[REFLEXION] Une vie/voie moins ordinaire

Note : 35

le 17.11.2017 par Onmyoji

12 réponses / Dernière par Hillel le 30.11.2017, 22h09

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
On est une génération qui s’emmerde, littéralement. Une génération sans défis mémorables (coucou fight club), qui cherche à jouer au jeu de la lutte. Mais c’est un jeu. Un peu comme le romantisme qui n’a Pas trouvé meilleure période pour éclore qu’apres napoleon quand tout était acquis pour une certaine bourgeoisie. Se créer des défis futiles pour se dire qu’on construit quelque chose, dans ces cas la on fait jamais que le construire en soi mais c’est pareil.

C’est une insulte à ceux qui ont encore besoin de se battre par necessite probablement. Parce que le road trip standard c’est dans un hôtel ibis le soir avec la carte de rapatriement qui va bien faut pas pousser. C’est un produit de consommation.

Et quand je dis que tout a été fait, c’est que tout a été fait. Et montré. Y’a le facteur internet qui entre en compte. Tu peux trouver des milliers de personnes qui ont les mêmes Combinaisons de qualités que tu pensais uniques. J’ai eut du mal avec cette question, ma réponse actuelle c’est que personne n’est si Unique que ça. Nos idées fantastiques ont déjà été trouvées par des gens un peu partout. Aucun territoire ne reste à découvrir, c’est globalement balisé. Nos sentiments soi disant profonds sont ressentis par d’autres au moment où on les ressent et où on les pense si particuliers.

Donc ce sentiment de sentir spécial ou de le rechercher, c’est encore une construction interne mais c’est en fait faux, c’est comme ça que je le vois.

Le reste c’est du marketing, montrer de la réussite et du spécial parce que personne n’ira travailler si c’est pas pour acheter un produit qui l’aidera à être unique - Qui ne le rendra pas unique. Ça joue simplement sur le levier de l’identité, qui passe nécessairement par une phase d’exclusion de ce qui n’est pas soi. Avec amplification du soi, donc narcissisme. La société actuelle entretient le narcissisme parce qu’on en a besoin. Les anti systèmes qui refusent tout ça - ce jeu social finalement - j’aimerais leur demander ce qu’ils feraient pour construire une identité en dehors. Pour se lever le matin avec ce sentiment d’utilite Qui tient debout ?
À ça faut ajouter l’interet D’eriger des martyres qui ont réussi, mais pour beaucoup de perdants qu’on ne montre pas. La encore peu de gens supporteraient de mettre un pied devant l’autre en se disant que quoi quil arrive, ils ne seront pas élus, mais vivront probablement une vie simple (qui pourtant vaut souvent plus qu’une vie d’en lutte dans le vide mais je m’éloigne du sujet).

Donc la voie moins ordinaire je dis oui. C’est une illusion, mais ćest pas si grave tant qu’elle est utile.

Si j’ai l’air bourré mon T9, déso
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Absolument le 23.11.17, 01h54 par Onmyoji
  • [+2] 100% d'accord le 23.11.17, 02h49 par Mr.Smooth
  • [+1] Intéressant le 23.11.17, 21h31 par Perlambre
  • [+1] Intéressant le 01.12.17, 08h25 par Baijin
  • [+1] Intéressant le 18.12.17, 12h34 par Vinsy
"Donc à un moment ou à un autre, on en chie tous dans notre vie. On se construit aussi en surpassant la douleur (même si cette douleur n'est "que" psychique)."
Tu as tellement raison -Alex.
Le bémol est que l'on peut surpasser sa douleur, s'ouvrir socialement sans pour autant se livrer intimement. La question n'est plus vie ordinaire ou non, plus vie où l'on se protège même et surtout à coup de planning chargé et de grands éclats de rire. Avec en toile de fond, une crainte. Celle de vivre des moments de bonheur qui eux aussi peuvent se briser.
Je pense qu'à un moment donné, nous pouvons être frileux, notamment dans une relation amoureuse. A tord diront certains et de leur point de vue ils ont certainement raison.

"J'ai l'impression d'être en grand désaccord avec la vision que je trouve plutôt fréquente comme quoi finalement, pour être spécial, faut soit avoir souffert, soit faire de la merde et/ou des trucs pseudo pas acceptés socialement..."
Onmy, je partage ton impression en rajoutant simplement que souffrir n'est même pas une "chance" d'être spécial. Plus certainement une situation dont il faut s'extraire ou en tout cas ne pas se noyer. Et comme il n'existe pas de mode d'emploi universel, à chacun de tâtonner, histoire dans un premier temps de garder la tête hors de l'eau.

"Enfin, tout peut être évitable"
Malheureusement non Alea. Comme le fait que l'on ne maîtrise pas tout.
Et un parcours que l'on estime plutôt réussi, n'a rien de lisse. Sur le plan pro par exemple, c'est bien souvent plus des bosses passées avec succès qu'une voie royale.

"On est une génération qui s’emmerde, littéralement. Une génération sans défis mémorables"
Mistemint, ce bout de phrase est intéressant car à mon avis votre génération a beaucoup à faire, à défendre. Des actions ont été menées dans le passé pour accéder à une vie meilleure dans des tas de domaines. Sans vigilance la descente est toujours plus rapide que la montée. Là aussi l'idée n'est pas d'avoir une vie "extraordinaire", peut-être plus de privilégier une qualité de vie où chacun s'y retrouve ? Un individualisme à brider pour laisser plus de place au groupe ?
Je vais y aller de mon avis léger et peut-être pas aussi abouti et intelligible que le vôtre, mais en tout cas ce qui m'a traversé l'esprit à la lecture. Pardon si je fais des répétitions avec ce qui a été dit:

Hypothèse une

L'humain envers la société est l'ado envers l'adulte. C'est une recherche d'affirmation de soi contre l'autorité et tout ce qui se trouve au dessus de soi, qu'on ne considère pas à égal. L'être humain évolue, de sorte qu'à partir du moment où il sort de l'enfance, il ressent ce besoin naturel de s'affirmer et de s'inventer par lui-même. C'est en tout cas l'idée quand on devient adulte: l'indépendance. Il y a donc un besoin presque impérieux pour l'humain de pourfendre et de s'opposer à ce qu'il se trouve au dessus de lui, par sa liberté, son indépendance, son individualité, et voir l'autorité (la société) comme une entité sur laquelle il doit prendre le dessus en s'en libérant. C'est valable d'enfant à adulte, d'employé à employeur, de citoyen à État. C'est pas nécessairement rationnel, c'est juste un mouvement, une dynamique de développement individuel que je ne trouve pas forcément malsain. Et j'imagine qu'il y a des personnes qui ont davantage mal vécu l'Autorité que d'autres, et c'est je pense souvent ceux là qui sont les plus anti-systèmes. A l'inverse, il y a des gens qui auront "trop" vécu l'Autorité et qui vont plutôt se fondre dans leur environnement, ce qui leur ôte un bon paquet de potentiel d'autonomisation.

Hypothèse deux

Parler de ceux qui souffrent et de ceux qui ne souffrent pas est un faux débat. L'être humain, si à l'unanimité et de façon universelle recherche le bonheur, est qu'il est fondamentalement un être souffrant. La souffrance n'a pas d'échelle, elle est la souffrance (je différencie la souffrance de la douleur). Si on part dans des extrêmes, on peut se dire en avoir chié d'avoir été battu à de multiples reprises dans l'enfance, on pourra toujours trouver un exemple en disant que "tu as moins souffert qu'un autre enfant qui, lui, n'avait pas de toit, travaillait à l'âge où tu jouais à la play, et est mort dénutri alors ta gueule". On pourrait répliquer "peut-être, mais cet enfant dénutri a toujours été aimé par ses parents qui se sont battus jusqu'au bout pour lui offrir un avenir meilleur". Bref, ça n'a pas de sens de comparer les souffrances, parce qu'on suppose toujours d'un esprit et d'un vécu qui n'est pas le nôtre, qu'on évalue des données qui ne sont pas des faits, forcément influencée par nos propres constructions.

Hypothèse trois

Se dire qu'on souhaite trouver la souffrance pour apprendre, je me dis que c'est plus une façon de prouver sa valeur (dixit plus haut sur l'affirmation de soi). Peut-être parce qu'à aucun moment cette personne n'a vraiment pris de risque dans sa vie et que finalement, ça l'effraie de sortir de sa zone de confort. Pourtant, il ne suffit pas d'aller bien loin pour entreprendre cette prise de risque. Mais l'idée de vivre une épreuve difficile imposé par les aléas de la vie, c'est indépendant de sa volonté, c'est une sentence qui tombe sans qu'on ne le veuille, il n'y a donc pas à réfléchir à sortir de sa zone de confort ou non: on est lancé sans accord dans les orties et on n'a pas d'autre choix que d'agir.

Je crois aussi que nous sommes le résultat d'une évolution, et qu'à force de viser un niveau de vie meilleur, un gain meilleur, on en arrive à un niveau d’aliénation où finalement l'humain est son propre produit (et bon, je parlerai de l'occident plus particulièrement). Et quand on n'est pas à même de prouver sa valeur, on se déçoit. L’aliénation se trouve en ce que, plutôt que de s'aimer soi-même, on cherche à "se plaire" aux autres. Même si c'est toujours un peu le cas à partir du moment où on vit dans un collectif.

Cependant, il faut bien avouer que la recherche d'une solution à un problème est toujours un bon moyen d'apprendre et d'évoluer, parce que ça permet de mettre en pratique ses capacités d'adaptation, de raisonnement, d'action... sa créativité. Parce qu'elle permet de créer de nouveaux objets à partir d'éléments connus. Et plus il y a d'éléments connus, plus sa créativité se développe, son Moi aussi intrinsèquement.

J'ai tout de même du mal à concevoir qu'il puisse existe une seule personne sur Terre qui n'aurait jamais eu à surmonter aucune épreuve, aucun échec, aucune erreur. Cependant, vivre une épreuve difficile n'est pas le seul moyen, je dirai que l'idée en soit, c'est plutôt de faire face à un vécu inconnu. Et on peut se confronter à des évènements non connus de bien d'autres façons. Dans l'idée, chercher à se "mettre en difficulté", c'est bien sortir des schémas que l'on connait et dans lesquels on sait que l'on réussit. C'est relever de nouveaux défis. Et personnellement, si à certaines périodes de ma vie j'aurai souhaité ne pas vivre certaines choses et que je ne les ai pas pensé fondamentalement utiles à mon développement, je n'ai tiré d'aucunes de ces expériences un fatalisme existentiel, et ai toujours plus ou moins appris à penser aux meilleurs plutôt que le pire. Je peux donc me considérer relativement chanceuse. Dans tous les cas, je ne serai pas celle que je suis sans ce que j'ai vécu de bons ou de mauvais. Je vois la vie non pas comme une linéarité mais comme une oscillation cardiaque.

Le hic étant, comme je le disais quelque part, qu'à force de se battre, le jour où on se retrouve à vivre sereinement, on ne sait pas comment faire avec ça. Onmyoji, tu parlais des SDF qui souhaitaient rester dans la rue plutôt que retourner dans leur vie d'antan, c'est vrai, ça existe, et même beaucoup. L'idée, c'est que lorsqu'une personne a vécu X temps dans la rue en dehors de tout mur, parce qu'à un moment il n'a pas trouvé les moyens qu'il fallait pour se sortir d'une impasse, se retrouver avec un toit sur la tête, un travail et de l'argent, il ne sait plus faire. C'est le même principe. Alors il se fout dans la merde.


Hypothèse quatre

La société est comme la loi: elle n'est pas une vérité immuable. Elle peut se modifier, évoluer, s'améliorer. Ceux qui se veulent différents, recherchent cette différence, ou qui affichent des convictions différentes, ne sont pas nécessairement des personnes qui refusent l'idée d'être en société, et ceux qui refusent la société actuelle ne sont pas ceux qui refuseront la société future. Ce peut aussi être simplement des personnes qui pensent qu'il peut y avoir un mieux et qui se battent pour leur idéaux. Si je ne suis pas anti-système, anti-société, j'ai ma part d'idée et de conviction. Je suis par exemple végétarienne et anti-spéciste, et je n'ai pas développé cette conviction pour être "différente", mais parce qu'à un moment donné, j'ai estimé qu'il y avait pour moi quelque chose de mieux à vivre avec mes valeurs, à faire en développant un esprit critique et différencié de celui que partage actuellement la norme. C'est un truc con et plus "banalisé" et à la mode maintenant qu'avant, de plus en plus même, mais n'empêche que quand je partage un repas avec des personnes omnivores, ce n'est pas moi la première qui hurle "je fais pas comme tout le monde". Je me bats aussi activement pour une cause en particulière (que je ne citerai pas pour l'anonymat), et si je le fais ce n'est pas non plus pour affirmer ma différence, mais affirmer mes convictions. Parce que l'inverse est vrai, et si être "anti-conformiste" est un cliché, s'il est ridicule de critiquer la vie des gens que certains considèreront "ordinaires", lorsqu'on aborde des pensées et/ou un mode de vie qui n'est pas majoritaire, les gens tombent rapidement dans le cliché du "bobo-gauchiste-islamiste", de la personne qui "cherche à attirer l'attention" ou qui "se croient supérieurs en voulant pas faire comme tout le monde". Il faut juste arrêter de ne pas voir plus loin que le bout de son nez, ce sont des jugements de valeur, ce sont des a-prioris sur une personne qu'on ne connait pas, une façon de pensée qu'on ne connait pas, et d'ailleurs, on dira toujours à l'autre ce qui est bon et mauvais pour soi, jamais ce qui est bon ou mauvais pour lui. Alors qu'il y ait des personnes qui souhaitent vivre leur vie et leur confort en certains domaines où le fleuve est passablement tranquille, ou d'autres qui veulent vivre en dehors du cercle, ce n'est pas mal ou bien, il n'y a pas d'un côté les bons justiciers et de l'autre les égoïstes individualistes, ou d'un côté les anti-systèmes puérils et de l'autre les adaptés matures, c'est juste une démarche différente, et c'est qu'à un moment donné ils ont estimé que leur vie n'était pas destiné à ça, et certainement que chacun mène ses combats, à son niveau. C'est juste un choix de vie en fait, et ce qu'on décide de faire de notre vie nous appartient. Maintenant, il y a aussi ceux qui se plaignent et radotent mais qui ne font rien et qui, en soit, se révoltent contre quelque chose qu'ils ont peur ou ne sont pas capables de rejeter. Mais c'est un choix aussi.

Et peut-être que les pensées qui sont aujourd'hui "marginales" deviendront la norme plus tard, du coup, je rejoins l'idée que la "norme" est un peu floue vu de cette façon.
Et s'adapter, c'est pas être juste un mouton, un drone, un robot (ou tout autre qualificatif à la con souvent employé dans des vidéos avec des assertions débiles et le mantra commun à tous les gourous et conspirationnistes:"réveillez vous", ironique quand ces gens là rêvent éveillés).
Ça prend de l’énergie et des efforts d'être intégré, adapté.
Absolument. La difficulté c'est de trouver où se trouve l'adaptation qui nous convient à nous, en tant que personne, et où se trouve l'adaptation qui convient uniquement à une norme. C'est très palpable, par exemple, dans le rapport qu'entretiennent les femmes avec leur corps.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 01.12.17, 07h25 par Onmyoji
  • [+1] Intéressant le 01.12.17, 12h28 par Moumane
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