Syndrome d'Asperger, faut-il en parler ?

Ouf, il m'est arrivé un truc bizarre hier.

Première fois en boîte de nuit

(je sais que mon titre cultive l'ambiguïté mais je n'ai pas baisé bande de petits coquins ;) )

Hier je vais à La Plage, the BIGGEST boîte de nuit d'Europe en centre-ville, à Bordeaux. J'y vais avec un pote de résidence, A., sa voisine, P. et une amie à elle, S. .
Je n'avais pas encore rencontré S. auparavant, mais il y a une bonne entente entre nous : rigolades, taquineries, kinos (un câlin quand elle fait mine de se plaindre, elle me met des tapes sur le bras quand je dis une connerie, ses cuisses se rapprochent imperceptiblement de mes mains, elle me touche les fesses discrètement en montant dans le bus).

Bon, une fois arrivé dans la boîte je me rends compte que je danse comme un pied et tout le monde le voit : je suis mal le rythme de la musique, je danse trop près, de façon trop stéréotypée et par la même occasion je pète les tibias des filles qui sont en face de moi... X) pas ce qu'il y a de plus sexy.

Ca n'empêche pas S. de montrer encore quelques signes, comme lorsqu'elle me fait un signe comme ça (que je lui renvoie) :

Quelques minutes plus tard je danse en face d'elle, elle me prend par les épaules. Comme je n'ai aucune idée de ce qui serait bon à faire, je réagis instinctivement, en plaçant mes mains sur sa taille. Elle les repousse et les met sur ses épaules. Après elle va danser ailleurs. Je me dis malgré tout : "raté pour ce coup-là, mais au moins j'ai tenté quelque chose"...

MAIS.

Mais oui, il y a un mais ! Je ressens pas loin de moi un corps qui se rapproche, bouge ses bras près des miens, ça me plaît. Je me tourne, elle semble avoir 35 voire 40 ans, mais bon, tant pis, on verra bien. Elle a des formes pas dégueulasses pour son âge, je me laisse prêter au jeu. Elle me lance des regards explicites que je lui rends. Un petit moment à bouger le bassin l'un en face de l'autre et je lui prends les mains. Instinctivement je lui susurre "vous bougez bien pour votre âge", elle rigole. Elle enroule ses bras autour de ma taille et se penche, j'ai accès à son cou. Je fais des bisous dans son cou, elle en fait dans le mien aussi. Quelques bisous sur la joue avant de se regarder et de céder : KC, roulage de pelles.
A ce moment-là mes 3 compères qui étaient à 2m de moi à peine, et surtout S., me regardaient avec des yeux ébahis, étonnés, en train de draguer et de galocher cette MILF.
J'ai descendu mes mains sur ses cuisses, elle les a rapprochées de son sexe. On s'est ensuite isolés et on a continué à se toucher/se faire des bisous. On s'est arrêtés au moment où elle mettait les doigts dans mon calbut'. Je lui ai dit qu'il fallait que je tienne au courant mes potes quand je reviendrais vers eux, question d'organisation et qu'ensuite je reviendrais la voir. Je leur ai envoyé un SMS/appel mais ils ne l'ont pas reçu et du coup je ne suis pas revenu voir cette MILF, et j'ai passé le reste de la nuit à tenter de les trouver.

Bref, j'ai pécho une cougar. (edit + suite demain)

Coucou animale,

Je n'ai pas lu tout le fil , tu as un comportement peut-être un peu autiste parce que tu es surdoué dans quelque chose mais je ne pense pas que tu soies Asperger car vraiment si tu l'étais, les autres te rejetteraient encore plus.

J'ai eu une "copine" Asperger au lycée. Bon je dis copine mais voilà parce que je suis gentille, qu'elle n'était pas méchante et qu'elle n'avait pas d'amie donc je l'ai prise sous mon aile. Mais elle était trop bizarre et je n'en pouvais plus de "discuter" avec elle.

On n'a su que bien plus tard qu'elle était Asperger, une fois à la fac. D'ailleurs, elle a fini par suivre des cours par correspondance. Je suis allée chez elle une fois, je me suis dit que je n'y remettrai jamais les pieds, c'était une maison de fous ! (Encore une fois, à ce moment-là, je ne savais pas de quoi elle et sa mère étaient atteintes, sans compter la sœur qui avait un GROS problème comportemental).

En fait quand elle parle, elle n'exprime ABSOLUMENT rien. Mais alors rien. Son visage est totalement impassible, elle a toujours le même ton monotone et ce quoiqu'elle dise. Elle a un langage soutenu dont on se moquait gentiment, enchaîne les discussions sans liens entre elles. Mais elle a développé ( instinctivement ou alors c'est volontaire? ) une stratégie pour exprimer des émotions. En fait, on ressent toujours un malaise à parler à quelqu'un comme ça. On voit qu'il y a un problème mais c'est difficile à cerner. J'essayais d'analyser la raison de mon malaise et après avoir passé l'après-midi chez elle avec elle et sa mère qui me racontaient des trucs dingues tout en observant mes réactions; j'ai compris qu'en fait elles se comportaient comme des miroirs. Elles disent quelque chose, attendent de voir notre réaction puis la copie. Pour avoir l'air normales... Mais c'est pas normal du tout !

Alors les discussions c'était :On a été au mariage de notre cousin le we dernier, il y avait un jeu avec un caddie et dans le caddie il y avait un paquet de farine...(Moi j'attendais la suite mais y avait pas de suite ! Le paquet de farine les passionnaient, elles restaient là-dessus et pensaient que ça allait me faire rire, elles commençaient à esquisser un rire...Non finalement) Quid des invités, de la mariée, de l'ambiance ? Rien, ça j'en ai rien su, elles étaient bloquées sur le paquet de farine. De vraies autistes...
Ensuite la copine me parle de ses dernières vacances (sans aucun lien) me dit sur le ton monotone habituel qu'un mec a menacé de tuer sa grand-mère si elle ne lui filait pas d'argent, moi je m'inquiète et aussitôt les deux se mettent à s'inquiéter aussi (mais en fait, elles n'en avaient rien à faire

) Bref, elles me copiaient. J'aurais ri, elles auraient ri. C'est vraiment fou.

Quand j'ai su qu'elle était Asperger, je me suis renseignée là-dessus. J'ai lu des témoignages de personnes atteintes de ce syndrome qui disaient qu'en société, elles copiaient les autres, qu'elles avaient du mal à comprendre les blagues, en particulier l'ironie et tous les jeux d'esprit.

Autrement quand elle se déplaçait, elle était un vrai zombie, elle flottait sans regarder autour d'elle, les yeux dans le vague, sans tourner la tête, toujours impassible.

Une fois par bonheur, elle a réussi à nous faire rire avec une anecdote. C'était en seconde. Eh bien pendant 3 ans (!) Elle nous a répété la même anecdote à chaque fois qu'elle nous voyait. On a eu beau lui répéter en long et en large que ça ne faisait plus d'effet, elle continuait.

Au passage, elle était surdouée. 19 au bac quand même....

Quant à sa sœur, c'était un cancre qui s'était fait virée du collège et qui aujourd’hui est en train de changer de sexe. Quelque chose me dit qu'il y a une histoire de gène un peu tordu dans cette famille.

Ah ouais. Quand même.
Ben tu sais, j'ai mis le sujet sur la table parce que pendant un bon bout de temps, le fait de ne pas comprendre les règles sociales et de les fouler, même involontairement, ça ne m'a rien apporté. Enfin si, des emmerdes pour être franc.

et j'ai vraiment été dépisté pour ça, le résultat était positif.

Je me suis reconnu dans ta copine, j'ai eu une période comme ça pendant des années où je cherchais à copier les autres coûte que coûte, à forcer mon intégration. Et que même si depuis il y a eu une progression, il y a encore des situations où je suis perdu, où je n'arrive pas à me comporter correctement.

Après, je donne sans doute l'impression d'amplifier mes soucis par rapport à la réalité. Mais fondamentalement ils continuent d'exister, et même si ceux-là ne sont pas aussi graves que pour d'autres personnes, le fait de me dire que j'ai encore du boulot, bah, ça me fait progresser plus vite vu que le dév. perso et la séduction constituent pour moi un intérêt fort, parmi d'autres sujets. J'ai envie de pousser dans cette direction parce que je suis fermement convaincu qu'un jour ça finira par rejaillir sur le reste. Et donc que ce n'est peut-être pas un vain investissement en temps, et en énergie.

Au passage, elle était surdouée. 19 au bac quand même....

Les surdoués ne sont pas tous égaux devant la scolarité, et les notes ne sont pas un indicateur fiable. Tu trouveras beaucoup de surdoués qui sont de véritables cancres, qui ont abandonné leur scolarité.

Tu en trouveras d'autres avec un niveau moyen.

Et tu en trouveras qui auront d'excellentes notes.

A mes 9 ans, je suis allé chez un psychologue passer des tests. Mon instituteur de CE2 avait parlé à ma mère, et il soupçonnait que j'étais surdoué.

Je suis allé passer des tests, qui se résumaient souvent à de la logique, et à de l'adaptation. Un bon exemple, c'est le puzzle. On te donne plusieurs images, dans le désordre, qui racontent une histoire. Mon puzzle montrait une famille, qui préparait son départ en vacances. Ils chargeaient le coffre de leur voiture, et je devais remettre dans l'ordre 4 images, pour reconstituer l'histoire.

Ici, pas question d'apprendre quoi que ce soit, il faut s'adapter vite et observer, chercher les détails qui peuvent te pousser à classer des images dans un ordre chronologique.

A la fin des tests, je crois qu'on a dressé mon "portrait", et qu'on a détaillé dans quels domaines j'étais bon, et dans lesquels j'étais moins bon.

C'est à la fin de ces tests qu'on m'a diagnostiqué surdoué, et ... Je pense que c'est souvent du vent, en fin de compte.

Pendant des années, j'ai eu le droit à la sacro-sainte "Tu dois avoir de bonnes notes dis donc !".

Non. Jusqu'à mon CM2, je me souviens que j'étais toujours premier de la classe. Toujours en avance sur tout. Et je suis devenu un cancre en sixième. Je le suis toujours.

Donc le surdon, ça a bon dos, honnêtement. C'est presque une honte d'ailleurs. Petit, j'en parlais comme d'une fierté. Aujourd'hui, je ne le dis pas. A personne. Mon ex l'ignorait, mes amis récents l'ignorent, et c'est mieux comme ça.

Tiens, Raven, on a un autre point commun que le prénom?

Moi aussi je me méfie des résultats du test de QI que j'ai passé quand j'avais 6 ans (le truc des photos, tout ca).

Ca me plairait de me mousser, mais je n'aime pas trop rester enfermé dans ces chiffres. Et je suis sur que ca change en fonction du moment et du thérapeute.

Donc juste pour comprendre, animale : t'as été diagnosticé à 4 ans et tu es sur que t'as Asperger?

Au niveau de mes faiblesses, ça donne ça : difficultés à être dans le concret et à terminer un projet (va de pair avec une tendance à repousser les choses importantes, au point d'avoir toujours travaillé dans l'urgence), priorité donnée à mes besoins et plaisirs à court terme, manque de patience et d'organisation dans ce que je fais, maladresse relative dans les rapports avec le sexe opposé.

Merde alors ! Ca veut dire que j'avais Asperger quand j'avais 16 ans et plus maintenant?

Bon, je ne veux pas te basher hein mais parole de surdoué génialissime je crois que c'est mauvais de s'enfermer dans un truc pareil, surtout que ca date et que à 4 ans c'est facile de faire des diagnostics foireux, qu'on évolue, qu'on n'est pas figé tout ca.

Si ca se trouve aujourd'hui je serai diagnostiqué QI de 60, qui sait?

Bref, j'ai pas lu tout le truc mais je trouve ca douteux, cette identification à un syndrome chelou, diagnostiqué en bas âges et donc les faiblesses (en tout cas ce que je viens de lire, désolé si j'ai raté un truc) me semblent parfaitement normales (voire s'appellent procrastination).

@Raven :

Oui j'avais vu un documentaire sur les surdoués, certains sont de véritables cancres et personne ne songe qu'ils sont surdoués en fait. Ça rejoint la famille dont je parlais plus haut. La petite sœur était peut-être surdouée elle aussi, mais vu son comportement, personne ne le soupçonnait.

Quant aux tests, en effet, c'est plus ou moins fiable, surtout les tests réalisés très jeune.

Owen a écrit : Donc juste pour comprendre, animale : t'as été diagnosticé à 4 ans et tu es sur que t'as Asperger?

Alors là oui. Certain. Après aux yeux de mes pairs, il est totalement transparent, car je ne leur en parle pas, et que je fais tout pour corriger certaines mauvaises habitudes que j'avais : vouloir placer absolument mon morceau de phrase, parler quand les autres ne sont pas prêts à écouter, suivre les autres quoi qu'ils fassent et pensent... ou au contraire ne pas assez communiquer, paraître trop froid, pas assez intéressé/concerné...

Je parle de soucis qui me sont encore arrivés entre il y a 4-5 mois et 1 an, c'est quand même pas si vieux que ça. Mon but premier est de parfaire ma communication, encore et toujours, jusqu'à ce qu'on me comprenne tel que je suis. Et même pour exprimer ce que je ressens ça peut être utile.

Au niveau de mes faiblesses, ça donne ça : difficultés à être dans le concret et à terminer un projet (va de pair avec une tendance à repousser les choses importantes, au point d'avoir toujours travaillé dans l'urgence), priorité donnée à mes besoins et plaisirs à court terme, manque de patience et d'organisation dans ce que je fais, maladresse relative dans les rapports avec le sexe opposé.
Merde alors ! Ca veut dire que j'avais Asperger quand j'avais 16 ans et plus maintenant?

Bon, je ne veux pas te basher hein mais parole de surdoué génialissime je crois que c'est mauvais de s'enfermer dans un truc pareil, surtout que ca date et que à 4 ans c'est facile de faire des diagnostics foireux, qu'on évolue, qu'on n'est pas figé tout ca.

Si ca se trouve aujourd'hui je serai diagnostiqué QI de 60, qui sait?

Bref, j'ai pas lu tout le truc mais je trouve ca douteux, cette identification à un syndrome chelou, diagnostiqué en bas âges et donc les faiblesses (en tout cas ce que je viens de lire, désolé si j'ai raté un truc) me semblent parfaitement normales (voire s'appellent procrastination).

C'est vrai que de l'eau a coulé sur des ponts. Mais il y a un autre point sur lequel je bute encore et encore : on me dit que j'ai un monde intérieur vraiment riche, pas mal de vécu, mais je peine à le partager correctement.

Je viens de retrouver les résultats de mes tests d'ailleurs. C'est fait par un psychologue scolaire du RASED, le 8 Décembre 2005, donc un mois avant mes 10 ans.

J'ai été diagnostiqué autiste et surdoué à 9 ans, et ça n'as en rien changé ma vie. Pourtant je peux être très sociable.

Ce qui compte c'est tes actes, pas la catégorie dans laquelle on va te mettre (et dont certains se servent pour justifier leurs faits et gestes).
Et puis je pense que l'on peut changer, en 10 ans.

Alors là oui. Certain. Après aux yeux de mes pairs, il est totalement transparent, car je ne leur en parle pas, et que je fais tout pour corriger certaines mauvaises habitudes que j'avais : vouloir placer absolument mon morceau de phrase, parler quand les autres ne sont pas prêts à écouter, suivre les autres quoi qu'ils fassent et pensent... ou au contraire ne pas assez communiquer, paraître trop froid, pas assez intéressé/concerné...

Je vais être honnête, j'arrive vraiment pas à voir ce qui distingue un comportement un peu chelou de ce que tu appelles Syndromes d'asperger.

Je viens de lire la description sur Wikipédia et je n'ai toujours pas compris.

Ou alors je l'ai et ca m'a toujours paru normal et ca ne m'empeche ni d'avoir des potes, ni de niquer, ni de kiffer la vibe.

Faut-il s'en formaliser?

[Mega lol en vrai je dois avoir ce syndrome, je rentre dans a peu pres toutes les cases]