francwa a écrit :Aujourd'hui nous avons un € fort ce qui -théoriquement- aurait pour conséquence de freiner les exportations mais est, dans le même temps, un avantage pour les importations. Or, l'Allemagne est l'un des plus gros exportateur(...)
Qu'est-ce qui pourrait expliquer la "bonne santé" de l'économie et du commerce allemand malgré cet € fort ?
En économie on parle de compétitivité (qui dépend du) prix et de compétitivité hors prix. Elles s'opposent. Tes clients arbitrent entre la qualité et le prix. Plus ils penchent vers le prix, plus tu devras avoir une compétitivité-prix élevée pour les garder. Tu augmentes ta compétitivité-prix en descendant les prix à qualité égale. Plus ils penchent vers la qualité, plus tu devras avoir une compétitivité hors prix élevée pour les garder. Tu augmentes ta compétitivité hors prix en proposant la meilleure qualité et le meilleur service possible. Le prix continue de compter, mais beaucoup moins que par rapport à un produit principalement sensible à la compétitivité prix. L'image souvent donnée, c'est l'achat d'une voiture. Quand tu viens acheter une BMW, tu seras beaucoup plus exigeant quant aux options de la voiture que quand tu achètes une Fiat. Exemple (foireux, mais c'est pour l'exemple), une BMW sans clim, non. Une Fiat sans clim, en fonction du prix...

ça peut se discuter. Par contre, le gars qui achète une BMW sera moins regardant sur une variation de prix de 1000-2000 euros que celui qui achète une Fiat.
La compétitivité hors-prix de l'Allemagne surclasse complètement celle des autres états européens. D'où qu'en fait, les répercussions de l'euro fort l'impact beaucoup moins en termes d'exportation ("moins", pas "pas"). Mais c'est un peu un cas particulier.
Pour d'autres pays, comme la France et l'Italie, l'impact de la compétitivité-prix est très fort. D'où qu'ils dégustent avec l'euro fort.
Pourquoi cet état de fait ? J'ai jamais encore approfondi cette question (temps), donc je ne saurais te dire pour l'instant. Mais c'est une question que je trouve extrêmement intéressante. Et c'est le cas depuis super longtemps. Depuis avant la création de l'euro. En fait, avant l'euro, le Deutsch Mark avait le même problème que connaît et connaissait le Franc suisse actuellement.
@Ash:
Ash a écrit :Parce que plus on fait de l'austérité, plus on fait baisser la croissance et plus on fait en sorte de diminuer les recettes de l’État.
Alors, est-ce que la logique qui sous-tend les politiques d'austérité est exacte ou pas ? Est-ce que les économistes qui ont mis au point ces concepts avaient raison ou pas ? Débat enragé, surtout actuellement. Mais tu présentes comme une évidence une simple position (discutée en plus).
En plus, maintenant que je lis bien, je me demande si tu ne confonds pas politique de rigueur et réformes structurelles. Ce qui serait compréhensible, puisque désormais tout le monde utilise l'un pour l'autre

... Alors pour rappel, la politique de rigueur/d'austérité, c'est ce qui doit suivre la relance budgétaire selon Keynes (je ne rigole pas). Elle prend place dans les périodes économiquement fastes. Il y a d'autres cas, mais en fait, ce qui caractérise vraiment ce qu'on devrait appeler une politique dite de "rigueur/d'austérité", c'est que c'est ponctuel ! Bref, vous voyez l'arnaque... En fait, une vrai politique de "rigueur", c'est l'IR 75%, puisque c'était sensé être temporaire (si je me rappelle bien).
C'est pas ce qui est demandé à la France actuellement (ni à la Grèce tiens). Ce qui est demandé à la France, c'est bel et bien de la réforme structurelle, car son budget est structurellement déficitaire. Et peut-être ensuite, de la rigueur pour faire diminuer la dette. Pourquoi ? Parce qu'elle n'a pas les moyens de faire autre chose...
H.S. : à ce propos, on entend souvent des gens dire qu'il faut que la France se réforme pour avancer. Sauf que quand tu demandes aux gens d'arrêter d'utiliser ce mot magique (magique comme le mot "chose" ou "machin"), et que tu demandes à plusieurs personnes ce qu'elles entendent par "réformes", souvent, tu constates que la réponse est loin d'être homogène...
Enfin, comprend un truc: la France n'a pas les moyens de faire de la relance. L'Europe en a les moyens. Mais j'ai déjà donné mon point de vue sur l'Europe. Mais bon, il semble qu'ils vont tester la relance. On va voir ce que ça va donner... car comprends que l'efficacité de la relance, c'est pas du tout assuré.
Ça par contre, c'est exact:
Ash a écrit :Depuis la mise en place de l'euro, le volume des exportations françaises n'a fait que chuter !
Ash a écrit :(...)mais le point de vue de la France doit, aussi, être entendu.
Pourquoi ? Je veux dire, selon quel critère assurer une conciliation ? Et les autres pays ? Tu vois où je veux en venir ?