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Re: L’apport de votre pratique théâtrale à vos relations humaines : vos témoigna

Posté : 16.02.15
par Acherus
C'est justement, pour cette raison, que je vous lis, j'aimerais bien essayé ! :)

Je ne me vois pas faire du sport, et le théâtre me parait être une option plus enrichissante par rapport à une psychologue, ce serait un bon moyens, de me libéré de mes émotions enfui et ainsi affronter, certaine de mes peurs limitantes. Je suis en ce moment même en train de regardé si il y a dans la petite ville ou je suis, un atelier de théâtre d'improvisation par contre à tout hasard, si c'est pas trop indiscret, cela vous coûte cher ?

ps: j'ai ma réponse !

Je viens, juste de trouvé dans ma ville, une association bénévole de théâtre, qui à comme objectif, l’épanouissement personnel, par le biais du théâtre, le programme est très intéressant. Si seulement. Je pouvais avoir ne serait ce que le quart du programme :).

L’épanouissement par le biais d’exercices ludiques et progressifs vous apprendrez à :

- prendre conscience de vos ressources.
- vous affirmer d’avantage.
- améliorer votre écoute.
- être plus dans le corporel que dans le mental.
- gérer vos émotions.
- développer votre imaginaire.
- travailler votre présence et votre charisme.
- vous servir efficacement de votre voix.
- aller vers l’autre dans la simplicité.
- Et le principale, vous faire plaisir !

Re: L’apport de votre pratique théâtrale à vos relations humaines : vos témoigna

Posté : 14.08.15
par Tana
J'ai fait un an de théâtre au lycée. C'était sympathique, mais bon, c'était plus dans l'optique du bac (j'avais pris option théâtre), donc c'était plus "sérieux" que "déconnade".

Par contre je chante depuis un moment, et c'est un peu comme le théâtre. Le chant m'a permis dans un premier temps de savoir mieux utiliser ma voix. Je joue des personnages, j'apprends à m'immerger dans les textes que j'interprète. Au quotidien, je gère plus quand je dois parler, même à un inconnu, tout est plus assumé.

Je suis quelqu'un qui déteste se faire remarquer, de réservé et d'introverti dans la vie, le fait d'appréhender la scène m'a appris à feindre le contraire, jusqu'à une sorte de dédoublement. Depuis que je sais que je suis capable de créer cette illusion de confiance, je l'utilise quand c'est nécessaire (entretien etc.).

Ça me permet de mieux gérer mes émotions aussi, le chant est très "calmant" et libérateur. Je rate rarement un cours de chant, même quand je vais mal, parce que je sais que ça va me faire énormément de bien. Et puis la technique de respiration pour le chant peut être utilisée pour calmer ses angoisses aussi. Parfait avant un oral !

J'apprends aussi à être une leader, rôle souvent attribué au chant. Très difficile de trouver mon style, je ne suis pas du tout autoritaire, plutôt discrète dans la vie. En situation de jeu en groupe, ça ne fonctionne pas, si les gars ne sentent pas que je suis là, ils me boufferont au premier laisser-aller de ma part, donc je suis obligée de me secouer et de sortir de moi-même. Le groupe m'apprend aussi à échanger, à ne pas me faire marcher sur les pieds, à m'imposer, à faire confiance, et à écouter. Les fois où on joue le mieux, c'est quand on est très en phase les uns les autres. Ça affine la sensibilité, on parle beaucoup avec nos instruments respectifs.

Et plus généralement, la musique est un grand chemin, une sorte d'école de la vie... j'ai appris énormément de choses sur moi depuis que je pratique de façon régulière/impliquée.

Et en terme de séduction... bah les gars me regardent avec des yeux d'enfants/merlan frit quand ils me voient dans un cadre musical. C'est pas très "utile" parce que la vraie réalité est toute autre... enfin je suis toujours bien contente de vendre du rêve l'espace de quelques minutes, ça veut dire que j'ai bien bossé. Sinon c'est logiquement une bonne accroche pour parler avec des musiciens. En dehors du cercle, dire que je fais du chant, ça ne me rapporte pas grand chose, c'est plus sujet de moqueries/taquineries, donc j'évite de le dire. Sinon je sais rire en faisant des chromatismes quand je suis bien réveillée. Voilà. Inutile.

Re: L’apport de votre pratique théâtrale à vos relations humaines : vos témoigna

Posté : 15.08.15
par Venusian
Alors, je vais essayer de te répondre par rapport à plusieurs de tes interrogations, à partir de mon expérience personnelle du théâtre.

Déjà, la première chose fondamentale, il faut que tu fasses du théâtre parce que t'as envie de faire du théâtre. C'est essentiel, au vu de l'exigence de la discipline.
Donc si tu te sens pas vraiment poussé vers le théâtre, n'en fais pas, tout simplement :)

Ensuite, plus précisément, par rapport à la "sensation d'être dans la peau d'un autre personnage", en fait, c'est presque une idée reçue, on a jamais vraiment la sensation d'être dans la peau d'un autre. On a la sensation d'être dans des circonstances différentes, parfois on y croit vraiment oui, mais on perd jamais totalement la conscience de soi.

Pour la communication, le théâtre aide un peu dans le sens ou on acquiert une technique qui permet de savoir poser la voix, la porter si besoin, et on a une communication plus dans le présent, on sait se connecter vraiment à l'interlocuteur.
Mais je dirai que ce sont des effets secondaires et pas une fin en soi, et en effet c'est pas forcément flagrant, surtout au début.

Concernant l'improvisation théâtrale, et bien la façon dont moi je l'ai apprise n'est pas fondamentalement différente des formations théâtrales classiques.
Beaucoup d'exercices étaient tout simplement des exercices de pratique théâtrale, et j'ai eu une formation plus ou moins actor's studio, organique (on essaie de ressentir vraiment les choses plutôt que de les jouer, pour faire court).
Et je suis convaincu que l'improvisation théâtrale est une discipline de théâtre avant tout, et c'est d'ailleurs pourquoi je ne fais pas de matchs. Mais ça, c'est un choix personnel.
Par contre les bénéfices sur les relations et la communication sont plus grands, avec l'impro. On apprend une façon de communiquer très bénéfique pour les relations avec l'autre : écoute, altruisme, jeu, etc.
Et puis j'ai eu la chance de pratiquer de l'impro sans "caucus", c'est à dire sans temps de réflexion avant, donc devoir se lancer en 3 secondes maxi.
Et bien ça, c'est carrément pareil que se lancer à l'abordage d'une demoiselle dans la rue, les sensations sont très proches.

Enfin, et ça c'est ma personnalité, je débranche le comédien quand je suis en société (c'est loin d'être le cas de tous les comédiens, surtout ceux d'impro !) et je "joue" rarement des personnages en soirée pour amuser la galerie.

Re: L’apport de votre pratique théâtrale à vos relations humaines : vos témoigna

Posté : 24.10.16
par Poivron
Je suis encore tout ce qu'il y a de plus néophyte, mais voilà ce que je peux constater après quelques séances.

Tout d'abord, la pratique de l'impro permet de mettre de côté tout un tas d'enjeux narcissiques, d'anxiétés, de problèmes de confiance en soi. Nous sommes dans un jeu, c'est ok de rater et si jamais on est en difficulté l'intervenante nous donne des indications pour nous en sortir. Par ailleurs, le groupe est débutant et même s'il y a des différences de niveaux, on se sent quand même sur un pied d'égalité. L'atmosphère est à l'entraide, la bienveillance et c'est je pense ce qu'il faut chercher en priorité quand on s'inscrit à un stage.

Anxiété et rapport au corps

J'ai découvert que ma difficulté à occuper pleinement l'espace était visible des autres. Depuis quelques années, je suis assez anxieuse dans l'espace public et dans mes rapports avec les gens. Cela s'efface au travail et quand je suis avec des amis, mais c'est encore très présent dans ma tête. Petit à petit, j'apprivoise mes camarades de jeu. L'autre jour, dans une scène où l'un de nous jouait un fou dangereux. Il était complètement dans son rôle et il m'a attrapé par le bras et projeté vers un coin de la pièce. Mon jeu était d'avoir peur et j'ai joué la peur, mais je n'ai pas ressenti d'angoisse.

Créativité

De ce côté-ci, je pensais être plutôt douée, mais j'ai encore une tendance One Punchline Girl qui fait que je peux lancer une bonne idée mais me déballonner en route et ne pas aller jusqu'au bout. Avec les outils de l'impro, j'apprends à tenir le rôle un peu plus. Notamment en apprenant à ménager des silences, à jouer physiquement les émotions plutôt que de blablater sans arrêt. À partir d'une situation de départ toute simple (oh regarde, j'ai trouvé une coccinelle) j'ai réussi à exprimer la colère, la joie, la tristesse et la peur tout en bâtissant un récit qui tenait la route. Il y a aussi tous les exercices où nos propositions doivent être constamment contrariées et challengées par le public ou le metteur en scène. Et même si parfois c'est intimidant, on finit toujours par trouver des solutions pour intégrer un mot absurde, jouer un truc injouable ou jouer le contraire de ce qu'on avait décidé au départ. Et on découvre que chaque cerveau peut sortir des pépites quand il cesse de vouloir faire du sens à tout prix.

Écoute, capacité à rebondir

On est parfois nombreux sur scène et on fourmille d'énergie. Apprendre à laisser la place au jeu de l'autre, à accepter ses idées même si on était partis totalement autre chose m'est vraiment bénéfique. Parfois on est une dizaine dans l'espace scénique et il faut que chacun puisse s'identifier assez vite. C'est un bon exercice. Sinon, on apprend aussi à venir en aide à l'autre quand il galère. Soit en appuyant ses propositions de jeu, soit en lui proposant d'autres choses. Et si jamais ça ne prend pas, l'intervenante nous lance des idées ou nous aide à identifier ce qui n'a pas marché.

Poilade et répartie

Je sors toujours chargée à bloc des ateliers. Je suis plutôt bon public et j'aime autant regarder les autres que jouer moi-même. Franchement, même si on est pas au niveau, on a déjà vécu quelques grands moments qui nous font encore rire entre nous quand on en parle. Certaines répliques cultes sont nées et j'ai hâte d'en entendre et d'en inventer d'autre.

Multiples personnalités

Pour l'instant je suis très à l'aise dans les rôles hyper enthousiastes (prof de fitness, cheerleader, etc), dans les rôles d'enfants ou dans les rôles d'éducateur chiant (parent, mono, prof). J'ai aussi découvert que j'étais pas mal en grande bourgeoise. J'ai hâte de savoir quelles registres, quels accents, quels mimiques vont émerger au fil de séances. Par ailleurs, ça me permet d'évaluer certaines situations professionnelles et de voir comment y réagir au mieux (pour moi, c'est plutôt des histoires d'équilibre entre autorité et bienveillance, mais chacun je pense pourra trouver ce dont il a besoin).

Voilà, voilà, j'espère que mon expérience sera utile à quelqu'un. Peace.

Re: L’apport de votre pratique théâtrale à vos relations humaines : vos témoigna

Posté : 29.10.16
par Venusian
Un truc puissant après plusieurs années de pratique, et qui transparaît dans la vie de tous les jours est la connexion aux émotions.
J'ai toujours une écoute permanente de mes réactions émotionnelles, et ce dans la vie maintenant aussi. Ça permet de prendre du recul sur certaines réactions de défense et de frustration, ou au contraire laisser une émotion positive s'exprimer quand on est face à une fille qui la provoque !

La différence avec la vie est que sur scène on fait fonctionner l'imaginaire pour faire croire à notre corps et notre esprit aux circonstances de la pièce ou de la scène de film qu'on est en train de tourner pour déclencher des réactions appropriées.
Enfin ça c'est comme je pratique, cest à dire de manière organique. En impro, c'est pareil.