Quelque chose me donne l'impression que mon discours et celui de ceux qui vont dans mon sens a été mal comprit.
Qui a parlé de culpabiliser l'addict ?
Je ne l'ai pas fait.
J'ai en effet montré du doigt ceux qui consomment du porn 'gonzo' (tel que décrit par l'article que l'on trouve sur orroz), qui est une exploitation terrible d'êtres humains.
Or, connaissant les usses et coutumes actuelles, je peux affirmer que le bon 80% des porn-addicts de moins de 25 ans consomment justement ce genre de matériel pornographique.
Donc OUI je condamne (et culpabilise !!) les consommateurs de ce type de vidéos.
Parce que c'est tellement simple de taper
www.skins.be,
www.weakgame.com ou
www.meaculpa.com (selon les goûts)
au lieu de www.pornhub.com ou je ne sais quel autre tgp (oui, ça a un nom, et c'est toute une industrie), en bref, au lieu de n'importe lequel de ces sites qui recensent une infinité de liens sur des galeries de porn, le tout gratuitement.
OUI je condamne celui qui fait ce choix, car son choix est un vote; c'est un message d'encouragement à tous ceux qui portent ce système barbare.
Par contre :
Je ne condamne pas l'addiction en elle-même.
L'addiction, j'entends par là le trait de personnalité qui fait que certains individus (la plupart d'entre nous ici, semble-t-il) tombent facilement dans des schémas de dépendance...
Cette addiction est, comme tu le dis erwann une démarche de compensation, qu'il faut respecter et traiter avec calme, en tentant d'en saisir l'essence.
Mais le CHOIX, le CHOIX dont j'ai parlé plus haut nous reviens; nous sommes - désolé de vous l'apprendre si vous ne le saviez pas - condamnés à DéCIDER de nos actions et je REFUSE le discours qui veut laisser entendre que les chemins sont tracés.
Certes, je suis le fils de mon père, et CERTES, le fait qu'il ait été un éternel soumis a fait de moi le séducteur médiocre que je suis (p.ex)...
Mais, une fois de plus, j'ai le choix de me battre ou de baisser les bras !
Ce choix est primordial.
Pyrrhonian Cadavre a écrit :JE VAIS ME MASTURBER UNIQUEMENT EN FERMANT LES YEUX (ou avec un playboy ou quoi que ce soit qui satisfasse ma conscience d'éthique), PLUTÔT QUE ME MASTURBER EN ME CONNECTANT à UN SITE DE CUL HARDCORE."
Ca, c'est un choix, et c'est à notre portée à tous.
erwann_rommel a écrit :
L'addiction n'est jamais un choix.
Non, mais décider de ne rien faire pour la faire changer en est un.
erwann_rommel a écrit :
Pire, lorsqu'elle est purement psychologique (donc la recherche de quelque chose qui rassure), c'est qu'elle est une démarche de compensation face à un mal-être.
L'addiction est cette démarche.
La porno-addiction n'est qu'un des schémas possibles pour soulager l'addict.
Malgré tout j'aimerais mettre un bémol ici...
Certes, les avancées de la psychologie moderne ont démontré l'importance de l'acceptation des problèmes, de la nécessité du retour aux sources pour comprendre et désamorcer le problème en question...
Ok, je veux bien, mais prenons l'exemple de ce petit gars, dont un magnifique texte a été posté sur ce forum il y a quelques temps.
Ce type est infirme, il mesure 1 mètre et ne se balade que sur sa chaise roulante.
Et il donne un cours de séduction avec je-ne-sais-plus quels grands coachs en la matière.
En fait il ne donne pas un cours de séduction, il parle d'une façon de voir la vie, il parle de femmes, de comment il décide de ce qu'il est...
Il est petit, moche, en chaise roulante... Mais il séduit.
Avec son problème physique,
il lui est impossible de traiter le problème à la source.
Jamais rien ni personne ne transformera ses jambes atrophiées en des jambes capables de porter son poids...
Quelle a été sa solution ?
La volonté !
Tout ne s'est joué qu'à sa p****n de volonté
infinie, dieu sait où il l'a trouvée !!!
Pour en revenir à notre addiction...
Ne faut-il pas parfois simplement se lever, se tenir debout et décider de ce que nous sommes; de ce que nous faisons de nous-mêmes ?
J'ai en tout cas cette conviction qui me donne énormément de peine à accepter une argumentation - trop - appuyée sur un refus du combat, sur une pirouette, esquivant tout reproche par faute de fatalité...
A bon entendeur.
PS:
erwann_rommel a écrit :
Sans défouloir, le pauvre gars va pouvoir développer une bonne psychose de derrière les fagots, la frustration montant, montant, sans qu'il n'y ait plus rien auquel se raccrocher.
"L'pauvre bougre n'avait plus rien... depuis qu'il avait décidé d'arrêter le porno, il se levait tous les matins avec un sentiment de vide, les yeux haggards, l'esprit déchiré..."
...
"Et puis, il est sorti... a fait en courant le tour du vieux stade d'à côté de chez lui... S'est arrêté, à repris...
Après une quinzaine de tours, il a remonté les escaliers jusqu'à sa chaise de bureau, en face de son PC... et s'est endormi, le cerveau tout pété d'endorphines..."