Refuser le dictat du travail

Note : 190

le 31.05.2016 par Nonchalance

155 réponses / Dernière par Nonchalance le 04.01.2018, 08h31

Le taf, on y passe 8h par jour minimum, et c'est loin d'être facile tous les jours. Ce forum est là pour échanger autour de tous les sujets en lien avec votre vie professionnelle.
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ChantePaul a écrit :Le besoin d'avoir une croissance économique toujours plus élevée, et le besoin de s'enrichir toujours plus est à mon sens, un problème d'égo (partagé par l'écrasante majorité des humains) constituant le point noir du capitalisme.
:?

Peux-tu me définir ce que tu appelles la croissance économique ?

Si tu fais une différence entre croissance économique et progrès, peux-tu développer ce point STP ?
Nonchalance a écrit :J'ai fait l'enquête autour de moi. Très peu de gens aiment leur boulot.
C'est juste.

Pour enrichir le débat, il convient de mettre en perspective nos attentes et celles de nos aïeux concernant le travail.

Nos ancêtres ne cherchaient pas à aimer leur travail. Ils le prenaient comme une nécessité. Ils acceptaient le travail comme faisant partie de la vie.

Tu dis que tu voyagerais si tu ne travaillais pas. Soit. Mais cela suppose que d'autres travaillent (pilote d'avion, personnel de bord, aiguilleurs du ciel, mécanicien aéronautique, guide, magasins, chauffeur de bus, fabricant de chaussure de rando, etc...)
Y a des gens qui arrivent à porter plusieurs casquettes en même temps et à s'investir à fond dans ce qu'ils veulent malgré les contraintes. Je ne veux pas. Je ne peux même pas. J'ai déjà donné et mon corps n'a pas tenu longtemps, je tiens à ma santé physique et mentale.
Puisque le travail est encore une nécessité ici et maintenant, plutôt que d'espérer y échapper, est-ce qu'il ne vaut pas mieux faire avec et s'efforcer de le rendre compatible avec ses projets de vie ?
Si tu fais une différence entre croissance économique et progrès, peux-tu développer ce point STP ?
Juste par un exemple :

La croissance économique est définie comme l'augmentation de la production de valeur économique, en gros du PIB. Hors, le PIB inclue, entre autres, les recettes des sociétés de la santé (250 milliards par an en France) et de la sécurité.

Autrement dit, une baisse de la santé, une augmentation de la délinquance, ou la prolifération des armes ont toutes un impact positif sur le PIB et contribuent, par définition, à la croissance économique.

Peut-on parler de progrès lorsque la population a une santé qui décroit ou que la population carcérale augmente ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] +1 le 17.06.16, 23h05 par Rickhunter
Les médias ont annoncé joyeusement y a 2 jours que la France avait gagné un peu de croissance dernièrement par exemple, et quand on gratte c'est principalement dû a l'Euro 2016.

Au delà de ça, on sait maintenant qu'en plus d'être devenu un dogme, la croissance économique est très coûteuse pour le climat et il est très urgent de repenser le logiciel.
Il peut y avoir du progrès sociétal et social sans croissance économique. Mais bon, c'est encore presque une hérésie d'oser émettre cette hypothèse.
Tu dis que tu voyagerais si tu ne travaillais pas. Soit. Mais cela suppose que d'autres travaillent (pilote d'avion, personnel de bord, aiguilleurs du ciel, mécanicien aéronautique, guide, magasins, chauffeur de bus, fabricant de chaussure de rando, etc...)
Pas forcément. On peut penser la chose autrement en évitant d'avoir une démarche consumériste. Ça peut aussi vouloir dire de réorienter un peu ses projets.
Il y a un nombre inimaginable de solutions au problème "Comment gagner de l'argent sans travailler".

Par contre, il y a aussi pas mal de critères à prendre en compte avant de résoudre l'équation :
- capital de départ ?
- quel revenu mensuel te suffirait pour être heureux ?
- combien d'années serais-tu prêt à faire des efforts pour atteindre ton but ?
- quel investissement personnel (en temps) es-tu prêt à donner ces premières années ? (si tu serais prêt à travailler sans te laisser le moindre temps libre ou non)

Après il faut être conscient que tout investissement a sa part de risques.

Je pense que tu peux arriver à ton but, si tu ne cherches pas à toucher 10 000€ / mois sans la moindre gestion dès demain et sans le moindre capital de départ.
Mais il te faudra un minimum d'efforts au départ, et un peu de chance aussi.

Sinon, aucune de tes passions ne te permettrait de t'apporter une certaine rémunération ?
ChantePaul a écrit :
Nonchalance a écrit :Il n'y a que deux personnes qui sont d'accord avec ma vision de l'intérêt d'un monde sans travail comme principale source de moteur économique!
Je suis assez curieux pour le coup.
Comment imagines-tu un monde sans travail, quel serait justement le carburant du moteur économique s'il n'y avait pas de travail ?
Sans travail tel que on le connaît j'entends. N'est ce pas étrange que dans un monde, qui est le seul qu'on est, on risque d'endommager notre écosystème à long terme parce que par exemple, si on arrête de pêcher en gros, les pêcheurs vont perdre leur travail? Ou alors que des milliers de personnes qui travaillent dans une usine par exemple vont se retrouver sans le même revenu et sans possibilité de reconversion pour la plupart parce que l'usine va fermer?
Imaginer un monde sans le travail tel qu'on le connaît, ce n'est pas très compliqué. Dans la réalité, ce ne peut pas être fait pour l'instant. Une majorité de gens, qu'ils soient aisés, moins aisés ou pauvres ne veulent même pas de ce changement. Et la raison principale est que tout le monde pense qu'ils seront riches un de ces jours.

https://simpleprogrammer.com/2015/08/13 ... come-rich/
-Alex a écrit :Tu dis que tu voyagerais si tu ne travaillais pas. Soit. Mais cela suppose que d'autres travaillent (pilote d'avion, personnel de bord, aiguilleurs du ciel, mécanicien aéronautique, guide, magasins, chauffeur de bus, fabricant de chaussure de rando, etc...)
Je n'ai pas dit que je voulais changer le système. Ni même le contourner. Si je peux vivre sans travailler c'est qu'il y a des voies qui le permettent.
Dans l'idéal, ce serait bien si tout le monde pouvait faire ce qu'il avait envie de faire sans entraves ou plutôt sans entraves aussi lourdes que le travail par exemple. La société dans laquelle nous vivons actuellement ne nous le permet pas. Je ne suis pas un révolutionnaire. J'aimerai bien que les choses ne soient pas comme elles le sont mais ce n'est pas le cas.
512 a écrit :Tu refuses de travailler, mais ne penses-tu pas que ça permettrait d'avoir les opportunités/contacts nécessaire afin d'avoir une vache à lait ?

Surtout que les écoles/diplômes permettent de faire fonctionner le relationnel pour avoir des contacts (des noms/des adresses) ?
Encore une fois je ne refuse pas de travailler. Je refuse le dictat du travail, je veux arrêter de travailler.

J'ai donné l'exemple de mon oncle. Il y a d'autres exemples autour de moi. Mon frère, un de ses amis, un pote, une tante éloignée. Mon frère était en segpa au collège et il a arrêté l'école à la seconde. Pareil pour son pote. Mon pote a littéralement acheté son diplôme. Ma tante n'a même pas été à l'école.

Ils ont tous un point commun. Ils gagnent plus d'argent que le salaire moyen en France (qui est aux alentours de 1400€ net). Minimum 2000€ net par mois. Et ils ont arrêter de travailler ou sont en passe d'arrêter. Avant d'en arriver là, ils ont travaillé dur. Ça ne me fait pas peur, j'ai déjà fait un burn-out à 25 ans et c'est chiant mais je suis prêt à recommencer si ça sert mes intérêts à long terme.

Quand t'as un entourage comme ça et que tu troues le c*l tous les jours pour être à peine moins miséreux que si t'étais au chômage, tu te poses des questions.
RiskyChoice a écrit :Il y a un nombre inimaginable de solutions au problème "Comment gagner de l'argent sans travailler".

Par contre, il y a aussi pas mal de critères à prendre en compte avant de résoudre l'équation :
- capital de départ ?
- quel revenu mensuel te suffirait pour être heureux ?
- combien d'années serais-tu prêt à faire des efforts pour atteindre ton but ?
- quel investissement personnel (en temps) es-tu prêt à donner ces premières années ? (si tu serais prêt à travailler sans te laisser le moindre temps libre ou non)

Après il faut être conscient que tout investissement a sa part de risques.

Je pense que tu peux arriver à ton but, si tu ne cherches pas à toucher 10 000€ / mois sans la moindre gestion dès demain et sans le moindre capital de départ.
Mais il te faudra un minimum d'efforts au départ, et un peu de chance aussi.

Sinon, aucune de tes passions ne te permettrait de t'apporter une certaine rémunération ?
- 15 000€
- 1 200€
- 3 ans
- Je suis prêt à consacrer beaucoup de temps. Plus de douze heures par jour s'il le faut. Mais sans me laisser le moindre temps libre? Ce n'est pas viable et ce n'est pas productif. Les gens qui se tuent à la tâche sont moins productifs.

J'ai une voix très rare, basse profonde (pensez Barry White) que je n'ai jamais exploité, tout le monde me dit que je devrais l'utiliser pour gagner beaucoup d'argent en chantant ou en faisant de la voix off mais j'ai toujours été réticent parce que les formations coûtent très chères et que les débouchés ne sont pas évidents. Quant à faire, je préfère mettre mon argent dans un projet plus viable. Mais je vais essayer de voir si je ne peux pas me faire financer par le Pôle Emploi.

Se libérer du dictat du travail, ce n'est pas si inatteignable que l'on pense. Il faut du culot, beaucoup de travail en amont et ne pas avoir peur de se casser les dents. C'est justement parce que je n'ai pas de diplôme et pas de statut privilégié que je n'ai pas grand chose à perdre si je m'y risque. Si je n'y arrive pas, qu'est ce qui pourrait m'arriver de pire? Reprendre un job merdique qui me suce la moelle? Fait, refait, peut être à refaire! Qu'est ce qui m'empêchera de me former ou d'avoir un diplôme quand j'aurai épuisé toutes mes options et que rien n'aura fonctionné? Rien, je n'aurai même pas de dettes à rembourser j'aurai juste perdu un capital que j'aurai créé de mes propres mains.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] 100% d'accord le 19.06.16, 11h05 par hushpuppy
- 15 000€
- 1 200€
- 3 ans
- Je suis prêt à consacrer beaucoup de temps. Plus de douze heures par jour s'il le faut. Mais sans me laisser le moindre temps libre? Ce n'est pas viable et ce n'est pas productif. Les gens qui se tuent à la tâche sont moins productifs.
OK donc on va déjà calculer le capital total au bout des 3 ans :
- en économisant 500€ par mois : 15 000 + 3*12*500 = 33 000 €
- en économisant 1000€ par mois : 15 000 + 3*12*1000 = 51 000 €
- en économisant 1500€ par mois : 15 000 + 3*12*1500 = 69 000 €
- en économisant 2000€ par mois : 15 000 + 3*12*2000 = 87 000 €

Je pense que ça sert à rien de continuer, du fait que tu n'aies pas de qualification, tes revenus via un boulot traditionnel seront limités.
Après je sais qu'il y a des boulots vraiment spéciaux, genre aller en pécher dans des mers très agitées et y risquer sa vie, qui peut rapporter très gros, mais pas sûr que ça se trouve facilement et que ça puisse t'intéresser.

Bref, on peut voir qu'en 3 ans, niveau immobilier tu vas pas pouvoir acheter grand chose, ou alors un tout petit appart dans une petite ville...et ça ne t'apportera jamais 1200€ par mois de toutes façons donc on oublie.

Je pense que la seule solution viable c'est de te lancer dans l'autoentrepreneuriat, mais encore faut-il avoir une idée, et monter un business qui ne demande quasiment pas qu'on s'en occupe...chaud quoi...

Je t'avoue que j'ai pas vraiment de solution à ton problème, c'est un peu trop "ambitieux" comme objectif à mon avis, mais rien n'est impossible :wink:
Merci pour ta réponse. Je ne sais pas si tu as lu mes posts sur les possibilités d'investissement dans des business rentables dans mon pays d'origine, c'est ma porte de sortie pour arrêter de travailler au plus tôt. Tout ce dont j'ai besoin, c'est du capital de 15000€ pour me lancer. Et de partir vivre et travailler là bas pour un certain temps.
Déjà ne pas avoir d'emploi demande une abnégation certaine et aussi beaucoup de planification qui ne sont pas compatibles avec l'oisiveté.

Ne pas avoir d'emploi comprend aussi une grande part de variabilité dans les revenus donc beaucoup de veille stratégique ainsi que de risques.

Bref mis à part si tu as un capital de 50 fois ton besoin en liquidités annuel pré impôts (ce qui ne semble pas être le cas loin de la) il faudra être dynamique. Cela passera par des opportunités d'investissements diversifiées (car sinon tu peux tout perdre) ainsi que par de la patience, et malheureusement très certainement par ... Un emploin salarié.

Car bien sûr l'adage selon lequel "on ne prête qu'aux riches" est toujours vrai ( à tort ou à raison ce n'est pas le débat).

Enfin pour ce qui est d'un revenu minimum de base, cela ne fait aucun sens économique car il faut des gens pour créer cette richesse et pour motiver à créer cette richesse il faut un impôt non confiscatoire car les contribuables sont mobiles (du moins dans les classes supérieures). Encore une fois le débat n'est pas de savoir si c'est bien ou mal, c'est juste un fait. Et donc seul un taux d'imposition très haut pourrait financer un revenu de base pour tout le monde. Ceci créerait un afflux de gens pauvres (opportunité de gagner plus de façon garantie), de personnes oisives (pourquoi travailler si je ne le peux pas) tout en faisant fuir les hauts revenus qui sont mobiles (le Tout à moins d'une heure de trajet en avion). Le système durerait donc tres peu de temps...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Trop dogmatique le 29.08.16, 19h09 par Jalapeno
Oula pour le revenu de base, le débat est plus complexe que ça et de nombreux rapports montrent que c'est possible.

De plus l'idée est défendue par la droite et la gauche - pour des raisons différentes certes (anéantir la pauvreté pour l'un, flexibiliser le travail pour l'autre) - et a de bonnes chances d'être mis en application en France un jour, comme ça l'est déja dans quelques pays.

D'autre part, la question taboue : dans l'absolu en quoi ça gêne que des gens fassent le choix de ne pas travailler ? (oisives tu dis, mais oisif ça veut pas dire grand chose dans la réalité des choses).
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