Comment être un Gentleman dans un rade alter
Il y a des fois ou le monde teste vos limites dans la bienséance sociale. Ce sont dans ces moments d'épreuves, une fois passé l'ordalie, qu'on peut dire qu'on "a la classe", et je vais vous dire une chose: la classe à un prix.
Vous ne me croyez pas? Lisez plutôt...
J'ai connu un mec de droite une fois...et bien il avait dix fois plus de classe!
Cette soirée-ci avait commencé par un vin blanc assez infect. Et une voiture qui fonçais un peu trop rapidement entre Marseille et Aix, et la découverte des MnM's Crispy dont je me suis gavé, goulument, pour faire passer le goût affreux de vinasse blanche qui stagnait sur mes papilles.
Ce soir là, j'avais mis mon t-shirt Dewey.
Dewey, c'est un peu un de mes héros.
Non, je ne vous parle pas du mec qui a fait cette classification fabuleuse des ouvragess en bibliothèques, mais bien de l'innoncent petit roublard de la série Malcolm.
Pour vous dire à quel point je suis une pute, j'ai acheté un T-shirt Dewey avant d'avoir regardé la série. Je savais que c'était cool et je me suis aproprié un personnage que je ne connaissais même pas tel un modeux wanabee de dernier rang.
Mais, cet habit m'as apporté deux choses:
-Malcolm c'est la base, après visionnage
-Un nombre assez costaud de numéros et d'occasions de briser la glace en soirée
"Oh mon Dieu c'est Dewey!!!! <3 <3"
Elles disent souvent ça, et si elles n'ont pas toujours l'audace de m'aggriper mon accoutrement tactique voir de toucher mon ventre dessiné (il peut: je suis devenenu maigre à force de manger que des légumes et du poisson), une discussion légère et légèrement débile s'ensuit souvent.
-
Non mais Malcolm in the Middle c'est juste la base de cet Univers (et oui, madame, je prononce le tout avec mon accent américain d'assault pour faire le jeune-homme-qui-fait-genre).
-
T'es Américain à la base?
-J'y ai vécu, je t'ai dit que ton parfum était scandaleusement délicieux?
Sourires et tout
Et bon, ça passe..
Donc, je buvais du vin blanc déguelasse en faisant des grimaces de la plus belle sorte, en m'enfilant des MnMs, sur la banquette de arrière de la voiture de mon cousin.
Je pensais a mon T-Shirt Dewey et nos rires et de la musique posée résonnaient dans la voiture qui filait, filait comme ça, dans la nuit d'Octobre.
La direction prévue était le Sunset, à Aix.
Alors, si le Mistral a Aix peut être vu -puisque c'est une ville
salace- comme ton escort girl blonde de 24 piges, siliconnée, cliquante , vaine et suffisament maline pour l'utiliser afin de se faire du fric facile auprès de vieux corses mafieux et de jeunes ruffins au nez pointus et aux cranes touffus, le Sunset détonne un peu.
Voyez le comme la routarde un peu crado, mi gothico-alter-mondialo-geeko-chamaniste, trainant à 2h du matin dans une ruelle un peu glauque et sombre.
Les patrons du bar eux-mêmes ne doivent pas trop savoir quelle cible marketing ils visent en fait;
Il y a des gros en chemisettes, des assortiments de hippies, des rôlistes en rut, des gothiques malingres, des alters drogués, des métalleux-jésus, des skatteurs en pagaille, et même si je suis langue de pute, je dois avouer qu'il y a tout de même quelques filles jolies et des gens cools dans ce putain de foutoir souterrain.
Bon.
Je faisais sérieusement tâche dans cette pallete.
Je n'ai jamais trop aimé les endroits comme ça.
Mon cousin et sa copine faisaient un peu tâche aussi d'ailleurs. Ils s'étaient rencontré par hasard ici et y revenait de temps en temps parce que ça les fait marrer.
J'adore mon cousin. Petit il m'avait parfois fait de sales farces mais il s'était toujours excusé et il me laissais toujours la plus grosse part de biscuits au gouter.
Là, c'était un peu pareil: il m'avais emmené dans un endroit ou je faisais tâche et s'était pardonné en m'offrant une boisson et me disant "En tout cas on parle de toi la bas" avec un gros sourire.
Il y avait deux filles jolies qui me mataient depuis que j'étais arrivé. J'avais eu le temps de scanner un peu les lieux même si j'étais encore en "pause", histoire d'aiguiser mes sens.
Il y avait aussi une grande fille, plus grande que moi même, sans talons, qui avait l'air mignonne.
Qu'il en soit ainsi, avais-je répondu. Je venais de finir mon verre, et je me suis rendu compte que cette boisson portait à merveille son nom car j'ai plus ou moins commencé à me sentir flotter.
Je me souviens d'avoir dansé. Mon cousin a fait danseur donc c'est parti en battle. Sa copine dansait avec des mecs pour se faire payer des verres. De la danse quoi.
Soudain, le DJ a décidé qu'il était temps de mettre Kiss de Prince.
Il faut savoir que j'ai une trandition à respecter sur cette musique: j'ai toujours réussis à chopper une fille en dansant dessus, et cette fois là n'étais pas une exception.
J'ai commencé à me déhancher plus sérieusement, j'ai attrapé la grande qui devait bien faire 1m87, je l'ai faite danser en menant de bout en bout, et au moment ou elle a tenté de m'embrasser j'ai tourné la tête.
Je vous rappelle: j'étais en pause à ce moment là, et même si elle était mignonne je fais pas ça avec n'importe qui.
L'alcool buzzait dans mes méninges: je voulais m'assoir. Elle n'était pas de désagréable compagnie, alors je l'ai dit de venir si elle voulait.
Elle remarque mon T-shirt Dewey: "
Han mais c'est Dewey <3<3
Là, ça devient un peu plus flou, elle a commencé à m'assener une liste exhaustive de compliments, je lui ai montré mes dessins (why??), parlé de littérature, et elle m'as demandé ou je dormais ce soir là.
J'avais répondu à côté, mais elle repassait à l'attaque à chaque fois.
Elle me caressait le torse en me disant des trucs du genre
Je suis très féline..
Je peux te faire passer une très bonne nuit
Bon, je trouvais ça un peu ringard comme formulation, mais elle était gentille franchement. C'était un peu de ma faute aussi car je n'avais aucune intention de conclure avec qui que ce soit, et que je cherchais juste à laisser mon cousin danser avec sa copine avec plus d'intimité pour un moment.
Elle s'est mise sur mes genoux, et a commencé à se grinder sur moi. J'étais vraiment HS, je n'avais même pas la foi de me défendre alors je me suis laissé faire. Et ça n'arrêtais pas de me faire des compliments "
t'es un mec extraordinaire et blabla"
Cours bordel
La grosse alerte s'est mise en marche dans ma tête. Le black out approchait inexorablement, et dieu sait où ça aurais pas pu se terminer entre de mauvaises mains.
Bon smooth rassemble tes forces, lève toi.
Vas y titube jusqu'a ton cousin, voilà; là.
"
Mathieu, je suis mort, on y va?"
L'autre me suivait, elle m'embrassait partout sur le visage sauf la bouche (je lui avais dit de ne me pas m'embrasser). Mon cousin avait compris, parce que je l'avais regardé comme ça:
On est sorti de ce maudit souterrain, dans la ruelle un peu plus éclairée. Là un mec m'as fait: "
Hé ça va? Tu t'es fait mal! T'es sur que ça va?"
What?
Mal? Je n'avais pas mal du tout. J'allais certainement avoir mal à la tête lendemain, ça ok.
Non mais regarde ton genoux, t'es en sang.
J'ai baissé les yeux et mon jean gris était imbimbé de sang au niveau du genoux. Mais je n'avais pas mal du tout.
"
Bah soit je suis ultra bourré (je ne l'étais pas, je suis juste une petite nature),
soit c'est pas mon sang..."
Il y avait une tâche un peu plus haut, et elle était superficielle, comme si du sang m'étais tombé sur la jambe.
Il y a eu un gros éclair dans ma tête suivi d'un dégout inommable. C'était la nana qui avait eu ses règles au moment ou elle se frottait sur moi.
J'ai eu un haut-le-coeur, en pensant à ce que je faisais subir à mon brave petit jean. Du sang et des larmes.
Tout le monde m'avais rejoint dehors, et s'était réuni autour de moi pour voir si j'allais bien à cause du sang (non franchement il y en avait beaucoup).
La fille était remontée aussi avec une des filles mignonne que j'avais vu au bar.
"
Waow ça va Smooth?!"
Monde mesonge activé. Je voulais vraiment dire que je m'étais fait régler dessus parce que ça me dégoutait au point de ne plus vouloir baisser les yeux sur mon pantallon. Mais j'ai décidé d'être gentleman.
"
Ouais ça va, je me suis juste coupé, ça ne me fait pas mal" Au moment ou je disais ça, mon cerveau avait décidé de renier mentalement l'existence de toute la zone concernée. Je serrais les dents. J'avais envie de crier HIIIIIIII comme une fille en sautant partout tel un saltimbanque pour enlever mon pantallon.
Je ne l'ai pas fait. J'en aurais été capable.
"
Non, je vais rentrer à la voiture".
Là la fllle qui m'avait réglé dessus s'est avancée et a dit "
je rentre avec lui"
Là, l'autre fille qui l'accompagnais à dit,
si il veut pas avec toi, moi je veux bien l'accompagner avec un sourire.
J'ai lancé un regard désespéré à mon cousin et sa copine a fait "
Je pense que Smooth est fatigué et à envie de se reposer tranquillement".
Merci Julie, je te revaudrais ça. Merci.
Je suis rentré à la voiture, j'ai mangé quelques MnM's Crispy avec la main qui n'avait pas touché la zone bio-hazard, et puis j'ai dormi. A mon réveil (3h45) la voiture était garée devant chez moi à Marseille. Mon cousin riait comme un forcené en pensant à ce qu'il s'était passé et je commençais à trouver ça drôle aussi.
On s'est dit a plus tard, je suis monté chez moi, ai trouvé le courage de nettoyer mon bon vieux jean, puis, vaincu, je me suis effrondré de fatigue dans la salle de bain.
Quelle nuit à la con.
Le réveil, à 14h bien sur. Au milieux de la douche, bien sur. Un message sur FB de la nana qui m'a saigné dessus, bien sur.
Un truc complétement barré qui me disais qu'il fallait qu'on se revoit, qu'elle voulais qu'on se voit un soir chez l'un ou l'autre. Un style vraiment étrange. Ca se terminais par une signature genre "tendresse et volupté".
Dans ma tête, il s'est passé très exactement ça:

Je lui ai répondu un truc en mode friendzone, où j'ai du utiliser trois fois "
en tant qu'amis" et c'était fini.
Plus jamais d'alcool comme ça! Quand on est une petite nature de merde, on agit en fonction.
Je disais ça en frottant à nouveau mon jean avec du génie lavage à froid.
Quelle nuit à la con putain!