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Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 07.09.16
par Rickhunter
The_PoP a écrit :
Dites puisque j'en suis à vous embêter, j'ai une question sérieuse en dépit des apparences :
Si une part non négligeable des gens choisit justement d'arrêter de travailler il se passe quoi ?
[Troll="Trop gros"]
Ça ferait autant de glandeurs, de dépressifs et de victimes en moins pour pourrir la productivité de ceux qui ne s'astiquent pas.
Va savoir si il ne coûteraient pas moins cher à glander sur youporn/facebook...
[/Troll]
EDIT : @The_PoP :
En oubliant l'aspect trollesque, c'est une vraie question.
Bien-sur j'imagine que tu que parlais de personnes potentiellement productives qui ne travailleraient plus mais on arrêterait en même temps de forcer les improductifs (merde il est moche ce mot !) à intégrer la vie active et ça pourrait faire un peu d'air pour ceux qui veulent construire/développer/se faire des sous....
Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 07.09.16
par Jalapeno
The_PoP a écrit :Si une part non négligeable des gens choisit justement d'arrêter de travailler il se passe quoi ?
Pour les raisons déjà évoquées précédemment, ça me parait peu probable, ou en tout cas ce ne serait pas un arrêt massif et brutal.
Mais imaginons qu'on en arrive là, je pense que tu seras d'accord pour dire qu'après avoir arrêté de travailler (au sens conventionnel du terme, avec un salaire sonnant et trébuchant à la clé), les gens ne feraient pas "rien" pour autant. L'économie se casserait sans doute la gueule et on en reviendrait sans doute à une organisation plus locale pour satisfaire les besoins primaires (se nourrir, se soigner et se loger). C'est ce qui se passe déjà à une certaine échelle dans les pays fort touchés par le chômage, par exemple en Espagne ou en Grèce.
Ou alors les centrales nucléaires vont péter, les gens vont se transformer en zombie et se bouffer entre eux.
Au choix

Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 07.09.16
par Onmyoji
Venusian a écrit :La crainte d'une flemmingite aigüe, c'est quand même le niveau zéro dans le débat sur le revenu de base, en passant.
L'homme est un être social, qui a besoin d'activité. On avancera quand on sortira de notre esprit l'idée de "glande", "oisiveté", "flemmingite", qui en fait n'ont aucun sens absolu si ce n'est de vieux restes de morale chrétienne.
On avancera quand on cessera de croire que les arguments contre sont de principe et moraux.
En réalité c'est du pragmatisme. L'histoire l'a montré. On ne nivelle pas le débat par le bas en parlant des mauvaises tendances des gens. On fait preuve de réalisme et de la manière dont eux ( les plus nombreux d'ailleurs) limitent le champ des possibles des idealistes qui, dans un monde meilleur, auraient raison.
Aussi je vois moins les gens contribuer au système que râler si leur chèque arrive pas en temps et en heure.
Et quid de l'éducation. On a déjà du mal à faire apprendre aux gens les fondamentaux parce que "la biologie je veux pas travailler là dedans", les maths c'est nuls ou autres. Venant des mêmes qui sont incapables de comprendre le moindre truc en la matière à l'âge adulte et croient le dernier qui parle. Surtout quand c'est conspirationniste, New age, ou contre l'ordre établi parce que ça nous convient pas de suivre des règles pour notre bien.
Si en plus tu leur donnes une raison de pas apprendre, alors ça sera vraiment la fin. Les gens de bonne volonté sont pas les plus nombreux.
Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 07.09.16
par Rickhunter
Les gens de bonne volonté sont pas les plus nombreux
Je crois que si mais qu'on ne les remarque pas parce-que c'est normal pour eux (nous) de ne pas faire de la merde et de fermer sa gueule et qu'on remarque avant-tout les cons et les pleureuses parce-qu'ils prennent toute la place.
(Fin du HS-Philo d'apéro)
EDIT : Je ne vais pas développer ici, ça serait hors-sujet. Si j'ai le temps, je forke.
Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 08.09.16
par ailether
Les gens de bonne volonté sont pas les plus nombreux.
Pour rencontrer personnellement des centaines de personnes de par mon projet de vie, des milliers depuis le lancement de mon projet en 2011, j'inscris un FAUX franc et massif sur cette assertion.
L'écrasante majorité des gens que j'ai croisés sur ces années est de bonne volonté et prête à aider son prochain. Et autant j'ai croisé beaucoup de personnes avec plein de bonnes idées qu'ils ne peuvent pas mettre en œuvre faute de temps et de moyens, autant j'ai croisé personne qui aimerait pouvoir glander (ceux qui le veulent glandent déjà, globalement - mais en réalité c'est plus compliqué, personne ne veut glander toute sa vie).
Les gens deviennent de mauvaise volonté quand ils sont mis en situation de devoir lutter pour leur survie.
Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 08.09.16
par Haskeerlos
"Les gens de bonne volonté sont pas les plus nombreux" ?
La vache, le comptage a dû être long, ça c'est passé comment ?
Sous forme de questionnaire, "êtes vous de bonne volonté : oui/non" ?
Ou alors une discussion ouverte pour en juger ?
C'est totalement arbitraire comme déclaration.
En France on a :
- 1 995 000 professionnels de santé
- 4 000 000 de travailleurs sociaux
- 246 000 pompiers
- 1 052 700 enseignants
- 245 000 représentants des forces de l'ordre
Des métiers qui demandent une sacrée dose de bonne volonté.
Et en 2014 , 39% des français étaient ou avaient été engagés dans des actions bénévoles.
Sans compter ceux qui sont aussi des gens bien sans faire partie d'une de ces catégories.
Sans compter les professions que j'oublie : agriculteurs bio, coachs...
Après finalement c'est comme un match de foot, on peut considérer que son équipe n'est pas au top, n'empêche que si on ne joue pas avec tout le monde sur le terrain, la troisième mis-temps sera morose.
Désolé pour ce léger hors sujet.
Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 08.09.16
par The_PoP
Individuellement ou sans anonymat, placés devant nos responsabilités, sur quelques sujets choisis, éventuellement.
Collectivement, globalement, noyé dans l'anonymat, ou déresponsabilisé, je n'y crois plus. J'espère évidemment me tromper, et ne me prenez pas pour un chantre du tout dramatique. Ce n'est pas le cas, je suis persuadé qu'on a bien d'autres qualités.
J'aimerais avoir vos certitudes. Globalement mon vécu tend à me montrer le contraire. Ni tout noir ni tout blanc évidemment. Simplement nous avec nos forces et nos faiblesses, les lâchetés du quotidien.
La question n'est pas sur le nombre d'exemples ou de contre exemples disponibles.
La question n'est pas de savoir qui sont les plus nombreux.
La question n'est pas de savoir si les gens dont nous parlons avec Onmyojii existent, il y a bien suffisamment d'exemples à ce sujet dans l'actualité, autour de vous, ou dans vos vies pro, et on va vous en faire l'économie. Cela ne prouverai ni ne servirait à rien.
La question est juste de savoir comment composer avec ceux là dans ce système là.
Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 08.09.16
par Venusian
Non mais la, ça tourne en rond. Personnellement je ne me laisserai évidemment pas convaincre par les pessimistes, et visiblement vous camperez toujours sur votre position.
Juste laissez votre curiosité aller voir du côté de ces "gens de bonne volonté" qui existent, ils sont plus nombreux qu'on le pense mais plutôt discrets.*
Personnellement je sais pas si c'est ma vision du monde qui veut ça, mais j'en vois de plus en plus autour de moi.
Comme
disait Hubert Reeves dans une de ses conférences : du chaos nait aussi le meilleur de l'homme.
* : dans le genre, je l'ai déjà cité, mais je vous recommande chaudement le film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent. C'est un bon début ;)
Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 08.09.16
par Aristophane
Bonsoir à toutes et à tous.
S'agit-il tant de savoir si nous péchons par excès de pessimisme ou d'optimisme?
Edit: @ Venusian: excellente cette conférence! J'ai "l'avenir de la vie sur terre" enregistré dans mon smartphone! Respect, Hubert Reeves!

Re: Refuser le dictat du travail
Posté : 08.09.16
par Axelos
Salut à tous,
Dans vos nombreuses réponses, que j'ai lues au travail après les avoir imprimées en pdf, il ressort que :
- Si le revenu de base était en place, on pourrait se lancer dans une activité qui nous tient à coeur
- Si le revenu de base était en place, les gens n'iraient pas travailler.
Je pense qu'aujourd'hui, la personne qui veut vivre sans travailler et qui est un peu ingénieuse peut se démerder à cumuler le RSA, des aides au logement, un logement pas cher et obtenir des choses par des échanges de services.
Toujours en étant ingénieuse, elle peut se démerder à trouver un boulot tranquille aux horaires bien délimités et avec 20 jours RTT par an, quitte à faire semblant de travailler devant les collègues (qui font pareil), et toucher un salaire tout en s'adonnant à des affaires personnelles sur ses heures de travail.
On parle beaucoup de burn-out et de surcharge de travail. C'est sûr que ça existe. Mais il y a également beaucoup de gens qui souffrent d'ennui dans leur travail. Ca on en parle moins.
Je pense que l'humain a, en règle générale, besoin d'être dans une activité dans laquelle il réalise quelque chose, et qui est reconnue comme utile (et non pas utilitaire) pour la société, et qui met en lumière des qualités, savoirs et savoirs faire que la personne amis en oeuvre. Que cette activité soit rémunérée ou non, il s'agit d'un travail.
Donc à mon avis :
- Le travail ne disparaîtra pas parce qu'il est fondamental dans l'estime de soi
- Le revenu de base ne révolutionnera rien, car c'est finalement juste une autre forme de ce qui existe déjà : soit toucher un revenu minimal sans travailler (RSA, allocations, etc...), soit toucher un revenu en faisant semblant de travailler (on gagne plus et c'est mieux vu).