Je pense que voucny a très bien répondu aux priorités, les vraies questions qu'on doit se poser avant de prendre des AD.
Première chose, as-tu un diagnostique établi? C'est vraiment la première chose... Sans un diagnostique, c'est potentiellement exagéré d'envisager prendre des AD, mais en plus tu ne sauras même pas quel type de problème tu as et quel AD est le plus adapté.
Chaque fois que je rencontre quelqu'un (en vrai ou en ligne) qui me confie avoir un problème d'anxiété ou de dépression, je suis vraiment étonnée de voir que presque aucun d'entre eux ne s'est posé la question de "qu'est-ce que c'est exactement ce dont je souffre?". Mais c'est vraiment le point de départ. Et après explications ils ne cherchaient pas forcément non plus à comprendre davantage leur trouble. Quand on veut combattre son ennemi il faut le connaître.
Oui bien sûr il y a des côtés désavantageux à connaître un diagnostique. Ca peut faire peur. On croit qu'on va tomber dans l'étiquette, aussi. Mais c'est faux, l'étiquette elle existe déjà mais de façon beaucoup plus moche et vague quand on va mal et qu'on sait même pas mettre de mot dessus. En réalité tu verras que les bons côtés sont plus nombreux. Pouvoir nommer la chose, l'expliquer plus clairement autour de toi, faire de meilleures recherches pour t'informer, t'associer (associations ou autres groupes) avec des gens qui comprennent et te soutiendront, et bien sûr, trouver la bonne façon de traiter ton problème : médication, méditation, médecine douces, changement dans ta vie...
Deuxième chose, as-tu fais des recherches et compris ce qui doit changer? Bon là je dirais que oui dans le sens où tu fais du sport... Donc les changements à faire qui sont tout aussi importants que la décision de prendre des AD,
- changer d'alimentation si elle est pas suffisamment équilibrée
- arrêt des substances excitantes, délirantes, etc, si jamais tu en prenais (cigarette alcool et autres, ainsi que café)
- faire du sport, ce que tu fais déjà
- apprendre la relaxation (mais ça c'est plus conseillé aux anxieux, cela dit ça peut aussi t'aider je n'sais pas?)
Ensuite, très important, vient le travail psychologique (et je ne parle même pas de "voir un psy" qui vient, en même temps / avant le diagnostique).
Tu as plein plein de choix et de possibilités ici.
Il s'agit d'un travail qu'on sous estime mais complètement. Moi c'est en grande partie ce travail qui m'a permis de m'en sortir au quotidien, et de croire en la guérison. Tu as du choix...
- tenir un journal personnel où tu racontes tout avec les détails que tu veux, comme tu le veux
- ou un journal de progression
- écrire des phrases (mantras) positifs, ce qui te fais du bien à entendre, et qui te fais croire en toi ou en de meilleurs jours. (je peux te donner des modèles en privé si tu veux, du coup ce sont ceux qui m'ont aidée moi mais tu peux en trouver sur le net)
En dernier lieu si tu te décides pour les AD, voilà les points à connaître.
La prise d'AD se fait graduellement, et s'arrête graduellement.
Oui tu as parfaitement raison, c'est dangereux d'arrêter les AD comme ça d'un coup sec. Dangereux est le mot. Outre les symptômes sévères de manques qui peuvent faire apparition, la santé mentale peut être affectée, le corps est brutalement sevré et
certains effets peuvent demeurer à long terme voire à vie. Ca dépend des personnes, de la molécule, et malheureusement on a aucune idée de comment telle molécule peut fonctionner sur telle personne. La seule chose qu'on sait c'est l'action de telle molécule en général, et espérer qu'elle marche sur telle personne. C'est comme si on connaissait la nature et la fonction d'un gamète mais pas de l'autre, et espérer concevoir un enfant de cette façon... C'est un peu à l'aveuglette. Il n'y a aucun examen psycho-neurologique fait pour savoir exactement quelle est la carence dans le cerveau pour quelqu'un qui souffre et donc quelle molécule est la plus adaptée, et quelle molécule est la plus dangereuse.
- Effets secondaires: tu en auras probablement, lesquels on ne sait pas. Généralement ce ne sont pas ceux du bas de la liste quand même.
- Accoutumance: au début tu commenceras par de petites doses pour ne pas t'achever mais tu vas probablement avoir besoin d'un dosage plus important et au bout d'un moment les AD ne feront plus forcément effet - sauf que ça ne veut pas dire que tu peux arrêter les AD comme ça, ton corps sera alors accro!
- Addiction: oui tu vas devenir accro ça c'est quelque chose qu'il faut savoir.
- Sevrage: et là c'est le plus difficile, le corps médical se fiche complètement du sevrage, les labo, les pharma, personne n'en a rien à faire. Les psy ne savent rien à ce sujet. Au mieux on trouve des supports écrits par des psy qui écrivent des choses non fondées, les généralistes nous conseillent de façon aberrantes. A savoir, tu vas être plutôt livré à toi même. Voilà un article qui donne les bons chiffres.
http://depression.comprendrechoisir.com ... depresseur
Chaque diminution de dose doit se faire de 5% sur un pallier 2 à 3 semaines. Toutes les 2/3 semaines, 5% de plus. C'est long c'est ennuyant et il faut jouer au laborantin en coupant les comprimés mais sans ça tu risques d'expérimenter des symptômes de sevrage qui vont te faire rechuter (rechuter comme au premier jour de ton mal-être).
Oui et tu auras probablement aussi des symptômes de sevrages, même si ils sont légers et que tu suis bien tes palliers.
- Post-sevrage: ce n'est pas fini, selon ce que tu as pris comme AD et selon ton trouble, tu expérimenteras ce qu'on appelle l'effet rebond. C'est à dire que ton corps va comprendre que tu as arrêté les AD et il va te faire croire à une rechute pour que tu cèdes et en reprennes. Sois fort et ne lâche rien.
Après ça, ça devrait aller mieux, il y aura tout de même des rebonds sur 1 an (c'est ce qu'on m'a expliqué et ce à quoi je m'attends! J'ai dépassé le post-sevrage là).
J'ai été très honnête avec toi parce que j'en ai moi-même pris, après m'être posée sérieusement la question. A la base j'étais une fervente anti médicaments mais le mal-être m'a fait craquer. Si tu décides de prendre des AD en connaissance de cause alors c'est un choix et il ne tient qu'à toi de le suivre, quelque part c'est bien ça prouve que tu sais le genre de difficulté qu'il va falloir surmonter pour pouvoir aller mieux. Et que tu ne les prends pas comme ça, par lassitude mais vraiment par choix de ce que tu estimes être la prochaine étape vers aller mieux.