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Désolé de remonter un post de plus d'un mois, mais le sujet est réellement passionnant

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Y'a un an de ça, j'me suis viandé en vélo, vol plané de 6-7m, je suis tombé sur la tête. Je me suis réveillé 3/4 d'heure plus tard à l'hosto. Le toubib vient me voir, me dit que j'ai la clavicule pétée, et que c'est un miracle que je sois pas mort, et a fortiori que je n'aie aucune blessure à la tête.
Mais c'est pas ça qui m'a marqué dans cet accident. Ce qui m'a marqué, c'est qu'entre le moment ou j'ai touché le sol et mon réveil à l'hôpital, c'est un véritable néant. Pas de rêve, c'était pas du sommeil. C'était véritablement l'arrêt de la pensée, le déni de moi même, l'arrêt de mon existence. J'ai vécu (l'utilisation de ce verbe est à mourir de rire dans le contexte

) 45mn dans le monde des morts.
Depuis j'ai énormément changé et j'aime beaucoup débattre de la chose philosophique avec trois de mes potes (jamais plus d'un à la fois quand même xD). L'un d'eux est bouddhiste et m'a dit un jour "la sagesse c'est de pouvoir mourir dans l'indifférence". Il m'a pas fallu plus de dix secondes pour me rendre compte qu'il avait raison. La mort c'est pas seulement l'arrêt de la vie physique, c'est l'arrêt de l'existence de l'esprit. C'est très dur à admettre, et bien plus encore à concevoir. Sans mon accident je n'aurais jamais pu le comprendre.
Alors pourquoi j'ai pensé qu'il avait raison ? Parce que si le monde est bien réel, il n'a de forme qu'à travers mes yeux et ce que j'en comprend. L'arrêt de mon existence c'est le déni de ce monde. Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ce que je laisse ? C'est pas un peu zarbi un mort qui a besoin de reconnaissance ? On pense la mort avec l'oeil des vivants. Mais la mort c'est l'abolition de tout : le concret, l'absurde, même le temps n'est qu'une notion conceptuelle qui perd son sens avec la mort.
C'est pour ça qu'aujourd'hui, j'accueillerais volontiers la mort au prochain coin de rue. Pas parce que je pense avoir accompli ce que je voulais accomplir dans cette vie, mais parce qu'une fois mort ces accomplissement n'ont aucune espèce d'importance.
La vie il faut la vivre pleinement, y faire ce que l'on a envie d'y faire, en faire ce que l'on a envie d'en faire. Parce que les regrets on peut les avoir à 80 ans quand on se rend compte qu'on a gâché telle ou telle partie de sa vie, tant qu'on est vivant quoi. Mais pas quand on est mort.
En somme je dirais qu'il est tout à fait rationnel d'avoir peur de la vie, et que cette peur est un moteur, qui nous pousse à aller chercher cette décharge de dopamine dans le cortex qui est notre seule raison de vivre. Par contre, c'est totalement irrationnel d'avoir peur de la mort, parce que c'est pas moins bien que la vie, et que quand bien même ça le serait, on ne peut pas l'apprécier, en cela que l'on n'existe réellement plus.
Les bouddhistes ont a mon sens, une réflexion d'une très grande profondeur à ce sujet. Au Tibet, on dépèce les corps des morts pour que les vautours puissent mieux les bouffer. Et ça, c'est quelque chose...