Une Week End d’Élection
Une histoire de camaraderie
How it should have been.
Une main levée sur la place St Michel.
C’est objectivement ridicule, certes, du mécanique plaqué sur du vivant comme le dit si justement Bergson.
Mais c’est comme ça que l’on se repère dans une foule compacte et bigarrée.
Mon camarade veja c’était mis lui aussi a avoir l’air d’un benêt en levant la main, tout en m’aillant au téléphone.
Ca rendrait tout cela plus bref, et de telle façon, nous aurions l’air con tout les deux, mais moins longtemps cependant.
Je repère le brun bouclé, habillé avec sobriété et raffinement –comme à son habitude-
C’était un Samedi qui s’annonçait amusant.
N’allez pas me dire que de pouvoir mettre une face sur certains ne vous amuserait pas vous aussi.
Et ça l’était. C’était très amusant.
Il y avait du beau monde ;
Banshee, Sword, Veja, donc, mais aussi un détachement de nos amis de Lille.
Lille.
Lille les mecs.
Emile Zola ; Germinal. ; Le nom de la ville m’évoque des usines en briques rouges, crachant dans le ciel une épaisse fumée âcre et compacte. Cela m’évoque les ouvriers la face noircie noyant leur vie dans de l’absinthe, et les explosions de grisou.
Les gros patrons ventripotents.
Pas que Germinal se passe à Lille, mais c’est du coin.
Moi on me dit Lille, je voit une cuve de mazout rouillée, une péniche plate sous un ciel grisonnant bas et lourd, comme un couvercle (Savourez la subtile référence)
Ayant trouvé le film sur les Ch’tis terriblement convenu et moyen, c’est la seule référence que j’aie sur le coin.
Moi, le pied noir italien. Dans ma famille, le Nord, ça commence après Salons de Provence, et encore.
Alors imaginez Lille.
Si ce n’est que mes stéréotypes sur la région étaient terriblement désuets, la rencontre avec ces hommes venus du froid s’est faite dans la sympathie du plus totale.
Tiens…
Je pourrais faire de la concurrence à mon collègue Holden sur la mémoire.
Entre les pseudonymes et les noms, je m’en retrouve à faire des mélanges et des oublis.
Ce n’est pas très engageant d’oublier le nom de chacun quand on décide d’écrire un vécu.
Parlons de camaraderie.
Car s’il y a un thème à aborder après ce Week end, c’est bien celui ci.
Camaraderie.
Des bières tapées les unes contre les autres.
Des rires vrais, des rictus.
J’aurais préféré des thés bios frappés les uns contre les autres, mais ce n’est pas le sujet.
La camaraderie, j’ai l’impression que ça se fait rare.
La camaraderie, c’est le genre de valeur reléguée au placard parce que ceux qui la détiennent aujourd’hui ne font pas rêver.
Seraient camarades ces alcooliques du PMU, où les gros supporters d’un sombre clud de foot du genre Molynneux-les-tracteurs.
C’est un truc où ça parle de cul, de lard et de cochon, d’arbitres avec des morceaux de choucroute crachée par des bouches gueulant ce qu’il faut de trop pour ennuyer l’étudiant qui lit, là, sont supplément au voyage de Bougainville.
Et tout ça c’est vulgaire, grotesque, ça déboutonne son futal parce que mine de rien, on est serré la dedans à force.
Et voilà que l’étudiant se voit s’ajouter une dimension visuelle à son dégout, après l’odeur de l’alcool cheap et le bruit des pochtrons, c’est les fesses de Dédé qui s’exposent fièrement, et ça coule sur le tabouret comme c’est pas permis.
Assez de cela !
Fut un temps, la camaraderie c’était une entente virile, ça avait le souffle épique des machineries à vapeur, c’était la déification de l’ouvrier grand et fort, qui arborait fièrement un marcel taché, un béret comme les polaks aux USA, et mine de rien ça avait de la gueule.
Et c’était fier.
La camaraderie, c’était savoir qu’il y avait les boys en cas de coup dur, que l’on pouvait se sentir comme le roi parmi les autres rois, entres hommes. Car même s’ils n’étaient pas roi, il y avait de l’amitié, de la fierté, et ça ce n’était peut être pas être roi, mais c’est tout de même assez beau pour que ça vaille le coup.
C’était couper un morceau de pain un peu rassis, le balancer à son pote en lui racontant une blague à l’heure de casse croûte. Et il pouvait y avoir des différences, et des différends mais avant tout, il y avait la Camaraderie.
Les machines à vapeur se sont tut. On aurait pu croire la Camaraderie reléguée à la buvette.
Du divertissement, des divertissements et encore du divertissement ? Mais où sont passés les travailleurs ?
Ce Samedi, on a troqué les marcels virils contre des trenchs élégants, et des vestes cintrées.
On a troqué le béret contre des écharpes à la mode. Et même si c’est un autre style, ça le faisait grave.
Moi, ce Samedi, j’avais Barney. Ma veste fétiche cintrée. « Suit up Ted » euh... Smooth pardon. Et là je m’étais suited up avec cette veste noire que j’aime tant.
Puis Jean Paul, ma marinière à la JP Gaultier.
Et je m’étais retrouvé avec les autres à rire et partager. A raconter et écouter. A revoir et rencontrer.
On a parlé de tout, des techniques -un peu-, des filles –beaucoup- et des histoires abracadabrantes.
Des histoires de mecs qui restent en calbut après une fellation, alors que la belle était nue sur le gars. Des mecs qui faisant l’amour entres les portes battantes d’une salle obscure de cinéma. Des mecs avec un délicieux accent sud-américain parler de sa dernière russcoffs hyper bonne.
Ca parlait fort, mais ça avait du style.
C’était une camaraderie élégante, avec ce qu’il fallait de familiarité pour que ce soit chaleureux sans être vulgaire.
Une délicieuse émulation, de la joie. On a tous pu gouter à ça le temps d’une après midi.
A refaire.
Une histoire de virginitude
Ah oui, car j'ai des légères tendances suicidaires moi aussi, mais ça reste jamais sérieux. En parler un peu dernièrement m'a fait un bien fou.
Alors forcément, au bout d’un moment, ça attire l’attention des autres personnes au café.
Il y avait là un couple de jeune gens de mon âge, et ça nous regardait d’un air moqueur.
A croire qu’il n’avait que ça à faire de nous regarder nous amuser, alors qu’ils auraient pu s’embrasser passionnément.
Non, il fallait que ces deux là nous regardent.
Ca n’avait pas d’importance. Car on parlait de ma virginitude à ce moment là, et puis remarquant le couple nous toiser, j’ai décidé de faire exprès de parler plus fort, en explicitant bien que je parlais de ma vie sexuelle et que j’était bien vierge, bordel de merde.
J’ai rencontré là un certain Narcisse, ami de Sword. Il a eu le même problème que moi maintenant. A savoir, et comme le dit si bien mon frère « ton problème c’est que t’as fondamentalement peur des vagins ».
Et même si j’avais été montrer la photo d’une nana qui vient d’ici peu et avec qui –je le jure son mon chat- je vais tenter puisque j’ai l’air de lui donner envie (ne vendons pas la peau de l’ours cependant, j’aurais encore une fois le ridicule comme seul compagnon dans ce cas là) , j’appréhende un peu.
Et ce mec là, outre le fait que j’ai bien envie de Romancer avec lui, Sword et Veja, m’a un peu parlé de tout ça.
Enfin, le torturé post-romantico-métrosexuel que je suis se trouve conforté dans l’idée qu’effectivement il est bien torturé comme il faut. Parole de scout, mais que ce sera amusant le jour venu de voir comme je réagirais une fois que ce sera fait, d’ici peu Insh’Allah.
Puis, on a marché avec Olfff et NeverMind. Ce premier ne savait plus où donner de la tête, le nombre de fille à la peau d’ébène étant trop élevé pour qu’il puisse tout traiter.
Il donnait de l’oeil partout, le pauvre. Et il n’est pas rentré bredouille. Sacré Olfff.
Puis, les mecs de Lille aussi avaient bien Romancé. Du genre plus de 5 numéros pour la plupart d’entre eux, et ça n’était que l’après midi.
Puis on s’est encore posé, il y eu de la Camaraderie.
A ce café là, il y avait une serveuse assez mimi.
A la fin, on s’était drôle car on a tous un peu essayé de la séduire, pour rire quoi. Et Tinky Winky qui commence son jeu physique, les autres qui blaguent et tout, moi qui lui dit qu’on paye en nature en « liquide » ajoute Chrys, qui augmentait l’enchère.
J’ai balancé au mi voix « en bukkaké », ce truc de Japonais tordu et sans intérêt, mais dont le ridicule me semblait tomber à pique après les grivoiseries lancées par tout le monde.
Cette dernière remarque fit beaucoup rire certains.
Toujours est-il qu’on ne pouvait pas tous draguer la serveuse.
A ce moment là, j’avais envie de manger des biscuits. Vraiment.
Quand j’ai croqué dans le premier Peppridge Farm Soft Baked motherfuckin’ brownie, j’ai eu un orgasme dans ma tête. Le fondant du chocolat, ça m’a envouté le cerveau.
J’adore les biscuits.
J’espère que le sexe c’est aussi cool.
On verra, je vous tiens au jus.
Une histoire du Dimanche
Pick one
La fumée de la cigarette dansait mollement dans l’air.
Dieu, que j’ai horreur de ça, la fumée de clope.
La fumée, c’est assez dingue. C’est comme en Corse, quand on fait un feu, il y a toujours un mec qui est maudit et que la fumée suit ou qu’il s ‘assoit. Le triste gage du malheureux est de sentir la truite fumée au bois de Hêtre, et faut faire une lessive.
Là, la fumée s’émanant de la cigarette de Olfff s’obstinait à vouloir s’insinuer dans mes bio poumons, et j’avais choisis la voie du combat.
Il me parle et je souffle sur la fumée. Je devais avoir l’air con, mais c’était le prix à payer pour ne pas voir mes alvéoles pulmonaires s’enrayer. Je viens de commencer un programme abdos de la mort, et je vais en avoir besoin des ces choupinnetes. Comme je lui fis remarquer ;
Ça ou le fait que je souffle comme un gamin sur la fumée, il m’a lancé cette tête qu’il fait souvent, un sourcil levé, très haut. Un sourire amusé.
Ok, j’ai compris. Je le soule avec mes trucs bio, mais c’est mon combat mec. Et puis ça me fait un genre Bobo-Bio.
Banshee « Mec, j’aurais baisé 40 nanas cet été que tu sera toujours vierge avec tes abdos »
Il m’avait déjà fait la remarque l’avant veille, car on s’était vu.
Et sbaaaam. La réalité frappe fort.
Whatever.
Je suis un Narcissique Romantique et Torturé, et je l’assume.
Et peu importe, je suis entouré d’amis ; les deux précités
Chrys et son collègue, et Jokke AKA Tinky Winky.
On a parlé. Et c’était encore une fois super cool.
Je sais pas pourquoi mais l’avenir s’annonce d’enfer. J’ai l’impression que je vais enfin passer des étapes importantes. Et les amis autour de la table me le font remarquer.
Je m’accepte, c’est à dire que j’accepte celui que je vais et que je veux devenir comme étant réaliste et réalisable.
Pourquoi avoir peur du présent dès lors ?
Merci à vous.
Le soir, j’aillais voter.
Au menu : un antipathique prévisible, et un mec qui l’était moins mais imprévisible.
Sandwich au Caca ou poire à lavement.
Je me suis trouvé dans le truc à voter en pensant « I’ve got no idea what i’m doing ».

Alors j’ai fait la plouf.
Plouf Plouf, Une boule en noir c’est toi qui sort au bout de 3. 1..2..3.
Hollande sort, me reste donc le bulletin avec le nom de Zébulon dessus.(t’sais le surexcité du manège de Polux)
Je vais voter. Mon numéro d’électeur est 203, j’avais oublié ma carte.
Du coup en tendant le numéro au type à l’urne, je lui annonce d’un air entendu « Jamais deux sans trois ! »
True Story.
Et la petite blonde derrière moi se marre. Sourires
J’ai aussi appris que les 3eme nom de ma mère c’est Giselle, donc je ne peut plus la prendre au sérieux parce que c’est très moche.
En mettant le bulletin dans l’Urne je me suis dit, car je suis un libéralo-anarcho-opportuniste, que le démocratie est une blague, une mise en scène.
Mais que cette mise en scène marche, que ça rend les gens pas trop malheureux, et content. Et je pense même en faire partie.
Du coup, j’ai vu les limites du cynisme.
Je suis rentré en chantant Dust in the Wind.
Puis j’ai regardé Californication sans regarder les résultats de l’élection car je reste cynique tout de même.
Leçon du jour :
On ne dit pas sarguer, mais « Romancer »
Rejoignez le mouvement.