Avaler des montagnes

Note : 70

le 03.06.2019 par Jalapeno

97 réponses / Dernière par The_PoP le 26.09.2024, 11h58

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
théorie #548
Invendus et seconde main
Le marché des relations chez les trentenaires célibataires

Très peu de gens - aussi indépendants et autonomes soient-ils - souhaitent vivre leur vie totalement seuls. Ils ne l'avoueront pas tous mais d'après mes statistiques personnelles, 99,83 % de la population aspire à entretenir (au moins) une relation au minimum sexuelle, si pas amoureuse. La façon dont ils mèneront cette relation leur est propre, mais le célibat est bien un marché, avec ses offres et ses demandes. Beaucoup de demandes d'ailleurs.

La spécificité de ce marché, c'est que passé un certain âge on y trouve plus de produit neuf. A 30 ans, on peut raisonnablement estimer qu'un être humain lambda a accumulé au moins une dizaine d'années de passif.

Ca peut être 10 ans de frustration pour quelqu'un qui n'a eu aucune ou très peu de relations. C'est la catégorie des invendus, ils sont restés sur l'étagère. Ils vous diront que c'est par choix mais c'est plus vraisemblablement parce qu'ils avaient un "défaut de fabrication" d'ordre physique (handicap, surpoids, difformité...) ou psychologique (maladie mentale, dépression...).
Avantages : ils sont encore enthousiaste à l'idée de débuter une relation
Inconvénient : ils ont peu d'expérience en la matière


L'autre catégorie, c'est la seconde main. Elle est largement majoritaire. Ceux et celles qui sont "dans la norme" et qui ont vécu plusieurs relations qui se sont soldées par un échec. Dans le meilleur des cas, une belle et longue relation suivie d'une violente désillusion. Parfois, cet échec s’accompagne de stigmates sociaux évidents : un divorce, des enfants à charge, une maison à revendre...
Avantages : la plupart du temps ils ont tiré des leçons de leurs échecs, ils savent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent plus
Inconvénient : ils sont méfiants, il faut se taper un passif dont on est pas responsable


Et puis il y a ceux qui cumulent les galères. Les invendus ont perdu beaucoup de temps, à la suite de leur première relation et de la probable rupture qui s'en suivra (due à leur manque d'expérience) ils deviendront d'autant plus invendable. Il y a aussi ceux qui sont usés par la succession d'espoirs et d'échecs, on ne parle plus de seconde mais de troisième ou quatrième main... ils sont prêt à craquer s'ils ne l'ont pas encore fait.

Tout ça pour dire qu'à 30 balais, tout le monde est un peu méfiant, surtout en seconde main. On ne démarre plus une relation en un claquement de doigt. Il faut d'abord montrer patte blanche.
Les aspirations changent aussi. Elles sont souvent revues à la baisse, on a plus envie de s'investir à fond, de payer le prix plein. C'est sans doute pour ça qu'on s'émerveille de rencontrer quelqu'un qui est tout simplement encore sain de corps et d'esprit.

Peu importe la naïveté et l'insouciance qui prédominait 10 ans plus tôt, les célibataires que je rencontre désormais portent tous leur baluchon. Ma sympathie va à ceux et celles qui en ont fait une force. Qui en ont chié mais qui ont désormais une vision claire de ce qu'ils veulent et surtout de ce qu'ils ne veulent plus. Ouais, on est tous un peu aigri et alcoolique aussi, faut pas se voiler la face.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Très intéressant le 06.08.19, 18h26 par Popovski
  • [+1] Intéressant le 06.08.19, 19h41 par Thedaze
  • [+3] Sympa :) le 06.08.19, 20h00 par voucny
  • [+1] Intéressant le 06.08.19, 22h00 par Perlambre
  • [+3] A lire le 06.08.19, 22h10 par Hydrogene
  • [+3] En plein dans le mille le 06.08.19, 22h39 par Lulla
Tous un peu alcooliques, sauf moi depuis six mois :mrgreen:

On en avait déjà parlé, mais j'ai la même impression que toi. Surtout, l'attitude des gens qu'on rencarde : entre 20 ans et 30 ans, la différence est flagrante : alors qu'à 20 ans il y a ce côté "page blanche", à 30 il y a du vécu et on sait (un petit peu plus) ce qu'on veut.

Je remarque ça actuellement (je bosse avec des étudiants devant passer leurs partiels en septembre dans un internat), le décalage avec les étudiants (qui dépassent rarement les 21 ans) et les plus jeunes des formateurs (même âge) est très grand. Ce sont deux mondes qui, bien que perméables, sont très différents. L'autonomie financière, notamment, est un marqueur majeur qui joue aussi je pense dans la manière d'aborder et "consommer" les relations.

Pour ma part, je me mettrais dans une troisième catégorie : les "presque neufs/peu servi" :wink: Je vais réflechier sur les inconvénients et avantages.

Mais il est un fait que je suis plus intéressé par le fait de rencontrer des nanas de 27-40 ans (voire plus) que des de 18-20 ans : s'il n'y a plus cette "prime fraîcheur" tant physique (et pour moi ce n'est pas tant un avantage comparatif absolu, il y a encore un côté très "générique"), qui s'efface avec l'âge et la venue des expériences, forgeant le caractère.

Et je préfère de loin, ne fut-ce que parler avec quelqu'un qui a déjà une épaisseur de vie que quelqu'un qui a tout à découvrir.

JE vais continuer à creuser ces questions et revenir avec mes réflexions :wink:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] ;) le 06.08.19, 22h01 par Perlambre
Ayant testé le trentenaire dans la catégorie "presque neufs" citée par Popov', j'avoue en garder de façon générale un excellent souvenir. Ces garçons étaient frais à mon égard et je pense que nous nous apportions mutuellement ce souffle vivifiant parce que justement il n'y avait aucune pression d'un coté comme de l'autre. Du genre vie commune, maison, bébé et c'est normal avec mes dix ans de plus. Et du coup ils n'étaient en aucun cas méfiants ;)

Ton analyse est néanmoins certainement juste Japap' et ça ne s'arrange pas avec les quadras, hormis quelques exceptions. Et à vrai dire j'ai du mal à être en phase avec ma génération car je n'ai jamais considéré le baluchon dont tu parles comme un poids. Il existe bien entendu mais j'y vois une richesse, une fierté aussi. Des challenges réussis, des épreuves surmontées, des ruptures dont le feu s'éteint même malgré nous. Et chose magnifique qui vient avec les années : l'imperméabilité à la médisance, au jugement d'autrui, cette faculté d'aller de l'avant, d'oser être qui rend libre, vraiment libre !

Montrer patte blanche : c'est vrai que quand on entre dans la catégorie "seconde main", la tentation est de devenir exigeant. Souvent de façon irréaliste. Tu parles d'apirations revues à la baisse, je me demande si elles ne sont pas tout simplement à côté de la plaque. Et le plus sûr moyen de rester seul(e) longtemps. Je suis quasi-certaine que nombreux sont ceux/celles qui sciemment se placent sur le rayon des "invendus", tout en ayant un cerveau alerte et un physique avenant. Là intervient la peur et pour y échapper, grande est la tentation de s'enfermer afin de ne plus se tromper mais surtout de ne plus souffrir...

Et puis un jour tu rencontres un partenaire et tes peurs s'envolent, tu recommences à rire, des ailes poussent dans ton dos, tu vis le présent au lieu de t'angoisser pour un hypothétique futur, tu ne redeviens pas naïf pour autant mais disons que tu es prêt à remplir une nouvelle page blanche de ton album de vie.
Avec joie !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Absolument le 06.08.19, 22h24 par Jalapeno
  • [+2] Sympa :) le 06.08.19, 22h42 par Lulla
  • [+2] Bien le 07.08.19, 16h32 par Moumane
Pepper, point final

Elle m'avait recontacté d'elle même en juillet et en septembre pour qu'on se revoie.
Je n'avais aucune idée de ce qui se passerait lorsqu'on se reverrait, mais j'avais l'impression que cela devait être fait. Pour faire les choses proprement, pour réparer la confiance qui avait été brisée lors de notre rupture. Pour reconstruire une relation amicale sur cette base. J'ai fait plein d'autres choses ces six derniers mois, mais cette idée restait en filigrane. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour m'en approcher, pour maintenir le contact. En parallèle, je me disais : "putain, pourquoi tu t'infliges tout ça, passe à autre chose". Ces réflexions ont été une source de stress, parfois intense.

Cette perspective a ravivé le bordel qui stagne dans ma tête depuis la rupture, les conversations que je n'ai pu avoir avec elle que dans ma tête. Des flash-back qui m'empêchent encore de dormir de temps en temps. J'ai discuté avec un pote qui a connu une relation toxique dont il ne s'est toujours pas remis après plusieurs années. Il m'a mis sur la piste d'un stress post-traumatique, ça me paraissait un peu too much, mais il y a un peu de ça quand même...

Toujours est-il, qu'après s'être téléphoné (pour la première fois depuis 5 mois), on avait convenu de se revoir, mi-novembre. Et puis plus de nouvelles pendant un mois. Et un sale pressentiment. Il s'est confirmé la semaine dernière quand elle a annulé.
La connaissant, j'avais anticipé un potentiel revirement. N'empêche ça fait encore mal. En fait, j'avais fait un deal avec moi-même : c'était ma dernière tentative pour sauver les meubles. Je me suis retenu de l'incendier et j'ai suivi mon intuition qui me disait "mec, t'as tout donné, sauve ta peau maintenant".

On s'est appelé une dernière fois sans trop s'engueuler finalement. On ne vit pas dans le même monde, dans la même temporalité (son agenda s'étale sur un an mais ses plans peuvent changer à tout moment, je ne sais pas ce que je ferai demain mais j'ai une vie relativement stable). On n'arrive plus à se synchroniser. Cela lui demanderait plus d'efforts qu'elle n'est prête à en fournir.

En fait le véritable problème, la vérité est là : elle était plus importante pour moi que je ne l'étais pour elle. Mes amis me disaient que j'étais toujours amoureux. Je leur répondais qu'on se connaissait depuis 10 ans, que je ne voulais pas tout balancer, qu'il était important de maintenir un lien avec elle. Au final cela revient au même, car le déséquilibre était là, entretenu par la souffrance et l'incompréhension.

Rester dans cet entre-deux, dans les limbes d'une relation passée, c'est mourir à petit feu. Et sortir de là impliquait un sacrifice, un pan de ma vie passée et future. J'ai coupé les ponts avec Pepper, et c'est la dernière fois que vous verrez son nom ici.

Les autres

Judith est définitivement partie à la fin de l'été. Durant trois mois on est parvenu à garder un équilibre sympa entre investissement et suffisamment de communication et de détachement pour éviter un trop grand déchirement. Je suis assez fier de nous sur ce coup-là.

Avec Nina, ça se passe toujours bien. C'était censé être une relation courte, pourtant ça dure.
Faut dire qu'elle est très compréhensive avec moi, alors que je me débats avec mes ruptures passées. C'est clairement une relation-pansement, on se fait mutuellement du bien. Comme elle habite pas loin et qu'on a des amis en commun, on se voit assez régulièrement. Depuis peu, elle voit un autre mec également, je ne sais pas trop ce que ça va donner au final.

En réalité, je ne sais pas vraiment ce que j'envisage avec elle. Elle est ici depuis 10 ans mais il y a un risque non négligeable qu'elle parte bosser outre-Atlantique dans les prochains mois, c'est son rêve. C'est aussi un schéma récurrent chez moi : je suis attiré par les femmes étrangères, nomades, c'est sans doute lié à ma passion pour les voyages et la découverte de nouveaux univers. Le revers de la médaille, c'est le départ quasi-inéluctable, la relation à distance, l'horrible bye bye. Je n'en peux plus, je n'en veux plus.

Sfar

J'ai lu ce carnet de Joann Sfar, dont j'aime bien les réflexions. A défaut d'avoir autant de talent, j'ai l'impression qu'on partage au moins les mêmes failles :
Sfar a écrit :Je ne me souviens plus de la signification de l'Éternel Retour chez Nietzsche. Je crois que ça veut dire que les phénomènes n'arrivent qu'une fois et qu'à ce titre, hors des fumeuses probabilités, cette fois où c'est advenu devient éternité.
Ce n'est pas de cet éternel retour là dont je souffre. Je suis malade d'une incapacité à tourner la page. Je ne sais rien oublier. Je suis à l'arrêt comme si j'étais écrabouillé par tout ces moments passés que je suis incapable de laisser filer. J'attends qu'ils reviennent. En réalité, je n'ai jamais su tourner la page sur rien.
Et celle-ci, qui résume bien ce qui me pousse à écrire, notamment sur FTS :
Sfar a écrit :[...] sans doute, le monde n'a aucun sens, mais échapper au nihilisme, c'est accepter comme auteur, de donner une signification à nos jours. Faire cela en auteur de feuilleton, ou plutôt en enquêteur hypothético-déductif : *cela changera peut-être de sens demain*
Créer une science de soi. En espérant que par cette nécessité d'écrire on atteindra le coeur de tous.
Et pourquoi pas, de l'être aimé. Je suis con. Elle ne me lira pas.
MM XX x V

Bon... ce bilan de fin d'année, j'ai pas trop envie de l'écrire. Parce que la majeure partie de cette année a été pourrie, gâchée, alors qu'elle s'annonçait décisive sur plusieurs plans. Cette année, elle avait commencé trop bien, trop haut, avec une sensation de plénitude qui succédait au spleen de l'hiver dernier. L'aboutissement d'une relation forte, de l'amour, des voyages, des aventures et des projets à deux... et plus rien. Les oreilles qui sifflent. Du mépris ? Pas d'explication. Plus rien si ce n'est un arrière goût de trahison.

Et depuis, ce sentiment d'échec qui me colle aux pattes, c'est très désagréable. J'ai fait l'erreur de confier ma vie et mon bonheur à quelqu'un d'autre que moi, je ne la referai plus.

Deux ans après mon retour à la Grande Ville, je n'ai toujours pas trouvé la maison qui me conviendrait, les recherches n'ont fait que m'enfoncer un peu plus : le cycle abrutissant recherche > visite > réflexion > projection > offre > surenchère d'un autre acheteur / foirage de l'agent immobilier / changement d'avis du vendeur / etc. Il en va de l'immobilier comme des relations amoureuses, beaucoup d'intéressés, peu d'élus, pas de règles. C'est un univers que je découvre à peine et avec lequel j'ai déjà hâte d'en finir.

Et cerise sur le gâteau : mes derniers potes sans enfants vont rejoindre la paternité dans les mois qui viennent. Mon meilleur ami fait partie du lot. Plusieurs autres attendent le deuxième. A ce stade, je ne parviens plus à faire semblant de me réjouir. C'est un événement unique pour les futurs parents évidemment, mais difficile de ne pas voir la trame, la répétition, les différentes pressions. Je m'en foutais jusqu'il y a peu, mais l'étau se resserre. Je reconstitue un nouveau cercle d'amis plus jeunes, mais pas assez rapidement pour ne pas être confronté à une forme d'isolement.

Je parle de "sentiment d'échec" et pas d'échec parce qu'objectivement je n'ai pas tout foiré. En fait j'ai réussi à me maintenir à flot par des non-défaites, des petites victoires : je n'ai pas tout plaqué, je n'ai pas incendié mon ex, je n'ai pas sombré dans l'alcool, je n'ai même pas commencé à fumer pour de bon. La tentation était forte. J'aurais peut-être du céder à la rage et à la destruction, ça aurait été rock and roll. Et ça aurait été une perte de temps aussi. Et mon problème c'est bien le temps, je ne peux plus me permettre d'en perdre. Alors au final, une bonne partie de mon énergie est partie là-dedans : des ruminations et du damage-control.

J'ai réussi à me maintenir à flot, mais parfois je me demande si je n'ai pas juste sauvé les apparences. Les apparences sont trompeuses. Ces cheveux blancs, suis-je le seul à les voir ? La lutte a du bon malgré tout, j'ai perdu du gras, gagné un peu de muscle. Je suis peut-être en meilleure forme physique que je ne l'ai jamais été. Pourtant, dans le fond, je me sens vieux, aigri, vieux et gris. Je ne me reconnais plus.

Actuellement je n'ai plus le courage, la force de m'extraire de ma position de simple spectateur. Je ne suis pas resté inactif, il y a eu de bons moments, mais rien de brillant, de durablement chaud et vif pour percer la grisaille. Depuis plusieurs mois je suis passager, c'est la routine qui conduit. Ce n'est pas aussi déprimant que ça en a l'air, c'est juste... confortable ?
Quelques femmes se sont insérées dans cette routine, elles ont participé de plein gré à l'opération "sauvez Jalap" et seraient peut-être même bien restées un peu plus ; j'ai tellement bien donné le change. Mais je ne veux pas les utiliser, leur infliger le même traitement que celui que j'ai subi. Je ne vibre plus pour le moment, ni pour elles, ni pour personne d'ailleurs. Je ne peux pas les garder en attendant (d'aller) mieux. Nina est partie en vacances pour trois semaines, je lui ai donc dit que ce serait mieux qu'on en profite pour arrêter. Officiellement c'est pour rester sur une note positive. Mais c'est surtout pour ne pas céder à la tentation de lui mentir, de lui dire que ce qu'elle a envie d'entendre pour la garder auprès de moi.

35 ans, bientôt 36, bientôt 40, locataire, célibataire et sans enfant. Mis en échec par la norme. Mais le véritable échec est ailleurs, c'est celui d'avoir fini par accepter de jouer selon ces règles-là, tout simplement parce que je n'ai plus les ressources ni les appuis pour en imaginer d'autres.

J'ai longtemps vécu dans un monde parallèle où je pouvais combiner indépendance, job stable, partenaires multiples, fêtes, voyages. Le regard de certains de mes proches : condescendant et envieux. On m'a souvent donné une dizaine d'années de moins, considéré comme un grand naïf... on m'a rarement pris au sérieux. Je râlais un peu, mais dans le fond, ça me plaisait. J'avais dans mes cartons un essai intitulée "Cet adulte que je ne serai jamais". J'y traitais de mon aversion à la norme, de sa morbidité latente, je faisais l'éloge de la légèreté, de la possibilité d'être libre, léger ET responsable. Ce n'était pas l’œuvre d'un ado attardé, j'esquissais le portrait de l'homme que je pensais être... Ce monde et cet homme existent toujours là-bas, quelque part, le problème c'est qu'ils sont figés et que les temps ont changé. Je ne parviens plus à les faire évoluer, à les modeler selon mes envies et mes besoins actuels.



Mon challenge pour 2020, ça va être de débloquer tout ça, de retrouver une voie dont je n'ai aucune idée à l'heure actuelle. Une certitude : je dois m'arracher, quitter cette routine douce-amère, la Grande Ville, au moins pour un temps.
Ne pas vouloir être dans la norme, c'est se définir par contradiction.
C'est tout sauf constructif et c'est ce qui te piège aujourd'hui (peut-être aussi sur le plan immobilier).
J'ai longtemps eu le même problème: savoir ce que l'on ne veut pas, ce n'est pas savoir ce que l'on veut.
à un moment, faut savoir admettre que les bornes évoluent pour nous (et que c'est sain, parce que draguer des nanas qui ont 18 ans quand tu en as 25 passe encore, mais quand tu en as 40 très souvent ça craint)
Et tu sais, autant je déteste la norme pour ses bornes ridicules et ses a priori étriqués, autant il y a un fond de vérité dans ce que jeunes comme vieux pensent des adeptes du jeunisme et autres "hors-normes", qui se voient meilleurs parce que "pas des moutons": c'est un peu la lose aussi.
Parce que souvent, ce n'est qu'une échappatoire pour se bercer d'illusions et se dire qu'on est juste différent et pas "un loser parce qu'on a rien construit (selon les normes de la société)"
Je ne dis pas que c'est ce qui se passe avec toi, mais fais attention à savoir plutôt ce que tu veux au fond qu'à savoir ce que tu veux paraître.
Pour le reste, c'est une bonne chose de redevenir indépendant amoureusement, mais laisse aussi les gens être responsables pour eux, tant que toi, tu es en accord avec toi-même, et que tu ne leur mens pas.
On ne peut, on ne doit, empêcher les gens de faire leurs propres erreurs. C'est une vérité qui m'apparait aujourd'hui comme fondamentale: si tu vas à son encontre, souvent, les gens n'ont pas de gratitude, alors que tu es bien intentionné. Ils préfèrent l'illusion.
Bien sûr ça n'est plus d'actualité vu que tu n'es pas d'humeur, mais je pense que c'est une autre condition à pouvoir "retrouver ta légèreté".
Pour le fait de combiner ton job et des voyages et une vie animée, il y a quelque chose qui te bloque à part l'envie?
Pour être plus précis (parce que j'ai l'impression qu'une partie de ton message s'adresse à quelqu'un d'autre) : je ne me positionne pas (ou plus) en opposition à la norme, c'est une simple constatation. Dans mon cercle social en tout cas : passé 30 ans, l'immense majorité de mes proches sont en couple, ont des enfants et un appart ou une maison. Ou au minimum un de ces trois achievements.
Je ne porte pas de jugement là dessus, enfin j'essaye de ne pas le faire, mais un autre constat c'est qu'il en découle une forme d'exclusion qui est assez violente (tout est relatif hein, ça reste des "problèmes de riches"), d'autant plus qu'elle provient de gens qui me sont chers.

faut savoir admettre que les bornes évoluent pour nous
Tout à fait, c'est ce dont je parlais plus haut, ne pas rester coincé dans une posture obsolète.

Pour le reste, c'est une bonne chose de redevenir indépendant amoureusement, mais laisse aussi les gens être responsables pour eux, tant que toi, tu es en accord avec toi-même, et que tu ne leur mens pas.
On ne peut, on ne doit, empêcher les gens de faire leurs propres erreurs. C'est une vérité qui m'apparait aujourd'hui comme fondamentale: si tu vas à son encontre, souvent, les gens n'ont pas de gratitude, alors que tu es bien intentionné. Ils préfèrent l'illusion.
Bien évidemment, les gens préfèrent l'illusion. Il arrive aussi que la situation ne soit pas claire, qu'on décide d'essayer / de continuer, au risque de faire une erreur. Et c'est sain, tant que le doute est réel et partagé.
Mais parfois, souvent en fait, le doute, l'illusion ne se situe que d'un seul côté. Dans ce cas, prendre ses responsabilités, c'est faire le choix de briser cette illusion, au minimum de ne pas l'entretenir. En disant la vérité tout simplement, une vérité qui n'est pas agréable ni à dire, ni à entendre : tu es amoureuse et je ne le suis pas/plus. Et évidemment, on ne récolte pas de gratitude de cette façon là, juste la satisfaction d'être en accord avec soi-même. On en revient toujours à cette notion de responsabilité, forke ici ou dans un nouveau post si tu veux continuer à en discuter...

Pour le fait de combiner ton job et des voyages et une vie animée, il y a quelque chose qui te bloque à part l'envie?
Non. Comme je le disais je dois "simplement" retrouver la force nécessaire pour sortir de ma - relative - inertie. Peut-être racheter une caisse aussi...
Salut Jalap’,

A mon humble avis de mec de 32 ans casé avec projet couple mariage maison gosse en route tu te mets des barrières tout seul.

Quelques constats :
- Tu as 35 ans. Pas 55. Encore heureux que tu aies largement le temps de construire ces projets là si l’envie en deviens réelle, durable et concrète.
- L’immobilier je suis en plein dedans. Être proprio avec un joli crédit sur les bras n’est pas la panacée que l’on fantasme. Il ne faut jamais occulté le coût réel en liberté que cela implique.
- les potes qui se casent et font des gosses, on a tous connu ça. La vérité c’est que toi seul peut décider de t’isoler de ces gens qui ont nécessairement aussi besoin de liens sociaux et pour qui ton amitié compte forcément. En vrai j’ai été de ce côté là, car pas mal de mes potes sont passés par la case couple ou enfant avant moi. Et puis aujourd’hui je suis de l’autre côté car certains de mes potes sont redevenus célibataires et moi je suis dans cette période là. Dans les deux cas ce qui éloigne c’est pas la différence dans ce que l’on vit : c’est le jugement, la jalousie, la peur, l’intolérance. Et c’est humain hein je juge pas.
- concernant tes envies et tes aspirations : ben t’as le droit de t’être trompé. T’as le droit de changer d’avis. T’as le droit d’aspirer à des choses différentes après tes expérience sans te renier.

En fin de compte je trouve beaucoup de choses liées aux autres, à l’interprétation de leurs situations, de leurs jugements, de leurs attentes dans tes réflexions. Beaucoup de comparaison aussi.

Hors sincèrement je pense que c’est une impasse. Tu compares ta situation à celle de tes potes. Mais tu ne le fais qu’à l’instant t. Hors rien dans leur situation actuelle ne préjuge de leur situation dans un an. Ni de la tienne.

Bref. Une comparaison sur l’instant ne peut que te rendre dépressif.
Ce qui compte c’est ce que tu construis, comment tu t’es construis, ce à quoi tu accordes de la valeur et dans quelle direction tu comptes tourner tes efforts.

Mais ça tu le sais déjà que finalement ça va plutôt très bien et qu’il faut d’abord que tu te ressortes les doigts du cul et que tu recommences à y croire. Quitte à abandonner certains idéaux qui ne te correspondent plus au passage. C’est aussi ça vieillir :)

Dernier point de mon post moralisateur à deux sous du soir (et tu me pardonnera je l’espère si je ne suis pas pertinent c’est tard et j’ai trop mangé depuis 2 jours) : T’en fais trop pour ton ex. Tu en fait l’histoire avec la femme de ta vie, et le symbole d’un train en marche que tu n’aurais pas su prendre.

Sauf qu’en fait t’es en gare dans une grande ville, que des trains il y en a toutes les demis heures, et que t’as encore bien assez de temps pour envisager de rencontrer celle ou celles qui seront les femmes de ta vie. Voir même te tromper 3-4 fois. L’erreur c’est juste d’arrêter d’y croire.


Courage Jalap’ l’heure n’est pas aux bilans au vitriol.
T’as 35 ans.
Une belle situation.
Un physique et une santé au top.
Des amis.
Des facilités certaines avec les gonzesses.

Sans dec’ il te faut quoi de plus pour te donner envie d’y croire ?
Sans dec’ il te faut quoi de plus pour te donner envie d’y croire ?
Haha, OK coach, merci pour le post moralisateur à deux sous :D
Je mettrai ça sur le compte de la raclette, comme tu le suggères... Et c'est en réponse à un post "caliméro", alors fair enough.

Objectivement, la situation n'est pas si dramatique, on est d'accord.
Et bien sur, l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs.
T’en fais trop pour ton ex. Tu en fait l’histoire avec la femme de ta vie, et le symbole d’un train en marche que tu n’aurais pas su prendre. Sauf qu’en fait t’es en gare dans une grande ville, que des trains il y en a toutes les demis heures [...]
Mouais... je suis dans une phase "je trouverai jamais mieux" donc ça ne me parle qu'à moitié, mais bien entendu dans le fond tu as raison. Le problème c'est que j'en ai un peu ma claque de la ville et qu'il y a beaucoup moins de trains à la campagne, comme j'ai déjà pu le constater... Toujours le même dilemme, le beurre et l'argent du beurre :mrgreen:

Comme ces réflexions englobent plusieurs choses, je précise que le fond du problème c'est surtout le décalage entre mes projets à moyen/long terme et les résultats à l'heure actuelle. Ma frustration vient surtout de là, et elle est amplifiée par le contexte un peu pourri dans lequel j'évolue. Il y a aussi des comparaisons inévitables avec ce que j'ai déjà eu et que je n'ai plus.
Enfin voilà, c'est toujours le même bordel et j'ai l'impression de tourner en rond.
Mais le positif arrive, je vais aller le chercher. J'y reviendrai dans un autre post, j'avais juste besoin de cracher un peu de bile et de me plaindre :mrgreen:
T’aurais pas intérêt à mettre tes projets à moyen/longe terme ici par écrit ?

Histoire de tracer ensuite ta route vers leur réalisation et vérifier au passage que ces projets forment un tout cohérent ?
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