Je ne suis qu'un simple padawan

Note : 11

le 30.09.2019 par ThomBrolyn

11 réponses / Dernière par ThomBrolyn le 25.05.2020, 19h06

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
Salut!
Une précision s’impose après mes derniers posts: ici je relate mes rencontres sans évoquer ce qui se passe dans ma vie à côté. Pourtant il se passe des choses, sur le plan professionnel et des études, avec ma famille et mes amis, et ça a forcément un lien avec ce que je ressens en ce moment.

Je travaille avec des personnes en fin de vie, c’est pas toujours simple, ça ne me déprime pas mais ça m’a peut être poussé dans une surcompensation, pour être sûr de « vivre un maximum d’expériences » et de ne rien regretter. Tant dans mes relations amoureuses/sexuelles que dans tous mes choix de vie. Depuis plus d’un an j’essaye de voir les choses différemment, de comprendre pourquoi les gens se comportent comme ça dans telle situation, quelles sont les pulsions que l’on peut réfréner. J’aime me placer en observateur neutre, et déconstruire tout ce qu’on m’a transmis jusqu’ici pour me créer mon propre code.

A côté de ça mes études sont très prenantes et chronophages, et pourtant je continue de sortir régulièrement, pour vivre à 100 à l’heure. Ces deux derniers mois j’ai été dans la surcompensation, comme quelqu’un qui accélère en permanence pour ne pas avoir à regarder derrière soi. Une accélération sur les sorties, l’alcool, les rencontres, les sensations fortes.

Verdict: c’était marrant, une exploration, mais pas vraiment pour moi
Le problème: c’est dur de revenir à  l’état de base

C’est maintenant que commence le vrai cheminement, j’ai envie de donner un grand coup de balai sur 3 domaines: mes relations, mes études, mon hygiène de vie.

Les relations
La semaine dernière j’ai réalisé que je n’étais plus heureux dans ce vaste monde des relations libres. J’ai supprimé les applis, et me suis préparé à dire au revoir aux deux filles que je voyais régulièrement ces dernières semaines: M et L.


L
On s’est revus assez régulièrement, plusieurs fois par semaine. On a vite eu une conversation à propos du fait de ne pas s’attacher, elle me répond catégoriquement que ça ne risque pas d’arriver et que je ne dois pas m’inquiéter. Je me dis qu’on a atteint un équilibre -fragile c’est vrai- mais qu’on verra bien.
Par la suite elle est devenue beaucoup plus froide dans ses messages, mais toujours positive quand on se voyait en vrai. Un soir on couche ensemble et elle insiste ensuite pour ne pas dormir chez moi, car « on s’est mis d’accord c’est juste pour le cul ». Je commence à me demander si ce n’est pas dans le but de me rendre jaloux. A côté de ça elle me propose de temps en temps de la rejoindre juste pour prendre un verre, ce qui est un peu en décalage avec ce qu’on a fixé.
Lundi elle me demande ce que je fais, moi j’avais déjà pris la décision de tout arrêter et de me lancer dans cette nouvelle phase comme je vous l’ai dit plus haut. Je lui propose de passer chez moi pour qu’on discute. Lorsqu’elle arrive on se pose et je me rends compte que comme dans toutes ces situations je n’ai pas vraiment préparé ce que j’allais dire, même si je sais ce que je veux.
Je lui dis ce que je pense depuis quelques jours: je l’apprécie beaucoup mais je ne pense pas que l’on sera en couple à un quelconque moment. On décide d’arrêter, j’ai l’impression de rompre avec elle, ça me met dans un drôle d’état mais je suis content de la voir en vrai pour lui dire. Elle part sans me laisser la prendre dans mes bras, sans qu’on s’embrasse ni rien, je ne comprend pas l’expression sur son visage.
On s’entendait super bien, physiquement et dans nos idées, mais il y a truc qui faisait que je ne me voyais pas avec elle sur le long terme. Je me suis quand même senti seul en refermant la porte.


Le soir même je contacte un pote pour partir dans une ultime (ou presque) sortie pour penser à autre chose. On se retrouve à une soirée de mon ancienne école dans un bar. Je ne connais personne et je me retrouve à un moment seul dans le bar, c’est là que je reconnais une fille que j’avais croisé il y a deux ans, dans un groupe. Je balance une connerie au groupe et on commence à parler, ça dure plusieurs minutes et je finis par être en train de parler juste avec la fille. Dans un instant de lucidité je me souviens d’un détail qu’elle m’avait dit deux ans plus tôt, je lui redis et c’était bien ça, effet garanti! Au final on parle comme ça pendant un temps difficile à évaluer avec les pintes que j’avais déjà ingurgité, j’ai l’impression d’être dans un date improvisé. Ça m’a filé une énergie incroyable, même si là c’était plus facile comme contexte j’ai envie de croiser les gens comme ça. On se dit au revoir et je quitte la soirée avec mon pote revenu tel un magicien, on verra bien si on se recroise, je n’ai pas envie de forcer le truc.


M
Le lendemain j’ai rdv avec M le soir. Elle est en relation libre avec son mec, ça s’est donc passé dans une autre ambiance. On se pose en terrasse et je lui dis que je préfère arrêter, que maintenant j’ai envie de croiser quelqu’un de manière naturelle et que le fait d’entretenir ces relations ça ne m’aide pas à aller de l’avant, le reste je le garde pour moi. Elle est cool et dit qu’elle comprend très bien, que si ça avait continué ça aurait été bizarre car elle n’a pas l’habitude de voir les gens sur plusieurs semaines en général.
On parle et on plaisante comme si de rien n’était ensuite, pour profiter du dernier moment. Je réalise que cette personne avec qui j’ai partagé ces moments, qui est devant moi là maintenant, en train de fumer une cigarette avec moi, je ne la reverrai peut être plus jamais. Ça rend le moment intense, il y a une sorte d’émotion et on le sent tous les deux.
On se quitte en s’embrassant, en rentrant chez moi j’éprouve un sentiment doux-amer, celui d’avoir fait les choses de manière claire mais ça ne masque pas complètement le fait que je me suis séparé de ces deux personnes.

Je ne regrette pas du tout cette expérience, ça m’a ouvert les yeux sur plein de sujets: ce que je peux accepter sur les limites d’une relation, ce que les gens ne disent pas volontairement et que je dois apprendre à mieux repérer (pour moi comme pour eux), ce que je recherche. Je pense que au-delà du sexe c’est la tendresse qui va me manquer le plus, parce qu’on en a tous besoin dans ce monde qui va de plus en plus vite.


Vendredi
Je retrouve deux potes dans un bar où il y a beaucoup de gens. Une amie d’un des deux arrive, elle me plaît bien mais apparemment c’est déjà la target d’un autre mec qui est présent, de toute façon j’ai décidé de me laisser porter pendant la soirée.
A un moment on se croise dans les toilettes, elle me demande si je suis gay, ça me fait rire et je joue sans trop répondre directement dans un premier temps. Elle finit par me dire qu’elle veut m’offrir un verre, on est toujours dans les toilettes et là le mec qui la tease depuis le début fait son entrée dans cette scène magnifique. Il a fait une drôle de tête, mais c’est elle qui m’a abordé après tout. Je pars tel un esprit frappeur pour rejoindre mes potes, la soirée continue et les pintes descendent. Parfois je sors fumer et je vois la fille et le mec en train de discuter, ça a l’air aussi intense qu’une séance de psy. En partant je dis au revoir à tout le monde, la fille me refait « bah alors j’ai pas pu t’offrir ta bière »: wtf c’est un drôle de plan.

Grâce aux grèves je rentre à pieds chez moi, et devant ma porte je me rends compte que j’ai oublié mes clés, j’appelle mon pote qui me dit de dormir chez lui: c’est parti pour revenir dans la soirée. Ils ont bougé dans un autre bar, mes deux potes sont en train de danser avec une fille chacun, on les a croisées dans le bar précédent. Y a toujours la fille qui m’a proposé un verre, avec son psy, et ils en sont toujours au même niveau, ça me rend fou et ça me fait marrer en même temps.
Je m’occupe en parlant à des gens un peu partout, en attendant que mes deux champions tentent un truc. Finalement elles rentrent en taxi (mais c’est avec joie que je vous annonce que l’un d’eux a bien accroché et reverra sa princesse cette semaine), on décide de partir au bout de la nuit tous les trois.

Samedi
Je me réveille dans un sale état, je fais pas mal d’aller-retours à pieds dans Paris pour récupérer des clés et revenir chez moi. Un pote m’avait proposé une soirée avec « des artistes », ça me tente beaucoup évidemment, les artistes/littéraires étant un milieu rempli de zouzs improbables, et un milieu que je ne côtoie pas très souvent tout court.
Puisant dans mes dernières forces, je fais le chemin à pieds, on arrive alors qu’il y a peu de monde, ça s’est rempli tranquillement ensuite. En fait ce n’est qu’un before avant qu’ils bougent à un plus gros truc, mon pote est invité par sa target, c’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers…sa pote, E, une fille brune avec une certaine classe qui provoque des remous dans mon cerveau fatigué.
Ça parle 3-4 langues différentes dans tous les sens, je me débrouille un peu en anglais ce qui me permet de sociabiliser avec un peu tout le monde, en revenant régulièrement à E qui me pose des questions. Je sens qu’on se cherche un peu, c’est cool, comme je suis fatigué ça doit me donner l’air posé. A un moment on se retrouve juste tous les deux un peu isolés, je ne force pas parce que c’est agréable.
Ils finissent par décaler à la grosse soirée assez tard, je choisis de ne pas tenter la crise cardiaque et de rentrer chez moi. Je dis au revoir à tout le monde, et quand j’arrive à E elle me dit: « Tu prendras mon contact auprès de *Target de mon pote que j’adore parce qu’il m’a invité et bravo à lui parce qu’il est rentré avec elle au final (ils vécurent heureux et eurent très peu d’enfants je pense)* ». C’est stylé c’est la première fois que ça m’arrive, bon d’habitude c’est plutôt moi qui m’en occupe d’office le lendemain mais ça file un mojo de malade, qui m’a permis de faire le chemin de retour à pieds sans trop de souci.

Il y a quand même un point particulier dans cette histoire, en parlant avec elle j’ai bien senti qu’elle faisait partie d’un milieu assez aisé. Mes parents n’étaient ni riches ni pauvres quand ils m’ont élevé, l’argent ou la situation de quelqu’un ne m’a jamais excité, c’est même plutôt l’inverse. Je pense que trop d’argent ou être né avec une cuillère en or dans la bouche donne des valeurs différentes, je suis chaque jour un peu plus sûr des miennes et étant donné que maintenant je recherche quelque chose de plus stable je me demande si ça peut bloquer, pour elle comme pour moi. On verra bien, à l’heure où j’écris ces lignes on a échangé quelques messages et on se voit peut être pour un verre ce weekend.


Et enfin, même en respectant la chronologie c’est le « meilleur » qui arrive pour la fin, l’ultime retour qui vous fera dire « il est gentil mais il devrait arrêter la drogue »: j’ai renvoyé un message à Z. C’était pour prendre des nouvelles innocentes du style « Quand est-ce que tu repasses à Paris? », et ce que j’attendais plus ou moins inconsciemment est arrivé: son image a changé.

Elle me répond qu’elle ne pense pas passer tout de suite - ok- mais qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’on se recroise tout court - très bien j’ai un début d’au revoir- pour au final me dire qu’elle a trouvé quelqu’un. Pour ce dernier point au final ça ne me choque pas, je suis presque content pour elle, mais je ne comprends pas pourquoi elle a attendu X messages pour le balancer, avant d’être en mode « je sais que je ne le mérite pas, j’ai tellement été une mauvaise personne mais la vie me tombe dessus alors j’en profite et je ne regrette rien ». J’ai trouvé ça un peu ridicule de tomber dans le pathos comme ça, surtout que pour changer…elle n’a fait que parler d’elle, quand moi j’essayais juste de faire des adieux en douceur, de lui dire que même si j’avais compris qu’on ne se recroiserait pas, cette rencontre m’avait marqué.

Je la trouve toujours aussi mignonne, aussi piquante mais elle n’est finalement peut être pas cette personne que j’ai fini par façonner dans ma tête pendant toute cette attente. Une attente qui ne s’est jamais finie et c’est ça qui a causé ce manque, qui m’a mis un tel coup. Et cette attente je compte bien y mettre fin avant la fin de la semaine, en supprimant tout contact possible avec elle, pour être vraiment libéré.

En conclusion, sortir c’est pas bien sur le long terme, mais croiser des gens en vrai ça commençait à me manquer sérieusement et ça fait un bien fou b*rdel.
J’allais vous décrire comment de janvier à mars j’ai repensé à plusieurs des zouzs qui m’ont marqué dans cette vie, en allant de A croisée par hasard dans la rue à Z avec qui j’ai échangé quelques messages. Comment j’ai réussi à coucher avec cette fille croisée dans un atelier d’artiste, ou même comment j’ai revu L que je ne pensais jamais revoir, et ce que l’on s’est dit sous ma couette.

J’aimerais surtout vous raconter comment j’ai croisé Blue, parce que c’est ça qui compte vraiment. Un matin de début d’année je me réveille avec une envie irrépressible d’avoir un date. Ça fait un mois que je n’ai plus utilisé l’appli, je la réinstalle et je finis par négocier en quelques heures un verre avec une petite brune au regard infini.
On fait connaissance, ça se passe assez bien, on reprend un deuxième verre en parlant du flou artistique des relations libres et nous nous quittons.
On se revoit plusieurs fois par la suite et on couche rapidement ensemble. Dans les semaines qui suivent on se voit régulièrement; c’est cool, on a le même âge, j’adore son corps, sa manière détachée de se comporter.
Je comprends que pour le moment chacun de nous deux fait ce qu’il veut de son côté. A côté de ça les choses semblent évoluer en douceur, avec des attentions des deux côtés. Je ressens même au bout de deux mois ce fameux sentiment: quand on a l’impression que l’on pourrait être en couple avec cette personne et que d’un seul coup ça donne envie d’en croiser plein d’autres. Mais je ne ressens pas le besoin d’aller voir ailleurs.

Un soir où l’alcool m’a particulièrement attaqué, je profite de dormir avec elle pour lui demander si elle a envie de plus. Sa réponse : « moi ça me va comme ça… ». Le lendemain j’ai tout oublié sauf cette question que je lui ai posé. Elle me rassure en disant qu’elle préfère prendre son temps pour faire connaissance. Nous reprenons ainsi notre rythme habituel.

Quand le confinement arrive, nous avons passé deux soirs de suite ensemble deux jours plus tôt. Je regarde ces deux semaines avec confiance, même si je suis sceptique concernant le fait que ça dure aussi peu de temps.
Je passe la première semaine dans un rythme éclectique, ce qui résulte en un dernier échange de message avec Z plutôt constructif. Le lendemain, je me dis que je ne peux pas déprimer sur cette histoire plus longtemps, que maintenant je vois Blue qui me vend vraiment du rêve mais avec qui j’ai fait traîner les choses juste parce que j’étais obsédé par Z. D’autant que mon activité professionnelle est directement concernée par la crise sanitaire, je ne peux pas me permettre de faire n’importe quoi dans cette période.

Ici commence la première remontée, je décide d’arrêter l’alcool et la weed pour les prochains jours. Je parlais de cette pause que je rêve de faire depuis des années, sans jamais y parvenir, cette fois j’ai réussi. Le confinement est rallongé, ce qui ne me dérange pas ayant tenu une semaine avant ça sans toxiques.
Je décide de reprendre aux bases, en cuisinant de manière simple mais équilibrée, en lisant beaucoup plus, en faisant du sport et en me couchant à des heures régulières. Je continue de tenir ce rythme sans me droguer pendant 5 semaines, je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai réussi ce challenge. Les effets sont incroyables, je me sens lucide, je n’ai plus la gueule de bois, je m’endors en quelques minutes le soir, je suis optimiste pour l’avenir et le grand chantier commence. Je me rends compte que j’ai perdu du temps pour beaucoup de choses.

Le fait de communiquer avec Blue a très certainement participé à cet élan positif. On s’envoie beaucoup de messages, presque tous les jours, ça vient d’elle ou de moi et ça me plaît. Je lui propose d’essayer de se voir comme nous habitons à côté l’un de l’autre, mais elle refuse par « sécurité ». Je ne peux que lui donner raison et me dis que ces semaines vont passer vite, en plus elle commence à me donner des surnoms et reste très présente.
Penser à elle et continuer dans ma remontée des abysses m’aide à tenir pendant ces semaines difficiles, où je ne vois personne d’autre que mes collègues et des gens atteints du virus.
J’ai l’impression d’avoir atteint l’éveil, et que je vais sortir grandi de tout ça, la matrice apparaît à nouveau devant moi.

Trois semaines avant la fin du confinement je sens un essoufflement dans les messages de Blue, elle réagit mais ne relance pas vraiment. J’ai un mauvais pressentiment mais mets ça sur le compte du mood général du confinement. Quelques jours après je tente un silence radio, elle finit par me dire qu’elle ne se sent plus de continuer, et qu’il vaut mieux qu’on ne se voit plus, car on ne recherche pas la même chose.

C’était deux semaines avant la fin, et pour moi qui pensais avoir atteint le nirvana ce fut un très difficile retour à la réalité: maintenant je suis vraiment seul chez moi. Mes semaines de désintox m’ont aidé à prendre la nouvelle en pleine face, mais je suis retombé dans mes habitudes. J’ai recommencé à fumer et à boire. Les deux dernières semaines sont floues, j’avais envie de sortir pour respirer, de voir mes potes pour qu’on oublie tout ça en buvant des bières.
Mais non, c’est interdit. Pour la première fois je me suis retrouvé vraiment seul face à ça, obligé de m’y confronter.
C’est là qu’a commencé la vraie réflexion, celle qui est brute, réalisée à vif. Je profite de la remontée de toutes mes angoisses pour plonger dedans et m’interroger vraiment.

Je me suis rendu compte que toutes ces années, j’avais été un gros con dans mes interactions avec les femmes et les gens qui m’entourent. Je me nourrissais de grands principes et d’amours impossibles pour justifier mon mal être, alors que je me comportais comme le même connard dans les rencontres que je faisais après avoir été déçu par quelqu’un.

Avoir eu plusieurs obsessions amoureuses m’a permis de comparer un peu les situations, pas pour observer le comportement de ces zouzs qui m’ont suivi de longues années mais plutôt le mien.
J’ai toujours été un enfant dans mes relations, et j’ai répété le même schéma. Trouver une fille qui me plaît, avoir un peu de courage pour tenter une introduction, lui plaire sur quelques rdv, réussir à coucher avec elle, continuer à le faire en me dévoilant mais de la mauvaise manière ou trop vite, me faire quitter, déprimer.
En fait depuis tout ce temps je savais séduire mais pas faire en sorte que les gens veuillent rester. Je n’ai quasiment jamais exprimé mes envies de relation avec elles, ou alors c’était bien trop tard. Bien sûr les choses se font naturellement mais je dois être beaucoup plus attentif à exprimer ce que je veux et à savoir dire non quand la relation ne va pas dans le sens qui me va. J’ai trop laissé faire. Et en laissant faire, ça n’a pas du améliorer mon image auprès de ces personnes. On peut vite devenir impitoyable envers les gens que l’on juge trop naïfs.



Je réalise qu’hormis mon ex, toutes les femmes dont je suis tombé amoureux m’ont fait des coups très discutables sur la fin de nos « relations ». Et j’ai bien souvent laissé filer ma dignité dans ces moments.

Je réalise que - comme une bonne partie des gens en ce bas monde - j’ai du mal à rester objectif quand la personne me plaît beaucoup, et qu’une fois que les choses sont un peu plus installées je me relâche bien trop vite. Il faut se fier aux actes et non aux paroles, on peut dire n’importe quoi pour éviter un sujet ou le repousser à plus tard.


Et ce que je réalise là, je le fais avec un certain retard. Tout le monde lit la matrice au final, mais chacun s’y attelle plus ou moins.

En repensant à toutes ces filles, je réalise que je ne peux être attiré que par des personnalités distantes ou confiantes, par des gens qui m’en feront baver car si ce n’est pas difficile ça n’a pas de saveur. Si je ressens trop d’attachement venant d’elle je ne suis plus attiré. J’ai forcé la main pour rencontrer des gens plus évolués socialement et je me suis mis assez rapidement dans un rapport de force. Je pensais que c’était à elles de décider si on irait plus loin ou non.

Et dans l’autre sens, j’ai moi aussi profité de certaines situations et blessé des gens. Blue m’a menti, et je suis super déçu. Je pourrais m’arrêter là et rester bloqué. Ou me demander si je n’ai pas moi aussi menti, sur ce que j’étais prêt à accepter dans son comportement, ou sur ce que j’étais réellement: quelqu’un qui manque de confiance en lui.
J’ai aussi fait des trucs dont je suis fier: savoir arrêter des relations où je commençais à sentir que c’était moi le connard, pouvoir faire rire une zouz en terrasse et lui faire sentir que ce moment n’est qu’entre nous deux, sortir avec des filles à qui je n’aurais pas osé parler un an plus tôt.


Bref, j’en suis là, à reconsidérer toutes ces choses que je gardais inchangées depuis trop longtemps. C’est un exercice difficile mais qui remplit d’espoir. D’une idée négative peut découler une tonne d’idées encore plus négatives, et nous piéger dans une vision très déformée de la vie. Arriver à remonter assez loin pour trouver ce moment où on a mal considéré les choses/ où on s’est mis soi-même dans cette situation.

Je mentirais en disant que je ne me sens au top de ma forme en ce moment, surtout après avoir appris il y a quelques jours qu’il y avait une troisième personne dans cette histoire avec Blue. Je voulais la revoir mais elle a préféré éviter ce moment, les gens que l’on admire ne sont pas toujours courageux. J’ai coupé le contact.

Le rejet est dur, c’est ce qui me fait le plus mal. Ça me bouscule dans ce que je prenais pour acquis jusqu’ici. Ma vie est bien remplie mais ça fait quelques temps que je ne cherche pas à réinventer. Ça me montre aussi que pour l’instant je serais incapable de « partager » quelqu’un que j’aime.

Je fais le choix pour le moment de continuer à aller vers ces zouzs stratosphériques, en acceptant le fait que ça peut faire très mal mais que j’aurais eu ce que je recherche en termes de sensations fortes. Et parce que c’est leur contact qui me pousse à m’améliorer à chaque fois.
Maintenant il ne reste plus qu’à devenir mature, maintenir l’ordre dans ma vie, rester humble mais digne, et me souvenir que ce qui nous rend heureux n’est pas ce qui nous arrive mais la manière dont on réagit à ces évènements. Pour renfoncer une dernière porte, mais on a tendance à l’oublier: il faut s’aimer avant de pouvoir aimer l’autre.

Et le meilleur, c’est que je veux appliquer ces principes pour toute ma vie, et pas juste dans mes relations.

Je ne suis toujours pas un Jedi, mais peut être que maintenant je suis un vrai padawan.
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