Bonsoir, petit post en direct de Londres aujourd'hui.
J'ai matché avec une fille dernièrement sur Tinder. Vous me direz qu'il n'y a pas que les sites de rencontre pour draguer, surtout à Londres, et vous aurez raison, mais pour moi c'est un moyen de mettre le pied à l'étrier. La drague du pauvre si je puis dire.
Pour introduire l'histoire je dirais que la gente féminine de Tinder se divise en trois catégories :
-les princesses duckface : celles qui mettent tout le monde d'accord en affichant massivement décolleté plongeant et robes serrées mais qui ont des critères de sélection assez... Bon j'ai aucune chance quoi.
-les filles normales qui mettent des photos d'elles au ski, avec leurs copines, toussa
-les filles qui, bon, les photos qu'elles publient ne les mettent pas mais alors vraiment pas en valeur.
Ce que je fais sur Tinder c'est que je like tout ce qui passe et de temps en temps superlike si une fille normale me paraît plus mignonne que les autres. Pas de superlikes pour les princesse même si c'est tentant, ça n'aboutit jamais.
Et ensuite j'examine les matchs que je récolte et je fais un mini tri des filles à qui je vais écrire ou pas. Faut vraiment pas être mon genre pour que je n'écrive pas au moins un petit "Hey, what's up?".
Et j'ai fini par matcher (j'aime pas ce mot, pauvre langue française) avec une fille dont la première photo ne la mettait pas, mais alors pas du tout en valeur.
J'ai failli supprimer l'affinité mais pour une raison qui m'échappe un peu, j'ai rééxaminé ses autres photos de profil et même si elle restait loin de mes "critères", elle valait peut-être le coup que je m'intéresse à elle. Alors je lui ai écris, juste pour taper la discute.
C : Hey K, what's up?
K : Hi there, not much just on my way blabla Had a good long weekend?
La dessus on a blablaté, contrairement à la précédente conversation tinder que j'avais posté où j'essayais d'instaurer un jeu et de sexualiser je suis resté dans les bornes et j'ai discuté avec de tout ce qu'il y a de plus banal. J'ai appris qu'elle parle très bien français, mais on s'est mis d'accord pour continuer en anglais. D'ailleurs je m'excuse pour tout accident oculaire du à une grammaire douteuse de ma part.
C : blabla there's plenty of things to see here
K : What kind of thing do you want to see/do?
C : I'd like to see blabla, I'm also looking for some cool pub.
K : Where are you staying?
C : My hostel is near xxxx
K : Oh cool, I don't really know any pubs round there actually! I mainly go into central london, more sort of around Holborn, or there are a few nice places near where I live
C : In that case why do you not show it to me some of those places
K : I know a wine bar, a nice hidden away pub and a old pub where I live
C : Ok I choose the second

Give me your phone number it will be easier to keep talking.
K : Sure, no problem : 0xxxxxxxxxxxx
Suite par texto :
C : So we were talking about the london bridge pub. I assume you're working so I can propose you 6 pm at the westminster station tomorrow or on friday! (dédicace à snow pour l'idée de proposer deux dates)
K : Busy tomorrow but free friday!
C : Okay see you Friday!
En tout depuis le début de mon hey sur Tinder jusqu'à la conclusion par texto, ça a du durer deux jours. D'habitude j'essaye d'être beaucoup plus pressant.
Et le jour J arriva (un premier avril en plus, ma vie est une blague).
Elle m'a écrit la veille pour confirmer et le jour même pour me dire qu'elle aura 15 minutes de retard à cause de son boulot, j'apprécie. Ça change de mon One-Itis qui parvient à oublier mon existence dès que je ne suis plus dans son champs de vision.
Et la rencontre arriva. Elle était en train de m'écrire un texto quand je l'ai aperçue. Premier constat : elle est beaucoup mieux dans la réalité que sur ses photos. Sur ses photos elle a les cheveux lissés, le teint pâle, le sourire forcé et je découvre une jeune femme aux cheveux frisés, le teint rose et plutôt jovial. Comme quoi mon intuition initiale était plutôt bonne vis à vis de sa personne.
Deuxième constat : elle est apprêtée pour un rendez-vous galant. La coiffure, le rouge à lèvre, le décolleté alors qu'on se gèle à Londres passé 18 heures, les bas. Bref, rien à voir avec la photo. A mon avis les 15 minutes de perdues n'étaient pas forcément dues au travail.
Le rendez-vous commence bien puisque je lui avait donné rendez à la mauvaise station, mais elle n'avait émis aucune objection, pensant que j'avais une raison particulière. Bon, c'est marrant.
Par contre ce qui m'a gêné dès le premier contact c'est qu'autant j'affichais une attitude détendue, autant il émanait d'elle une gêne qui me mettait un peu mal à l'aise. Je comprends parfaitement cette gêne mais d'habitude c'est moi qui l'est pas l'inverse. Peut-être que je me suis trompé mais j'ai senti qu'elle y mettait un peu plus d'enjeu dans cette rencontre que moi je ne le faisais. Je le faisais juste pour voir comment ça se passerais, ni plus ni moins, par curiosité vis à vis de sa personne et de la tournure que prendraient les évènements.
Je ne dirais pas que c'était mort pour elle. Disons que j'attendais d'être convaincu. C'est complètement hypocrite de dire ça je trouve mais c'est la façon dont je ressentais les choses.
On est rentré dans son pub, complètement bondé, pas une seule place pour s'assoir, d'ailleurs la moitié était debout. On bouge dans un autre un peu plus loin et on finit par trouve rune place où s'installer, elle propose d'aller commander les bières, donc de payer, pas d'objection votre honneur. "Tu veux que j'y aille?" a-t-elle dit.
La revoilà avec deux pintes, j'aime pas la bière d'habitude mais pour le coup j'ai eu soif. Jusqu'à maintenant on ne faisait que marcher donc niveau discussion on n'avait pas beaucoup échanger.
Mais là j'ai senti. J'ai senti le retour de flamme de la non sexualisation préalable. Pas de private joke sur lesquelles rebondir pour la taquiner, peu de connaissances l'un de l'autre, la conversation est mal partie alors je fais ce qu'il ne faut jamais faire quand on drague :
"Tu fais quoi dans la vie?"
Le fait que je sente toujours une tension chez elle ne m'aide pas. On enchaîne les conversations bateaux, j'essaye de voir si je peux rebondir sur x ou y détail mais le fait de parler anglais bloque un peu humour en plus de cela. Bref, c'est la galère. je ressens encore un peu plus cet espèce de malaise, j'ai juste envie de me barrer.
De temps en temps je sens que son regard essaie d'accrocher au mien, je voyais ,quand je détournait le regard un peu gêné par le silence, qu'elle me fixait dans les yeux comme pour instaurer une sexualisation. Peut-être que je me fais des idées, mais c'est pas courant les filles qui me regardent de cette façon.
Je termine ma bière. Ce qu'il faut savoir c'est que je ne tiens pas l'alcool. Et là je l'ai descendu rapidement, vu qu'il y avait pas mal de blancs à combler. Et donc je finis pompette. C'est ce qu'il me fallait ça m'aide à me relâcher, je commence à lui dire des conneries, à faire un peu l'idiot histoire de rendre cette interaction un peu plus légère.
Et, je ne saurais dire à quelle moment, la tension est retombée. D'ailleurs c'est à ce moment là que j'ai su que c'était certain qu'il ne se passerait rien ce soir. Était-ce ce que l'on appelle par ici la tension sexuelle? Elle m'avait l'air plus détendue, donc moi aussi et on a enchaîné la soirée dans un autre pub où j'ai commandé à manger et réglé la note, en bon gentleman je n'allais pas la laisser payer une seconde fois tout de même. Ensuite elle m'a emmené marcher du côté de la cathédrale St Paul, très beau bâtiment et on a fini par se séparer au métro... St Paul. On s'est regardé dans les yeux. Pendant un moment j'ai eu l'impression qu'elle voulait que je tente quelque chose. Mais non, dans ma tête pas moyen, décidément pas mon genre. En plus après la bière et les burger j'ose pas imaginer l'haleine.
On s'est fait la bise, nice to meet you et on est parti chacun de son côté. Le rendez-vous aura duré presque trois heures et demi.
Moralité de l'histoire, il ne faut pas s'arrêter au physique d'une personne (surtout sur Tinder) mais le physique d'une personne peut nous arrêter. Je me comprends.