C'était qui le gars ? Le responsable local du Bloc Identitaire oO ?
Si non, dans le genre plan loose, j'en ai aussi une bonne
Ça remonte à quelques semaines. Je discutais avec une nana via Tinder. Le courant passait pas mal, mais bon, les discutions virtuelles ne valent pas grand chose tant qu'il n'y a pas de rencontre réelle.
A propos de rencontre réelle, elle me propose à un moment de venir voir avec elle une grosse compétition de tennis, dans les loges, bouffe comprise. D'un côté je me dis que c'est un peu rapide, mais de l'autre... pourquoi pas ! Et puis comme m'avait dit Thedaze (en français dans le texte) : "Si ça se passe mal tu pourras toujours te bourrer la gueule au champ'.

"
Trois jours avant, j'apprends qu'en fait c'est 30 € par personnes. Ça commence tout doucement à être louche. Mais bon, nouvelle expérience, toussa toussa, occasion de voir une grande compétition de tennis, ... admettons.
Donc, le jour même, je me lève tôt et me plante déjà dans mes tickets trains. En gros l’événement avait lieu bien, bien loin de chez moi. Et au lieu de prendre un simple aller-retour, je prends un ticket avec une gare "via", qui me coûte plus cher qu'un aller simple et qui m'empêche de prendre l'aller-retour.
En route, je prends la correspondance pour le lieu de l'événement et rencontre Madame Tennis. Et au bout de vingt minutes, angoisse : on a RIEN à se dire. Mais quand je dis RIEN, c'est RIEN.
Bon, reste à espérer que l'expérience tennis va en valoir la peine. Spoil : non. Vraiment, pas du tout. Ce que j'avais pris pour un truc de standing était en fait une loge pour ultras du tennis. Je me retrouve donc à devoir porter un t-shirt ultra-cheap où le nom de la banque qui faisait le sponsoring était plus grand que celui de la compétition, et à devoir me faire peinturlurer la gueule.
Et on se retrouve donc dans la buvette du centre sportif à manger des plats dans lesquels il y a plus de conservateurs et additifs que d'ingrédients de base (big up aux boulettes sauce tomate que je suspecte être de la sciure de bois camouflée). Je me retrouve donc en face de Madame Tennis à n'avoir rien à dire. Par chance on se fait inviter à une table par des
gros beaufs connaissances de Madame Tennis.
L'occasion de souffler et de ne plus à avoir à animer une conversation artificielle. Sauf que... à ma droite vient s'asseoir le mec le plus relou que je n'ai jamais rencontré. La caricature du gros beauf braillard. Et en plus, drague et harcèlement sont des synonymes chez ce con. Qui a commencé à jeter son dévolu sur Madame Tennis (en plus d'empiéter sur mon espace vital).
Et là, non. Je n'allais pas laisser passer. J'avais beau n'avoir rien à dire à Madame Tennis, c'était la moindre des politesses que de s'interposer (et puis merde, même s'il ne menait à rien, ça restait mon rencard et j'appréciais moyen de me faire marcher sur les pieds).
Et je me suis lancé dans une tirade où je l'ai grosso modo qualifié de chiant, de salle type qui ne sait pas se tenir, de mec bourré sans éducation, brisant les burnes de toutes les personnes à la table (ce qui était le cas), lui enjoignant de fermer sa gueule, s'occuper de son assiette et de cuver sa bière en silence.
Et à ma grande surprise, l'oncle du gars en question a proposé à son neveu d'aller fumer une cigarette et est venu me trouver par la suite se confondant en excuses en tous genre, à base de "il a eu une grosse soirée la veille, j'ai eu une discussion sérieuse avec lui, dans le fond il n'est pas méchant, je suis tellement désolé, tellement désolé..."
Bref. Vient le moment d'aller voir le match. Et ce fut pour moi la walk of shame. j'ai essayé de me tenir le plus à l'écart possible de ce groupe d'une grégarité sans borne. Entre les vuvuzellas, les chants de supporter chorégraphiés (ohéhé, olala, la Belgique est là et on va tout péter !). J'ai fait mon possible pour me tenir à l’écart. Vraiment.
Et au final, je me retrouve dans les loges des ultras, Madame Tennis à ma droite avec sa vuvuzella et Monsieur Chiant à ma gauche, à devoir subir la stéréo des deux, avec les chorégraphies de supporter entre chaque point. Le plus dur a été de se rouler en boule à chaque fois que les caméras balayaient vers cette tribune de merde.
Le soir, une fois rentré chez moi, je fais mes comptes : le ticket retour m'avait coûté sept euros de supplément (because acheté dans le train), j'ai passé une journée chiante et Madame Tennis ne semble pas plus intéressante que ça.
Aussi, j'avais un autre plan pour le lendemain : revoir une nana que j'avais déjà bu un verre et avec qui le courant passe bien (et pour l'instant la situation ressemble à un gros flou artistique, mais je me marre bien). J'ai pesé le pour le contre et au final...
Je dois avoir un fond maso, parce que j'ai décidé de combiner les deux : c'est pas tous les jours qu'on assiste à des matchs de grande compétition, peut-être que Madame Tennis se sera décoincée entre temps, et de toute façon j'avais au pire rendez-vous en soirée avec Mademoiselle Montpellier sur Bruxelles pour compenser.
...
...
...
Je vous le donne en mille, c'était toujours aussi akward, mais bon, Monsieur Chiant n'était plus là
Et alors que je me retrouve dans les tribunes, je reçois un message de Mademoiselle Montpellier qui toute gênée et embêtée... m'annonce qu'elle annule, parce que débordée par ses stages. Mais qu'elle me réinvitait le week-end suivant pour se faire pardonner.
Franchement, j'ai trouvé son message tellement gentil et touchant que je l'ai bien pris... jusqu'à ce que je me rappelle les 20 € pour faire le lieu de la compétition -> Bruxelles -> chez moi pour rien.
Là, c'était officiel, j'avais atteint le point de non-retour de l'akwardness ! J'ai donc suivi le premier match et me suis barré après, méditant sur les quantités indécentes d'argent dépensées pour rien.
Moralité :
Ce week-end était tellement foireux que j'en suis finalement venu à la conclusion qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer, que ça fait toujours des histoires drôles à raconter ensuite :')
Epilogue :
Finalement, le gouffre financier s'est résorbé de moitié : mon beau-père, à qui j'ai raconté mes mésaventures est parti d'un grand éclat de rire une fois mon récit terminé, d'une claque sur l'épaule et a sorti un billet de 50 de sa poche, ponctuant son don d'un "tiens, pour ta peine !".
Allez, au moins je n'aurais pas trop perdu...