Re: Rencontres, nuit et petite mélodie
Posté : 21.05.16
J'avoue que c'est ce que je devrais lui envoyer mais je n'ai pas envie. Je sais que dans ma tête c'est déjà fini.
J'enverrai rien. Je ne sais pas si c'est vraiment une question de dignité. Certainement. En tout cas je n'enverrai rien.
/!\ Post réflexion sur la liberté, pas de récits ici.
Liberté et jalousie
Sixième page de ce second journal, il est temps d'évoquer le sujet de la liberté.
Vrai bébé Disney et comédies romantiques, je n'étais absolument pas destinée à vouloir de la liberté sexuelle et à penser "hors normes".
La faute à Cellar et Blusher il y a 2 ans. Après de multiples réflexions, expériences, débats, j'ai compris et accepté que l'exclusivité sexuelle pour moi n'avait pas vraiment de sens.
Je n'ai jamais été jalouse. C'est même rédhibitoire pour moi.
Savoir que celui qui habite mon coeur couche avec d'autres ne me dérange pas, à partir du moment où ce ne sont que des aventures sexuelles. Je fais une distinction très nette entre sexe et sentiments. Ce qui ne signifie pas que je ne ressens rien pour ceux qui partagent mes draps. J'ai (presque) toujours eu une complicité avec eux, de la tendresse, une amitié. Mais je sais que coucher avec un homme n'enlèvera absolument rien aux sentiments forts que je ressens pour celui que "j'aime" (je mets entre guillemets étant donné que je suis en réflexion perpétuelle sur la notion d'amour ).
Quelle est la conséquence d'une levrette sympathique avec un "pote" sur la relation amoureuse ? Pour moi, aucune. En tout cas à ce stade de ma vie.
Cette capacité à cloisonner, ajoutée à mon besoin d'indépendance et mon absence de jalousie, ont donné mon désir d'un couple libre. Fidélité émotionnelle, amour, construction, stabilité, sans s'empêcher de pouvoir flirter, embrasser, voire coucher avec quelqu'un d'autre sans implication émotionnelle. Et ce n'est pas parce qu'on peut le faire, qu'on le fait. Il s'agit donc pour moi de lever "l'interdiction".
Cette idée a aussi impliqué une remise en question sur ma confiance en moi. En recherchant une telle relation, j'accepte de ne pas suffire à un homme. Lors d'une discussion avec un ancien sexfriend, il m'a dit "tu manques d'estime de toi. Pourquoi partir du principe que tu ne lui suffiras pas ?". Je ne sais pas si la question est là ou si ce n'est pas juste de la lucidité. J'accepte le fait que l'autre puisse avoir envie d'un autre corps, puisse aller chercher autre chose chez une autre femme. Accepter que ça n'enlève rien à ses sentiments pour moi. ça impacte donc aussi ma définition de l'amour. Pour moi, aimer, ce n'est pas ne voir plus que par l'autre. J'ai ressenti des émotions très fortes, j'ai "aimé" et pourtant j'ai pu coucher avec d'autres ou j'ai pu aller rechercher le partage intellectuel avec d'autres. ça n'entachait en rien l'amour. Je sais pourquoi j'aime, je sais que ça n'a rien en commun. Mais une seule personne ne peut pas "suffire", en tout cas pas sur du long terme.
Donc, j'accepte que je ne lui suffirai pas.
Il y a le sens du sexe qui se pose. Distinction sexe/sentiments, mais pas que. Pour la même raison que je n'ai pas besoin d'attendre pour coucher, j'estime que le sexe n'est pas ce que j'ai de plus intime à offrir. Évidemment, c'est une façon unique de connaitre quelqu'un. Je l'ai écrit avant dans mon journal, comme Kundera, je pense que l'unicité d'une personne se trouve au moins en partie là. Pour autant, ça ne me coute pas. ça n'a pas de "valeur". C'est juste une envie partagée à un instant T et ça n'a pas besoin nécessairement d'avoir un sens. Ce que j'ai de plus intime, de plus précieux n'est pas là. Donc ça ne me coûte pas. C'est une vision désacralisée du sexe. Le sexe n'est "sacré" qu'avec celui que j'aime. Parce que ça devient du sexe émotionnel, la concrétisation physique d'un amour. Mais des tas d'autres types de sexe existent : le sexe "doudou"/réconfort, c'est le sexe qui fait du bien avec cet homme en qui on a toute confiance, cet ami; le sexe "jeu"...
En pratique, qu'est-ce que ça donne ?
C'est loin d'être toujours évident et vivre libre implique des questionnements et des réflexions sans arrêt. Parce que ça coincide avec une quête de connaissance de soi, de ses limites, de ses envies. ça implique d'accepter de se perdre parfois, que ça puisse être le bordel. Les limites : que ça ne me rende pas malheureuse et que mes valeurs restent respectées.
Le problème de la jalousie est parfois compliqué. Certains me poussent à bout pour voir mes limites et pouvoir me dire "tu vois que tu es jalouse !". Pas volontairement, mais parce que c'est une façon inconsciente pour eux de se rassurer sur leur valeur pour moi. Je comprends ça. Hier soir encore avec Antoine. Il est venu vers minuit. Il me parle de la nana qu'il voit depuis 10 jours et qui lui plait. Il me dit " Elle, elle est capable de partir un an en sac à dos, et elle écoute du rock et pas du rap". C'était de la pic gentillette mais ça m'a vexée. Je le lui ai dit. Ce n'est pas parce que je suis libre et pas jalouse que j'accepte les comparaisons dévalorisantes. C'était une pic, je me suis demandée si j'avais raison, si ce n'était pas en contradiction avec mes valeurs. Mais j'ai réalisé que j'ai aussi le droit d'avoir mes limites et que non, je ne peux pas tout entendre. Il ne comprenait pas pourquoi je réagissais. Je lui ai répondu que je ne le comparais pas aux autres mecs avec qui je couche.
Il voit donc cette fille, avec qui il se projetterait et ça m'a gênée. Je le lui ai dit."J'ai l'impression que tu la trompes avec moi". Pas un problème de jalousie, mais un problème sur "être l'autre".
Des questions toujours nouvelles sur mes limites. Se confronter à soi sans arrêt. C'est parfois fatigant. Régulièrement, je me dis que si je suivais un chemin "classique", toutes ces problématiques n'existeraient pas. Pourtant, à aucun moment je ne regrette mon chemin. Je me sens riche de mon expérience, de mon vécu, de mes questionnements. Je sais que je me connais. Ce qui implique que le jour où je me mettrai "en couple", ce sera réfléchi, une volonté réelle et non parce que c'est "normal".
ça fait donc deux ans maintenant que je réfléchis en liberté. Il faut être très honnête, je ne rencontre pas d'hommes comme ça. La plupart du temps, ça les fait fuir. J'en ai conscience. Je sais qu'il faudra un jour que j'y renonce. En deux ans, un seul m'a fait me dire "Ok, peut-être qu'avec lui, je vivrai de l'exclusif.". Un seul avec qui je me suis dit "pourquoi pas?". C'était Nuit. Bizarrement c'est le seul avec qui je n'ai jamais pensé à parler de ça. Je n'en avais même pas envie. Je n'ai aucune idée de si j'aurais continué à penser comme ça avec lui. ça aurait été intéressant.
Est-ce que je finirai par accepter une relation exclusive ?
A certaines périodes, je réponds "absolument" et à d'autres "Jamais jamais jamais".
Peut-être. Sûrement. Je rentrerai dans le rang et je ferai des compromis. Je serai alors fidèle sexuellement. Parce que je déteste le mensonge et que je vis extrêmement mal la culpabilité. Pour que je renonce à cette partie de moi, il faudra vraiment que la rencontre soit exceptionnelle.
Dernières questions. Est-ce que l'exclusivité sexuelle est une preuve d'amour ?
C'est un ami qui m'a dit ça un jour. "Oui tu peux avoir envie d'autres femmes, mais ne pas céder, c'est une preuve d'amour". Je suis partagée là-dessus. Je ne suis pas certaine que la frustration soit une preuve d'amour. Tout du moins ce n'est pas la plus belle preuve d'amour qui soit pour moi. J'en préfèrerais d'autres. Au contraire, offrir la liberté à l'autre pou moi est une preuve d'amour. "Je t'aime tellement que je refuse de nous mettre des chaines".
Est-ce que ce n'est pas augmenter les chances pour qu'il en rencontre une autre ?
Avoir peur de ça, c'est réfléchir en insécurités à mon sens. Ma réponse : s'il doit en rencontrer une autre, c'est que ça devait se passer comme ça. La peur n'évite pas le danger. Pire, je pense que la notion d'interdit peut créer des situations bien pires.
J'enverrai rien. Je ne sais pas si c'est vraiment une question de dignité. Certainement. En tout cas je n'enverrai rien.
/!\ Post réflexion sur la liberté, pas de récits ici.
Liberté et jalousie
Sixième page de ce second journal, il est temps d'évoquer le sujet de la liberté.
Vrai bébé Disney et comédies romantiques, je n'étais absolument pas destinée à vouloir de la liberté sexuelle et à penser "hors normes".
La faute à Cellar et Blusher il y a 2 ans. Après de multiples réflexions, expériences, débats, j'ai compris et accepté que l'exclusivité sexuelle pour moi n'avait pas vraiment de sens.
Je n'ai jamais été jalouse. C'est même rédhibitoire pour moi.
Savoir que celui qui habite mon coeur couche avec d'autres ne me dérange pas, à partir du moment où ce ne sont que des aventures sexuelles. Je fais une distinction très nette entre sexe et sentiments. Ce qui ne signifie pas que je ne ressens rien pour ceux qui partagent mes draps. J'ai (presque) toujours eu une complicité avec eux, de la tendresse, une amitié. Mais je sais que coucher avec un homme n'enlèvera absolument rien aux sentiments forts que je ressens pour celui que "j'aime" (je mets entre guillemets étant donné que je suis en réflexion perpétuelle sur la notion d'amour ).
Quelle est la conséquence d'une levrette sympathique avec un "pote" sur la relation amoureuse ? Pour moi, aucune. En tout cas à ce stade de ma vie.
Cette capacité à cloisonner, ajoutée à mon besoin d'indépendance et mon absence de jalousie, ont donné mon désir d'un couple libre. Fidélité émotionnelle, amour, construction, stabilité, sans s'empêcher de pouvoir flirter, embrasser, voire coucher avec quelqu'un d'autre sans implication émotionnelle. Et ce n'est pas parce qu'on peut le faire, qu'on le fait. Il s'agit donc pour moi de lever "l'interdiction".
Cette idée a aussi impliqué une remise en question sur ma confiance en moi. En recherchant une telle relation, j'accepte de ne pas suffire à un homme. Lors d'une discussion avec un ancien sexfriend, il m'a dit "tu manques d'estime de toi. Pourquoi partir du principe que tu ne lui suffiras pas ?". Je ne sais pas si la question est là ou si ce n'est pas juste de la lucidité. J'accepte le fait que l'autre puisse avoir envie d'un autre corps, puisse aller chercher autre chose chez une autre femme. Accepter que ça n'enlève rien à ses sentiments pour moi. ça impacte donc aussi ma définition de l'amour. Pour moi, aimer, ce n'est pas ne voir plus que par l'autre. J'ai ressenti des émotions très fortes, j'ai "aimé" et pourtant j'ai pu coucher avec d'autres ou j'ai pu aller rechercher le partage intellectuel avec d'autres. ça n'entachait en rien l'amour. Je sais pourquoi j'aime, je sais que ça n'a rien en commun. Mais une seule personne ne peut pas "suffire", en tout cas pas sur du long terme.
Donc, j'accepte que je ne lui suffirai pas.
Il y a le sens du sexe qui se pose. Distinction sexe/sentiments, mais pas que. Pour la même raison que je n'ai pas besoin d'attendre pour coucher, j'estime que le sexe n'est pas ce que j'ai de plus intime à offrir. Évidemment, c'est une façon unique de connaitre quelqu'un. Je l'ai écrit avant dans mon journal, comme Kundera, je pense que l'unicité d'une personne se trouve au moins en partie là. Pour autant, ça ne me coute pas. ça n'a pas de "valeur". C'est juste une envie partagée à un instant T et ça n'a pas besoin nécessairement d'avoir un sens. Ce que j'ai de plus intime, de plus précieux n'est pas là. Donc ça ne me coûte pas. C'est une vision désacralisée du sexe. Le sexe n'est "sacré" qu'avec celui que j'aime. Parce que ça devient du sexe émotionnel, la concrétisation physique d'un amour. Mais des tas d'autres types de sexe existent : le sexe "doudou"/réconfort, c'est le sexe qui fait du bien avec cet homme en qui on a toute confiance, cet ami; le sexe "jeu"...
En pratique, qu'est-ce que ça donne ?
C'est loin d'être toujours évident et vivre libre implique des questionnements et des réflexions sans arrêt. Parce que ça coincide avec une quête de connaissance de soi, de ses limites, de ses envies. ça implique d'accepter de se perdre parfois, que ça puisse être le bordel. Les limites : que ça ne me rende pas malheureuse et que mes valeurs restent respectées.
Le problème de la jalousie est parfois compliqué. Certains me poussent à bout pour voir mes limites et pouvoir me dire "tu vois que tu es jalouse !". Pas volontairement, mais parce que c'est une façon inconsciente pour eux de se rassurer sur leur valeur pour moi. Je comprends ça. Hier soir encore avec Antoine. Il est venu vers minuit. Il me parle de la nana qu'il voit depuis 10 jours et qui lui plait. Il me dit " Elle, elle est capable de partir un an en sac à dos, et elle écoute du rock et pas du rap". C'était de la pic gentillette mais ça m'a vexée. Je le lui ai dit. Ce n'est pas parce que je suis libre et pas jalouse que j'accepte les comparaisons dévalorisantes. C'était une pic, je me suis demandée si j'avais raison, si ce n'était pas en contradiction avec mes valeurs. Mais j'ai réalisé que j'ai aussi le droit d'avoir mes limites et que non, je ne peux pas tout entendre. Il ne comprenait pas pourquoi je réagissais. Je lui ai répondu que je ne le comparais pas aux autres mecs avec qui je couche.
Il voit donc cette fille, avec qui il se projetterait et ça m'a gênée. Je le lui ai dit."J'ai l'impression que tu la trompes avec moi". Pas un problème de jalousie, mais un problème sur "être l'autre".
Des questions toujours nouvelles sur mes limites. Se confronter à soi sans arrêt. C'est parfois fatigant. Régulièrement, je me dis que si je suivais un chemin "classique", toutes ces problématiques n'existeraient pas. Pourtant, à aucun moment je ne regrette mon chemin. Je me sens riche de mon expérience, de mon vécu, de mes questionnements. Je sais que je me connais. Ce qui implique que le jour où je me mettrai "en couple", ce sera réfléchi, une volonté réelle et non parce que c'est "normal".
ça fait donc deux ans maintenant que je réfléchis en liberté. Il faut être très honnête, je ne rencontre pas d'hommes comme ça. La plupart du temps, ça les fait fuir. J'en ai conscience. Je sais qu'il faudra un jour que j'y renonce. En deux ans, un seul m'a fait me dire "Ok, peut-être qu'avec lui, je vivrai de l'exclusif.". Un seul avec qui je me suis dit "pourquoi pas?". C'était Nuit. Bizarrement c'est le seul avec qui je n'ai jamais pensé à parler de ça. Je n'en avais même pas envie. Je n'ai aucune idée de si j'aurais continué à penser comme ça avec lui. ça aurait été intéressant.
Est-ce que je finirai par accepter une relation exclusive ?
A certaines périodes, je réponds "absolument" et à d'autres "Jamais jamais jamais".
Peut-être. Sûrement. Je rentrerai dans le rang et je ferai des compromis. Je serai alors fidèle sexuellement. Parce que je déteste le mensonge et que je vis extrêmement mal la culpabilité. Pour que je renonce à cette partie de moi, il faudra vraiment que la rencontre soit exceptionnelle.
Dernières questions. Est-ce que l'exclusivité sexuelle est une preuve d'amour ?
C'est un ami qui m'a dit ça un jour. "Oui tu peux avoir envie d'autres femmes, mais ne pas céder, c'est une preuve d'amour". Je suis partagée là-dessus. Je ne suis pas certaine que la frustration soit une preuve d'amour. Tout du moins ce n'est pas la plus belle preuve d'amour qui soit pour moi. J'en préfèrerais d'autres. Au contraire, offrir la liberté à l'autre pou moi est une preuve d'amour. "Je t'aime tellement que je refuse de nous mettre des chaines".
Est-ce que ce n'est pas augmenter les chances pour qu'il en rencontre une autre ?
Avoir peur de ça, c'est réfléchir en insécurités à mon sens. Ma réponse : s'il doit en rencontrer une autre, c'est que ça devait se passer comme ça. La peur n'évite pas le danger. Pire, je pense que la notion d'interdit peut créer des situations bien pires.