Street session au canal st martin

J'ajoute que ce n'est pas parce qu'on fait une expérience que la personne expérimenté est déshumanisé. Du côté de l'expérimentateur, la question serait: "ai-je conscience que je fais une expérience?" auquel cas, pas de problème de "chosification", et de l'autre: "pourquoi je me sens chosifié". Ce qui peut soulever un truc psy derrière (mais la, c'est un autre sujet).

Ce que je t'invite à faire, toi, la mademoiselle choqué, c'est que si tu vois ce débriefing sous tes yeux, que ça te gène pour X raisons, tu peux aller dialoguer avec les intéressés afin de comprendre ce qui se passe. Ainsi, plus que d'interpréter avec tes filtres ce qui se passe, tu pourras en plus avoir leur version qui peut-être même te rassurera, et, te fera faire un rencontre.

Si tu crois qu'on t'aborde toi, et que l'autre te plaît, tu seras bien déçu d'apprendre qu'en fait tu étais le 5eme de la journée, le 20eme de la semaine.
Il y a la mécanique et l'intention. Et l'un fait perdre de son caractère spontané et personnel à l'autre.

Aussi, pour ce qui est du côté formateur, j'ai aussi testé, et je parle de ce que j'ai vu autour de moi et de mes propres expériences. Quand j'essaie de me décoincer les mauvais jours, si j'aborde en série juste pour me chauffer au lieu de saisir des opportunités ou de créer un contact sincèrement, je dois être sérieusement lourd.
Alors que quand je fais ça plus relax, sans but de performance derrière, les nanas passent un vrai bon moment.
D'ailleurs chaque fois que j'ai eu des contacts en spu et conclus ensuite c'étaient des filles abordées en faisant autre chose. J'ai jamais eu un numéro en session ou presque.
C'est que mon expérience, mais en dehors des mecs qui étaient déjà à l'aise,
je trouve que ça ne fait qu'accroître les défauts des autres.
Ça ne libère rien du tout car le mec ne marche pas au départ, se met la pression, tente encore plus, finit par se dire qu'il va dédramatiser en faisant du crash n burn (mais ça le rendra pas plus heureux et il pourrira quelques filles de plus...).
Le Street c'est formateur car ça te sort de ta zone de confort, mais faut être normal à la base et apte socialement.
Mais une expérience intense vaut mieux que quelques petites qui ne t'apprennent pas grand chose.

Cette idée du nombre c'est une fausse idée. Merci mystery.
Au final on a l'impression d'avoir appris mais souvent on ne fait que jouer sur les nombres.
Ce n'est pas "plus de succès", juste les stats qui s'équilibrent.
Et les mecs qui sont jamais passés par un forum ont eux bien conscience du principe.
"Sur un malentendu ça peut passer".

Bien sûr on apprend au contact des gens avec plus de diversité,
mais de là à dire qu'on apprend à prévoir leurs réactions à base de conversations d'en moyenne 5 minutes,
à part pour le rejet, la peur, la défense ou un accueil ouvert, je trouve ça tiré par les cheveux.

Bref je dénigre pas la chose mais faut savoir qui le fait.
Quand on voit arriver un mec qui est bourré de névroses, de stress, de croyances de merde et qu'on lui dit "bouge toi" pour moi ce serait plus pour aller voir un psy et socialiser tranquillement dans la vie de tous les jours que draguer dans le métro ou en Street à Saint Michel.
Parce que sinon on sait ce que ça donne....

Nos abordages en série dans la rue tournent autour de l'expérimentation. C'est même là tout l'enjeu

Expérimentation, enjeu...

Moi j'y vois jeu, et plaisir. Plaisir de la rencontre dans la rue, de confrontation aux peurs, et évidemment il faut pratiquer pour être à l'aise.
Mais y voir une expérimentation, et qui plus est ne pas trop se soucier de la discrétion sur le nombre de filles abordées c'est manquer de tact et de discernement.

Haha, la mademoiselle choquée va gentiment se retirer de cette discussion.

J'ai conscience de m'être pas très bien expliquée, comme l'a dit Outkast, le problème n'est pas en soi le SPU, c'est-à-dire votre entraînement et expérience. Mais comme il le dit, si la personne te plaît, et que tu te rends compte que t'es la 15e de la journée, c'est rabaissant. Même si vous avez abordé chaque fille pour une bonne raison et que chacune d'elle avait un truc incroyable. Ca n'empêche qu'on a le sentiment d'être noyées dans la masse et non pas un cas isolé.

Cela étant dit, le problème pour moi est la mécanisation du truc. Pour répondre à Ash, oui je pourrais être intéressée, il pourrait y avoir des émotions, je pourrais faire une belle rencontre - et dans ce cas tant mieux! Ce n'est pas l'interaction que je critique, je ne dis pas que tous auront une excuse bidon ou une approche mécanique. Il y en a qui viendront sincèrement parce qu'ils me trouvent jolie etc.
Seulement, même dans le cas où la fille n'est pas intéressée, il peut y avoir eu de l'émotion et elle peut avoir été touchée par le bonhomme. Elle peut avoir refusé simplement parce que ce n'était pas le bon jour, qu'elle sortait d'une rupture, était pas dans son assiette ou n'avait pas la tête à ça etc. Mais qui sait si un jour elle revoit le jeune homme, elle peut avoir envie de faire vraiment sa connaissance.
En revanche, je doute que si elle ait pris conscience d'un débrief après le premier abordage, ça laisse la chance à une telle possibilité.
C'est mon avis.

Une fois j'ai été abordée par un bel australien dans la rue. J'étais à un arrêt de bus, il marchait dans la rue, il s'est arrêté, a attendu 30 secondes et est venu m'aborder. En me disant qu'il me trouvait très jolie et avait très envie de me revoir. On a échangé quelques phrases, il a pris mon no. Et il est parti.
Si un pote avait été avec lui, et qu'au moment où il m'avait quitté, il l'avait rejoint et lui avait fait un high five en souriant, honnêtement, ça m'aurait déplu. Je dis pas que j'aurais refusé de le revoir, parce que je suis pas du genre à accorder de l'importance à des détails, ou à attendre la perfection. Mais dans ma tête l'interaction aurait perdu beaucoup de sa valeur.
Voilà.

Pour le débrief si y a besoin, pourquoi ne pas associer la fille, carrément, en lui expliquant clairement le truc, et en lui demandant comment elle a trouvé la manière de l'aborder ?
Blusher l'avait fait pour son DVD, et j'ai pas franchement le sentiment que ça soit irrespectueux et malvenu.

@ MaryeL

Je comprend ce que tu dis, j'y ajoutais juste une nuance pour que ton propos soit moins binaire. Ce que j'entend, c'est que dans ce genre de cas que tu décris très bien, tu te sens "comme un objet" qu'on test pour voir comment ça marche (ce que j'appel le "phénomène de chosification"). Et ça, oui c'est dégradant pour son image de soi. Mais la nuance est de dire que si tu ne t'arrêtes pas qu'à ce sentiment, et que tu va parler au gars pour comprendre pourquoi il fait le "hi 5" à son pote, peut-être te rendras tu compte qu'il n'y avait pas l'intention de te dégrader (tu vois l'idée?).

Et puis finalement, si tel était le cas, ce sera l'occaz de te soulager en l'envoyant chier avec style. Mais au moins, tu ne restes pas sur une interprétation que tu te fait toute seul, mais tu ramènes aussi le réel dans ta vision du monde.

Outkast a écrit :D'ailleurs chaque fois que j'ai eu des contacts en spu et conclus ensuite c'étaient des filles abordées en faisant autre chose. J'ai jamais eu un numéro en session ou presque.

Alleluia.

Je me sens moins seul

La street session ça me sert à me réveiller et me décoincer, en fait. Mais c'est supra pas efficace (dans mon cas au moins).

Y a du vrai dans tout ça, effectivement.

Sans parler de résultat, les souvenirs de rencontres dans la rue les plus mémorables sont celles que j'ai faites alors que je faisais effectivement autre chose.
Je me souviendrais toujours de cette hollandaise abordée alors que je rentrais d'une journée entière de tournage, habillé dégueulasse, transportant du matériel...
Et j'étais avec des potes d'ailleurs, en passant (clin d'oeil à MaryeL), mais j'ai pas fait un high five ostensible une fois qu'elle m'avait filé son numéro.