Salut les gars,
En réponse à Icecold (des exemples?) et à Syphil qui, me semble-t-il, se fait malgré tout bien "retourner le cerveau" par certaines choses et pas d'autres.
Je voudrais bien préciser que tout à quoi nous touchons ici n'est qu'un "discours" sur une réalité - et non la réalité elle-même, des "rationalisations", comme l'on invoque si fréquemment et si pertinnemment ici. Parmi ces rationalisations, nous trouvons " la part " hystérique" de la névrose féminine", "une facheuse tendance a prendre la tangeante", "sélection naturelle" avec son lien quasi-mécanique à l'attribut "alpha", "une part obscure et contradictoire chez la femme", "besoin irrationnel de "survie"", "le dominant dans un couple fonctionne souvent ", "dans une survie digne de l'age des cavernes". Telles sont les "retournements de cerveau" que je reconnais dans le "discours" sur la réalité du couple.
Concret: C'est un mélange de discours différents qui, pris individuellement, ont un but bien précis.
* Des éléments de psychanalyse, destinés à résoudre des problèmes psychologiques et relationnels concrets, tels des grandes crises de colère, des évanouissements, des querelles répétées, l'adultère et mille autres...
* Des éléments de biologie et de biologie compotementale animalière, la survie, la formation et le fonctionnement de groupes, de troupeaux et de meutes, le choix du partenaire sexuel, l'empreinte...etc. supposés décrire la présence de caractéristiques physiques et comportementales, et invoquant, le cas échéant, le modèle de la sélection naturelle introduite par Darwin.
* Des éléments d'interprétation historique et archéologique, l'âge des cavernes, les sociétés patriarchales... etc, permettant de cataloguer et de décrire ce que nous pensons être les fondements de notre société.
Mettre ensemble ces terrains aussi hétérogènes revient à cuire une grande soupe, dont les fondements sont des plus hasardeux. C'est un discours normativ, entâché de plein de projections personnelles et
d'erreurs d'attributions fondamentales , et non un vrai savoir. Mais surtout, nous sommes ici en plein biais d'autocomplaisance; quand ça fonctionne, nous avons bien "joué", un râteau, la s*** qui a pris le dessus, et pour que cela "fonctionne", nous devons prendre le dessus...
Scientifiquement parlant, cognitivement parlant, dans un tel discours il n'y a rien de concret! Le concret existe en parallèle, et les mots en sont amplement détachés. Sans même avoir besoin de considérer les deux sexes des l'espèce humaine, nous retrouvons ici de simples erreurs logiques, de simples biais cognitifs, la plupart inconscients. Je m'excuse, je suis un peu dur, mais je m'explique:
Je pense que nous pouvons nous mettre d'accord sur le fait que les éléments importants ici, ceux qui nous départagent de l'animal, sont le langage d'un côté, et le social de l'autre. Nombre d'éléments, pour lesquels nous trouvons un constance biologique chez l'animal, ont, chez l'être humain, une composante fortement culturelle et présentent donc d'importantes variétés.
Abordons alors le sujet de manière très prudente, à l'aide de deux exemples:
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Se rapprocher. Tout être, chats, chiens, insectes... ne fait le rapprochement à un autre que suivant certaines règles bien établies, certains rituels pourrait-on dire. Ce sont les fameux "signaux d'appaisement", des signaux de non aggression présents dans toutes les espèces. Chez l'être humain, cet élément comporte une immense partie de baggage social et culturel. Avec les changements de notre société, ce bagage, aujourd'hui, se trouve fortement perturbé. Les fameuses "présentations" ne se font plus de manière aussi codifiée, les différences culturelles, le manque d'entraînement de nombreux protagonistes "handicapés" par des familles trop réduites... bon dieux, il est normal que nombre de personnes ressentent comme un "danger", lors du rapprochement, du "closing". Voici la vraie biologie à la base de nos comportements. Alors, ces rapprochements se font boîteux, trop mécaniques ou trop brutaux, incompris car incompréhensibles quoi. Il ne sert à rien alors, de rejetter cette peur sur la gente féminine. Nous sommes tous dans le même bain, avec la différence que nous sommes l'acteur au devant de la scène. Normal aussi qu'une demoiselle très abusée par les rapprochements (HB) ne réagisse pas toujours dans l'élégance souhaitée quand il s'agira de disqualifier le protagoniste. Qui lui aurait appris?
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Vivre dans la proximité: A nouveau, tous les êtres vivants en collectivité connaissent une multitude de signaux de reconnaissance, d'appartenance et d'appaisement. Mais allons plus loin; faisons même
l'hypothèse que chez l'être humain les groupes incluent une fonction de "alpha", tout en gardant en mémoire que la parole et le culturel aient introduites en le domaine des particularités biens spécifiques. Alors observons bien au moins. Même dans les groupes animaliers où nous trouvons un "alpha", nous pouvons voir que cette "position" sert surtout vers l'extérieur, et beaucoup moins vers l'intérieur. L'accès aux ressources rares, la protections vis-à-vis d'intrus et de dangers... vont dans la plupart des cas produire un certain respect utile à tous les membres du groupe. Ce respect n'est PAS produit volontairement par un comportement précis de l'alpha (on ne devient pas alpha parce qu'on l'a décidé) mais parce qu'on l'a démontré dans le concret.
A chacun alors d'imaginer ce que cela va
pouvoir dire au niveau humain. L'alpha doit s'avancer, il doit afficher couleur, promettre des avantage et TENIR ces promesses. L'alpha ne s'arrête pas de produire des signaux d'appaisement dans le contact rapproché! L'alpha ne va confirmer sa supprémacie que dans des cas raricimes, il est présent et il veille à la paix intérieure du groupe.
C'est quoi alors le problème aujourd'hui, me direz-vous, cela nous le savons tous? Et bien, je vous répondrait que non! Le discours produit autour du sujet de la "dominance" et du "leadership" montre que beaucoups n'ont pas compris: C'est un discours trop axé sur l'intérieur du groupe. Et nous risquons de fait de produire de simples conflits de territorialité à l'intérieur du groupe (
Conflits de couples : le modèle de la territorialité humaine, Alfons Vansteenwegen. Resistance in Couple Therapy An Integration of Analytic and Systemic Approaches, Martin Astor). Et nous récoltons, chez les demoiselles, des comportements de fuite et de DÉFENSE, et non d'aggression-attaque, comme d'aucuns voudraient bien le suggérer ici. En ce sens, l'AFC n'est pas un vrai soumis, il est un aggressif-dépendant à l'attachement anxieux-ambivalent qui fait fuire les demoiselles!
En conséquence, le rapprochement nécessite, avant out, une certaine élégance. Du courage bien sûr, pour dépasser les manques culturels en ce domaine, mais de l'élégance surtout, pour que l'approche soit tolérée. Une approche progressive et tempérée ensuite, pour contenir les comportements de défense (bitch shield) de la demoiselle. DHV bien sûr, mais à la longue, tenir les promesses multiples qu'elles constituent est déterminant. Dont, évidemment, la paix interne du groupe! Et les conflits alors? Et oui, avoir la peau un peu épaisse démontre le "alpha", l'un ou l'autre "shit test" sera certainement présent, une mise à l'épreuve. Mais en vérité, elles sont rares chez les espèces animalières. Pourquoi, au nom de la raison biologique, le groupe jouerait à épuiser l'alpha (ou tout autre membre) chez l'humain. Attention plutôt aux conflits où ces dames sont tout bêtement dans un sentiment justifié de territoire violé. Il convient de respecter distances intimes et personnelles tout au long de la relation, même à la longue. Nous ne sommes plus chez maman! Et ce respect implique des comportements que nous appelons "de séduction", d'appaisement en fait, qui ne font rien d'autre que de faciliter le rapprochement en sécurité, tout au long de la relation et de la proximité qu'elle engendre. Et vous l'aurez déduit; l'inverse est tout aussi vrai. Nous ne sommes plus chez papa non plus. Alors aucun besoin de se faire violer non plus, nous sommes entre adultes! Pas besoin de se soumettre.
Dans l'espoir d'avoir été un peu plus "pratique" sur un terrain aussi complexe,
Celestin