FTS

En fait, c'est même pas un film de SF, c'est un film sur l'amour paternel, et sur comment ça peut transcender l'espace et le temps. Ici, littéralement.

Si c'est de la SF, mais c'est la tout le génie des grands scénaristes et dramaturges : ne pas faire du genre et des codes le seul intérêt du film (ou du roman, de la BD, ce que vous voulez), mais le mettre au service d'une intrigue universelle.

Dernière claque dans la gueule en date : The Neon Demon, de Nicolas Winding Refn.

Ce film est une putain de tuerie

Il raconte principalement son histoire par ses lumières et mises en scène. Il rappelle Kubrick.

L'histoire ? Celle de Jesse, une jeune fille sans famille et sans histoire, qui vient à L.A. pour devenir top modèle. Elle est jeune, fraîche, naturelle, et d'une beauté discrète.

Et pourtant.

Et pourtant.

Elle va ECRASER littéralement tout ce petit monde. Concurrentes, grands couturiers, photographes, agences... elle va être le cœur de toutes les convoitises et jalousies.

Il faut comparer ça à un dérèglement astrophysique, comme si une nouvelle étoile, plus grande, plus massive, plus lumineuse apparaissait dans un système planétaire et par sa seule présence déréglerait des petits mécanismes bien huilés.

J'ai été le voir deux-trois fois au ciné. Ce film est une pure tuerie !

Boarf, je suis sceptique au sujet de The Neon Demon. Je vais faire cours, j'ai pas trop le temps.

Okay ce film est beau. Ces jolies lumières soo shinnnny sont un régal, déjà que je suis passionné par la photo.
Mais le film ne m'a pas marqué par son contenu. Il laisse cet arrière gout d'inachevé, de manque de cohérence d'ensemble.

C'est joli mais presque vain.

Par contre la BO, hummm miam. une scène m'a transportée avec une techno... Rahh de la pure frappe.



Ça me rappelle ces titanesques nuit en boite à manger des bonbons, la tête dans le caisson à vibrer en communion avec les basses.

D'ailleurs, à propos de bonbon, un de mes films favoris parle de drogue.
Human Traffic.
C'est l'histoire d'un groupe de potes un peu looser que tu suis pendant un weekend que ce soit en train de chiller ou en boite. Tu les vois dans une intimité qui transpire la bienveillance. C'est drôle, léger comme tout, et la BO est top.
Et c'est la meilleurs description de la MDMA/Extasie que j'ai pu voir dans un film.

Un vidéaste qui explique vachement bien pourquoi il est coooool.


Et je viens de mater Will Hunting, que j'ai retrouvé dans pas mal de sélection, un grand merci il est génial!

Toujours dans les films allemands...
Vu Toni Erdmann hier soir. Drôle, mais pas que ; surprenant, émouvant... A voir sans trop se renseigner avant. Le film est long, 2h40, mais c'est juste ce qu'il faut pour se laisser porter, aller plus loin que la simple comédie, approfondir les situations et les personnages bien campés par Sandra Hüller et Peter Simonischek.

Bonjour à toutes et à tous.

FrenchKiss a écrit:

Je viens de revoir Interstellar.
Quelle claque. Pas parfait, mais tellement intelligent et bien écrit (le retour après l'excursion sur la planète des vagues me fout toujours les poils)...

Il faudra attendre longtemps avant de retrouver un film de SF de cet accabit.

En fait, c'est même pas un film de SF, c'est un film sur l'amour paternel, et sur comment ça peut transcender l'espace et le temps. Ici, littéralement.

@ FrenchKiss: j'ai vu Interstellar plusieurs fois. Et, en tant que père, je n'ai toujours pas pu répondre à cette question avec certitude: à la place de Joseph Cooper, qu'aurais-je fait? Serais-je resté sur terre avec mes filles, en étant quasi-certain de notre extinction en tant qu'espèce? Ou les aurais-je abandonnées, avec la possibilité très improbable de les revoir un jour, cela pour donner à notre espèce une chance de tout recommencer ailleurs?

La scène où Cooper part au volant de sa voiture, en larmes, déchiré par le choix qu'il s'est interdit de ne pas faire...

Bah c'est en ça qu'une oeuvre de fiction est un chef d'oeuvre : être autant tiraillé que le protagoniste qui vit un conflit extrême.

J'extrapole, mais cf une scène dans la pièce de "Mère courage" de Tchekov (je crois), dans laquelle le personnage principal reconnait son fils mort sur une table et dans le même temps doit faire comme si elle ne le connaissait pas pour pas se faire griller ...

Parce qu'il ne faut PAS laisser pourrir ce topic sur le 7ème art:

Je trouve que vous avez par ici une sensibilité cinématographique/artistique assez forte dont je n'ai vraiment pas l'habitude. Et puis tellement de films cités qui m'ont rendus transie d'amour! Kubrick, Coppola, Clint Eastwood, Gus Van Sant...

Bon ils sont déjà presque tous cités, mais s'il y a des tas de films que j'aime (grosse cinéphile), ceux que j'aime vraiment vraiment d'amour inconditionnel:

- NUMBER ONE : Drive de Nicolas Windfing Refn. Coeur coeur coeur.
- J'ai tué ma mère, Mommy de Xavier Dolan. Double coeur coeur pour le réalisateur.
- 12 hommes en colère de Sidney Lumet.
- Psychose d'Alfred Hitchcock (j'étais adolescente quand je l'ai vu, ma réaction c'était : "Ah d'accord, c'est donc ça le talent" au même titre que les films de Méliès).
- Les noces funèbres de Tim Burton.
- La Belle et la Bête et Mulan de Disney (Sisi).
- Fight Club de David Fincher.
- Léon de Luc Besson.
- Elephant man de David Lynch (réalisateur absolument talentueux).
- Paris, je t'aime (trop réalisateurs pour les citer).
- Le ruban blanc de Michael Haneke.
- Nymphomaniac de Lars von Trier.
- The danish girl de Tom Hooper (j'ai juste pleuré toutes les larmes de mon corps) x1000000.
- Shining de Stanley Kubrick.
- Et puis il faut citer la série Harry Potter et Seigneur des anneaux.

En coup de cœur récent, n'ayant plus trop l'occasion de mater des films ces derniers temps, je ne citerai que Okja de Joon-Ho Bong et Ça de Andy Muschietti (qui, pour l'avoir lu, rend bien plus hommage à l'oeuvre de Stephen King que celui de 90!).

Et Vaiana de Disney (deal with it).


Pour les derniers film cités: The neon demon je n'ai pas accroché. S'il a une réelle belle esthétique, il m'a juste retournée l'estomac avec une sensation très pesante, je ne le regarderai clairement pas deux fois. Pourtant il y a des films glauques, pesants et sombres que j'ai adorés, comme La piel que habito de Almodovar.
Interstellar ne m'a pas marqué. Certainement qu'on me l'a trop vendu et que je déteste l'acteur principal. Viscéralement. Mais l'idée est intéressante en soit.
Je plussoie Much Loved.

Et au passage je loooove la liste d'amelia !

"Three Billboards Outside Ebbing, Missouri", premier émoi cinématographique de 2018, encensé à juste titre par la critique.
Sans trop en dire, le film se développe et prend de l'ampleur autour de ces panneaux qui ne sont au départ qu'un fait divers. Grand écart entre les histoires glauques et le burlesque, les frères Coen n'auraient pas fait mieux (il ne font d'ailleurs plus grand chose d'extraordinaire ces dernières années). Les acteurs assurent, Frances McDormand en tête et un Sam Rockwell excellent lui aussi.

"You were never really here" ("A beautiful day" en français, je ne comprendrai jamais ces "traductions" ), qui était vendu lui aussi comme une grosse performance d'acteur ne m'a par contre pas convaincu. Film creux sous prétexte de "pur cinéma" = 90 minutes qui s'étirent sans surprise.

Dernier film en date: A ghost story de David Lowery.



Un film indépendant américain sorti en 2017, qui raconte que:

"Apparaissant sous un drap blanc, le fantôme d’un homme rend visite à sa femme en deuil dans la maison de banlieue qu’ils partageaient encore récemment, pour y découvrir que dans ce nouvel état spectral, le temps n’a plus d’emprise sur lui. Condamné à ne plus être que simple spectateur de la vie qui fut la sienne, avec la femme qu’il aime, et qui toutes deux lui échappent inéluctablement, le fantôme se laisse entraîner dans un voyage à travers le temps et la mémoire, en proie aux ineffables questionnements de l’existence et à son incommensurabilité."

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 52406.html

J'ai voulu le voir parce que j'ai tout de suite été piquée de curiosité devant la métaphore du drap blanc. Si on peut s'imaginer au premier abord une image enfantine, ça a plutôt eu l'effet de rendre le film esthétique, poétique, nostalgique.

Comme rarement, le film est en format 4/3. Format que j'avais su apprécier dans le film "Mommy" de Xavier Dolan puisqu'il donnait un caractère réellement très "intimiste" aux scènes, mais ne m'a pas paru aussi pertinent dans ce film là.

Je l'ai vu comme une invitation dans un quotidien ordinaire - extraordinaire, qui se fait volontairement dans la longueur. Les films indépendants prenant rarement le rythme des blockbusters (et moi ça me va). Mais un temps qui, s'il s'éternise au début, s'accélère subitement. Comme une poussière perdue dans le sable. Et après un calme et un silence presque oppressant, le chaos.

J'ai adoré la chanson de Dark Room qui s'entend à plusieurs reprises dans le film et qui était juste parfaite pour donner au film un caractère second.

Cependant, ça n'a pas suffit à me séduire pleinement. Esthétiquement, je n'ai pas été convaincue totalement et je n'ai pas trouvé le format autant maîtrisé que par d'autres réalisateurs. L'ambiance presque en "huit clos" non plus, même si le sujet s'y prêtait très bien.

Je trouve qu'en fin de compte ça part un peu trop en couille et ça devient bien trop surréaliste pour quelque chose qui se veut pourtant très réel dans nos vies. Ça devient presque ridicule mais, c'est peut-être aussi que je n'ai pas voulu approfondir la question métaphysique, plus philosophique du film, trop concentrée sur celle du deuil.

Je le recommande malgré tout parce qu'il y a un travail relativement agréable, récompensé de plus, et peut-être une sensibilité au film qui se voudra différente et plus forte chez vous.

Bonne surprise de l'été : "Au Poste !" de Quentin Dupieux
En regardant la bande-annonce on peut s'attendre à une "simple comédie" franchouillarde. Mais connaissant Dupieux, j'imaginais bien un truc plus poussé et barré... et c'est effectivement le cas. Je n'en dis pas plus