[A] Qu'est-ce qu'une amitié saine doit apporter ?

Note : 32

le 28.03.2017 par Popovski

14 réponses / Dernière par Apheleia le 31.05.2017, 09h41

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Yop :) !

Ce petit message pour revenir sur le sujet, et les discussions qui ont suivi.

Alors que j'hésitais avec le recul de plus en plus à m'excuser auprès de mon pote pour la méthode que j'avais utilisé en envisageais sérieusement de reprendre contact avec lui en lui demandant juste de ne pas aborder ses problèmes de couple, il m'a pris de court (genre deux-trois jours avant que je ne me décide) pour m'annoncer qu'il avait finalement quitté sa copine, choix qu'il assume entièrement.

Ça a été l'occasion (avant toute chose de m'excuser sur la forme qu'avait pris mon dernier message, façon ultimatum, et ensuite) de le revoir autour d'un verre. Il est triste, un peu abattu, mais n'entend visiblement pas se laisser aller et veut aller de l'avant.

En fait, en creusant un peu lors de cette conversation, j'ai réalisé que c'est un angoissé (chose que je savais déjà), mais à un niveau que je ne soupçonnais pas. En fait, il avait peur qu'on le juge, critique, refuse de le revoir... alors qu'il se rend compte que c'est limite l'occasion de revoir certains potes à lui qui ne blairaient pas sa copine qu'il ne voyait plus trop depuis cinq ans :)

Ce fut l'occasion pour moi de faire une petite introspection sur la méthode utilisée.

Et à vrai dire... je suis perplexe.

Je pense que ça a pesé dans la prise de décision de mon pote, et l'a amené à faire un choix que j'imagine bien pénible sur le moment, mais qui montrerait déjà malgré tout de premiers effets positifs.

Maintenant si les effets sont bons, est-ce que c'était la bonne méthode ? Je n'en sais rien à vrai dire. Si ça l'a incité à bouger, ça s'approchait avec le recul méchamment du chantage.

Bon, l'effet final est positif, c'est le principal, mais je me demande si je vais réutiliser ça.

Parce que même si c'est utilisé avec de bonnes intentions,et que ça apporte des résultats positifs, du chantage reste du chantage.

Je crois que cet épisode m'aura apporté une leçon, entre autre, qu'il y a d'autres moyens de communiquer que les ultimatums :)

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Je réalise aussi une autre chose, après avoir laissé passé deux mois et m'être calmé sur cette histoire que ce que j'ai écrit sur mon pote en première partie d'article est franchement limite, surtout pour ce qui est des jugements de valeurs.

Je pense avoir décrit la situation d'une manière qui dans mon regard, ma perception, était raccord avec la réalité. Mais les remarques à côté sur mon pote sont définitivement malvenues.

Enfin, concernant ma thèse sur l'amitié, je me risque à une nouvelle définition, reprenant certains éléments que vous avez avancé, en nuançant mon propos :

L'amitié est une relation positive fondée sur le plaisir de la fréquentation qui donne aussi l'occasion de grandir, se développer, pour un temps ou de manière continue. C'est en ça qu'une amitié est pour moi marquante. C'est ce qui différencierait le pote de l'ami. Cette relation se fait à la base sur des affinités électives et non sur base d'un calcul investissement/profit (avec le recul, je récuse cette partie, qui avait d'ailleurs fait tiquer pas mal de monde).

Une autre grande partie que je cherche à développer serait plus dans le registre de "qu'est-ce qu'on est en droit de faire/d'attendre avec un ami", qui me travaille pas mal.

Déjà parce que faire une liste et un développement mécanique serait foireux : l'amitié n'est pas un processus logique, mais quelque chose de dynamique et organique où les lignes peuvent êtres mouvantes.

Mais ça n'empêche pas de poser des questions :

- Qu'est-ce qui différencie le pote du psy ou du journal intime ?

- Jusqu'à quel point peut-on décemment s'épandre sur l'épaule d'un pote ?

- A contrario, quelles sont les limites tolérables quand il s'agit de secouer un pote ?

Et ce sont trois questions parmi tant d'autres que je (me) pose :)

N'hésitez pas à répondre, le débat continue !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 30.05.17, 18h39 par Nonchalance
  • [+1] Constructif le 30.05.17, 19h10 par Onmyoji
  • [+1] Constructif le 30.05.17, 20h02 par Jalapeno
  • [+1] Constructif le 10.06.17, 17h07 par Moumane
Popovski a écrit : Mais ça n'empêche pas de poser des questions :

- Qu'est-ce qui différencie le pote du psy ou du journal intime ?

- Jusqu'à quel point peut-on décemment s'épandre sur l'épaule d'un pote ?

- A contrario, quelles sont les limites tolérables quand il s'agit de secouer un pote ?

Et ce sont trois questions parmi tant d'autres que je (me) pose :)

N'hésitez pas à répondre, le débat continue !
A mon avis l'amitié c'est comme le sexe (paye ta catchline), il n'y a pas de règles tant que tout le monde est consentant. Il s'agit donc de rester attentif à l'autre.

Les situations que tu décris pourraient effectivement être abusives, si l'ami en question ne s'exprime pas, ou si soi même on ne fait pas attention à ce qu'il pourrait ressentir. L'amitié atténuant voire annulant les règles de la bienséance, de la réserve, de la retenue qu'on a avec un inconnu, il peut arriver qu'on se permette des choses sans garder un œil sur l'effet que ça fait sur notre ami. Par négligence, par habitudes, par flemme, par facilité.

Donc pour ne pas être abusive, plutôt qu'une liste de comportements agréés ou pas, je préfère être attentive.
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  • [+1] Oui le 10.06.17, 17h08 par Moumane
Mon avis,

- Qu'est-ce qui différencie le pote du psy ou du journal intime ?
Tu aimes un ami, pas non plus inconditionnellement parce qu'il peut faire de la merde dans sa vie et que tu n'es pas obligé de tout accepter. Notamment s'il se fait du mal et qu'il veut ta validation. Je reviendrais sur l'ami parce que pour lui comme pour soi c'est parfois compliqué. Le psy, tu lui donnes plus ou moins facilement un accès à toi mais ce n'est pas son job de te trouver la solution, plutôt des pistes de réflexion. Que tu prends ou pas. Le journal est parfois plus simple qu'un psy. Surtout si tu t'imagines (à tord) que le psy va te juger et surtout si tu n'es pas suffisamment souple -humble ?- pour ôter ton masque devant lui de personne capable de te débrouiller tout seul. Donc tu peux hurler à grand coup d'écriture.

- Jusqu'à quel point peut-on décemment s'épandre sur l'épaule d'un pote ?
En fait la vraie question est, quelle est mon attente de mon ami ?
Ai-je envie de me reposer sur lui, espérant un soulagement qui va me conforter dans le bien-fondé de mes actes ? D'avoir le plaisir d'une oreille attentive, au pire de le sentir me plaindre ? Pour dès son départ retrouver ma situation sentimentale (puisque dans ton post il s'agit de cela pour ton ami) sans pour autant vouloir la faire évoluer, même bancale, même catastrophique ?

- A contrario, quelles sont les limites tolérables quand il s'agit de secouer un pote ?
C'est tout sauf simple car la parole est une arme qui peut faire mal. Faut-il tout dire à un ami ? Pourquoi avoir envie de le faire, pour lui... ou pour soi ?
N'est-ce pas notre propre image qui est en jeu, cette image "idyllique" que nous rêvons d'imposer à nos proches ?
Et puis dans l'histoire de ton ami, n'y avait-il pas une réminiscence de ta propre expérience ? As-tu voulu lui épargner une "épreuve" dont un jour tu as souffert au risque de faire une projection ?

Pour conclure, l'ami est quelqu'un que l'on peut serrer dans ses bras, embrasser, accompagner et aider s'il le souhaite et seulement dans ce cas. C'est le laisser libre de sa destinée s'il décide d'oublier tout garde-fou. C'est aussi se préserver de lui au cas où tel un vampire, il vient encore et encore pomper ton énergie pour mieux la dilapider.
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  • [+1] Absolument le 31.05.17, 01h17 par Onmyoji
Je pense que l'erreur est de vouloir tirer une définition générale, quand cela se définirait plus selon la personne, ta relation avec (habituelle), la situation, les risques.
Tu n'es pas pareil avec ton pote s'il a l'habitude d'être très indépendant et qu'il se décide à parler parce qu'il est vraiment en détresse, ou s'il a l'habitude de te demander conseil un peu pour se rassurer lui-même.
Idem s'il est un peu dégouté parce que ça se passe pas bien avec sa copine de 3 j ou de 3 ans, ou s'il vient de perdre son boulot.

L'essentiel est de faire preuve d'empathie, d'adaptabilité, d'éviter le piège de se projeter, et peut-être communiquer plus sur l'agrément entre vous pour ce qui est de donner des conseils (si tu veux mon avis, je sais pas si je peux te dire ça...).
Ou du moins enrober les choses en montrant pourquoi on le dit, dans quel but, et que la réaction attendue n'est pas de se conformer au conseil mais d'y réfléchir en toute indépendance.

Après pour l'apport, c'est pareil, pour certains ce sont juste de bons moments, pour d'autres c'est tout un package de valeurs. L'un n'est pas mieux que l'autre.
Faut-il s'enfermer dans une définition qui dépend hautement des gens?
Je ne crois pas.
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  • [0] Intéressant le 10.06.17, 17h10 par Moumane
En fait Popovski, tu savais au fond de toi comment parvenir au changement pour ta propre vie. Ce qui t'énervais peut-être le plus, c'était de voir que tu avais les solutions mais qu'il ne voulait pas les appliquer. Non ? Trop de projections de toi sur lui ? Peut-être un léger narcissisme mal placé ?

C'est aussi le but d'avoir un ami, percevoir ses propres qualités/défauts à travers quelqu'un, n'est-ce pas ? Confronter et adapter sa réalité à celle d'un autre.

Au final, le fait que ton ami n'avançait pas dans le même élan que toi, avec la même ardeur, la même "clairvoyance" sur la situation, a joué sur ta perception de ta propre image/identité. Comme si à son contact cette partie de toi disparaissait, ton "dynamisme proactif" n'était plus reflété par lui. Comme si tu te voyais toi en lui, et que tu n'aimais pas ça.

"Me parle plus, on se reparlera quand on sera de nouveau pareil." C'est ce que je lis entre les lignes.

Je remarque surtout que tu ne lui as pas fait part de ton ressenti sur la situation, et que tu as directement réagis brutalement. Alors que si précédemment tu avais exprimé ton ressenti, ça aurait peut-être été moins brusque et tout aussi efficace (j'en sais rien hein, c'est un questionnement) :

"Écoute mon vieux, ça fait des mois voire plus que j'essaye de te conseiller, que je t'écoute, et c'est toujours pareil. J'essaye d'être fort, mais moi aussi j'ai mes faiblesses, et maintenant ton discours commence à moi-même me toucher, à m'affaiblir... Je veux bien t'aider à te bouger les fesses, mais si tu le fais pas très vite ton moral ne s'améliorera pas, et j'ai pas envie que ça touche le mien... ne parlons que des solutions maintenant, le constat on l'a depuis assez longtemps. Lâche ta copine pour commencer, je t'aiderai à te refaire t'inquiète pas. Tu ne seras pas tout seul." (Au final c'était peut-être déjà contenu implicitement dans ton message, je ne sais pas)
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Sinon, pour moi l'amitié c'est juste avoir une inclination réciproque, avoir envie de partager quelque chose avec quelqu'un et réciproquement, pas plus. C'est l'amour universel qu'on porte, qui s'accomplit au travers de quelques personnes. Par-dessus ça, c'est du bricolage avec nos personnalités, et quand cette inclination disparaît, l'amitié disparaît avec elle.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 31.05.17, 09h55 par Jalapeno
  • [+1] En effet le 01.06.17, 20h38 par Perlambre
  • [+1] Intéressant le 10.06.17, 17h11 par Moumane
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