[Débat] L'amour libre : est-ce possible?

Note : 25

le 31.03.2013 par Owen

32 réponses / Dernière par Hypnoziss le 26.08.2015, 00h21

C'était plus simple du temps de papa & maman. Pour celles et ceux qui veulent échanger autour de la vie de couple et des relations, et des différentes formes que tout ça peut prendre. Polyamour ou monogamie, relations libres, jalousie, engueulades dans la cuisine, routine, infidélité, la totale.
Il faudra aussi prouver que l'instabilité est un mauvais facteur,
J'ai ete élevée dans un environnement instable (changement de pays par deux fois durant mon enfance, revenu variable, couple qui avait un amour un peu...tragédie-comedie.
Malgré tout, ce sont des parents parfaits que j'ai car ils m'aiment et me poussent.
Il n'y a rien besoin de plus.
La stabilité c'est un truc trop souvent mis en avant pour que les parents aient l'impressions "qu'ils ont fait ce qu'ils devaient faire".

Mon père c'était encore pire: guerre d'Algérie, retour chaotique en France, le père présent que les Week ends, une mère du type madame sarfati...changement de ville tout les deux ans.
Couple encore plus tragi-comédie...
Pourtant la relation parent-enfant est restée intouchee.

Phénomène humain qui n'est pas global et historiquement constant, j'ai l'impression qu'aujourd'hui il y a un confusion entre la notion de couple a de parents.

Je citz toujours les mêmes exemples mais bon, mon parrain Pierre a élevé sa fille avec son ex femme divorcée une semaine sur deux.
Lui a eu de nombreuses relations, des copines, des trucs libres, il a expliqué très tôt a sa fille (qu'il adore, il s'en occupe a fond) que sa vie amoureuse ça lui était personnel.
Suffit d'expliquer, on était pas débile enfant.
C'est plus le manque d'explication et l'inconnu qui fait peur.

Voilà, du reste les enfants en question on grandi et sont sains :)

Donc je pense que le problème n'est pas dans la stabilité.
C'est juste que les bon parents c'est pas courants, et que cette notion n'a ma gens chose a voir avec un environnement stable et un couple posé.
Je connais de très bon parents qui sont en couple posés. C'est la plupart du temps la majorité des cas, mais souvent parce que c'est le modèle de base.
Le modèle de base n'est juste pas le seul qui marche.



Et puis après, le chaos fait du bien, facile de dire que d'avoir vécu a l'étranger rapporte de super avantages, je vais prendre un autre exemple.
Ma famille c'est un peu le yoyo financier.
Aux USA, a un moment on était tellement pauvre que la majorité des repas c'est boîte de raviolis, et mes parents ne pouvaient se permettre de la viande qu'une fois par semaine.
En Italie, on habitais dans un 400 m2.
En France ça allait super bien, appart au parc monceau, et la mon père après une déconvenue se retrouve dans un 30m2.
Ça m'a appris la multiplicité des réalités. De voir aussi que quand "les temps sont durs" pour les parents, si ils donnent de leur amour et pousse les gosse a faire des choses, ça marche quand même.
Ça t'apprend que tomber c'est pas grave si tu rebondis.
Enfin bref.
Petite apologie quoi.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Sympa :) le 06.05.13, 12h20 par Terrigan
  • [+2] Très intéressant le 06.05.13, 14h02 par Maniac
  • [+1] Yep le 18.08.15, 21h28 par wayl
@Mr.Smooth: tu as mille fois raison et tes exemples sont parlants et très beaux.

Mais la majorité de nos contemporains persiste à vouloir construire leur vie amoureuse sur du solide, à savoir "la stabilité". C'est une ambition que je perçois comme viscérale et qui va largement au-delà des statistiques peu encourageantes des divorces.
Mr.Smooth a écrit :Il faudra aussi prouver que l'instabilité est un mauvais facteur
Pas besoin. La plupart des gens vont esquiver la question, pourtant intéressante, en construisant une "contre-apologie". Ils vont édifier la stabilité comme le top luxe qui leur paraît la meilleure chose au monde, une chose belle et difficile mais pour laquelle ils sont prêts à se battre.

Et j'ai le sentiment que dans le for intérieur de chacun ou au cours d'une discussion à l'apéro, ça sonne comme une "fin du débat" sans appel.
Je ne vais pas trop entrer dans le débat, non pas parce que je ne veux pas sur le fond ou qu'il me semble inintéressant, - au contraire, il y a sans doute énormément de choses intéressantes à en dire - mais juste parce que j'ai pas trop le temps de développer et au fond, j'aimerais y réfléchir un peu.

Mais je point tout de même un détail. Stabilité/instabilité, ça peut renvoyer à pas mal de choses différentes. Smooth, tu nous parles d'une instabilité financière et de lieu de vie. Ce n'est pas du tout l'instabilité dont je parlais moi. Je considérais plutôt le cas des familles qui volent en éclat pour cause de divorce (je ne sais pas si dans ta famille, il y a divorce) ? Moi je viens d'une famille de divorcés, et l'instabilité que j'en ai connu, a été de fait très ... destabilisante, puisque c'est allé de pair avec une situation très tendue entre mes parents.

Tout ça pour dire: un environnement mouvementé (au sens où tu le décris) n'est pas forcément instable pour l'enfant. L'instabilité (réelle ou supposée) dont je parle se situe à un autre niveau.
Ouaip j'ai des parents divorcés.
Un soulagement :)
Ils s'aimaient mais ne pouvaient pas vivre ensemble.
Ce sont des gens sensés: même si c'était dur, ça s'est fait sans trop de bordel.
Pareil pour la fille de mon parrain pierre.

Donc ce sont de faux problèmes. A mon sens.
Ma père continuer de voir ses beaux parents et l'inverse pour ma mère: rien n'est éclaté.
Il y a eu adaptation. Tout simplement.
Aussi les enfants DOIVENT comprendre que les parents ont une vie sentimentale qui les regarde.
J'ai parlé de ça tôt avec les miens et même si au début l'idée te chier, tu comprend vite que t'as pas a decider de la manière dont vivent tes parents.
C'est très égoïste de vouloir contrôler ça.
C'est ce que mon père m'as dit, et il avait raison.

La seule chose constante que j'ai eu ce sont les relations que j'ai eu avec chaque membre de ma famille. Et ces liens sont de grandes qualités.
Le reste importe peu.
Et bien moi c'est le contraire Smooth. J'ai vécu (enfin quand j'étais avec mes parents) à 2 endroits différents uniquement. Je n'ai jamais manqué de rien, je suis toujours parti en vacances dans des endroits bien, j'ai découvert beaucoup d'endroits en voyages, de musées etc. Bref une stabilité financière et de lieu de vie certaine. Mes parents ne sont pas divorcés, donc également une stabilité dans le couple...

Et pourtant...

Et pourtant, j'aurais largement préféré qu'ils divorcent. Pour leur bien, et surtout pour le notre (ma sœur et moi). Toujours placé au centre des disputes, essayant, avec mon esprit d'enfant de faire que papa et maman s'aiment et arrêtent de se disputer, s'insulter, se lancer des objets à la tête, s'embrocher avec un couteau de boucher. Essayant d'éviter que ma mère ne se suicide (elle en a été proche plusieurs fois). Essayant, dès que j'ai pu, d'échapper à ce carcan insoutenable d'une mère trop protectrice, trop négative, et dont malheureusement la vie s'arrête sorti de ma sœur et de moi.
Elle n'a pas compris quand j'ai pu partir en internat en prépa. Une véritable bouffée d'air frais, qui fait que j'en garde un très bon souvenir. Mes premiers vrais moments de liberté. Et puis une fois mes concours passés, j'ai tout fait pour partir loin, pour ne pas avoir à rentrer souvent chez moi. 700km me semblent suffisants. Ma vie devient véritablement mienne, et au final je reste très mystérieux et secret sur celle ci avec mes parents...Dommage. D'un point de vue scolaire, boulot, j'en parle sans (trop de) soucis, mais dès qu'on sort de ce cadre, rien. Ils ne connaissent pas mes amis (sauf de nom pour certains), ne savent pas que je bois (enfin pas beaucoup), assez peu que je sors, pas du tout avec qui je couche. Ni que je fume des pets non plus. Ma vie est devenue une vaste zone d'ombre pour eux.
Et pourtant, la "stabilité" était parfaite. En apparence. En pratique j'en souffre encore...
Merci Smooth, t'ouvres un vrai champ de réflexion.

Est ce que des parents divorcés est un problème? Où est ce que le problème ce sont des parents divorcés qui n'arrivent pas à faire en sorte que leur enfant soit heureux et s'épanouisse?

Estce que des parents pauvres est un problème? Où blablabla?
Des parents militaires?
Des parents trop riches?

Le problème ce n'est pas le manque de perfection de nos parents, mais juste la façon dont ils gèrent les difficultés. Ca parait con, je trouve, mais j'y avais jamais vraiment pensé et ton post fait vraiment du bien.

Ca rejoint d'ailleurs l'exemple que je donne plus haut, même si y'a pas d'enfants. Se séparer ce n'est pas grave en soit, même si ça peut l'être. En fait, tout ce qu'il faut, c'est que les choses soient bien faites.
Je me permet de rajouter deux cas pour finir la question de l'instabilité :

Le couple stable et aimant (déjà évoqué)
Le couple divorcé qui se déteste et qui fout les enfant au centre des enjeux.

Ca existe aussi, on a connu ca mon frere et moi, on s'en est pas trop mal sorti. Tout dépend finalement de la capacité des parents à ne pas se laisser influencer par leurs malheurs (financiers, amoureux...) sur leurs enfants.
kero a écrit :Absolument. J'ajouterai un détail, toutefois. Dis comme tu le dis, on a l'impression que le couple renvoie à un modèle culturel bien ancré, alors que la relation libre serait, en quelque sorte, dénuée de tout carcan idéologique. Or, je pense qu'en réalité, la relation libre (accessoirement, il vaudrait mieux parler de relation "non-exclusive", car parler de relation "libre" est un abus de langage: la relation de couple est aussi libre, puisqu'elle est librement choisie) découle elle aussi d'une idéologie/valeur/éthique. Et même, une idéologie bien précise devenue très forte dans le monde contemporain: celle de l'hédonisme individualiste.

Ce n'est pas pour rien que tout le monde parle ici du bonheur. Et tout le monde semble considérer comme allant de soi que le bonheur individuel doive être vu comme le seul critère en définitif valable dans les choix de vie.

Entendons-nous: je ne dis pas ici que cela est juste ou pas. Après, on est d'accord avec ou pas (chacun ses valeur), mais il faut bien comprendre que ça aussi, c'est profondément culturel et idéologique. Et que fondamentalement, ça ne va pas de soi.

Sans compter que ça soulève un nombre considérable de problèmes, à commencer par celui consistant à définir ce qu'est le bonheur, ou quel bonheur doit-on/peut-on poursuivre.
Je suis d'accord avec cela, mais ça vaut autant pour les couples exclusifs que pour les couples libres. Les couples exclusifs estiment eux aussi que la voie royale d'accès au bonheur, c'est le couple fidèle, éventuellement jaloux, qui se marie, a des enfants. Au fond, quelle différence avec ceux pour qui le bonheur passe par un couple libre ? D'autant que la question de la parentalité, évoquée également dans ce topic, est bien souvent une question de bonheur personnel aussi : les enfants, malgré ce qu'on peut dire, on les fait pour soi, et si c'est assez mal vu de le dire, c'est également une forme d'égoïsme, de bonheur personnel qu'on cherche à travers eux.
Au fond, quelle différence avec ceux pour qui le bonheur passe par un couple libre ?
Peut être qu'il remet en cause un modele familial dont on a encore du mal à se détacher? Il suffit de voir la violence des réactions concernant le mariage homosexuel pour se convaincre que le modele de la famille patriarcale est encore bien ancré dans les esprits d'une partie de la société, alors même que les effets de la globalisation sont une tendance à l'individualisme, poussé parfois (souvent?) à l'extrême.

Résultat, le "couple libre" est un peu une hérésie, puisqu'il n'est NI un modele traditionnel (exclusivité blabla) NI un rapport purement individualiste, puisqu'on le fait à deux.

Je crois qu'il y a matiere à creuser de ce côté.

Sinon : au fond, quelle différence? D'un point de vue philosophique, pas grand chose, mais du point de vue social, le modele dérange et c'est pour cela qu'on le juge comme "inapte à permettre le bonheur". Je recite kero en conclusion :
Entendons-nous: je ne dis pas ici que cela est juste ou pas. Après, on est d'accord avec ou pas (chacun ses valeur), mais il faut bien comprendre que ça aussi, c'est profondément culturel et idéologique. Et que fondamentalement, ça ne va pas de soi.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Intéressant le 11.05.13, 15h09 par Blusher
Que voilà une discussion intéressante, je me suis posé et me pose toujours beaucoup de questions à propos du couple libre. Pour moi, c'est un peu un numéro de funambule, mais cela me semble le meilleur moyen de garder un équilibre entre satisfaire des besoins naturels et construire une relation de couple durable.

Je pense que vraiment beaucoup de questions pertinentes ont été soulevées dans cette discussion.
Terrigan a écrit : j'ai juste l'impression que pour ce qui est des choix de vie amoureuse la plupart des gens optent tous pour le modèle culturel traditionnel.

Le modèle hédoniste que tu pointes est bel et bien là, ancré dans la culture populaire, mais il semble rester bloqué sur le palier du loisir.

Quand il s'agit d'organiser sa vie amoureuse sur le long terme, c'est comme si la majorité décidait, librement et individuellement, je le rappelle, de dire: "bon on va arrêter les conneries. Les histoires de partenaires multiples, d'union libre et de plumes dans le cul c'est pas mon truc. Moi je veux du solide, quelqu'un qui n'aime que moi et je n'aimerai que lui/elle en retour, et avec qui je pourrais avoir des enfants"

Comme quoi les gens ne sont pas si débridés que ça, ou alors à une période donnée de leur vie, qu'ils considèrent vouée à prendre fin le jour où ils décideront de "se caser". Tout cela demeure très binaire.
Je crois que Terrigan a tapé dans le mille. Beaucoup de queutards, séducteurs, hédonistes, avec une vision très ouverte et progressiste des rapports hommes/femmes, vont opter pour le modèle réputé stable, traditionnel, de leurs parents. Parce qu'a un moment donné, "il faut être sérieux, arrêter de déconner".
Est-ce que c'est parce qu'après avoir connu beaucoup de partenaires et d'expériences différentes, on a plus besoin de vivre ça, on peut vivre une relation exclusive ? Ou est-ce que c'est parce que on veut mettre toute les chances de son côté pour que ça marche, donc faire une croix sur les aventures extra-conjugales ?
Ce choix est-il culturel ? Ou naturel ?

Je pense que savoir faire la distinction entre ce qui dans nos moeurs provient de la nature, de notre biologie, et de la culture, de ce qui est construit socialement et de nos représentations mentales est primordial.
Levis-Strauss est le premier a avoir théorisé cela, c'est un champ d'étude passionnant dont beaucoup de questions restent encore sans réponses. Je pense que cela peut aider à mieux nous connaitre en tant qu'êtres humains et sociétés humaines.

Peut-être ce choix est une affaire de culture.
Constant99 a écrit : Je vois ce que tu veux dire, et en effet c'est notre culture/société qui nous dit qu'on doit être jaloux quand notre conjoint couche avec quelqu'un d'autre, mais pas quand il lui fait la bise. D'un autre côté, j'ai tendance à penser que c'est notre société qui nous dicte la plupart de nos émotions, donc je ne sais pas si la distinction est vraiment pertinente.
Pas vraiment d'accord. Je pense au contraire que la jalousie est une émotion complètement naturelle. Manifestement, ce n'est pas quelque chose qui existe chez les animaux, j'ai lu deux-trois choses,. Mais chez l'homme, on la ressent dès tout petit (jalousie entre frères et soeurs par exemple).
Cela dit, peut-être que ce sentiment de jalousie est favorisé par le fait que dans notre culture occidentale, c'est encore la relation monogame ou rien. Si notre copine a des affinités avec d'autres personnes, cela met en danger cette relation, et nous-mêmes.
Peut-être que si on vivait dans une société ou les rapports sexuels sont libres et multiples, on ressentirait moins cette jalousie, ou elle se manifesterait dans d'autres occasions.
Blusher a écrit : J'ai déjà expliqué par ailleurs ma conception de la jalousie. Celle-ci est tout à la fois une émotion composite allant de la tristesse à la colère mais aussi et surtout un mécanisme de pouvoir dans la relation.
Je pense que le mécanisme de pouvoir est une conséquence, mais pas le but de la jalousie. La jalousie entraîne un pouvoir, un contrôle ("je surveille tes faits et gestes, tu m'appartiens, j'ai l'exclusivité", etc.). Mais le mécanisme qui est en place, pour moi, c'est bien un mécanisme de défense, de survie peut-être, lié a une, parfois, grosse insécurité. Pour moi, la jalousie est ni plus ni moins que de l'insécurité, un manque de confiance en soi.
Je pense qu'on a tous ressenti ça. C'est une sorte de douleur, de peur viscérale, la peur d'être inimportant, d'être nul, d'être trompé, moqué, abandonné au final. C'est quelque chose qui vient de loin. Je ne pense pas être quelqu'un de très jaloux, mais j'ai souvent ressenti des piques de jalousies, quand mes copines riaient aux blagues d'autres hommes, ou passaient du temps avec eux. Et ce malgré tout l'amour qu'elles me portaient, et toutes les marques d'attachement, et aussi le fait que je n'avais aucun doute qu'elles m'adoraient et recherchaient une relation exclusive avec moi (dont moi je ne voulais pas, cherchez l'erreur !).
Bref, le seul moyen de lutter contre la jalousie, c'est de faire un immense travail sur soi. C'est une sacrée bataille.
Expérimenter le couple libre me semble un bon moyen de mener cette bataille. Sur une période de temps courte et avec une copine dont on sait qu'on ne fera pas sa vie, ça me semble aussi une bonne idée de la part d'Owen. Avant de mettre ça en application, et de tâcher de le réussir, avec celle avec qui on veut vraiment faire sa vie.
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