Merci Outkast et Changepaul pour votre petit mot "courage", ça m'en redonne un peu
Bon j'ai survolé vite fait ce que j'ai pu écrire par le passé. Vite fait quand même, j'ai pas osé me taper les trucs complètement incompréhensibles qui ont pu être mis ici. Puis je tiens a ce que ce thread redevienne un journal, une boite à idées un minimum structurée, pas un torchis sans nom.
Je pense que dans la vie on a besoin que les choses soient un minimum structurées, en ordre pour qu'on se sente bien. Que ce soit dans ses démarches, à l'intérieur de sa voiture, dans son appart.
Quand y'a trop de bordel on commence à se sentir submergé et désorienté, même si c'est inconscient. Là est mon humble avis.
J'en reviens à mes modes d'expressions; malgré le fait que j'aime bien être loufoque et raconter un peu n'importe quoi (j'ai toujours été comme ça et j'aime bien cette partie de ma personnalité, elle me permet de rigoler, de m'exprimer librement) je trouve qu'elle est à doser, à maîtriser et à contrôler.
Simplement parce que too much, ça fait passer pour quelqu'un de déséquilibré.
Franchement.
Et on va dire que même si la déconne j'aime ça, j'aime avant tout être perçu comme quelqu’un de clair dans sa tête, qui sait être sérieux, ferme quand il le faut, mais surtout et avant tout bien dans ses baskets et bien équilibré.
Enfin c'est ce que je me force à être en tout cas.
J'en viens à ce qui s'est un peu passé dans ma vie:
Déjà, j'ai fait une deuxième bouffée délirante aigue quand j'habitais à Toulouse. Forcément, Sans prendre de médicaments j'étais de mieux en mieux physiquement, j'ai retrouvé de la force et de l'endurance, et vers la fin j'arrivais même a retrouver mes érections.
Par contre le bilan émotionnel est lourd. Perte de la maîtrise de soi, perte de la réalité, perte d'amis, perte de repères, tout ça menant à une autodestruction de mes cercles sociaux, professionnels et engendrant des problèmes plus ou moins graves.
Tu m'étonnes à moitié que j'ai pas réussi à avoir de copine quand j'étais en ville.. je devais faire peur aux filles, oui!
En tout et pour tout, je pense que la période délirante a du durer 9 à 10 mois.
Jusqu'à ce que je fasse un voyage à Paris, ou je me suis perdu dans la ville et les métros. A ce moment là j'étais tellement perché dans ma tête que je ne me souviens presque plus de ce qui s'est passé. J'ai des brides qui me reviennent de temps en temps, des flashbacks, mais c'est tout.
Bref, c'était en plein mois d'octobre, et une nuit ou il avait bien gelé, j'ai été recueilli en état d'hypothermie dormant dans la rue, en short et en tshirt.
Là j'ai passé un jour en soins intensifs (je n'en ai aucun souvenir), puis on m'a amené à l’hôpital psychiatrique le plus proche.
Pendant un mois on m'a camé violemment la gueule pour que je puisse "redescendre" dans la réalité et être dans un état suffisant pour que je puisse être transféré plus proche de chez moi.
En fait, après en avoir discuté avec mon psychiatre récemment, on m'a recueilli dans le même état que si j'avais pris du LSD ou des acides en très grande quantité et que j'étais resté "bloqué". Ca fait peur un peu quand même.
Si il y a bien quelque chose qui me surprend, c'est les liens qu'on a arrive à se créer dans un environnement pareil en si peu de temps. Ils sont vraiment très forts.
Donc, je suis resté 3 mois de plus en hosto a Montauban, ou j'avais droit à une sortie par semaine et ou je pouvais voir des proches. Je remercie d'ailleurs toute ma famille, qui malgré deux bouffées délirantes a toujours continué à m'épauler et à me soutenir, de près ou de loin.
Et puis merci à mon ami. Que dire de plus? je t'aime plus fort encore qu'on peut aimer un frère.
Après avoir été hospitalisé, j'ai recommencé à habiter chez ma mère, et ce pendant 6 mois. Une expérience pas facile. J'avais toujours les idées un peu embrouillées, et très diminué physiquement par le traitement que je subissais.
Malgré tout, j'ai quand même repris le boulot en intérim en tant que préparateur de commandes dans les fruits et légumes. Un boulot super physique.
J'ai repris un appartement, tout allait pour le mieux.
Puis j'ai craqué.
J'arrivais plus a tenir au travail, trop difficile. J'accumulais la fatigue, encore et encore.
J'ai eu une grosse envie de me foutre en l'air. Mais bien comme il faut. j'avais pris une ceinture, calculé le tout, écrit des lettres d'adieu. Bref, j'étais tout au fond du trou. La ou on peut pas creuser plus profond.
Alors plutôt que de faire une grosse connerie j'ai appelé l'infirmière que je voyais régulièrement et je lui ai demandé si elle pouvait me faire interner en psychiatrie. De là j'ai pris quelques fringues, affaires de toilette, de quoi dessiner et écouter la musique. J'ai pris ma voiture et j'y suis allé.
Faut être con quand même pour retourner en psychiatrie. Mais bon..
J'y suis resté 3 semaines, soigné à coup de gros antidepresseurs et de consultations psychologue et psychiatre. Y'a un moment je me suis dit que c'était le dessin et la musique qui me maintenaient et me permettaient de tenir. D'ailleurs on m'a conseiller de me défouler par ce biais.
Puis j'ai quitté à nouveau l'hopital, pour revenir à la maison. Pendant 2 ou 3 mois j'ai rien fait, juste aller à mes rendez-vous avec l'infirmière et le psychiatre local.
Puis j'ai repris le badminton.
Puis la musique.
Puis j'ai recommencé à dessiner un peu plus.
Puis on m'a réduit le traitement.
Puis j'ai retrouvé du travail pendant un certain temps, en tant qu'aide de restauration collective. Pas trop physique, une bonne ambiance, je m'y plaisais. J'y ai bossé 3 mois.
Là ça fait 5 mois que je n'ai pas travaillé, mais j'ai peut être une occasion de me reconvertir, de trouver un métier que je pourrais supporter avec le traitement.
Traitement qui s'est encore allégé, je revois mon psychiatre dans 3 mois, puisque "tout va bien".
J'ai rencontré des gens, que ce soit via le biais de la musique ou du dessin, ou encore du badminton. J'ai rencontré deux filles après avoir passé un mois sur Adopte un mec aussi.
Il y en a une qui est devenue une amie, et l'autre qui je l'espère deviendra plus qu'une correspondante quotidienne par textos.
D'ailleurs, avec les potes de didgeridoo d'Agen, on est en train de monter une association. (Si y'en a que ça intéresse).
Sinon en ce moment je me sens bien, j'ai accepté la maladie et le traitement. On peut rien y faire, c'est comme ça.
Le seul point noir, est que je n'arrive pas à avoir d'érections. Après en avoir parlé à mon médecin psychiatre et à mon médecin généraliste, je me suis fait prescrire du cyalis, un dérivé du viagra. A prendre une heure avant le rapport.
Ces médicaments coutent la peau des couilles, mais bon.. c'est mieux que de ne jamais pouvoir faire l'amour non?
Donc ben .. voilà ou j'en suis pour le moment. Musique, badminton, dessin, recherche d'emploi.
J'ai aussi envie de refaire partie de groupes.. d'ou ma venue ici.
Voilou, je pense que j'ai fait le tour de ce que je voulais poser par écrit. ET bah ça fait du bien d'écrire ^^.
Un ptit dessin pour la peine. Fait d'après une photo. Si il vous plait j'vous en mettrai un autre la prochaine fois que je poste
La bise!