Raven a écrit :Je ne plaisantais pas, j'étais sérieux. Je me pose très réellement la question de la cohabitation de la galanterie, et de la vision d'égalité homme/femme.
Une contradiction "simple" :
Citation:
- celui qui impose aux femmes les conventions de la société (ne sors pas sans maquillage, n'oublie pas de t'épiler, etc )
Citation:
- le gentleman (qui ouvre les portes à toutes les femmes, les laisse passer, etc)
Selon deux psychologues américains qui ont publié une étude (1) à ce sujet en 1996, la galanterie serait du sexisme mais du sexisme bienveillant : dangereux, insidieux car difficilement détectable.
Je vais schématiser, selon cette étude, si un homme ne me laisse pas moi-même faire certaines tâches « Attends, je vais le faire, c’est trop lourd/c’est un truc de mec », cela me conditionnerait à ne jamais pouvoir exécuter cette tâche seule ou à me persuader que je n’en suis pas capable. Cela aurait donc un impact encore plus négatif sur les femmes que le sexisme hostile qui est bien plus facilement identifiable.
Dans le monde du travail, le sexisme bienveillant ou le paternalisme peut effectivement avoir un impact négatif sur la confiance qu’une femme aurait en ses propres compétences. Cela est cohérent également avec certaines thèses de psychologie sociale selon lesquels les groupes dominants maintiennent plus efficacement les inégalités sociales à travers l'influence persuasive de la bienveillance qu'à travers l'hostilité.
Cependant, en venir à invoquer la plasticité cérébrale pour dénoncer la galanterie, je trouve ça tiré par les cheveux ou alors, on n’a pas la même définition de la galanterie.
Sans parler de traiter une fille ou votre copine comme une princesse et en faire des tonnes, être gentleman, c’est simplement prendre plaisir à être courtois, faire preuve d’un minimum de savoir vivre. Etre attentionné, c’est juste lui offrir du confort. Lui proposer de l’aide, c’est rendre son quotidien plus agréable, c’est loin, très loin du rapport de domination. Ce n'est que mon point de vue mais je pense qu'une femme indépendante peut apprécier la galanterie et je ne vois pas là de contradiction.
Refuser systématiquement les attentions de l’homme, c’est placer les relations homme/femme sur le plan des revendications, alors qu’elles devraient se positionner plutôt sur le partage de moments plaisants.
J’avoue que cette position de revendication systématique prise par certains courants féministes m’agace parce qu’elle réduit le féminisme et la lutte contre le vrai sexisme à des clichés ridicules. Il y a largement de quoi s’indigner sur l’inégalité salariale par exemple pour ne pas se focaliser sur des caricatures.
Plus légèrement, le problème, c’est pas les mecs qui voudraient que tu sois toujours maquillée ou épilée, après tout, on préfère aussi des hommes qui ne se laissent pas aller. Non, le vrai problème, c’est les mecs qui veulent qu’on prenne soin de nous mais qui râlent quand on passe plus de 30 mn dans la salle de bain. Ça c'est une contradiction
(1)
http://474miranairresearchpaper.wmwikis ... 5B1%5D.pdf