FTS

Un vendredi soir il y a pas si longtemps.
Je rentre du boulot, je suis crevé et maussade, il flotte. Semaine de merde. Je me pose sur mon balcon, ouvre une bière et contemple les trombes d’eau qui déferlent sur la capitale. Dans toute sa mélancolie, la vision est splendide. Et un amer constat me saute aux yeux aussi vif qu’une claque dans la trogne :

« Merde Finn qu’est-ce que t’es en train de foutre de ta vie ces derniers temps. T’as une belle vue et un grand lit vide qui pue l’ennui depuis des semaines. Bouge toi le cul. »

Ça se met a résonner dans mon crane.

"Bouge toi le cul.Bouge toi le cul.Bouge toi le cul.Bouge toi le cul."

La nuit m’appelle. Ça faisait une plombe que j’avais pas ressentis ça. De peur que cette sensation disparaisse, je saute dans un taxi et m’enfonce au cœur de paris, à la recherche du premier rade avec un peu d’ambiance.
J’arrive au bar. Une pinte un shot pour se réchauffer. Je sors fumer une clope. J’aperçois une jolie blonde qui pianote sur son téléphone.
Je m’approche et lui balance : « Alors tu as des match tinder ? »

Elle se marre. Pour la faire courte : on boit des coups, on s’embrasse et l’heure tourne jusqu’à six heures du matin.

- Je peux te demander un truc que j’ai toujours rêvé de dire ?
- Oui ?
- On va chez toi ou chez moi ?
- Chez toi, répond-elle

Vingt minutes plus tard, on s’envoie en l’air comme des fauves pendant que le soleil se lève. Cette fille est belle et le moment est foutrement génial. Elle s’endort dans mes bras et j’ai hâte d’être demain pour remettre le couvert. Love this Game me dis-je avant de sombrer dans un sommeil d’ivrogne.

Je me réveille vers huit heures pour pisser. Saoul comme une huitre, je la cherche dans le lit d’une main maladroite et damn. Pas de blonde dans le lit. Pas dans les toilettes, pas sous le lit. Elle a disparu. J’ai vérifié, même pas de numéro sur la table, ni sur le miroir à coup de rouge à lèvre (on sait jamais). Pendant cinq minutes je suis en plein délire. Je me dis que je suis barge et que j’ai rêvé. Les longs cheveux blonds que je retrouve sur l’oreiller m’arrachent à la panique. Je me calme, je fume clope sur mon balcon ou tout a commencé. J’ai un sourire débile et un délicieux constat me réchauffe les tripes.
J’ai couché avec un fantôme qui est sorti de ma vie comme elle y est entrée. J’ai adoré ça.
I love this fucking game.

Quand tu es avec ta copine depuis peu, que vous parlez de votre premier rendez-vous et qu'elle te sort le plus naturellement du monde :

"T'es un bon dragueur n'empêche".

LFG

En auberge à Edinburgh (de retour, j'y travaille), une Française rentre dans mon dortoir.

On discute une dizaine de minutes.
On sympathise.

Elle s'en va prendre une douche, m'avouant plus tard qu'elle espérait ne plus me voir en revenant, car elle était intimidée et n'osait pas me parler.

Raté, j'étais encore là.

La conversation se relance une bonne demi-heure.

Elle m'excite dans sa manière d'être.
Une voix sensuelle, un joli décolleté que je regarde avec plaisir, un corps à croquer, et ce charme propre à vous, chères Françaises...

Je lui parle de mon site d'écriture.
Elle me parle de son métier d'animatrice radio (qui sait, vous l'avez peut-être déjà entendu ! ).

C'était le parfait moment pour s'installer l'un à côté de l'autre et partager nos projets sur le pc.

On se rapproche.

Nos jambes s'effleurent. Nos mains se croisent.
Je finis par la lui prendre. Elle est réceptive.

On décide d'aller manger.
On passe un agréable moment.

Elle est surprise que j'en sache autant sur elle sur le peu de temps passé ensemble (j'adore analyser en profondeur la personnalité des gens sur le peu d'éléments en ma possession).

Le courant passe naturellement.
Sur le chemin du retour, on s'embrasse.

J'ai envie de passer la nuit avec elle. En train de me changer dans la pénombre de la chambre, je me demande comment en arriver là en ne passant pas pour un lourd, dans une chambre de 16...

Elle revient de la salle de bain, on s'avance l'un vers l'autre :

- On regarde un film ?
- *deux secondes de blanc, surpris de son pas*. Oui.

Si simple.
On se prend trop la tête, parfois.

Deux nuits de plaisir et de totale connexion.

Je la raccompagne au tram lors de son dernier jour.
Nous nous échangeons nos derniers mots et baisers.

- J'envie la prochaine fille que tu vas rencontrer.

Et une invitation à lui rendre visite.
Que je vais bien sûr réaliser le moment opportun .

I got a feeling we are gonna win
Our bodies make it perfect
And your eyes can make me swim

Then again everything seems new
I can barely hold my tongue
To say the least I'm into you

And your eyes
Are saying more than we can talk and warmer than our bedroom sport
And your thighs
Are kisses from the outside, girl that's all I need

I'll take you down the other road
To breathe in something more

I'll find it harder to ignore
The things I want you for

Une soiré chez moi, parmis les invités des invités, cette fille avec qui j'avais accroché à une précédente teuf.

J'apprends que le grand plein de cheveux qui ne la décolle pas est son mec.

Mauvaise idée, je devrais boire moins d'alcool et changer d'idée.
Mais tout se passe vite et en un rien de temps je me retrouve à changer d'alcool mais pas d'idée.

On bouge en ville, en marchant ou en rampant, peut être les deux, tout le monde dans le même état, en pleine cohésion éthylique. Direction un concert gratuit en plein air pour trouver des gens comme nous qui n'ont plus besoin des voyelles pour se comprendre quand ils se parlent.

Ce mec est greffé sur son dos comme un sac eastpak et j'ai peur qu'il lui bave dans le cou, ce même cou que je comptait embrasser.
Enfin une ouverture, le grand koala relâche son étreinte.

Je me rapproche d'elle, tout au long de la soirée les regards chargés de sexe ont volé entre nous deux. Sans un mot, j'attrape la main de celle que je vais baiser violemment et l'emmène chez moi.

Une fois chez moi... je suis presque dépassé : cette fille est une furie, j'ai un peu mal mais j'aime ça. Rarement vu autant d'énergie, elle a réussi à retourner le matelas face hivers/ face été.

Quand elle me laisse sur le dos dans une marre de... rhum, ça devait être du rhum... pour rejoindre son mec, quasiment au bout de ma vie, je m'endors comme une merde.

Le lendemain matin, je fais le ménage avec une bonne gueule de bois des familles quand ça sonne à la porte.
J'ouvre en caleçon avec sûrement une tache de pipi dessus et tombe nez à nez avec ma succube et son familier.

Elle feint la perte de mémoire. Elle veut des explications sur ce qui s'est passé.
Elle doit avoir des soucis de mémoire puisque très tôt le matin j'ai reçu un message de sa part dans lequel elle affirmait vouloir qu'on se revoie.

J'assume comme un homme et décide de mentir honteusement à ce garçon en prétendant qu'on est revenu à la maison chercher un peu de beuh, que bourrée elle s'est endormie et que je l'ai laissé cuver trois heures.

Je ne le sens pas convaincu mais ils s'en vont.
J'apprends quelques jours plus tard qu'elle a quitté son koala pacifiste non sans lui avoir planté une fourchette dans la main.

Bien entendu elle exprime le désir de me revoir... le dernier message que je lui ai envoyé était : "je te préviens, chez moi tu mangeras avec une cuillère".
Je n'ai pas eu de nouvelles.

LFG !