It's time for a switcheroo
Vendredi soir, je devais rejoindre un ami en ville pour aller boire un verre dans un bar où quelques de ses amis jouaient. Sauf que c'était assez tard, et à cette heure ci il n'y a qu'un bus toutes les heures dans ma pauvre ville de province.
Alors il m'est revenu à l'esprit comment je faisais quand j'habitais dans un village encore plus loin : en faisant du stop. J'ai donc fait une petite pancarte "Centre-ville svp

" et je me suis posté en bas de ma rue. La première voiture qui passait s'est arrêtée pour me descendre.
J'ai donc fait la connaissance d'un brillant professeur de lettres qui a enseigné à l'international et qui m'a recommandé quelques lectures. En plus il porte le même prénom que moi, c'est dire s'il est génial. On a parlé même pas un quart d'heure, mais ce type respirait la bonté et la joie d'enseigner, j'aurais aimé avoir un professeur comme lui.
Bref toute cette intro pour dire qu'on n'y pense que trop peu, mais le stop c'est gratuit (si ce n'est faire une pancarte), pratique, rapide et est une opportunité incroyable pour rencontrer des gens à qui on aurait jamais adressé la parole autrement. Voilà, faites du stop, vous ne le regretterez pas.
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L'interne, qu'on va renommer Gims pour des raisons pratiques, après ce brillant échange de dimanche dernier, s'est remise à me parler normalement le lendemain à l'hosto. Faut croire qu'il fallait attendre un délai légal de 24h pour parler des activités de la veille. Bref, je n'arrive pas à la cerner, et malgré qu'elle me plaise énormément je n'avais pas d'autre solution que de redevenir passif, au risque de passer pour un énorme relou.
Mardi fut (a mon grand regret) mon dernier jour de stage. J'ai capté quelques légers signaux de la part de Gims, mais bon ne sachant toujours pas sur quel pied danser, je n'y ai pas accordé beaucoup d'importance. Cette femme restera une énigme.
Jeudi, je suis allé à la soutenance de thèse de mon désormais ancien chef, au cours de laquelle il est devenu
docteur honoris causa. C'était la première fois que j'y assistais, et je fus surpris de voir la bonne ambiance qui y régnait, m'attendant à un truc plus solennel.
Après, on est allés à 17 se murger dans un bar à tapas en ville. Putain j'étais le seul externe-péon de 23 ans au milieu d'internes, de médecins, des parents de mon chef, de secrétaires et d'infirmièr(e)s. Pendant un moment je me suis demandé ce que je foutais ici.
Il y avait bien Gims, mais elle n'était pas à portée de discussion, et ce soir là elle était d'humeur à m'ignorer gentillement. Une énigme je vous dis.
Puis est arrivée une amie de mon chef, interne aussi (la raison pratique est ici), venant de paris, qu'on nommera Cléo. Elle se pose à côté de moi, on commence à faire connaissance et le courant passe très bien. Mes chefs m'envoient des regards complices et amusés, Gims ne réagit pas. On parle beaucoup, puis un moment donné, elle sort fumer, et je l'accompagne.
J'ai pu alors voir plus en détail son physique. Elle fume mais est paradoxalement très sportive et a un corps trèèès bien taillé. Très petite. Des beaux yeux bleus-gris avec un regard assez profond. Un petit nez avec un piercing. Une frange. Je n'aime pas les franges, je trouve que ça cache trop le visage. Elle me plait moins que Gims, mais elle reste dans mes standards.
Je l'amène promener un peu sur la Prom'. Comme un con j'avais pas pris ma veste alors je me pelais le cul en chemise mais c'était worth it. On s'assied sur une rambarde face à la mer et on papote. Elle a beaucoup d'humour, j'apprécie. Puis on retourne au bar.
On bouge à nouveau avec un tiers du groupe dans un bar qui joue des musiques des années 80 pour danser un peu. Gims ne suit pas mais Cléo oui. La musique est trop forte, on ne peut pas parler tranquillement, alors on boit, principalement. Mon chef, ce wingman de génie, lance un jeu où il faut s'embrasser de voisin en voisin pour faire une chaîne. Je fais donc un petit smack à Cléo. Cimer chef putain. quelques minutes après ça, elle se lève pour partir avec une amie à elle qui devait rentrer.
- Bon pour mon numéro tu demanderas à Anto (mon chef !)
- T'es encore là non ? tu peux me le donner toi même
- Pas faux, tu notes ? 06 XX XX XX XX
- Parfait, à bientôt !
J'aime quand c'est simple bordel. Passé le reste de la nuit à danser avec les autres, pour me manger une belle gueule de bois le lendemain.
Je lui ai filé un rencard 3 jours plus tard, soit aujourd'hui, dimanche. On est allés boire un verre dans un pub irlandais en terrasse. Je me suis pas ennuyé une seule seconde. En fait j'ai rien de spécial à dire sur ça, juste on s'entendait bien et on s'est amusés.
Comme je l'avais rejoint vers 17h30, on s'est fait naturellement un petit resto niçois après avoir discuté pendant 2 bonnes heures, puis on est allés se balader sur la prom. On est retournés à l'endroit où on s'était posés la dernière fois, mais cette fois on s'y est pas assis. Là j'ai pensé au post de Raven qui expliquait que concrètement, on peut embrasser n'importe quand une meuf à qui on plait sans problème. Bon, on va essayer. Puis fallait pas trop tarder aussi.
- C'est là où on était la dernière fois, tu reconnais ?
- Ouais, mais il fait plus froid que la dernière fois..
[On regarde la mer pendant quelques secondes de silence]
- J'ai oublié de faire un truc la dernière fois..
Et là je l'embrasse. Mon dieu que c'était cliché et amené avec la délicatesse d'une pelleteuse, mais je me suis bien marré à le faire putain. Elle était tellement surprise et amusée, c'était trop mignon. Et il avait raison ce salopiaud de Raven.
On se galoche un peu, puis quand même y'avait du vent et on se caillait alors on a marché jusqu'à un arrêt on est rentré en bus. Je lui ai proposé de passer chez moi, mais elle a décliné et est rentrée chez mon chef (il l'héberge). Très bonne soirée et j'espère la revoir sous peu.
J'ai vraiment un changement d'énergie par rapport à la semaine précédente. Je crois que je n'essayais pas assez de m'amuser, tout simplement. Tinder marche mieux aussi, mais j'ai pas encore concrétisé. J'y travaille.