[A] La porno-addiction

Note : 188

le 07.11.2007 par tiamat

441 réponses / Dernière par W0rthy le 26.02.2014, 14h35

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Aujourd’hui j’ai stoppé tout ce qui est addiction à la pornographie, ou en tout cas j’ai coupé tout ce qui est possibilité d’accès. Ce qui me force à déverser ma libido dans un autre domaine (sarge ou imagination).

J’en ai bouffé durant des années et des années, des heures de pornographie à la pelle. Des filles superbes faisant des cochonneries avec des hommes, des femmes, des accessoires… Mon dernier délire avant que j’arrête c’était les POV (grosso modo c’est filmé à la première personne, la caméra filme ce que le mec voit quand il se tape la fille).

J’avais essayé plusieurs fois d’arrêter auparavant, rien que pour le fait que cela nuisait à mes relations intimes. Rien n’y avait fait.

Maintenant j’ai confiance, je me sens fort et ne plus avoir accès en quoi que ce soit à de la pornographie me gène parfois (vieux reflexe) mais le cerveau est bien plus créatif que ça et je me sens bien mieux à m’imaginer faire des cochonneries avec une nana du bureau qui m’attire qu’à encore une fois céder à la facilité des images sur ordinateur (en plus ça prend du temps à télécharger et de la place sur le disque dur). Je me souviens avoir eu à une époque près de 60 Go de porn. Je ne me rendais pas compte de l’impact de tout cela.

Pour vous expliquer j’ai été très timide à une époque et vivais seul avec ma mère. Je n’ai pas eu beaucoup de repères masculins pour me bâtir une image comme tout adolescent devrait, j’avais peur des filles et regarder des images pornographiques m’a permis de voir enfin à quoi ressemblait une fille nue et comment on s’y prenait pour faire l’amour (image toutefois faussée, nous sommes d’accord). Au départ c’était en délire avec les copains, on s’échangeait les cassettes vidéo.

Avec l’arrivée d’internet je me suis mis petit à petit à télécharger des vidéos que je regardais régulièrement. Puis lorsque j’ai emménagé seul je n’avais plus de limite, personne qui débarquerait chez moi à l’improviste, je me suis donc mis à télécharger plus encore. Une sorte de course en avant. Toujours plus d’images, de filles, de situations, de fantasmes vécus… Je regardais une jaquette de film, voyait si les actrices qui jouaient dedans me plaisaient et téléchargeait. Des fois je laissais tourner l’ordinateur la nuit pour ça…

J’avais envie de ces filles et de leurs corps, je m’imaginais moi aussi en star du porno, en mec qui se tapait des nanas qui faisaient rêver les autres et parfois se retrouvait avec deux filles au lit à faire des gros trucs bien salasses.

Je crois que j’y ai perdu un certain sens de la créativité au sein de mes relations. Je vivais par procuration des fantasmes prémâchés, des scènes où des filles magnifiques et lubriques me faisaient enfin l’amour et je trompais mentalement mes copines en m’imaginant ainsi. Je me masturbais dans un vagin plus que je ne faisais réellement l’amour à une fille dont j’avais envie. Et quand on en arrive à ce stade je crois qu’il est vraiment temps de décrocher car on n’aime pas les femmes mais on vit dans un univers consolidé de visions de substitut qui ne nous mène pas à une sexualité réellement épanouie.
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  • [+1] Pertinent par okapi
  • [+2] Constructif par someoneelse
  • [+1] Très intéressant par leader
Avoir des fantasmes et penser à d'autres filles quand on fait l'amour, c'est très courant faut pas culpabiliser pour ça...la routine aidant...
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  • [0] Prends un peu de recul par tiamat
  • [0] +1 par l'elfe
Ton témoignage est pertinent Tiamat, quand on parle d'addiction à la pornographie on ne parle pas du fait de mater un film de temps en temps, mais du problème posé par la substitution de la pornographie à l'érotisme personnel. Lorsqu'on ne fantasme plus, précisément, mais qu'on se contente d'être passivement excité par des images crues.

Le fantasme érotique c'est la capacité d'imaginer, de visualiser et de ressentir un contact sensuel, excitant, qui peut être trés cru mais qui correspond à nos désirs. C'est l'expression active - combien même imaginaire - de nos désirs. (C'est important, Cf. mon dernier post sur le sujet)

La pornographie c'est l'inverse, car il s'agit de se mettre dans un état passif de réceptivité (trés féminin tout ça d'ailleurs), de laisser des images non choisies nous exciter par leur intensité au détriment de leur érotisme.

C'est en général lié à une masturbation rapide ; qui se caresse en prenant le temps de le faire, de sorte à mieux connaître son corps et ses sensations ?

Pornographie et EJP ne sont pas nécessairement liées bien sûr, mais je voulais aborder ce problème de l'activité sexuelle comme un plaisir érotique ou comme une simple décharge des tensions ou angoisses...
Spectrum a écrit :Avoir des fantasmes et penser à d'autres filles quand on fait l'amour, c'est très courant faut pas culpabiliser pour ça...la routine aidant...
J'ai l'impression que tu ne comprends pas bien.

Tes reflexions ont autant de valeur que dire à un junkie : "Bah de toute façon la drogue c'est pas si grave, regarde moi aussi j'en prends, je me fume un joint de temps à autres."

Il y a différents degrés. Ce sujet traite de l'addiction à la pornographie.
wikipedia a écrit :Au sens phénoménologique, l'addiction est une conduite qui repose sur une envie constante et irrépressible, en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour y échapper.
Donc on traite ici des problèmes qu'ont certaines personnes pour se détacher du visionnage d'oeuvres pornographiques (voire de masturbation liée) et des troubles que peuvent engendrer de telles pratiques.

Donc afin que l'on se comprenne bien, on ne parle pas ici de gens qui ne font que regarder du porno. On parle de personnes qui regardent du porno de manière systématique et limite compulsive (j'éxagère un peu j'en conviens) et que celà gène car ils aimeraient s'en défaire.

J'en ai assez de lire des "Nan mais vas-y, continue de regarder du porno c'est pas bien grave, c'est juste que tu baises pas assez" ou autres énormités. C'est bien plus poussé que le simple fait d'en regarder, il s'agit d'une permanente envie de s'y référer comme sa propre sexualité (alors qu'il n'en est rien). Une sexualité faussée, un substitut qui rend la saveur que devrait avoir le fait de faire l'amour bien fade. Forcément, à la longue on acquiert un reflexe limite pavlovien : jouissance = pornographie + masturbation.

Alors le jour où tu n'arriveras pas à jouir en faisant l'amour à ta copine parce que tu ne peux jouir qu'en faisant référence à des images ou scènes porno tu pourras, je pense, te poser bien des questions. D'autant que dans ce cas la fille ne comprend souvent pas ce qu'elle n'a pas fait bien (et même si elle donne le meilleur d'elle-même au lit, j'en ai connu des filles que j'ai frustré quelque fois à cause de cela).
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  • [0] Intéressant par l'elfe
  • [0] Pertinent par Iskandar
Il faut garder à l'esprit que ce n'est pas le porno en lui-même qui est problématique mais l'addiction. Tout comme un joint n'est pas un problème.

Avez-vous entendu parler de la sexualité tantrique?
Il s'agit (entre autres, mais c'est un bon début) de se masturber en controlant se respiration, qui doit être régulière et profonde, en se concentrant sur soi-même au moment présent, sur son énergie, sans chercher à atteindre l'orgasme et surtout sans faire marcher la boite à fantasmes. Si l'orgasme arrive (ce qui n'est pas le but) on peut prendre conscience qu'il génère de l'énergie (cest à dire que qu'on considère que l'énergie n'est pas une ressource limitée: plus il y en a, plus il y en a).
Ca peut aussi se faire à deux, mais seul c'est un bon début. Un homme peut même apprendre à différencier l'orgasme de l'éjaculation, et à avoir plusieurs orgasmes.
Si vous voulez en savoir plus google est votre ami.

Je parle de ça parce que si j'avais un problème similaire à celui qu'évoque tiamat, c'est ce que je ferais.
Evidemment en cas d'addiction il faut avant tout stopper net ce avec quoi on se dope. Mais ça me semblerait un bon moyen de "réapprendre" sa sexualité.
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  • [0] Inutile par Crapule
Maintenant j'ai vraiment du mal à ressentir quelque chose devant un porno, c'est plutôt bon ou mauvais?
Il y a peut être de la grisaille sur l'écran ...
Répare ta Télé ?
:mrgreen: Nop.
Je voudrais donner quelques précisions d'ordre médical, et donner un témoignage.

La masturbation très fréquente ou la visualisation de porno ne sont pas des maladies en elles-mêmes. Il n'y a aucun conséquence psychologique ou médicale à cela. Se branler ne vide pas d'une énergie interne ou mentale, ça consomme juste autant de calories que monter quelques escaliers.

Le problème, la maladie, ca vient du fait de mal vivre ça. Les "sexoliques" ou "porn addicts" sont des gens qui veulent rentrer dans le rang, qui se sentent à l'écart, et qui culpabilisent. La fatigue découle de ce sentiment de culpabilité, qui peut aussi avoir des conséquences physiques. Un collègue dépense des milliers d'euros par an pour sa collection de trains miniatures. Ce n'est pas une maladie. C'est un plaisir. Le porno en est un, différent.

Quand on rentre dans la logique "demain j'arrête", c'est qu'on vit mal ce qu'on fait. Les risques physiques sont surtout un élargissement temporaire du sexe dû à une manipulation importante, qui fait entrer des liquides sous la peau.

Il faut comprendre quelque chose: tout le monde n'a pas les mêmes besoins sexuels. Des hommes et des femmes peuvent très bien vivre des semaines sans rapport / masturbation quand d'autres en auront besoin tous les jours pour garder le moral, et la forme. C'est un besoin. Le porno, à part remplir la tête d'images sexuelles et de déformer la vision de la sexualité, n'a rien de maladif. Juste une petite mise au point ;)


--

Pour ma part, j'ai eu le malheur d'avoir une puberté précoce et une sexualité en éveil très jeune. J'ai commencé à me masturber sur des images érotiques trouvées dans des magasines chez des cousins plus âgés, puis sur le net.

Mes envies étaient puissantes et je les assumais pas en vrai, ça a commencé vers 12 13 ans. Ensuite, le net aidant, il y a eu curiosité, passage d'érotique à porno. Jamais trop loin, mais à fréquence élevée. Au début je n'avais aucun souci à faire ça, je prenais du plaisir.

Assez vite, et jusqu'à récemment, j'ai commencé à perdre du plaisir dans l'acte sexuel, et dans la branlette. Pire, ca me faisait parfois mal. Je me posais des questions, et voulait arrêter, reprendre, arrêter.

Y a un truc que j'ai du mal à assumer : j'aime ça. J'aime le sexe, comme un moment de plaisir absolu. Je parle pas de cul, je parle pas de trash, j'aime vraiment ça, varier, donner et recevoir du plaisir.

Et j'aime le voir, j'aime l'imaginer. J'ai tellement d'énergie que je dois me dépenser tous les jours, par le sport ou autre activité physique, et le sexe, le porno, la masturbation, ça aide à faire le vide.

Mais j'en fais un usage excessif. Comme maintenant, en pleine transition dans ma vie, plein déménagement, changement de vie pro et sociale, en bon célibataire, je trouve que je perd mon temps et il m'arrive de culpabiliser.

Alors que faire ? Arrêter ? Non, inutile, ce n'est pas nocif pour la santé.

Surement me bouger un peu plus.
tiamat a écrit :
Spectrum a écrit :Avoir des fantasmes et penser à d'autres filles quand on fait l'amour, c'est très courant faut pas culpabiliser pour ça...la routine aidant...
J'ai l'impression que tu ne comprends pas bien.

Tes reflexions ont autant de valeur que dire à un junkie : "Bah de toute façon la drogue c'est pas si grave, regarde moi aussi j'en prends, je me fume un joint de temps à autres."

Il y a différents degrés. Ce sujet traite de l'addiction à la pornographie.
wikipedia a écrit :Au sens phénoménologique, l'addiction est une conduite qui repose sur une envie constante et irrépressible, en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour y échapper.
Donc on traite ici des problèmes qu'ont certaines personnes pour se détacher du visionnage d'oeuvres pornographiques (voire de masturbation liée) et des troubles que peuvent engendrer de telles pratiques.

Donc afin que l'on se comprenne bien, on ne parle pas ici de gens qui ne font que regarder du porno. On parle de personnes qui regardent du porno de manière systématique et limite compulsive (j'éxagère un peu j'en conviens) et que celà gène car ils aimeraient s'en défaire.

J'en ai assez de lire des "Nan mais vas-y, continue de regarder du porno c'est pas bien grave, c'est juste que tu baises pas assez" ou autres énormités. C'est bien plus poussé que le simple fait d'en regarder, il s'agit d'une permanente envie de s'y référer comme sa propre sexualité (alors qu'il n'en est rien). Une sexualité faussée, un substitut qui rend la saveur que devrait avoir le fait de faire l'amour bien fade. Forcément, à la longue on acquiert un reflexe limite pavlovien : jouissance = pornographie + masturbation.

Alors le jour où tu n'arriveras pas à jouir en faisant l'amour à ta copine parce que tu ne peux jouir qu'en faisant référence à des images ou scènes porno tu pourras, je pense, te poser bien des questions. D'autant que dans ce cas la fille ne comprend souvent pas ce qu'elle n'a pas fait bien (et même si elle donne le meilleur d'elle-même au lit, j'en ai connu des filles que j'ai frustré quelque fois à cause de cela).
Un psy peut aider à faire le point dans ce cas là.

L'arrêt du porno ne purifiera pas ta mémoire, mais supprimera l'aspect pavlovien de la chose. Le reste du travail est un travail long afin de changer la vision de la sexualité, comme quelque chose de non systématique.

La reconquête du Désir, et du sexe comme un cocktail d'émotions, c'est pas facile, il faut du courage. Et recoller un peu la réalité.

Dur, quand on a dans sa tête des tas d'images.

Mais ça se fait ;)
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