. Il ne faut pas écrire parce que c'est cool, parce que les gens vont être bluffés. L'écriture est un acte artistique dans lequel on canalise toutes les émotions qu'on se sent obligés d'extérioriser. Comme toute oeuvre artistique, un écrit est quelque chose de super intime, il faut le faire avant tout pour soi, pour répondre à un besoin, un appel inhérent, et pas pour les autres. Si l'impulsion première est de créer pour les autres, je pense que l'écrit sera médiocre (tout dépend bien sûr de ce qu'on écrit, ça ne vaut pas pour le journalisme, les textes éducatifs ou les essais,…).
Yo' !
On parle toujours du bonhomme qui a envie d'écrire une petite nouvelle, ou on est sur le cas de l'écrivain qui écrit parce que c'est son boulot ? Parce que Lux (Je me trompe peut-être), j'ai l'impression que tu penses plus à un écrivain qui écrit d'une façon soutenue, tandis que MaryeL est dans la perspective d'un écrit de néophyte, ce qui n'a, je pense rien à voir.
On parle toujours du bonhomme qui a envie d'écrire une petite nouvelle, ou on est sur le cas de l'écrivain qui écrit parce que c'est son boulot ? Parce que Lux (Je me trompe peut-être), j'ai l'impression que tu penses plus à un écrivain qui écrit d'une façon soutenue, tandis que MaryeL est dans la perspective d'un écrit de néophyte, ce qui n'a, je pense rien à voir.
Mais même si on parle d'un néophyte : si on aime l'écriture et qu'on a envie de s'améliorer (c'est bien la question de départ), il n'y a pas d'autres moyens que de se poser des contraintes, comme d'autres l'ont déjà dit avant moi. Ecrire sous le coup de l'inspiration, c'est évidemment le plus agréable et le plus simple, et on peut évidemment en rester là ; mais s'il y a volonté de s'améliorer, ça passe par la discipline.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] 100% d'accord le 23.01.13, 20h10 par Crooked
Ah non, bien sûr, c'est d'ailleurs ce que j'ai dit dans la première partie. S'imposer des exercices c'est nécessaire, pour apprendre à manier la langue, connaître les styles, et aussi la contrainte. Bien sûr, un écrivain ne fait pas toujours ce qu'il veut, bien sûr il y a des règles, et le style, ça se forme par les exercices.LuxLisbon a écrit :Mais même si on parle d'un néophyte : si on aime l'écriture et qu'on a envie de s'améliorer (c'est bien la question de départ), il n'y a pas d'autres moyens que de se poser des contraintes, comme d'autres l'ont déjà dit avant moi. Ecrire sous le coup de l'inspiration, c'est évidemment le plus agréable et le plus simple, et on peut évidemment en rester là ; mais s'il y a volonté de s'améliorer, ça passe par la discipline.
Mais si quelqu'un veut améliorer sa plume, c'est pas juste par challenge, c'est bien pour en faire qqch non? Pas juste écrire trois mails par-ci par là... il y a sans doute un projet derrière cela, pas forcément un roman mais même pour soi. Et à ce stade alors le contenu ça compte quand même. On peut avoir un style parfait, mais si on a rien à écrire, ça m'étonnerait qu'on captive grand monde (je répète que ça ne vaut pas pour toutes les formes d'écriture).
On est bien d'accord, le contenu n'aide en rien à améliorer son style, mais le style n'amène pas le contenu. Bref, vous m'avez comprise :)