Strange Days

Note : 7

le 13.02.2012 par Edvard Dolokhov

107 réponses / Dernière par Edvard Dolokhov le 21.06.2014, 13h32

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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J'ai juste adoré ce message.
Super style.
Je te l'ai déjà dit, mais la c'est un cran au dessus.
Merci Smooth, hâte de te relire également. (et de te recroiser sur Paris :)).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Like ! le 25.01.13, 22h24 par Mr.Smooth
Si un matin, entre 10h et midi, vous passez par la rue Etienne Marcel à Grenoble, arrêtez-vous un instant devant le numéro 4, et levez donc les yeux vers le premier étage. Au-dessus du bordel et en face du salon de massage thaï. C’est en général là que je me trouve, en calebar, la fenêtre ouverte, même en hiver, surtout en hiver. Parfois, je suis même complètement à poil. Les voisins me voient déambulé ainsi, le service trois pièces à l’air libre, tous les matins du monde. Quand je me réveille, je commence par ouvrir la fenêtre, puis je mets les chœurs de l’armée rouge à pleine balle, et je fais trente pompes au milieu de ma chambre. J’ignore ce qu’ils peuvent se dire. Cet Edvard Dolokhov doit leur paraitre un bien curieux personnage. Mais non. Ils ne connaissent même pas mon nom. Pour eux, je dois être le cinglé qui fait des pompes à poil sur l’hymne nationale soviétique. Ou le sociopathe qui organise des rave dans son salon. Je ne sais pas. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Je l’ignore. Je suis un peu fou, je vous l’ai déjà dit, je crois.

L’éternel retour nitzschéen est un concept philosophique extrêmement complexe, que je ne suis toujours pas sûr de vraiment maîtriser. Il faut dire que j’ai abandonné mon projet de recherche philosophique consacré à Friedrich au bout de deux semaines. Il n’empêche. Cette idée d’incessant retour du même, il m’arrive de l’appréhender de manière flagrante. Une fois, par exemple, l’un de mes meilleurs amis a emballé la nana que je convoitais pendant une party. L’alcool aidant, j’avais ensuite passé quelques heures absolument atroces. Hé bien, environ un an plus tard, le même jeune éphèbe m’a de nouveau raflé une proie différente. S’en sont suivi quelques heures tout aussi atroces que les premières. Des exemples comme celui-là, je pourrais en citer à la pelle. Je me contenterai d’un seul, particulièrement révélateur. A l’hiver dernier, j’étais passablement épris d’une naine aux grands yeux et à la voix haut perchée. Amélie. Je l’ai déjà évoqué une ou deux fois, il me semble. Bref. Un soir, je l’ai rejointe en compagnie de deux autres amies. Je lui avais ramené un cadeau de noël : un chien en peluche qui tirait la langue. Il lui ressemblait un peu. Ça la fit beaucoup rire.

Nous avons commencé à boire du blanc sur les quais de scène. Chaque fois que nos verres se vidaient, je commandais une nouvelle tournée. Au bout d’un peu moins de deux heures à ce rythme, Amélie était complètement pétée, j’avais la tête qui tournait légèrement, tandis que les deux nanas qui nous accompagnaient demeuraient à peu près sereines. Bon, j’avais sans doute fait picoler la petite un peu plus que de raison. Mais les effets de l’alcool peuvent être prodigieux… A la fin, on buvait dans le même verre. On a décollé en direction de chez Régine, une boîte classieuse à côté des Champs. Amélie était de plus en plus bourrée. Elle fait partie de ces nanas que l’alcool a tendance à transformer en putes de haut vol. J’espérais donc tout naturellement qu’elle me tombe dans les bras sitôt passés les deux grammes. Hélas, elle s’est plutôt mise à draguer ouvertement la totalité des mecs que nous croisions en route. C’est seulement quand elle était à cours de gibier qu’elle daignait m’accorder un peu d’attention. Devant la boite, elle s’est ainsi mise à me mordre le bras en me fixant d’une manière indécente. Je n’aime pas les filles faciles. Mais alors vraiment pas. Elle m’avait déjà passablement gonflé avant que nous n’entrions dans le club. Ça a empiré quand ses collègues de travail nous ont rejoints. Je ne les avais encore jamais rencontrés.

Elle m’en avait néanmoins longuement parlé. A l’en croire, il s’agissait du pire ramassis d’abrutis de France et de Navarre. Naturellement, en bonne pute hypocrite, elle leur a sauté au cou avant même qu’ils n’aient le temps d’ouvrir la bouche. L’entrée coûtait 25 balles. Je me suis démmerdé pour qu’elle m’en paye une bonne partie avant de la laisser en plan. Pas question de pourrir ma soirée pour cette emmerdeuse. J’ai passé les heures suivantes à me balader dans le club en parlant un peu à tout le monde. J’ai fait la connaissance d’un bobo à la chemise à moitié ouverte, qui organisait un apéro huîtres/champagne dans son duplex au Trocadéro. Il m’a proposé de venir et m’a noté son numéro sur un chéquier. Cocasse. J’ai aussi parlé à un new yorkais, payé deux whisky pour 20 balles et draguer deux blacks.

J’étais dehors avec l’une d’entre elle quand Amélie est surgie de nulle part et m’a sauté dessus. Elle était encore plus défraîchie que tout à l’heure et semblait sur le point de recracher l’intégralité de son dernier repas sur le trottoir. Comme elle me suppliait de la raccompagner, je suis retourné dans le club chercher mon manteau et le sien, après l’avoir confié à la donzelle que je draguais quelques minutes plus tôt. J’ai beau être sanguin et con, je ne peux jamais résister à l’appel d’une demoiselle en détresse. Elle avait beau me les avoir brisées menu, je me serais mis à quatre pattes pour elle sans broncher si elle me l’avait demandé les larmes aux yeux. Oui, votre serviteur est une vraie baltringue.

J’ai fait aussi vite que possible, filant des coups de coude à tout le monde. J'avais une trouille pas possible qu'elle disparaisse et qu'il lui arrive quelque chose. Quand je suis revenu, elle venait de cracher ses tripes aux pieds de mon infortunée camarade d’un soir à la peau d’ébène. Pas rancunière pour un sous, celle-ci souriait pendant que je me répandais en excuses. Je suis parti avec Amélie bras dessus/bras dessous. Je l’ai ramenée chez elle en taxi, tant bien que mal (le chauffeur a du faire plusieurs escales pour qu’elle finisse de déverser les restes de son repas de midi sur le macadam). Arrivée chez elle, elle s’est effondrée sur son matelas, j’ai posé une bassine à côté de son lit qu’elle s’est empressée de remplir, avant de me supplier du dormir avec elle. Je n’ai pas dormi de la nuit. Le lendemain matin, elle a fait comme si de rien n’était avant de se barrer au taffe.

Oui, j’ai donc bel et bien pioncé avec une meuf sans la baiser, et même sans l’emballer. Ça vous parait balèze ? Attendez la suite.

J’en viens à mon éternel retour du même. Samedi dernier, Gala de l’école, donc. Violette nous avait invités à passer nous mettre une mine prendre un verre chez elle avant d’y aller. J’avais acheté un vin australien à 10 balles, qui à en croire le caviste ferait monter n’importe quel être de sexe féminin au septième ciel. Je portais un blazer bleu marine étriqué avec un écusson doré sur le côté gauche, un pantalon de la même couleur, un gilet gris, une chemise à fines rayures blanches et bleu, à col et poignets mousquetaires blancs, des boutons de manchette en forme de squelette, un nœud papillon à motifs prince de Galle et des bottines en daim noir. J’étais franchement satisfait de ma dégaine et passait plusieurs minutes à me mater dans le miroir. Sur qu’avec ça, le vin et mon verbe aux accents subtilement lubriques, j’allais la tringler, la violette, et plutôt deux fois qu’une. Nous avons picolé un peu avec mon coloc et sa meuf avant de nous rendre chez elle. Je dois avouer que malgré mon assurance bravache, je n’en menais pas large. On peut même dire que je flippais. J’avais déjà en visu dans un petit coin de ma tête les dizaines d’heures d’insomnie qui m’attendaient si jamais je me plantais.

Elle portait une robe noire mono bretelle, ce qui créait un déséquilibre très esthétique. Sa robe moulait ses formes, son cul et ses seins me paraissaient encore plus énormes que d’habitude. Evoquer son visage me serait un peu trop douloureux. Bref, elle était bandante, et pas qu’un peu. Il y avait également ses deux colocs, le mec d’une de ses deux colocs, et une autre nana pas super belle qui picole comme un kosovar. Je n’avais d’yeux que pour Violette. Elle s’est d’ailleurs assise à côté de moi. J’ai ouvert mon vin australien. Violette se servait des Pina Colada à la chaine, j’ai dû attendre un moment avant qu’elle ne se décide à tremper ses lèvres dans ma bouteille importée du bout du monde. L’essentiel, c’est que ça lui ait plût. J’ai moins apprécié quand sa coloc m’a dit : « ptain, pour de la piquette à 3 euros, il est pas dégueu ! ». [Au moment où j’écris ses lignes, je jette négligemment un œil sur Spotify et constate que Violette écoute du Ray Charles. Ça rend les choses encore plus difficiles. Passons.] J’ai sifflé la fin de mon rouquin, goûté à la Pina Colada, enchainé trois shots d’une excellente Tequila importée du Mexique, et embarqué une bouteille de blanc dégueulasse pour le trajet. J’ai perdu Violette quelques instants après notre arrivée sur les lieux de la sauterie.

Les évènements se sont enchaînés très vite. J’ai fait plusieurs allers retour au bar, croisant chaque fois des connaissances, m’arrêtant quelques instants pour échanger des propos décousus avant de reprendre ma route. Je suis tombé sur Francine, une blonde au physique de Normande que je me serais bien faite il y a quelques mois. Ça faisait une éternité que je ne l’avais pas vue. Je me souviens de lui avoir fait un câlin, des bisous sur les cheveux, et d’avoir évoqué son taffe chez Hermès. Rien de bien mémorable.

Aux environs de deux heures du mat’, je me suis mis en tête de retrouver Violette. Elle n’était ni au bar ni au fumoir. Elle pouvait donc être :
a- En train de se faire culbuter dans les chiottes par une rencontre d’un soir.
b- En train de se déhancher dans l’immense salle où un DJ parisien achevait son set.
c- En train de se déhancher dans la salle rock et années 1980.
Je n’ai pas voulu envisager la première option. La dernière m’a semblé la meilleure. Mon instinct de sioux, sans doute. Sur le chemin, j’ai croisé une connaissance commune qui s’est contentée de me dire :
« Violette est là-bas, elle est déchirée. »

Bingo. Cible localisée. Roulez jeunesse. En voiture Simone.

J’ai commencé à tourner un peu au hasard dans la salle rock et années 1980. Pas de Violette à l’horizon. Bordel. J’étais passablement sec et je commençais à bouillir intérieurement. Je me suis arrêté d’un coup et m’apprêtait à lâcher une marée d’insultes à voix haute lorsque je la vis, juste à côté de moi, avec l’une de ses colocs. La suite est un peu floue. J’ai dû lui prendre la main, ou peut-être est-ce elle qui l’a fait. Toujours est-il que je lui ai fait danser le rock le plus naze de l’histoire. Je ne sais absolument pas danser. Je passe mon temps à m’interroger sur le prochain pas que je vais faire, à me demander si je ne suis pas en train de me tourner en ridicule, mes mouvements sont dépourvus de toute fluidité et le rendu est tout bonnement dégeulasse. Elle a passé sa vie dans des écoles privées et a enchainé les rallyes. Le rock, elle connait. J’espère qu’elle était suffisamment pétée pour que ce pathétique interlude musical ait disparu de sa mémoire.

Je l’ai emmenée reprendre un verre et fumer une clope. Comme elle commençait à avoir du mal à se tenir droit, j’ai bazardé le reste de son verre et l’ai emmenée s’assoir à l’écart. On a bavardé un moment. Je me souviens d’avoir tenté de l’emballer sans succès, mais je ne sais plus si c’était à ce moment là ou plus tôt, pendant qu’on dansait. Je ne suis même pas certain que cela ce soit vraiment produit. Elle a fini par se sentir trop bourrée et a voulu rentrer chez elle. Je lui ai proposé de la raccompagner. Il devait être environ trois heures du matin. J’ai récupéré mon manteau au vestiaire. La nuit était fraîche, mais l’alcool aidant, je n’y prêtais aucune attention. Elle enleva ses talons et les troqua contre une paire de ballerines. Puis nous nous sommes mis en route. Comme elle me répétait qu’elle se sentait mal, et que mon appart’ était beaucoup plus proche que le sien (et uniquement pour cette raison), je lui ai proposé de l’héberger. Bingo.

Nous avons refumé une clope à deux dans ma cuisine, puis elle s’est effondrée dans mon lit. Je me suis mis en calbute et me suis allongé à côté d’elle. J’ai commencé à lui faire un câlin, je l’ai embrassée un peu partout sur le visage, sauf sur les lèvres, elle s’est blottie contre moi, et nous avons commencé à somnoler dans cette position. Elle s’est redressée un moment plus tard, s’est cassée la gueule en descendant du lit, je l’ai aidé à se relever et l’ait accompagnée jusqu’aux chiottes, dans lesquelles elle est restée un moment avant de revenir se pieuter. Nous nous sommes rendormis serrés l’un contre l’autre.

Nous nous sommes réveillés à peu près en même temps. Nous avons discuté un moment. Je lui caressais les cheveux, le corps et les pieds. Elle a voulu rentrer. J’ai insisté pour qu’elle prenne un verre de smoothie maison dans la cuisine avant. Puis j’ai ouvert la porte. Elle a franchi le seuil et s’est retourné. J’ai rassemblé ce qui me restait de forces, approché mes lèvres des siennes. Au dernier moment, elle a tourné légèrement la tête et ma bouche a dû se contenter de sa joue. Puis elle est partie. Je suis resté un moment debout devant la porte. Ça tournait à plein régime dans ma boîte crânienne.

D’abord, il y a eu Josefine, cet été, un avion de chasse venu tout droit du royaume de Suède pour unir ses lèvres aux miennes devant la fontaine Saint-Michel. Puis ma première baise d’un soir en septembre. Puis la rouquine au minois charmant que j’ai emballé sans problème et qui m’a servi de compagne de misère pendant deux mois. Et puis toutes ses nanas qui me rinçaient sur ma gueule et ma manière de me fringuer. Je me suis longtemps trouvé naze, dans quasiment tous les domaines, mais surtout dans celui-là. Ces derniers mois, au contraire, j’avais acquis inconsciemment une confiance tout à fait nouvelle. Rien ne me semblait impossible. Je me sentais immense, froid, instoppable. J’avais beau me forcer à rationaliser, à émettre des doutes pour la forme, j’en demeurais convaincu : j’allais la tringler, mon adorable petite aristo, avec ses beaux yeux verts, ses mimiques à tomber, son cul énorme et ses jambes délicieusement mal foutues. Je pensais même ne pas trop souffrir en cas d’échec. C’est dire.

Sur le papier, ça semblait gagné, non ? La concurrence était faible, voire inexistante ; elle avait émis l’hypothèse que l’on ait déjà fait folie de nos langues ; elle s’était dit intimidée d’être ma cavalière ; elle m’avait suivi jusque chez moi, avait pioncé avec moi, s’était laissé caressée et y avait même mis du sien. Le reste aurait dû n’être qu’une banalité. La conclusion logique à toute cette histoire. Tout ce que j’avais à faire, c’était prendre mes couilles à deux mains, oublier mes instincts prudents et attentistes, et achever de donner un sens à cette suite d’évènements en lui roulant un énorme patin. Mais non. Elle a tourné la tête. Et tout cela n’a plus eu le moindre sens.

Putain. Putain. Mais PUTAIN !!!!!!!!!! Reprenons un instant. Imaginons que vous puissiez voir tout ce qui se passe dans le hall d’un immeuble, 24h/24. Vous voyez un couple rentrer de soirée passablement éméchés, bras dessus/bras dessous. Le lendemain, la nana claque la porte et repart. N’importe quel esprit rationnel et normalement constitué en conclurait très logiquement que les deux tourtereaux se sont copieusement envoyés en l’air toute la nuit durant. Et n’importe quel type rationnel et normalement constitué l’aurait à ma place tringlé toute la nuit durant. D’ailleurs, le même soir, mon coloc a ramené une nana à l’appart l’a baisée dans la joie et la bonne humeur. Comme font les gens normaux. Comme ça arrive quand on appartient au commun des mortels.

Mais non. Moi, Eddie, qui n’ait pas la télé, lit des auteurs que personne ne connait et se nourrit quasi exclusivement de légumes et de salade de harengs, je ramène des meufs dans mon pieu, et ça s’arrête là. Voilà ce qui arrive quand Eddie ramène une chatte à la maison : il se couche à côté d’elle et ils s’endorment comme si de rien n’était. Le lendemain, elle se barre comme si la situation n’avait rien d‘anormal. Que ça arrive une fois, passe encore. On a tous eu des expériences qui sortent de l’ordinaire. Mais deux fois, putain. Deux fois en moins d’un an !!! C’est quoi le problème ?! Si mon coloc avait été à ma place, il l’aurait emballé sans aucun souci et lui aurait arraché un ou deux orgasmes avant de la laisser s’en aller. Si n’importe quel type pas trop couillon m’avait remplacé, il s’en serait mieux tiré.

Pourquoi un final aussi naze ? Pourquoi maintenant, après tout ça ? C’est absurde. C’est du Eddie tout craché.

N’allez surtout pas croire que je ne me remets pas en question, que je me contente d’accabler le destin. «Ô rage, ô désespoir… » non, très peu pour moi, merci. Mais visiblement, mes efforts ne servent à rien. Je suis Icare qui se crame les ailes en voulant s’approcher trop près du soleil. Je repense à sa peau contre la mienne, son souffle régulier, son visage serein, son esprit parti dans je ne sais quel rêve étrange. Hum, en fait il vaut mieux que je ne pense plus trop à ça.

J’ai parlé de cette histoire à ma meilleure amie, qui a achevé de m’enfoncer six pieds sous terre en m’annonçant tranquillement que les seules fois où elle avait agi de la sorte, elle se trouvait face à un type qui ne l’attirait pas mais de qui elle aimait se sentir désirer. Que ce genre d’attitude me semble abject et à des lieues à la ronde de tout ce qu’il peut y avoir d’admirable chez l’être humain, peu importe. La conclusion demeure identique. Je vais une nouvelle fois devoir affronter cette saloperie de principe de réalité et bazarder mes fantasmes au placard. Trouver une autre nana le temps d’oublier Violette. En espérant que cette fois-ci, les choses prennent un tour un peu plus normal. Il y a Emmanuelle, mais je crains qu’elle ne soit un poil trop chagasse pour moi. Enfin, je ne crois pas être en position de faire le difficile. Bref, on verra. Quand le déluge sera passé. Violette. Violette. Violette...

Heureusement, tout n’est pas si noir puisqu’il reste Franzl Lang et le yodeling :
La prochaine fois, je tenterai de construire un truc plus concis et plus riches en folles parties de jambes en l’air.
A ciao bonsoir !

E. Dolokhov.
Personnellement j'ai jamais été fan du principe de faire boire une fille pour coucher avec elle.
Si tu plais à la fille pas besoin de la faire boire, elle te veut et ça se fera.

A part ça, t'es trop dur avec toi-même. Peut-être que si t'étais plus cool et plus confiant ça passerait mieux tu crois pas? :wink:
Je suis pas sûr et certain que ce soit aussi simple. Que tu plaises ou non à la fille dans l'absolu. A mon sens ça dépend aussi beaucoup des circonstances. Et l'alcool est incontestablement un plus. Attention, je dis pas que je bourre la gueule des nanas exprès pour qu'elles tombent à moitié inconsciente et que j'ai plus qu'à rentrer dedans. En général on boit tous les deux, après quelques verres je deviens beaucoup plus lubrique, elle baisse sa garde... En tout cas, ça permet d'accélèrer les choses. Et je ne suis pas patient.

J'étais très cool et confiant pendant la soirée, aucun souci là dessus. Je pense vraiment pas que ce soit pour ça que je me suis planté. Je suis dur avec moi-même au moment où je couche tout ça sur papier parce qu'en remettant tous les évènements bout à bout je me trouve franchement pas fortiche. Je n'ai pas du tout le même état d'esprit quand je fais la bringue et quand je suis en tête à tête avec mon écran pc, en songeant que 24h plus tôt la nana que je rêve de tringler pionçait dans mon lit, à un mètre à peine de l'endroit où je me trouve actuellement.

Quoiqu'il en soit, merci pour tes remarques :).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] De rien le 29.01.13, 19h38 par tibdeconne
La question que je me pose est : de quoi tu vis au fait ? Je veux dire matériellement. Car quand on lit tes récits (fort bien écrits au passage) on apprend que tu claques 10 euros par ci, 25 euros par là, et ce plusieurs fois par semaine.
Merci pour le compliment !
Et pour te répondre, je pique les sacs des petites vieilles dans la rue et je vends de la drogue à la sortie des écoles primaires.
(Et accessoirement : je me cantonne à de la bouffe avec un rapport qualité/prix imbattable, principalement de la soupe de légumes maison ; je vole des bouteilles en soirée et je réserve les sorties honéreuses au week end).
Je viens de lire les deux pages et franchement, tu écris super bien. C'est très agréable de te lire.
Et puis ça m'énerve que tu aies fini Guerre et paix alors que moi j'ai lamentablement échoué au moment où ça commençait à parler de guerre, de régiment et tout ça.

Après, pour ce qui vient de t'arriver avec Violette : je ne saurais pas te dire où tu as merdé (même si j'ai tendance à penser que si un truc sexuel doit arriver entre deux personnes, ça arrive rapidement : peut-être que le fait que vous vous connaissez finalement trop bien empêche Violette de se lâcher au dernier moment), mais c'est en tout cas plutôt classe de ne pas essayer de te la faire comme un gros mort de faim alors qu'elle est complètement bourrée.
LuxLisbon a écrit :Je viens de lire les deux pages et franchement, tu écris super bien. C'est très agréable de te lire.
Et puis ça m'énerve que tu aies fini Guerre et paix alors que moi j'ai lamentablement échoué au moment où ça commençait à parler de guerre, de régiment et tout ça.
Merci =). Haha moi j'ai adoré les passages de baston, je suis complètement fan des guerres Napoléoniennes. Je trouve le paradoxe excellent : d'un côté elles comptent parmi les pires boucheries de l'histoire, de l'autre les armées avaient carrément de la gueule, avec ces milliers de mecs en uniforme rutilants avançant en formation parfaite...
Après, pour ce qui vient de t'arriver avec Violette : je ne saurais pas te dire où tu as merdé (même si j'ai tendance à penser que si un truc sexuel doit arriver entre deux personnes, ça arrive rapidement : peut-être que le fait que vous vous connaissez finalement trop bien empêche Violette de se lâcher au dernier moment), mais c'est en tout cas plutôt classe de ne pas essayer de te la faire comme un gros mort de faim alors qu'elle est complètement bourrée.
On se connait pas si bien que ça en fait. ça fait trois mois qu'on a commencé à se parler (sachant que sur ces trois mois y en a un durant lequel on ne s'est pas vus) et on ne discute qu'en soirée avec deux grammes dans le sang. En général elle me raconte sa vie et elle oublie tout le lendemain. Mais c'est possible que le fait qu'elle me parle régulièrement d'elle la bloque un peu, ce serait plus simple si j'étais un parfait inconnu. En fait je vois quelques explications possible :
a) Elle n'en a rien à foutre de moi mais elle s'amuse à baisser sa garde pour le plaisir de se sentir courtisée
b) Elle a un énorme problème d'ego : elle passe son temps à dire qu'elle ne chope jamais personne en soirée, qu'elle a été traumatisée par une histoire avec son ex, etc. Bon, ça l'a pas empêché d'emballer un de mes potes, donc j'y crois moyennement. Mais c'était dans une soirée extèrieure à son cercle sociale habituelle. Peut être que vu qu'on fait partie du même cercle elle veut rien faire de peur que ça se mette à jaser.
(Je passe sur le fait qu'elle avait soi disant hyper honte après avoir chopé mon pote, y a longtemps que je ne prête plus l'oreille à ce genre de conneries)
c) Elle a pas envie d'une relation actuellement. C'est une catho tradi, donc je pense qu'elle se contente du shéma binaire relation/pas relation sans envisager l'option "coup d'un soir".
Bref, dans tous les cas...

Ps : merci au passage, je me disais justement qu'un avis féminin serait top.
Bon Eddie.
La réponse est assez simple.
Quand on lit ton récit, je ressent, je remarque, qu'en fait, tu n'as pas "vécu" ton attirance envers elle.
Je te dit ça parce que je pense qu'on a des similarités, en tout cas sur le sujet.

Je pense que tu devais l'attirer, ta Violette.
Sans doute.
Au moins suffisamment pour en faire quelque chose.
Et tu as du le sentir.
On se doute toujours de l'attirance.

Mais toi, et moi je suis pareil, ça t'as suffit.
L'idée de l'attirance suffit par sa beauté a combler les illusions de nos attentes.

Illusion parce que sinon, ces situations, elles ne nous feraient pas souffrir.

Et pourtant.
Pourtant elles nous font souffrir.
Pourtant l'attirance ne reste que l'idée.
L'attirance ça n'est pas vivre. C'est possiblement vivre.


Pour en revenir a Violette, la grosse parenthèse pseudo théorique refermée, je pense que ce qui t'as manqué c'est de la matérialité.
Il devait y avoir de l'attirance mutuelle.
Pour toi, l'attirance, l'idée elle même se suffit et fait son chemin. Pour toi, c'est comme si c 'était déjà vécu.
Pas besoin de matérialiser, le potentiel est la.

Pour elle, l'attirance n'est restée que son concept. L'ombre d'un vécu possible.
Alors il y a clash a la rencontre.
Pour toi, tout est joué.
De ce fait, tes attentes sont hautes et cela ne faisait aucun doute que vous alliez terminer la soirée dansante en danse charnelle.
Cela explique ta déception.

Mais pour Violette, il y avait un potentiel.
Il y manque l'exploitation.
Je crois.
Faire monter la tension.
Du concret, du ressenti, du sensuel.
Tu l'as embrasée durant la soirée? Tu as fait monter concrètement la tension, fait ressortir l'attirance?
Tu sais, les émotions et la passion s'attachent aisément sur du concret.
Sur les sens, les émotions concrètes et vécues. Le contraire est moins évident.

Nous, qui pensons que le mental et les idées ont une matérialité, qu'elles peuvent s'exprimer dans l'absolu ou presque dans notre environnement, ont peut trouver ça absurde.
On est un peu trop idéalistes.

Le fait est que le monde mental ne reste qu'une partie de ce monde, et que les idées ne reste , a vrai dire, que des idées.
Et la plupart des gens ne prendront pas le risque de prendre une idée pour un fait.
Ça, c'est dans les fictions. Dans la vrai vie c'est super rare, parce que miser sur de l'abstrait c'est super risqué, que les gens ont peur, sont perdu, et que l'abstrait n'est pas rassurant.

On en fait partie, nous aussi, des gens perdus.
Parce que si tu n'avait pas douté de son attirance, tu y serait allé.
Tu l'aurait embrassé, isolée, ramenée. Tu lui aurait dit tout le bien que tu pensait d'elle.
Mais non, on est perdus nous aussi.
Et nos idées, malgré tout le style qu'elles nous donne ne parviennent pas a nous faire vivre ce que l'on veut.
On s'y accroche par peur, comme d'autres s'accrochent qu'au concret, par peur.

Je connait ça par cœur et ça m'a beaucoup coûté.
Moi ça allait jusqu'au grotesque.
On a peur du vécu, alors on s'accroche aux idées. On a peur de la réalité sous l'idée.
Tu avait peut être peur que sous l'attirance que Violette avait pour toi, il puisse n'y avoir rien.
Donc, perdu, tu t'es accrochée à l'idée, qui n'est restée qu'idee.
Tu as calquée tes attentes sur celle ci, et tout résultat contraire te remet en question.

Tu as pensé Violette.
Je pense que tu as oublié de la vivre...


C'est sans doute confus.
J'écris ça pour moi aussi.
J'espère que c'est pas trop dur. J'espère que c'est pas trop a côté.
C'est que je ressent a la lecture de ton message, ce qu'il m'a pris d'écrire a la suite de ça.
Je pense que rien n'est perdu cependant.
N'ai pas peur de donner corps à tes idées.
Cela te rendra d'autant plus spécial.
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