Page 24 sur 24

Re: Des bouquins à conseiller ?

Posté : 18.01.21
par Z-Jeanne
Bonjour à tous,
Voici quelques livres que j'ai bien aimé :
  • Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus
  • Les langages de l'Amour: Les actes qui disent "je t'aime"
  • Je te laisse partir maintenant: comment se reconstruire après une rupture
  • Le slow sex
  • Couple rêvé, Couple réel: De l'état amoureux à l'amour, Carolle Graf et Serge Vidal.

Re: Des bouquins à conseiller ?

Posté : 19.02.21
par Gafano
La violence et le sacré de René Girard.

C'(est un ouvrage qui livre un regard à la fois historique et sociologique sur ce pourquoi les groupes ont toujours rejeté de tous temps les individus qui menacent leur cohésion.

Les exemples sont nombreux, et expliquent comment les rites sacrificiels des civilisations anciennes ont progressivement été remplacés par des cours de justice dans nos sociétés modernes.

Il y parle de mythologie grecque, en citant Freud, Lévi-Strauss et bien d'autres auteurs en passant par des disciplines aussi riches et variées que l'anthropologie, la sociologie, l'histoire, la psychiatrie + psychologie, et bien sûr la religion.

C'est un livre un peu compliqué à lire parce qu'il fait référence à pas mal d'auteurs. Personnellement, je le relis de temps en temps, et je n'arrête pas de découvrir de nouvelles choses à la relecture.

Dans le même genre de lecture, j'ai beaucoup aimé découvrir Noam Chomsky. Ses idées sont également consultables sur Youtube où il a donné des interviews.

Sinon en littérature française, il y a Muriel Barbery, auteur de "L'élégance des Hérissons", et Romain Gary, auteur de "La promesse de l'Aube". Ce sont deux bouquins à dévorer d'urgence dont on ressort un peu décontenancé comme après avoir vu le film Old Boy de Spike Lee. Non seulement, ces livres invitent à méditer sur son sort mais en plus, la plume de ces deux auteurs est géniale.

Re: Des bouquins à conseiller ?

Posté : 20.02.21
par Esope
Narcisse et Goldmund

Il s’agit d’un roman philosophique écrit par Hermann Hesse.

Il raconte principalement l’histoire de Goldmund, jeune garçon entrant dans un monastère au Moyen-Âge avec le souhait de devenir moine et érudit. Il devient ami avec Narcisse, un moine un peu plus âgé très porté sur les sciences. Narcisse révèle à l’enfant que son désir de devenir moine lui vient de son père, mais qu’il possède une nature qui n’est pas faite pour devenir moine.

Commence alors pour Goldmund une vie vagabonde, alors qu’il abandonne le monastère pour suivre son instinct. Goldmund est jeune, beau et doué. Il évolue de village en village, vit au jour le jour et séduit de nombreuses femmes, puis finit par s’établir dans une ville dans laquelle il devient sculpteur renommé. Cependant la vie sédentaire n’est pas faite pour lui, il retourne vagabonder plusieurs fois. Se retrouvant piégé (après avoir vu une de ses amantes de la noblesse), il échappe de justesse à la mort en étant sauvé par son ami Narcisse. Il finit par revenir au monastère de sa jeunesse pour y réaliser quelques œuvres. Finalement, il meurt relativement jeune après avoir été éconduit par sa dernière amante qu’il a cherché à revoir.

Ce roman présente différentes conceptions qui ont résonné en moi :
- l’opposition entre science et art et la nécessité de trouver sa voie

- les fausses croyances sur ce que l’on souhaite faire et devenir, qui sont en fait basées sur les désirs parentaux

- l’opposition entre liberté/vagabondage et sédentarité : Goldmund vit libre et pauvre, vagabondant de village en village mais est globalement heureux (bien que sa vie soit dangereuse et pas spécialement facile). Par opposition, nombre de personnages du livre sont emprisonnés dans leur rôle (le maître sculpteur ne prend plus de plaisir à son art, il ne fait que des commandes rentables pour améliorer son statut et ses revenus pour améliorer la condition de sa fille et lui permettre un meilleur mariage). Les sédentaires ont une certaine sécurité, un statut, mais sont aliénés par leur quête du plus riche, plus sûr. Cet aspect résonne particulièrement avec ma vie, moi qui aimerait d’un coté me poser quelque part, et qui pourtant n’y arrive pas et continue de changer de région et de pays.

- l’attrait du chemin, de la nature, de la marche sans but, de la contemplation

- la fragilité, la dureté de la vie et les différentes horreurs commises par l’individu et la société

- la séduction : Goldmund le vagabond, avec sa belle gueule, n’a aucune difficulté à séduire. Les femmes s’offrent littéralement à lui, sans forcément s’accrocher d’ailleurs (Sa première amante passe la nuit avec les lui et ensuite l’envoie balader pour retourner avec son mari qui la bat). Cette facilité de séduction semble s’estomper avec l’âge. Cependant l’auteur fait remarquer que cela est plus compliqué pour la plupart des hommes, et que ses compagnons de route ne reçoivent jamais les attentions d’une femme.

Citation :
« Pourquoi cet être sentimental, cet homme aux sens affinés et riches qui pouvait éprouver si intensément le charme d’une fleur, d’un lever de soleil, d’un cheval, d’un vol d’oiseau, d’une musique, et les aimer, pourquoi s’acharnait il à vouloir être un intellectuel et un ascète ? »