Peur de la mort

Note : 30

le 07.06.2009 par Sérum

40 réponses / Dernière par okapi le 06.08.2009, 22h56

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Un texte philosohpique intéressant traitant de la mort :
Seneque : De la brieveté de la vie.

http://sami.is.free.fr/Oeuvres/seneque_ ... _vitae.htm
La peur de la mort est quelque chose de normal pour tout être vivant. C'est une question qui revient surtout lorsqu'on a perdu des êtres chers comme moi à une époque.

Ca prouve que tu as conscience de ce que tu as, et par conséquent tu as peur de tout perdre. Car c'est bien de ça dont il est question, non pas de la mort elle même, mais de la perte de ce que tu possèdes. Et de ne plus pouvoir jouir des plaisirs qui sont tiens à l'heure actuelle.

Car, je pense que si on te demande : Que préfèrerais-tu entre vivre comme un légume et mourir, ton choix sera vite fait.

Personnellement, je trouve intéressant d'avoir une peur pareille. Ca te fait un excellent moteur qui t'apprendra à la fois à savourer les instants de ta vie, mais aussi la prudence (tu mettras ta ceinture, respectera les limites de vitesse, etc ...).

Si ta peur te paralyse alors elle est néfaste, mais si au contraire elle arrive à te mettre assez dos au mur pour te faire réagir, alors là tu n'as pas idée du bénéfice que tu peux en tirer.

Sun Tzu dit dans l'art de la guerre "Mettez vos troupes dos au mur, qu'elles n'aient d'autre choix que celui de se battre, et elles vaincront toujours".

Le même dit "Laissez toujours une voie de sortie à une armée vaincue que vous avez encerclée. Car une armée désespérée est redoutable".

Selon que tu te sentes les épaules pour vivre avec cette pression sur les épaules ou pas, tu dois chercher à t'en débarasser ou pas. C'est un sujet assez grave pour que je te recommande d'en parler avec un spécialiste.

Ici tu risques d'affronter des éléments de toi dont tu ne sais strictement rien. Alors, il vaut mieux être certain que ton analyse se passera bien sans que ça ne te mette toi physiquement ou psychologiquement en danger.

RR
Quand je vous le disais !

http://senserotica.canalblog.com/archiv ... 55060.html

:wink:
Mortel ton lien (:mrgreen: sans mauvais jeu de mot, je m'en aperçois en l'écrivant). J'ai bien aimé ton précédent post aussi :o
okapi a écrit :Quand je vous le disais !

http://senserotica.canalblog.com/archiv ... 55060.html

:wink:
Hop, dans les favoris :mrgreen:
okapi a écrit :La peur de la mort est donc intrinsèquement illogique. Comme toute angoisse, il peut être intéressant de chercher la peur concrète qui se cache derrière l'idée abstraite de la mort. Bien souvent, c'est en effet la peur de s'engager dans la vie, comme si une vie immortelle nous laissait un potentiel infini. Le fait que ce ne soit pas infini justement nous oblige à décider qui on veut être, et ce qu'on veut vivre. L'angoisse de la mort dissimule souvent la peur de faire des choix.
Justement, c'est ça qui est intéressant. Certains choisissent d'essayer d'améliorer leur vie, d'autres cherchent à se sentir en sécurité, parfois un peu des deux.
Et puis, être immortel, je pense qu'au bout d'un moment ça me ferait chier ... c'est bien pour ça qu'on a inventé le temps non ?
La mort nous fait prendre conscience que la seule mesure du temps qui devrait faire foi, c'est "maintenant".

EDIT : En fait, ça me fais penser à une question que je me pose depuis un certain moment :

Qu'est-ce qui m'empêche d'attendre sagement qu'on me prenne la main plutôt que de me bouger le cul pour arriver à avoir des résultats ?
Pourquoi avoir toujours envie de m'améliorer alors que finalement on est égaux devant la mort ?
Instinct de survie ? Fortes convictions ? Folie ?
J'ai du mal à savoir ...
La peur de la mort. J'étais passé un peu vite sur le sujet, pas fait attention.

Sérum, je vais te proposer un point de vue radical, le mien.

Ton angoisse je l'ai connue, dans les mêmes proportions, un peu plus jeune que toi. Ce n'était pas du tout le même contexte, bien sûr. Mais je me retrouve à cette époque, dans tes mots d'aujourd'hui.

Tout d'abord, je te dirai très doctement que c'est normal. Cette sensation de boule au ventre, cette obsession du compteur qui tourne. Et pour moi, ta question est parfaitement pertinente, car c'est un point de vue fondamental en Inner Game. Et cela nous rappelle que les problèmes que nous tentons de résoudre sous prétexte de conquérir ces dames ne sont que le reflet de problèmes plus profonds.

Ma position par rapport à la Mort est très confortable depuis l'âge de 21 ans. Car je sais depuis cet âge que je n'ai pas peur de la Mort. Non. J'ai peur de 2 choses:
1- De la façon dont je vais mourir.
2- De n'avoir pas accompli ce que je devais faire.

La mort, ça n'existe pas. C'est une frontière, entre l'état d'être vivant et l'assemblage de molécules qui se désorganisent. Laissons le reste aux religieux (je précise que je ne suis pas athée, sans avoir de croyance précise en la matière). Cette peur n'a donc pas de sens. Et là je rejoins Ozone et les autres: ce n'est que l'épiphénomène d'une angoisse diffuse, d'un vide, qu'il t'appartient de combler. Mais par un travail sur toi, tu pourras l'identifier et, connaissant ton problème, le résoudre par toi-même.

Voilà pour la mort. Partant de là, on y passera d'une façon ou d'une autre. Certains décèderont d'un infarctus comme tout le monde, certains finiront broyés dans une voiture, parfois ils mettront fin à leurs jours, de façon plus ou moins élégante et agréable. Ca par contre, ça peut faire peur. Mais considérant la fragilité de la vie et la complexité du monde, nul ne peut prévoir comment il passera l'arme à gauche; on peut se borner à faire un peu de prévention. Et voilà pour l'agonie.

Si je devais ressentir une angoisse aujourd'hui, ce serait pour d'autres raisons encore. Peur d'y passer sans avoir éduqué de gamins (l'éducation est une valeur fondamentale pour moi, beaucoup moins que le patrimoine génétique), peur de partir sans avoir réglé certaines affaires, peur de laisser le monde plus dégueu que je ne l'ai pris, j'en passe. Mais je fais face à ces angoisses, parce que ce n'est pas en les laissant me posséder que je leur tordrai le cou. Pour les gamins, ça viendra; pour les affaires périphériques, j'ai un plan obsèques (si, si, je peux claquer demain après un pépin pro, ma famille n'aura pas à gérer les affaires accessoires); et je m'efforce d'améliorer le monde tous les jours, dans la mesure de mes modestes moyens. Ce que nous faisons tous, soit dit en passant, à notre manière.

On pourrait être tenté de se demander comment on en arrive à cet état d'esprit, qui est vraiment très confortable.

Là est la mauvaise nouvelle. Je ne sais pas. Je suis ce que je suis, après mon propre parcours. Donc je ne peux pas te donner de recettes magiques pour cracher à la face de ton angoisse.

Toutefois, on t'a donné des pistes dans ce fil de discussion, qui sont très intéressantes.

Les remarques de tous les posteurs se rejoignent sur ce point: il faut que tu trouves un sens à ton existence.

Il est exact que courir la gueuse à tout bout de champ, nouer et consommer des relations superficielles à tire-larigot ne remplira pas beaucoup ta vie. C'est parfois un passage obligé; et cela reste un bon moyen de lever des tensions passagères.

Mais à un certain moment, peut-être rencontreras-tu des gens (pas forcément des femmes d'ailleurs) qui te donneront envie d'aller plus loin, de ne pas te contenter d'égratigner la surface. Ou tu voudras faire cette démarche de toi même.

Le lâcher prise, c'est effectivement une étape essentielle. Mais cela ne va pas de soi.

Moi-même je crois y être parvenu; mais je serais malhonnête si je disais y être arrivé par le seul travail. C'est une conjonction de circonstances, de point de vue, et de chance.

Electrik te donne une piste, en te demandant de t'interroger sur tes croyances. Si tu crois en quelque chose de supérieur (c'est mon cas, mais il ne s'agit pas d'un dieu), tu as déjà un but/instrument dans cette lutte.

Le but n'est pas de fuir la mort, mais de la regarder en face, froidement, et de l'ignorer; si ça peut te consoler, donne lui le visage d'une pétasse bourrée et ennuyeuse qui te pompe l'air des heures pour avoir ton attention, alors que tu es en train de chauffer sa jolie copine qui a l'air beaucoup plus amusante, et que nous appellerons la Vie.

N'aie pas peur du vide, comble le.
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  • [+1] Yep par okapi
  • [+2] Post de qualité par CumShotWagnerLove
Une excellente lecture sur ce sujet : Dr Elizabeth Kübler-Ross.

Tous ses ouvrages sont en format poche. Lisez-en un, n'importe lequel, et vous aurez vos propres réponses.

Peace.
Asles a écrit :...
Exactement!
Des fois je l'utilise comme une force et c'est redoutable, mais lorsque la peur reprend le dessus, j'deviens dépressif...
Le tout est de savoir garder le dessus en fait
Vulcain a écrit :...
oui je vois ton point de vue... mais y a un petit truc différent, enfin j'veux dire, tu parles beaucoup de:
2- De n'avoir pas accompli ce que je devais faire.
Et je sais que c'est la peur de beaucoup de gens... Mais c'est pas a 100% mon cas, ma peur serait plutôt de "servir à rien"... pas forcément "servir à rien dans le monde" mais pour moi même aussi, tu vois? j'veux dire par là que même si je fais quelque chose de bien pour moi, bah un jour j'vais crever et donc ça sert à rien ... et c'est une pensée qui peut réellement tout plomber...
J'me dis "oui j'pourrais chopper cette jolie blonde ... mais en même temps j'vais crever donc ça sert à rien", "oui j'pourrais devenir célèbre et rester dans les esprits à jamais.... mais en même temps j'vais crever donc ça sert à rien", "oui j'pourrais m'instruire, me faire plaisir, sortir, m'amuser, rigoler ... mais en même temps j'vais crever donc ça sert à rien"

Bref, tu vois l'idée, ça peut vraiment tuer le moral

Étonnement c'est mon prof d'économie (et vous aussi :lol: ) qui m'a amener à la réponse. En prenant justement le problème à l'envers:
avant je pensais:"j'ai envie de faire du rap, mais en même temps j'vais crever donc ça sert à rien"
maintenant je pense: "J'vais crever, donc je sers à rien, donc autant faire des trucs cool, donc je vais faire du rap"
J'ai plein d'passions et avant j'refusais de vraiment rentrer dedans à cause de ce sentiment d'inutilité, mais maintenant j'vante l'inutilité :lol:

Sérum
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  • [+1] +1 par blackangel
J'abonde totalement dans ton sens. Pour moi, si toute ma vie est inutile, c'est absolument génial. Ça veut dire qu'absolument rien autour de moi n'a d'importance. Je ne prend rien au sérieux, puisque TOUT disparaît à la fin.

Donc ma vie devient légère, paisible et heureuse, parce qu'il n'y a jamais aucune raison de se prendre la tête pour un monde éphémère.

Je sais pas si tu as remarqué, mais les gens les plus malheureux sont toujours ceux qui se prennent/prennent leur vie trop au sérieux. La réalisation de ce qu'est la mort permet au moins de relativiser énormément: Je suis seul ? Aucune importance car même les PUA meurent seuls à la fin. J'ai pas un job important ? On s'en fout, les milliardaires meurent seuls aussi, à ce moment là tout ce qu'ils ont construit s'écroule, donc finalement ils n'ont rien de plus que moi.

Et c'est génial =]
blackangel a écrit : Je sais pas si tu as remarqué, mais les gens les plus malheureux sont toujours ceux qui se prennent/prennent leur vie trop au sérieux.
Ce sont aussi les plus ennuyeux. Comme quoi, tout se recoupe :)
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