Re: Les tribulations de Julia , La version longue.
Posté : 06.09.15
Je ne suis pas sûre que ce post ait sa place ici, mais ce matin, j'avais besoin du pouvoir cathartique de l'écriture, pas de son pouvoir récréatif. (J'annonce l'article bourrée de considérations dignes du meilleur de la psychologie de comptoir)
Comme à chaque fois que j'expérience un boost de confiance en moi, irrémédiablement je finis par déprimer. J'ai cette incapacité quasiment pathologique à rester heureuse plus de douze heures d'affilées. Mais ce soir j'irai probablement de nouveau bien. Quand je bosse, c'est un peu différent, je suis tellement passionnée parce que je fais que je ne pense qu'à ça et tous les sentiments extérieurs s'éteignent.
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Donc cette nuit, j'ai pensé à L'Artiste. Comme à chaque fois. Je m'étais promis de ne pas développer mes LTR ici. Peut être par peur de revivre les souvenirs. Probablement parce que je n'arriverai jamais à en parler correctement. Quand je repense à ces histoires, je ne repense qu'au mauvais moments, qu'aux désillusions. Mais je m'en voudrai terriblement de réduire ces histoires à leurs échecs. Je ne pourrais jamais être objective sur le passé. Raconter les choses telles qu'elles se sont passées réellement. Même en gardant les faits tels qu'ils sont, je les ai bien trop analysés pour ne pas en faire un récit où je suis la victime et eux, les tortionnaires. Mais ça serait tellement injuste. Comme dans toute relation, j'ai mes tords, et eux les leurs.
Je n'ai pas l'envie de ternir le passé. J'ai trop grandi pour ça. J'ai toujours détesté les amis qui, pétris de bonnes intentions, se sentent obligés de diminuer l'Ex après une rupture. Oui, la relation est un échec, mais ça ne te permets pas de traiter l'homme avec qui je viens de passer deux ans de vie de "Connard insensible". Ou de me dire fièrement, "De toute façon, je ne l'ai jamais aimé". Quel est l'intérêt ? Soit effectivement tu ne l'as jamais aimé, et dans ce cas, il aurait pu être intelligent de m'en parler à une époque où je pouvais y faire quelque chose, ne serait-ce que pour me protéger. Soit tu l'as apprécié, et dans ce cas, ce pauvre homme ne t'as rien fait, et salir sa "mémoire" n'y changera rien.
L'Artiste et moi avons été ma plus belle et ma pire relation à la fois. Jamais je n'avais ressenti un amour pareil, mais jamais je n'aurai pu croire que deux êtres qui s'aiment tant puissent se faire autant de mal. Le jour où nous avons rompus, quelque chose s'est brisé en moi, irrémissiblement. Quelque chose que j'ai passé 2 ans a tenté de réparer, sans succès. Un peu comme si j'avais perdu la force d'aimer, la force de me battre pour faire qu'une relation marche. Depuis je fréquente des hommes, mais jamais pour beaucoup plus qu'une nuit. Je n'arrive plus à me lâcher. Je suis toujours en retenue face à ceux qui pourraient me plaire.
Je suis optimiste de nature. Ca peut paraitre surprenant après ce discours. Mais je reste persuadée qu'un jour, j'aimerai de nouveau. Je tomberai sur quelqu'un de simple, quelqu'un qui fera tomber une à une toute les barrières que j'ai construites après la rupture. C'est une sensation très étrange. Je suis comme tiraillée par l'envie d'y croire à chaque fois mais la peur de souffrir encore.
Il y a une chose toute fois, pour laquelle je tiens L'Artiste complètement responsable. Quand on s'est connu, j'avais beaucoup plus confiance en moi qu'aujourd'hui. Mais à force de temps et de réflexions, il a su détruire chacune de ces miettes de confiance. J'ai souvenir de cette nuit d'hiver où L'Artiste et moi parlions de littérature. Ce soir là, il avait explosé de rire que je lui avais dit que Confession d'un enfant du siècle de Musset était l'un de mes livres préférés. Il m'avait dit "Je ne savais pas que tu faisais dans les romans de gare, Jsh". Cet idiot avait confondu Musso et Musset, mais plutôt que de l'admettre, il avait préféré se moquer allègrement de mes goûts. L'Artiste était un vrai cultivé, il connaissait beaucoup de chose à l'art, à la peinture, aux films et aux livres. Et c'est sûrement ce qui m'a fait tomber amoureuse la minute où je l'ai rencontré. Mais il avait surtout un égo de la taille de la Russie, persuadé qu'il était le seul à pouvoir apprécier la beauté des choses. Et cet égo à complètement écrasé le mien. Le jour où j'en ai le plus souffert est celui où il a dénigré le métier de vétérinaire, m'expliquant à l'aide de grandes tirades bien faites pourquoi c'était un métier inutile et sans valeur, et qu'il ne comprenait pas que dans un monde où il y a tant de souffrance on puisse se concentrer sur une chose aussi futile que de soigner des "Chienchien à sa mémère". Le mec était architecte, bordel de merde, qu'il ne vienne pas me dire qu'il avait pour vocation de mettre un toit sur la tête de chaque enfant du Tiers-monde.
--
En écrivant ces mots, j'avais en tête ce passage de Mémoires d'un suicidé.
" Nous ne nous sommes pas aimés ; nous avons cherché l’un dans l’autre ce qui n’y existait pas, et nous nous sommes quittés comme on abandonne un champ épuisé et devenu irrémissiblement stérile. Je n’y retournerai pas, mais c’est égal, cette rupture me laisse du vide ; je sens que j’ai perdu quelque chose, ne serait-ce que l’habitude de m’ennuyer à certaines heures et d’une certaine manière. "- Maxime Du Camp
Je ré-écrirai sûrement dans la semaine, sur mes aventures de dragues, sur une note plus légère, mais je suis ravie d'avoir pris le temps de mettre en forme ce fond si personnel. Je vais déjà mieux, comme je l'avais promis.
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Bon dimanche et pleins de chatons tout doux,
J.
Comme à chaque fois que j'expérience un boost de confiance en moi, irrémédiablement je finis par déprimer. J'ai cette incapacité quasiment pathologique à rester heureuse plus de douze heures d'affilées. Mais ce soir j'irai probablement de nouveau bien. Quand je bosse, c'est un peu différent, je suis tellement passionnée parce que je fais que je ne pense qu'à ça et tous les sentiments extérieurs s'éteignent.
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Donc cette nuit, j'ai pensé à L'Artiste. Comme à chaque fois. Je m'étais promis de ne pas développer mes LTR ici. Peut être par peur de revivre les souvenirs. Probablement parce que je n'arriverai jamais à en parler correctement. Quand je repense à ces histoires, je ne repense qu'au mauvais moments, qu'aux désillusions. Mais je m'en voudrai terriblement de réduire ces histoires à leurs échecs. Je ne pourrais jamais être objective sur le passé. Raconter les choses telles qu'elles se sont passées réellement. Même en gardant les faits tels qu'ils sont, je les ai bien trop analysés pour ne pas en faire un récit où je suis la victime et eux, les tortionnaires. Mais ça serait tellement injuste. Comme dans toute relation, j'ai mes tords, et eux les leurs.
Je n'ai pas l'envie de ternir le passé. J'ai trop grandi pour ça. J'ai toujours détesté les amis qui, pétris de bonnes intentions, se sentent obligés de diminuer l'Ex après une rupture. Oui, la relation est un échec, mais ça ne te permets pas de traiter l'homme avec qui je viens de passer deux ans de vie de "Connard insensible". Ou de me dire fièrement, "De toute façon, je ne l'ai jamais aimé". Quel est l'intérêt ? Soit effectivement tu ne l'as jamais aimé, et dans ce cas, il aurait pu être intelligent de m'en parler à une époque où je pouvais y faire quelque chose, ne serait-ce que pour me protéger. Soit tu l'as apprécié, et dans ce cas, ce pauvre homme ne t'as rien fait, et salir sa "mémoire" n'y changera rien.
L'Artiste et moi avons été ma plus belle et ma pire relation à la fois. Jamais je n'avais ressenti un amour pareil, mais jamais je n'aurai pu croire que deux êtres qui s'aiment tant puissent se faire autant de mal. Le jour où nous avons rompus, quelque chose s'est brisé en moi, irrémissiblement. Quelque chose que j'ai passé 2 ans a tenté de réparer, sans succès. Un peu comme si j'avais perdu la force d'aimer, la force de me battre pour faire qu'une relation marche. Depuis je fréquente des hommes, mais jamais pour beaucoup plus qu'une nuit. Je n'arrive plus à me lâcher. Je suis toujours en retenue face à ceux qui pourraient me plaire.
Je suis optimiste de nature. Ca peut paraitre surprenant après ce discours. Mais je reste persuadée qu'un jour, j'aimerai de nouveau. Je tomberai sur quelqu'un de simple, quelqu'un qui fera tomber une à une toute les barrières que j'ai construites après la rupture. C'est une sensation très étrange. Je suis comme tiraillée par l'envie d'y croire à chaque fois mais la peur de souffrir encore.
Il y a une chose toute fois, pour laquelle je tiens L'Artiste complètement responsable. Quand on s'est connu, j'avais beaucoup plus confiance en moi qu'aujourd'hui. Mais à force de temps et de réflexions, il a su détruire chacune de ces miettes de confiance. J'ai souvenir de cette nuit d'hiver où L'Artiste et moi parlions de littérature. Ce soir là, il avait explosé de rire que je lui avais dit que Confession d'un enfant du siècle de Musset était l'un de mes livres préférés. Il m'avait dit "Je ne savais pas que tu faisais dans les romans de gare, Jsh". Cet idiot avait confondu Musso et Musset, mais plutôt que de l'admettre, il avait préféré se moquer allègrement de mes goûts. L'Artiste était un vrai cultivé, il connaissait beaucoup de chose à l'art, à la peinture, aux films et aux livres. Et c'est sûrement ce qui m'a fait tomber amoureuse la minute où je l'ai rencontré. Mais il avait surtout un égo de la taille de la Russie, persuadé qu'il était le seul à pouvoir apprécier la beauté des choses. Et cet égo à complètement écrasé le mien. Le jour où j'en ai le plus souffert est celui où il a dénigré le métier de vétérinaire, m'expliquant à l'aide de grandes tirades bien faites pourquoi c'était un métier inutile et sans valeur, et qu'il ne comprenait pas que dans un monde où il y a tant de souffrance on puisse se concentrer sur une chose aussi futile que de soigner des "Chienchien à sa mémère". Le mec était architecte, bordel de merde, qu'il ne vienne pas me dire qu'il avait pour vocation de mettre un toit sur la tête de chaque enfant du Tiers-monde.
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En écrivant ces mots, j'avais en tête ce passage de Mémoires d'un suicidé.
" Nous ne nous sommes pas aimés ; nous avons cherché l’un dans l’autre ce qui n’y existait pas, et nous nous sommes quittés comme on abandonne un champ épuisé et devenu irrémissiblement stérile. Je n’y retournerai pas, mais c’est égal, cette rupture me laisse du vide ; je sens que j’ai perdu quelque chose, ne serait-ce que l’habitude de m’ennuyer à certaines heures et d’une certaine manière. "- Maxime Du Camp
Je ré-écrirai sûrement dans la semaine, sur mes aventures de dragues, sur une note plus légère, mais je suis ravie d'avoir pris le temps de mettre en forme ce fond si personnel. Je vais déjà mieux, comme je l'avais promis.
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Bon dimanche et pleins de chatons tout doux,
J.