Merci pour toutes vos réponses, que j'ai lu avec attention et qui me sont très précieuses.
Il y a du nouveau, mais juste pour répondre directement aux questions posées :
Tu dis que tu tentes des rapprochements physiques, est ce qu'elle en tente, elle?
Oui dès lors qu'ils ne sont pas sexués (se rapprocher de moi pendant qu'on regarde la TV, m'embrasser de temps en temps, me demander que je lui masse le dos, etc...), mais jamais plus. En fait, dès que les choses en viennent là (caresses qui prennent une tournure plus sexuelle), elle devient totalement passive et ne fait qu'attendre (ou me repousser).
Et pour avoir essayé de très nombreuses fois l'attitude de type "je m'éloigne d'elle, et j'attends qu'elle vienne d'elle-même", il se passe juste qu'elle ne vient pas et ça s'arrête là.
Est ce que tu lui as parlé de tes entretiens avec la psy? Qu'est ce qu'elle en pense?
Oui, je lui ai parlé bien sûr de ces entretiens. Assez longuement la première fois, beaucoup plus rapidement la seconde, car en fait elle n'aime pas du tout la tournure que ça a pris. Elle voulait avant tout que je "résolve mon problème", et la psy - à tord ou à raison - tient comme discours principal que ma fixation sur son passé découle avant tout de ces frustrations sexuelles (+ ce qui y est lié : l'idée qu'elle a donné à d'autres ce qu'elle me refuse, qu'elle ne me voit pas comme amant mais juste comme le père de son enfant, que je suis moins bien que tous ceux qu'elle a connu avant, etc...). Et donc par extension de ses blocages, ce qui dans son esprit est une façon commode de rejetter mon problème sur le sien.
Pourquoi penses tu qu'elle ne voudrait pas y aller? Avec toi ou sans toi d'ailleurs.
Si, elle n'est pas contre l'idée de consulter à deux un psy ou sexologue ; si les choses ne s'arrangent toujours pas, nous y viendrons. Mais actuellement je dois reconnaître que ce n'est pas le moment idéal (elle va recommencer à travailler sous peu, et en particulier être "séparé" de notre fils la journée)
Depuis mon dernier message, nous avons eu une discussion assez franche sur le sujet.
Le début fut très douloureux, et je m'en suis pris plein la tête : je lui mets une pression constante, elle découvre une facette très désagréable de moi qu'elle ignorait jusqu'à maintenant, plus je serai insistant et moins elle aura envie, je ne suis pas le premier à insister de cette façon et ça ne marchera pas mieux que les autres, elle en a marre de ces tabous sur son passé, elle a d'autres soucis en tête en ce moment pour lesquels je ne prête aucune attention , etc...
Nous vivons décidemment les choses differemment, tant je m'estime au contraire dans la retenue, que je suis parvenu (plus ou moins, mais je m'y attele) à mettre loin au fond de ma tête son passé sexuel, que j'attends de longs jours avant de ré-aborder le sujet (ce qui a tendance à me déprimer et donc de l'affecter au quotidien, je le reconnais), et que je n'ai jamais rien tenté d'un tant soi peu pressant physiquement.
Mais bon. Le but du dialogue, c'est aussi d'avoir le ressenti de l'autre et d'essayer de s'y adapter, peu importe qu'il soit juste ou non. Ce n'est pas un sujet où le rationnel est dominant (y compris pour moi d'aileurs). Heureusement, au fur et à mesure de la conversation, le ton a baissé, et les collères et accusations se sont stoppées. Et c'est là que c'est devenu enfin constructif, très constructif je dirai même.
En fait, il semblerait que son gros problème, c'est la pénétration. Elle n'a jamais aimé ça, avec moi comme avec d'autres. Il lui arrive bien de ressentir des envies, mais au final cela se traduit par de la douleur physique, et une absence ou quasi-absence de plaisir (tout au plus le sentiment de "combler un besoin", mais sans plus). Avec le temps et l'accumulation de ces mauvaises expériences, elle associe automatiquement la pénétration au désir égoîste de l'homme, dont le seul objectif à travers les préliminaires et ce qui s'en suit est d'arriver à ses fins, systématiquement désagréables pour elle. Hors, pour elle la pénétration est l'acte sexuel ; c'est la finalité et un passage obligatoire. Et donc, si je commence à approcher mes mains sur ses fesses ou ses seins, c'est forcément dans l'intention (égoiste, masculine, etc..) d'en arriver à la pénétration. D'où le blocage immédiat.
Elle reconnaît aussi qu'il lui arrive bien d'avoir des débuts d'envies, mais qu'elle se bloque alors instinctivement dès qu'elle ressent l'envie masculine. Et que même quand elle accepte d'aller plus loin, elle reste "contractée". Avec le stress en plus, cela ne facilite pas la pénétration, qui en devient douloureuse (même si nous utilisions du lubrifiant dernièrement). Elle émet aussi l'idée que nous ne serions pas forcément "comptabibles" au niveau de nos organes, ce dont je doute tout de même.
Par contre, après l'avoir questionné plus en détails sur ce ses envies, elle m'avoue qu'elle a très franchement aimé les fois où j'y suis allé avec la langue. De même qu'elle apprécie les préliminaires et caresses de toutes sortes. On pourrait résumer les choses en disant qu'elle se considère comme "clittoridienne" et pas du tout "vaginale". En lui soumettant l'idée que l'on puisse avoir des rapports sexuels n'impliquant pas de pénétration, et en particulier l'idée par exemple que cela pourrait se terminer sur un cunni, sa réaction est d'abord un peu gênée, dans le genre, non c'est injuste pour toi, il faut forcément avoir ensuite l'union sexuelle ; mais en lui affirmant que ça ne me pose pas de problème de "donner" sans forcément recevoir (en tous cas sans pénétration) pour l'instant, elle semble voir les choses totalement différemment (et l'image de "l'homme-objet" lui plait

)
Donc, nous avons convenu d'une chose : on bannit la pénétration, pour l'instant en tous cas et le temp qu'il faudra. On va chercher à avoir une sexualité sans pénétration, en tous cas tant qu'il y a ce blocage violent lié à l'association "envie de l'homme => envie de pénétration => douleur et égoïsme masculin". S'il est clair dans sa tête que la pénétration n'aura pas lieu / que je tenterai rien / que je ne ferai aucun reproche ensuite, peut-être alors que ce blocage disparaîtra, ou sera moins fort. Et j'ai bon espoir (il le faut !) qu'on puisse ainsi commencer à se connaître vraiment sexuellement, qu'elle puisse se lacher plus. On verra plus tard si on peut ensuite passer une autre étape, mais à la rigueur c'est secondaire pour le moment. Si dans les prochaines semaines on pouvait déjà avoir plusieurs rapports de ce type, ce serait déjà un énorme pas.
De mon coté, je dois aussi faire tout mon possible pour la rassurer sur les points qui l'inquiètent, et faire en sorte qu'elle ne ressente pas de pression sur le sujet.
Je dois aussi éviter de trop me focaliser là-dessus (à y penser toute la journée, à m'énerver en pensant à ses réactions, etc...), à être peut-être un peu plus patient, sans remettre en cause bien sûr mon intention générale de résoudre ce problème.
Voilà où nous en sommes donc. Je vous tiendrai au courant dans tous les cas de la suite des évènements.