Re: Je ne suis qu'un simple padawan
Posté : 11.12.19
Salut!
Une précision s’impose après mes derniers posts: ici je relate mes rencontres sans évoquer ce qui se passe dans ma vie à côté. Pourtant il se passe des choses, sur le plan professionnel et des études, avec ma famille et mes amis, et ça a forcément un lien avec ce que je ressens en ce moment.
Je travaille avec des personnes en fin de vie, c’est pas toujours simple, ça ne me déprime pas mais ça m’a peut être poussé dans une surcompensation, pour être sûr de « vivre un maximum d’expériences » et de ne rien regretter. Tant dans mes relations amoureuses/sexuelles que dans tous mes choix de vie. Depuis plus d’un an j’essaye de voir les choses différemment, de comprendre pourquoi les gens se comportent comme ça dans telle situation, quelles sont les pulsions que l’on peut réfréner. J’aime me placer en observateur neutre, et déconstruire tout ce qu’on m’a transmis jusqu’ici pour me créer mon propre code.
A côté de ça mes études sont très prenantes et chronophages, et pourtant je continue de sortir régulièrement, pour vivre à 100 à l’heure. Ces deux derniers mois j’ai été dans la surcompensation, comme quelqu’un qui accélère en permanence pour ne pas avoir à regarder derrière soi. Une accélération sur les sorties, l’alcool, les rencontres, les sensations fortes.
Verdict: c’était marrant, une exploration, mais pas vraiment pour moi
Le problème: c’est dur de revenir à l’état de base
C’est maintenant que commence le vrai cheminement, j’ai envie de donner un grand coup de balai sur 3 domaines: mes relations, mes études, mon hygiène de vie.
Les relations
La semaine dernière j’ai réalisé que je n’étais plus heureux dans ce vaste monde des relations libres. J’ai supprimé les applis, et me suis préparé à dire au revoir aux deux filles que je voyais régulièrement ces dernières semaines: M et L.
L
On s’est revus assez régulièrement, plusieurs fois par semaine. On a vite eu une conversation à propos du fait de ne pas s’attacher, elle me répond catégoriquement que ça ne risque pas d’arriver et que je ne dois pas m’inquiéter. Je me dis qu’on a atteint un équilibre -fragile c’est vrai- mais qu’on verra bien.
Par la suite elle est devenue beaucoup plus froide dans ses messages, mais toujours positive quand on se voyait en vrai. Un soir on couche ensemble et elle insiste ensuite pour ne pas dormir chez moi, car « on s’est mis d’accord c’est juste pour le cul ». Je commence à me demander si ce n’est pas dans le but de me rendre jaloux. A côté de ça elle me propose de temps en temps de la rejoindre juste pour prendre un verre, ce qui est un peu en décalage avec ce qu’on a fixé.
Lundi elle me demande ce que je fais, moi j’avais déjà pris la décision de tout arrêter et de me lancer dans cette nouvelle phase comme je vous l’ai dit plus haut. Je lui propose de passer chez moi pour qu’on discute. Lorsqu’elle arrive on se pose et je me rends compte que comme dans toutes ces situations je n’ai pas vraiment préparé ce que j’allais dire, même si je sais ce que je veux.
Je lui dis ce que je pense depuis quelques jours: je l’apprécie beaucoup mais je ne pense pas que l’on sera en couple à un quelconque moment. On décide d’arrêter, j’ai l’impression de rompre avec elle, ça me met dans un drôle d’état mais je suis content de la voir en vrai pour lui dire. Elle part sans me laisser la prendre dans mes bras, sans qu’on s’embrasse ni rien, je ne comprend pas l’expression sur son visage.
On s’entendait super bien, physiquement et dans nos idées, mais il y a truc qui faisait que je ne me voyais pas avec elle sur le long terme. Je me suis quand même senti seul en refermant la porte.
Le soir même je contacte un pote pour partir dans une ultime (ou presque) sortie pour penser à autre chose. On se retrouve à une soirée de mon ancienne école dans un bar. Je ne connais personne et je me retrouve à un moment seul dans le bar, c’est là que je reconnais une fille que j’avais croisé il y a deux ans, dans un groupe. Je balance une connerie au groupe et on commence à parler, ça dure plusieurs minutes et je finis par être en train de parler juste avec la fille. Dans un instant de lucidité je me souviens d’un détail qu’elle m’avait dit deux ans plus tôt, je lui redis et c’était bien ça, effet garanti! Au final on parle comme ça pendant un temps difficile à évaluer avec les pintes que j’avais déjà ingurgité, j’ai l’impression d’être dans un date improvisé. Ça m’a filé une énergie incroyable, même si là c’était plus facile comme contexte j’ai envie de croiser les gens comme ça. On se dit au revoir et je quitte la soirée avec mon pote revenu tel un magicien, on verra bien si on se recroise, je n’ai pas envie de forcer le truc.
M
Le lendemain j’ai rdv avec M le soir. Elle est en relation libre avec son mec, ça s’est donc passé dans une autre ambiance. On se pose en terrasse et je lui dis que je préfère arrêter, que maintenant j’ai envie de croiser quelqu’un de manière naturelle et que le fait d’entretenir ces relations ça ne m’aide pas à aller de l’avant, le reste je le garde pour moi. Elle est cool et dit qu’elle comprend très bien, que si ça avait continué ça aurait été bizarre car elle n’a pas l’habitude de voir les gens sur plusieurs semaines en général.
On parle et on plaisante comme si de rien n’était ensuite, pour profiter du dernier moment. Je réalise que cette personne avec qui j’ai partagé ces moments, qui est devant moi là maintenant, en train de fumer une cigarette avec moi, je ne la reverrai peut être plus jamais. Ça rend le moment intense, il y a une sorte d’émotion et on le sent tous les deux.
On se quitte en s’embrassant, en rentrant chez moi j’éprouve un sentiment doux-amer, celui d’avoir fait les choses de manière claire mais ça ne masque pas complètement le fait que je me suis séparé de ces deux personnes.
Je ne regrette pas du tout cette expérience, ça m’a ouvert les yeux sur plein de sujets: ce que je peux accepter sur les limites d’une relation, ce que les gens ne disent pas volontairement et que je dois apprendre à mieux repérer (pour moi comme pour eux), ce que je recherche. Je pense que au-delà du sexe c’est la tendresse qui va me manquer le plus, parce qu’on en a tous besoin dans ce monde qui va de plus en plus vite.
Vendredi
Je retrouve deux potes dans un bar où il y a beaucoup de gens. Une amie d’un des deux arrive, elle me plaît bien mais apparemment c’est déjà la target d’un autre mec qui est présent, de toute façon j’ai décidé de me laisser porter pendant la soirée.
A un moment on se croise dans les toilettes, elle me demande si je suis gay, ça me fait rire et je joue sans trop répondre directement dans un premier temps. Elle finit par me dire qu’elle veut m’offrir un verre, on est toujours dans les toilettes et là le mec qui la tease depuis le début fait son entrée dans cette scène magnifique. Il a fait une drôle de tête, mais c’est elle qui m’a abordé après tout. Je pars tel un esprit frappeur pour rejoindre mes potes, la soirée continue et les pintes descendent. Parfois je sors fumer et je vois la fille et le mec en train de discuter, ça a l’air aussi intense qu’une séance de psy. En partant je dis au revoir à tout le monde, la fille me refait « bah alors j’ai pas pu t’offrir ta bière »: wtf c’est un drôle de plan.
Grâce aux grèves je rentre à pieds chez moi, et devant ma porte je me rends compte que j’ai oublié mes clés, j’appelle mon pote qui me dit de dormir chez lui: c’est parti pour revenir dans la soirée. Ils ont bougé dans un autre bar, mes deux potes sont en train de danser avec une fille chacun, on les a croisées dans le bar précédent. Y a toujours la fille qui m’a proposé un verre, avec son psy, et ils en sont toujours au même niveau, ça me rend fou et ça me fait marrer en même temps.
Je m’occupe en parlant à des gens un peu partout, en attendant que mes deux champions tentent un truc. Finalement elles rentrent en taxi (mais c’est avec joie que je vous annonce que l’un d’eux a bien accroché et reverra sa princesse cette semaine), on décide de partir au bout de la nuit tous les trois.
Samedi
Je me réveille dans un sale état, je fais pas mal d’aller-retours à pieds dans Paris pour récupérer des clés et revenir chez moi. Un pote m’avait proposé une soirée avec « des artistes », ça me tente beaucoup évidemment, les artistes/littéraires étant un milieu rempli de zouzs improbables, et un milieu que je ne côtoie pas très souvent tout court.
Puisant dans mes dernières forces, je fais le chemin à pieds, on arrive alors qu’il y a peu de monde, ça s’est rempli tranquillement ensuite. En fait ce n’est qu’un before avant qu’ils bougent à un plus gros truc, mon pote est invité par sa target, c’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers…sa pote, E, une fille brune avec une certaine classe qui provoque des remous dans mon cerveau fatigué.
Ça parle 3-4 langues différentes dans tous les sens, je me débrouille un peu en anglais ce qui me permet de sociabiliser avec un peu tout le monde, en revenant régulièrement à E qui me pose des questions. Je sens qu’on se cherche un peu, c’est cool, comme je suis fatigué ça doit me donner l’air posé. A un moment on se retrouve juste tous les deux un peu isolés, je ne force pas parce que c’est agréable.
Ils finissent par décaler à la grosse soirée assez tard, je choisis de ne pas tenter la crise cardiaque et de rentrer chez moi. Je dis au revoir à tout le monde, et quand j’arrive à E elle me dit: « Tu prendras mon contact auprès de *Target de mon pote que j’adore parce qu’il m’a invité et bravo à lui parce qu’il est rentré avec elle au final (ils vécurent heureux et eurent très peu d’enfants je pense)* ». C’est stylé c’est la première fois que ça m’arrive, bon d’habitude c’est plutôt moi qui m’en occupe d’office le lendemain mais ça file un mojo de malade, qui m’a permis de faire le chemin de retour à pieds sans trop de souci.
Il y a quand même un point particulier dans cette histoire, en parlant avec elle j’ai bien senti qu’elle faisait partie d’un milieu assez aisé. Mes parents n’étaient ni riches ni pauvres quand ils m’ont élevé, l’argent ou la situation de quelqu’un ne m’a jamais excité, c’est même plutôt l’inverse. Je pense que trop d’argent ou être né avec une cuillère en or dans la bouche donne des valeurs différentes, je suis chaque jour un peu plus sûr des miennes et étant donné que maintenant je recherche quelque chose de plus stable je me demande si ça peut bloquer, pour elle comme pour moi. On verra bien, à l’heure où j’écris ces lignes on a échangé quelques messages et on se voit peut être pour un verre ce weekend.
Et enfin, même en respectant la chronologie c’est le « meilleur » qui arrive pour la fin, l’ultime retour qui vous fera dire « il est gentil mais il devrait arrêter la drogue »: j’ai renvoyé un message à Z. C’était pour prendre des nouvelles innocentes du style « Quand est-ce que tu repasses à Paris? », et ce que j’attendais plus ou moins inconsciemment est arrivé: son image a changé.
Elle me répond qu’elle ne pense pas passer tout de suite - ok- mais qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’on se recroise tout court - très bien j’ai un début d’au revoir- pour au final me dire qu’elle a trouvé quelqu’un. Pour ce dernier point au final ça ne me choque pas, je suis presque content pour elle, mais je ne comprends pas pourquoi elle a attendu X messages pour le balancer, avant d’être en mode « je sais que je ne le mérite pas, j’ai tellement été une mauvaise personne mais la vie me tombe dessus alors j’en profite et je ne regrette rien ». J’ai trouvé ça un peu ridicule de tomber dans le pathos comme ça, surtout que pour changer…elle n’a fait que parler d’elle, quand moi j’essayais juste de faire des adieux en douceur, de lui dire que même si j’avais compris qu’on ne se recroiserait pas, cette rencontre m’avait marqué.
Je la trouve toujours aussi mignonne, aussi piquante mais elle n’est finalement peut être pas cette personne que j’ai fini par façonner dans ma tête pendant toute cette attente. Une attente qui ne s’est jamais finie et c’est ça qui a causé ce manque, qui m’a mis un tel coup. Et cette attente je compte bien y mettre fin avant la fin de la semaine, en supprimant tout contact possible avec elle, pour être vraiment libéré.
En conclusion, sortir c’est pas bien sur le long terme, mais croiser des gens en vrai ça commençait à me manquer sérieusement et ça fait un bien fou b*rdel.
Une précision s’impose après mes derniers posts: ici je relate mes rencontres sans évoquer ce qui se passe dans ma vie à côté. Pourtant il se passe des choses, sur le plan professionnel et des études, avec ma famille et mes amis, et ça a forcément un lien avec ce que je ressens en ce moment.
Je travaille avec des personnes en fin de vie, c’est pas toujours simple, ça ne me déprime pas mais ça m’a peut être poussé dans une surcompensation, pour être sûr de « vivre un maximum d’expériences » et de ne rien regretter. Tant dans mes relations amoureuses/sexuelles que dans tous mes choix de vie. Depuis plus d’un an j’essaye de voir les choses différemment, de comprendre pourquoi les gens se comportent comme ça dans telle situation, quelles sont les pulsions que l’on peut réfréner. J’aime me placer en observateur neutre, et déconstruire tout ce qu’on m’a transmis jusqu’ici pour me créer mon propre code.
A côté de ça mes études sont très prenantes et chronophages, et pourtant je continue de sortir régulièrement, pour vivre à 100 à l’heure. Ces deux derniers mois j’ai été dans la surcompensation, comme quelqu’un qui accélère en permanence pour ne pas avoir à regarder derrière soi. Une accélération sur les sorties, l’alcool, les rencontres, les sensations fortes.
Verdict: c’était marrant, une exploration, mais pas vraiment pour moi
Le problème: c’est dur de revenir à l’état de base
C’est maintenant que commence le vrai cheminement, j’ai envie de donner un grand coup de balai sur 3 domaines: mes relations, mes études, mon hygiène de vie.
Les relations
La semaine dernière j’ai réalisé que je n’étais plus heureux dans ce vaste monde des relations libres. J’ai supprimé les applis, et me suis préparé à dire au revoir aux deux filles que je voyais régulièrement ces dernières semaines: M et L.
L
On s’est revus assez régulièrement, plusieurs fois par semaine. On a vite eu une conversation à propos du fait de ne pas s’attacher, elle me répond catégoriquement que ça ne risque pas d’arriver et que je ne dois pas m’inquiéter. Je me dis qu’on a atteint un équilibre -fragile c’est vrai- mais qu’on verra bien.
Par la suite elle est devenue beaucoup plus froide dans ses messages, mais toujours positive quand on se voyait en vrai. Un soir on couche ensemble et elle insiste ensuite pour ne pas dormir chez moi, car « on s’est mis d’accord c’est juste pour le cul ». Je commence à me demander si ce n’est pas dans le but de me rendre jaloux. A côté de ça elle me propose de temps en temps de la rejoindre juste pour prendre un verre, ce qui est un peu en décalage avec ce qu’on a fixé.
Lundi elle me demande ce que je fais, moi j’avais déjà pris la décision de tout arrêter et de me lancer dans cette nouvelle phase comme je vous l’ai dit plus haut. Je lui propose de passer chez moi pour qu’on discute. Lorsqu’elle arrive on se pose et je me rends compte que comme dans toutes ces situations je n’ai pas vraiment préparé ce que j’allais dire, même si je sais ce que je veux.
Je lui dis ce que je pense depuis quelques jours: je l’apprécie beaucoup mais je ne pense pas que l’on sera en couple à un quelconque moment. On décide d’arrêter, j’ai l’impression de rompre avec elle, ça me met dans un drôle d’état mais je suis content de la voir en vrai pour lui dire. Elle part sans me laisser la prendre dans mes bras, sans qu’on s’embrasse ni rien, je ne comprend pas l’expression sur son visage.
On s’entendait super bien, physiquement et dans nos idées, mais il y a truc qui faisait que je ne me voyais pas avec elle sur le long terme. Je me suis quand même senti seul en refermant la porte.
Le soir même je contacte un pote pour partir dans une ultime (ou presque) sortie pour penser à autre chose. On se retrouve à une soirée de mon ancienne école dans un bar. Je ne connais personne et je me retrouve à un moment seul dans le bar, c’est là que je reconnais une fille que j’avais croisé il y a deux ans, dans un groupe. Je balance une connerie au groupe et on commence à parler, ça dure plusieurs minutes et je finis par être en train de parler juste avec la fille. Dans un instant de lucidité je me souviens d’un détail qu’elle m’avait dit deux ans plus tôt, je lui redis et c’était bien ça, effet garanti! Au final on parle comme ça pendant un temps difficile à évaluer avec les pintes que j’avais déjà ingurgité, j’ai l’impression d’être dans un date improvisé. Ça m’a filé une énergie incroyable, même si là c’était plus facile comme contexte j’ai envie de croiser les gens comme ça. On se dit au revoir et je quitte la soirée avec mon pote revenu tel un magicien, on verra bien si on se recroise, je n’ai pas envie de forcer le truc.
M
Le lendemain j’ai rdv avec M le soir. Elle est en relation libre avec son mec, ça s’est donc passé dans une autre ambiance. On se pose en terrasse et je lui dis que je préfère arrêter, que maintenant j’ai envie de croiser quelqu’un de manière naturelle et que le fait d’entretenir ces relations ça ne m’aide pas à aller de l’avant, le reste je le garde pour moi. Elle est cool et dit qu’elle comprend très bien, que si ça avait continué ça aurait été bizarre car elle n’a pas l’habitude de voir les gens sur plusieurs semaines en général.
On parle et on plaisante comme si de rien n’était ensuite, pour profiter du dernier moment. Je réalise que cette personne avec qui j’ai partagé ces moments, qui est devant moi là maintenant, en train de fumer une cigarette avec moi, je ne la reverrai peut être plus jamais. Ça rend le moment intense, il y a une sorte d’émotion et on le sent tous les deux.
On se quitte en s’embrassant, en rentrant chez moi j’éprouve un sentiment doux-amer, celui d’avoir fait les choses de manière claire mais ça ne masque pas complètement le fait que je me suis séparé de ces deux personnes.
Je ne regrette pas du tout cette expérience, ça m’a ouvert les yeux sur plein de sujets: ce que je peux accepter sur les limites d’une relation, ce que les gens ne disent pas volontairement et que je dois apprendre à mieux repérer (pour moi comme pour eux), ce que je recherche. Je pense que au-delà du sexe c’est la tendresse qui va me manquer le plus, parce qu’on en a tous besoin dans ce monde qui va de plus en plus vite.
Vendredi
Je retrouve deux potes dans un bar où il y a beaucoup de gens. Une amie d’un des deux arrive, elle me plaît bien mais apparemment c’est déjà la target d’un autre mec qui est présent, de toute façon j’ai décidé de me laisser porter pendant la soirée.
A un moment on se croise dans les toilettes, elle me demande si je suis gay, ça me fait rire et je joue sans trop répondre directement dans un premier temps. Elle finit par me dire qu’elle veut m’offrir un verre, on est toujours dans les toilettes et là le mec qui la tease depuis le début fait son entrée dans cette scène magnifique. Il a fait une drôle de tête, mais c’est elle qui m’a abordé après tout. Je pars tel un esprit frappeur pour rejoindre mes potes, la soirée continue et les pintes descendent. Parfois je sors fumer et je vois la fille et le mec en train de discuter, ça a l’air aussi intense qu’une séance de psy. En partant je dis au revoir à tout le monde, la fille me refait « bah alors j’ai pas pu t’offrir ta bière »: wtf c’est un drôle de plan.
Grâce aux grèves je rentre à pieds chez moi, et devant ma porte je me rends compte que j’ai oublié mes clés, j’appelle mon pote qui me dit de dormir chez lui: c’est parti pour revenir dans la soirée. Ils ont bougé dans un autre bar, mes deux potes sont en train de danser avec une fille chacun, on les a croisées dans le bar précédent. Y a toujours la fille qui m’a proposé un verre, avec son psy, et ils en sont toujours au même niveau, ça me rend fou et ça me fait marrer en même temps.
Je m’occupe en parlant à des gens un peu partout, en attendant que mes deux champions tentent un truc. Finalement elles rentrent en taxi (mais c’est avec joie que je vous annonce que l’un d’eux a bien accroché et reverra sa princesse cette semaine), on décide de partir au bout de la nuit tous les trois.
Samedi
Je me réveille dans un sale état, je fais pas mal d’aller-retours à pieds dans Paris pour récupérer des clés et revenir chez moi. Un pote m’avait proposé une soirée avec « des artistes », ça me tente beaucoup évidemment, les artistes/littéraires étant un milieu rempli de zouzs improbables, et un milieu que je ne côtoie pas très souvent tout court.
Puisant dans mes dernières forces, je fais le chemin à pieds, on arrive alors qu’il y a peu de monde, ça s’est rempli tranquillement ensuite. En fait ce n’est qu’un before avant qu’ils bougent à un plus gros truc, mon pote est invité par sa target, c’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers…sa pote, E, une fille brune avec une certaine classe qui provoque des remous dans mon cerveau fatigué.
Ça parle 3-4 langues différentes dans tous les sens, je me débrouille un peu en anglais ce qui me permet de sociabiliser avec un peu tout le monde, en revenant régulièrement à E qui me pose des questions. Je sens qu’on se cherche un peu, c’est cool, comme je suis fatigué ça doit me donner l’air posé. A un moment on se retrouve juste tous les deux un peu isolés, je ne force pas parce que c’est agréable.
Ils finissent par décaler à la grosse soirée assez tard, je choisis de ne pas tenter la crise cardiaque et de rentrer chez moi. Je dis au revoir à tout le monde, et quand j’arrive à E elle me dit: « Tu prendras mon contact auprès de *Target de mon pote que j’adore parce qu’il m’a invité et bravo à lui parce qu’il est rentré avec elle au final (ils vécurent heureux et eurent très peu d’enfants je pense)* ». C’est stylé c’est la première fois que ça m’arrive, bon d’habitude c’est plutôt moi qui m’en occupe d’office le lendemain mais ça file un mojo de malade, qui m’a permis de faire le chemin de retour à pieds sans trop de souci.
Il y a quand même un point particulier dans cette histoire, en parlant avec elle j’ai bien senti qu’elle faisait partie d’un milieu assez aisé. Mes parents n’étaient ni riches ni pauvres quand ils m’ont élevé, l’argent ou la situation de quelqu’un ne m’a jamais excité, c’est même plutôt l’inverse. Je pense que trop d’argent ou être né avec une cuillère en or dans la bouche donne des valeurs différentes, je suis chaque jour un peu plus sûr des miennes et étant donné que maintenant je recherche quelque chose de plus stable je me demande si ça peut bloquer, pour elle comme pour moi. On verra bien, à l’heure où j’écris ces lignes on a échangé quelques messages et on se voit peut être pour un verre ce weekend.
Et enfin, même en respectant la chronologie c’est le « meilleur » qui arrive pour la fin, l’ultime retour qui vous fera dire « il est gentil mais il devrait arrêter la drogue »: j’ai renvoyé un message à Z. C’était pour prendre des nouvelles innocentes du style « Quand est-ce que tu repasses à Paris? », et ce que j’attendais plus ou moins inconsciemment est arrivé: son image a changé.
Elle me répond qu’elle ne pense pas passer tout de suite - ok- mais qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’on se recroise tout court - très bien j’ai un début d’au revoir- pour au final me dire qu’elle a trouvé quelqu’un. Pour ce dernier point au final ça ne me choque pas, je suis presque content pour elle, mais je ne comprends pas pourquoi elle a attendu X messages pour le balancer, avant d’être en mode « je sais que je ne le mérite pas, j’ai tellement été une mauvaise personne mais la vie me tombe dessus alors j’en profite et je ne regrette rien ». J’ai trouvé ça un peu ridicule de tomber dans le pathos comme ça, surtout que pour changer…elle n’a fait que parler d’elle, quand moi j’essayais juste de faire des adieux en douceur, de lui dire que même si j’avais compris qu’on ne se recroiserait pas, cette rencontre m’avait marqué.
Je la trouve toujours aussi mignonne, aussi piquante mais elle n’est finalement peut être pas cette personne que j’ai fini par façonner dans ma tête pendant toute cette attente. Une attente qui ne s’est jamais finie et c’est ça qui a causé ce manque, qui m’a mis un tel coup. Et cette attente je compte bien y mettre fin avant la fin de la semaine, en supprimant tout contact possible avec elle, pour être vraiment libéré.
En conclusion, sortir c’est pas bien sur le long terme, mais croiser des gens en vrai ça commençait à me manquer sérieusement et ça fait un bien fou b*rdel.