Mr.Smooth a écrit :Arrrg "auteure"
C'est un auteur ou une auteur. Auteure c'est un canadianisme.
Auteur est un mot neutre, comme professeur.
Madame la professeur. Pas madame la professeurE.
A la limite "écrivaine".
Pourquoi pas Auteur-e. Aussi. Mais la c'est de la pique gratuite haha.
Le neutre n'existe pas en français. Il s'agit du masculin dont on prétend qu'il a valeur universelle, mais cela représente quand même bien un état d'esprit particulier (en allemand, le neutre existe, effectivement). Croire que la langue n'est pas un outil de représentation sociale est un peu naïf, quand même...
On n'a pas eu besoin du féminin du mot "auteur" pendant des années parce que les seuls auteurs lus et respectés étaient des hommes. Il n'y a rien d'aberrant à ce qu'on fasse évoluer la langue et qu'on permette à des mots de se féminiser.
Automatic a écrit :Je suis tellement d'accord avec ça... Et à vrai dire le reste de ton message Spring a une logique qui semble assez implacable, mais quelque chose me chiffone malgré tout quand on place tout ça dans un cadre féministe. On peut dire que le féminisme ce serait s'émanciper de cette situation et faire des efforts pour devenir meilleures aux yeux des hommes, mais je n'ai pas l'impression que c'est comme ça que ça se passe du tout.
J'ai l'impression que plus la culture est féministe et moins les femmes font d'efforts à vrai dire, comme si elles revendiquaient le droit d'"être elles mêmes et juste ça, pour toujours".
Ca en fait de grosses paresseuses en réalité.
J'avais vu ce reportage russe ou les filles apprenaient à marcher avec des talons, se tenir droites et être féminines, bref à répondre aux envie stéréotypées des hommes. C'est caricatural et critiquable, et je comprends que les femment veuillent s'émanciper de ça, mais en le remplaçant par quoi ? Par des chips et des séries ? Les besoins des hommes sont trop nuls pour qu'on essaie d'y répondre ?
Si tu regardes FTS ou les milliers d'autres forums similaires de par le monde, tu trouves des mecs qui veulent se relooker et apprendre quelques techniques certes, mais aussi remettre leur vie en place en faisant du théatre, des arts martiaux, de la méditation, devenir leur propre boss, se cultiver, comprendre en profondeur la psychologie de l'autre, manger sain, lire Nietsche, lire des romans pour gonzesses... Tout ça avec l'idée d'améliorer leurs relations avec les femmes en augmentant leur valeur. Dites moi si je me trompe, mais je pense qu'absolument rien de similaire n'existe de l'autre coté, not even close. Je vais même faire le mauvais esprit et dire que je mange ma chemise si la section girls only de FTS me dément (tenez moi au courrant si j'ai tort).
Je te recite pour la forme:
qu'est-ce que l'on a proposer à l'autre?" De la joie de vivre, des voyages, l'assurance de ne jamais s'ennuyer, des émotions fortes, du calme et de la sérénité, de la fantaisie sexuelle, faire découvrir la haute montagne ou le bas-moyen âge... Ça peut être tout et n'importe quoi, mais ça doit être quelque chose.
Si répondre aux envies des hommes et augmenter sa valeur est vu comme de la soumission, le féminisme n'arrange pas les choses. Je pense que le problème va au delà du slut shaming, et manifestement dans ton exemple, le fait qu'elles n'abordent pas elles même les hommes n'est pas le problème fondamental. En Norvège les filles ont passé ce cap, elles sont devenues les grosses nazes bourrées qui abordent les mecs, avec un coté girls just wanna have fun à l'américaine, let's get drunk and party and kiss random dudes wooooo empowerment. Pas sûr que ça soit tellement un pas en avant.
Tu n'es quand même pas sans ignorer que la majorité des magazines féminins passe son temps à expliquer aux femmes comment plaire aux hommes — qu'il s'agisse des vêtements à porter, des régimes à faire, ou même de psychologie ("comment réagir si mon mec regarde d'autres filles ?" et autres fadaises) ou de sexualité.
Et ça, ça existe depuis bien plus longtemps que les communautés de séducteurs sur le web qui conseillent aux hommes de bien se fringuer et de lire de bons bouquins.
En réalité, tu prends le problème à l'envers : la pression qui pèse sur le corps des femmes est une réalité assez ancienne et qui ne s'exprime pas que dans le cadre de la séduction. Forcément, quand le féminisme a commencé à se développer, il a simplement voulu rappeler que la féminité, ce n'est pas forcément le conformisme à des normes établies. Permettre aux femmes de devenir des individus à part entière, c'était d'abord leur dire qu'elles n'étaient pas obligées de toutes se ressembler — ce qui ne signifie pas qu'il ne faille pas prendre soin de soi, d'ailleurs, mais qu'on peut le faire comme on le désire.
De manière plus générale, est-ce que pour séduire, il faut se renier et se conformer aux attentes de l'autre ? Moi ce que j'aime dans la séduction, c'est quand on me surprend. Je n'aime pas sortir toujours avec les mêmes genres de personnes, parce que ça ne m'intéresse pas. Du coup, je pense qu'un mec aurait bien du mal à se conformer à mes "attentes" puisque je n'en ai pas.
Je crois qu'il est effectivement essentiel de se cultiver et de développer sa personnalité — mais avant tout pour soi. Lire des bouquins pour séduire des nanas, c'est quand même un peu triste. De la même manière que de mettre de jolis vêtements uniquement pour l'autre est un peu triste : si on n'est pas capable de se regarder soi-même, d'apprécier son propre reflet, alors quel intérêt ?
D'ailleurs, je ne suis pas sûre que tous les mecs aient envie de filles tentant de "correspondre à leurs attentes"...