Alors si ce sont les vraies questions autant y donner de vraies réponses.Les vraies questions, c'est :
- est-ce que ça leur permet de faire des rencontres
- est-ce que ça leur apporte des occasions d'être heureux
- est-ce que ça les prive de quelque chose ?
- est-ce que ça les empêche / leur interdit de faire autrement ?
- est-ce que ça rend les autres malheureux ?
- est-ce que la rencontre qui en découle est moindre qu'une rencontre faite autrement ?
=> OUI
=> OUI,
=> NON (du moins je ne pense pas, c'est pour moi une démarche différente, mais je ne souscrit pas à l'idée qu'elle amoindrit la personne aux idées claires et saines)
=> Parfois (dans les cas pathologique) mais globalement je pense que NON, comme n'importe quel moyen de faire des rencontres (on trouve des accros à la petite annonce, à l'agence matrimoniale, à la drague à St Michel, à l'alcool, aux clubs échangistes, ...)
=> NON
=> NON
Sur la question de savoir si ça les prive de quelque chose ou si ça leur interdit de faire autrement. Personne n'a un flingue braqué sur la temps MAIS les psychologues sont d'accord sur le principe du "use it or lose it". Quand nous n'utilisons plus une capacité cognitive du fait d'une avancée technologique, cette capacité, rendu obsolète tend à disparaître. C'est la cas de plus en plus avec l'écriture manuelle, le calcul mental etc. On peut s'en réjouir ou pas mais c'est un fait. Déceler les signes d'invitation, de disponibilité d'un(e) partenaire potentiel deviendra de moins en moins aisé au fur et à mesure que nous n'aurons plus "besoin" de lire ces signes ailleurs que sur notre téléphone.
D'autre part, la psychologie sociale a fait de la prise de décision un champ de recherche particulièrement intéressant. Il en ressort notamment que nous sommes généralement averses au risque. Nos décisions se prenant en règle générale sur la base d'un algorithme de type minimax consistant à minimiser le risque de perte pour un résultat espéré maximal. A partir du moment ou un outil permet de neutraliser le risque de rejet social (dont on sait qu'il emprunte les même chemins neuronaux que la douleur physique) il n'y a pas besoin d'être un cas pathologique pour préférer Tinder à l'abordage d'une inconnue risquant de te foutre une bâche.
Les phénomènes d'accoutumance aux technologies de communication sont également largement documentés et ne sont en rien négligeable ni en quantité, ni en gravité.
Le contexte de la rencontre importe. Lors d'une étude menée cette année, des chercheurs se sont en effet aperçus que les relations commençant au sein du réseau social sont caractérisé par un support plus important des amis et de la famille ce qui tend à les solidifier. D'où l'importance d'inclure son ou sa partenaire au sein du groupe. Mais aussi ils ont notés qu'une proportion importante des gens qui se sont rencontrés en ligne offre une autre version de l'histoire pour obtenir ce support de leurs proches. Le mythe fondateur tombe à l'eau quand on se rencontre en ligne.
source: Sassler, S., & Miller, A. J. (2014). The ecology of relationships: Meeting locations and cohabitors’ relationship perceptions. Journal of Social and Personal Relationships. Advanced online publication.