Bon, maintentant que j'ai posé ma petite blagounette, on va entrer dans le dur.
Edit: à la relecture, je m'aperçois que je me retrouve avec un bon gros pavé de plus sur la conscience.
Si je me suis attaqué à cet article, c'est parce que j'ai estimé qu'on pouvait faire mieux qu'envoyer balader l'article d'un revers de main en disant que c'est un gros tas d'âneries. (même si au final c'est une conclusion tout à fait valide)
J'ai préféré accepter gentiment qu'il y a du vrai, mais que ce sont des généralités, des demi-vérités, et que surtout ça n'est pas très constructif.
Ce qui me paraît intéressant dans cet article, c'est qu'en ce moment le débat public, au sujet des rapports hommes-femmes entre autres, est blindé d'écrits de ce genre, surchargé de généralités et de demi-vérités. Et encore, je n'ai pas tout démonté en détail, ça aurait été trop long (et chiant)
Je me suis juste un peu amusé au début de ma première partie sur la question de qui fait le premier pas.
A propos du fait que l'article de départ n'est pas constructif, ce point a été relevé par d'autres, je ne fais que l'approfondir et essayer de regarder plus loin.
Je vais critiquer l'article, le plus vite possible (I), et
ensuite vous poser des questions qui me paraissent plus intéressantes (II).
I] Critique
a)
Au passage, pour le plaisir...
Allez, on va commencer par rigoler un bon coup avec la proposition de solution sous-jacente à l'article, jamais clairement formulée, selon laquelle
les femmes devraient faire le premier pas, devraient globalement se comporter comme des mecs, et là, enfin, on se retrouverait dans un paradis sur terre dans lequel tout le monde se comporterait de la même façon, dans un grand bonheur unisexué.
Faut-il relever qu'il y a là un présupposé vrillé jusqu'à la moelle? Le présupposé c'est qu'un comportement identique règlerait tous les problèmes relationnels. Hum...
...Personnellement ça fait un moment que j'ai arrêté la superskunk et le gros chichon qui colle aux poumons, alors ce genre de délire utopiste me laisse de glace...
Bon, je vous la refais au ralenti [Mode démonstration par l'absurde activé]
"Hey, vous savez quoi, au jeu d'échecs, les blancs jouent en premier. ça crée de nombreuses inégalités entre les blancs et les noirs, et à la fin tout le monde est malheureux.
Je propose donc que les blancs et les noirs jouent en même temps. Ainsi, le jeu d'échecs deviendra un espace d'égalité laïque et républicaine, ce qui ne manquera pas de refonder le lien social entre les joueurs d'échecs".
b)
Un peu plus sérieusement
Dans ses romans à charge, inspirés de faits réels, Dunia Miralles fait la traque aux quiches. Elle ne supporte pas ces femmes qui jouent les divas, agitant le susucre de leur précieuse petite personne devant un parterre d’hommes qu’elles bafouent.
Il faudrait en finir avec ce système injuste, dit-elle [avec une description à la va-vite de la nocivité du système] Ce petit jeu stupide n’a que trop duré, pense Dunia. Le problème… c’est que pour y mettre fin, il faudrait d’abord savoir pourquoi ce jeu-là se perpétue depuis si longtemps.
Non! Non, non et non!
Pour mettre fin à un problème, c'est pas mal d'en analyser les causes.
L'important c'est de trouver des solutions. Ou au moins d'en proposer.
C'est là que l'article se plante. En fait il parle de
la connerie ordinaire des êtres humains, en partant d'un gros focus sur la connerie des femmes, et en faisant quelque détours du côté de la connerie des hommes, qui (se) laissent faire.
ça fait un moment que je surveille le sujet. Et je pense tout simplement qu'il est totalement contreproductif de hurler à la mort contre la connerie des gens du sexe opposé (du sexe qu'on drague, pour être précis. Bises à tous les homos ou bis qui liraient ces lignes).
ça ne sert à rien. La connerie, elle est partout et nulle-part, elle est en nous au premier titre, elle est dans les gens autour de nous, mais pas totalement.

Ici j'ai envie de faire une grosse digression en notant que connerie et intelligence s'entremêlent la plupart du temps dans chaque groupe et dans chaque personne, un peu comme le yin et le yang. Et que donc, juste pointer du doigt la connerie humaine est un axe d'analyse grossier, orienté, incomplet, et en définitive pas zen du tout!
Mais je vais finir à propos de la connerie dans les relations de séduction, et je reviendrai ensuite à l'intelligence.
Reprenons. Quand on pousse la raisonnement jusqu'au bout, on tombe toujours sur la nature humaine. Et puis quoi?
La conclusion de l'article, ce serait
"bouhhhhh, les femmes sont souvent troooooop connes, il faudrait qu'elles prennent conscience de leur connerie, ce serait un grand pas vers l'intelligence".
--> Et en définitive, il faudrait que les femmes arrêtent d'être connes. Certes.
Il faudrait aussi que les hommes arrêtent d'être cons et de dire amen à tout, ça aiderait grandement, puisqu'à la fin hommes et femmes sont dans le même bateau. Je déduis ça de moi-même, l'article ne dit rien à ce sujet.
Il faudrait donc que l'être humain en général devienne moins con. Voilà voilà...
Je ne veux cependant pas sombrer dans le sarcasme gratuit, alors si cet article peut se balader sur le net et faire réfléchir les jeunes filles qui tomberont dessus, tant mieux.
D'ailleurs, peut-être que l'écrivain dont il est question a fait un bon travail dans ses livres, qu'elle a aidé plein de femmes à ouvrir les yeux, mais je voulais juste souligner le fait que l'objectif d'éduquer les femmes pour qu'elles soient moins connes est un objectif un peu trop ambitieux (et chiant) pour les lecteurs de FTS.
Ce qui intéresse la plupart des mecs qui se baladent sur ce site, c'est plutôt créer du lien avec les femmes, un lien superficiel ou chargé de sens, selon la situation et l'humeur des protagonistes, et un lien intime.
ça n'a rien à voir avec l'éducation. Essayez de lancer un débat de fond sur les rapports hommes-femmes avec la fille que vous draguez, vous verrez à quel point chaque argument vous éloigne de ses lèvres...
Sans compter qu'entre "éduquer" et juste stigmatiser à grands renforts de généralités et de "vous autres, stupides femelles, vous êtes trop connes", il y a une frontière difficile à visualiser, dans l'esprit de celui qui parle et dans l'esprit de celui qui entend.
Tout cela est donc très mal fagotté, et bien trop négatif, sans compter le côté dénonciation gratuite.
Essayons d'être un peu plus constructifs:
II] Ouverture du sujet et questions en tous genres
a)
Mes questions
Si on est bienveillant avec l'article en disant qu'il y a du vrai dans ce qu'il décrit, à nous de combler les vides. C'est là qu'on appelle l'intelligence à la rescousse!
--> Assumer que la plupart des femmes sont plus intelligentes que ça.
Ok elles font un peu les princesses, mais elles sont capables d'avoir un peu plus de finesse que la caricature hétéronormée qui est décrite dans l'article.
C'est pas comme si toute femme célibataire était chaste toute l'année en faisant chier tous les mecs qui la drague, et au final ne s'autorisait à s'envoyer en l'air que deux semaines dans l'année, au club med de Jerba...
--> Ne pas perdre son temps avec une fille dont on sent qu'elle est à fond dans ce délire - ou alors l'encourager à sortir de ce délire.
--> Au contraire, fréquenter des filles moins idiotes que ce qui est décrit dans l'article
--> Plus nuancé, construire la complicité avec une fille, la confiance mutuelle, afin qu'elle se lâche en toute confiance.
En d'autres termes, stimuler son intelligence, surtout son intelligence émotionnelle, car c'est elle qui rapproche les cœurs.
--> En définitive, être assez intelligent (disons rusé) pour naviguer sereinement dans le grand océan des femmes en général et de chaque femme en particulier.
Et puis merde à la fin, une rencontre, c'est avant-tout l'interaction entre deux personnes, deux consciences, pas le mélange façon petit chimiste entre deux clichés symptomatiques d'un genre, d'un système éducationnel et d'une génération (décrits à l'emporte-pièce, par-dessus le marché!)
Petit coup de gueule personnel: en ce moment je fais le maximum pour me sortir toutes ces analyses de la tête. Je ne dis pas que c'est faux, au contraire je pense que le mouvement d'émancipation de la femme est une lame de fond qui bouge les lignes sur un temps bien plus long que notre propre vie. ça a commencé avant nous et ça finira après nous, et ça pose de vraies questions de fond. C'est juste que ce genre d'analyses n'aident en rien dans nos rencontres et nos discussions. Ou alors par effet de bande, et j'aimerais bien qu'on parle un peu plus de cet effet de bande, plutôt que se tenir à la description d'une génération à la dérive et en manque de repères...
Dans le doute, j'ai l'impression que les gens ont raison de faire comme si de rien n'était. Tout cela est très abstrait au final, et n'a que très peu d'importance quand il s'agit de passer des bons moments entre garçons et filles adultes, responsables et cool.
A la limite ça peut avoir un impact sur l'intelligence sociale, mais encore une fois je trouve ça très abstrait.
***
b)
Vos réponses
Globalement, à la fin il y a des hommes qui sont heureux dans leur vie amoureuse, et d'autres non.
Vous avez forcément votre avis à ce sujet, et je pense que votre avis est plus intéressant que cet article, tellement limité.
Intéressant aussi, peut-être, votre combinaison personnelle entre ce qu'il peut y avoir de vrai dans cet article, et la capacité d'un homme (vous peut-être), à vous éclater avec des filles au-delà de cette connerie crasse qui y est décrite.
Peut-être qu'il n'y a rien de particulier à en dire, à part
"Eh bien c'est exactement pour ce genre d'enjeux qu'un site comme FTS existe". Je ne sais pas.
J'ai donc essayé d'ouvrir un peu le sujet. A vous de rebondir, si le cœur vous en dit.