Re: Val découvre le monde : Chapitre IV
Posté : 15.05.21
Salut Onmyoji ! Comme toujours tu pointe du doigt des choses intéressantes. J'ai relu ton conseil quelques fois depuis que tu l'a écris et je trouve que tu me donne de bonnes pistes pour avancer dans ma séduction. J'ai envie d'assumer pleinement mes attirances, de faire monter la tension ! Vite que ça réouvre, que l'on aille au sport ou au bar et qu'on fasse des rencontres ! Multiplier les essais !
Justice.
Je bossais pas mal ces derniers temps, des journées courtes mais critiques pour l’avancées de nos projets. Et c’est mentalement épuisant de se pointer chez un client, puis chez l’autre sans être plus accompagné que ça par mes collaborateurs. En plus c’est toujours pour faire un tas de missions complètement à côté de ma fiche de poste (soutient commercial, maintenance et installation d’équipements, acte de présence, tampon entre le client et mon bureau d’étude).
Bref… Je me sens un peu comme le bétail de l’époque, qu’on offrait au père de la mariée…
Non même pas en fait, je me sens comme la mariée. Vendue et abandonnée à son sort.
J’avais deux installations à faire un vendredi et je voulais vraiment me réfugier chez Shinyfish pour un weekend dans notre bulle d’intimité. J’ai réussi à finir mon taff en début d’aprèm et j’ai direct pris la route pour rejoindre ma belle.
J’arrivé au péage proche de Paris…
Bon je n’ai pas cherché à faire le malin. Le maître-chien s’est un peu énervé quand je lui ai dit que je n’avais aucun produit stupéfiant sur moi. Il a littéralement retourné ma caisse pendant que les flics me passaient un coton dans la bouche.
Bref, cerise sur le gâteau je n’avais ni ma carte grise, ni mon assurance, ni mon attestation, ni mon contrôle technique. Donc en vrai je leur ai filé mon permis en disant que ce n’était pas fait pour moi d’avoir une voiture.
Alors j’ai quand-même trouvé ça super drôle comme situation : de me retrouver comme un con sur le bord de la route, sans permis, et de voir ma voiture partir en dépanneuse.
Résultat à 18h, au lieu d’être conforté dans les doux bras de Shinyfish, j’étais à l’autre bout de Paris avec mes valises bien trop lourdes à taper un stop à l’ancienne !
Mais merde quelle sensation de retrouver la galère. Les trajets où tu n’es plus en contrôle de rien mais dépendant des bus, des trains et des autostops.
J’ai enfin réussi mon expédition jusqu’aux portes de l’appartement de Shinyfish et nous avons passé un super weekend rien qu’à nous. J’adore nos échanges. Elle me fait rire, relativiser, prendre conscience, et surtout, j’arrive à bien m’exprimer avec elle.
Mettre tout le reste de côté, et profiter à fond de nous.
Mission.
Le lundi suivant la suspension de mon petit papier rose, c’était direction le siège social à Bordeaux pour une semaine. J’espérais secrètement que mon boss me propose un licenciement ou une rupture conventionnelle à la suite de mon crime. Mais que nenni. Mon boss s’est exclamé « Ah merde ! » et mon manager s’est foutu de ma gueule…
Puis on m’a proposé d’aller animer un workshop la semaine suivante en Italie. J’étais naturellement super intéressé, rien que pour m’évader de la routine. J’avais du mal à croire que le mec qui se faisait arrêter pour conduite sous stups la semaine précédente, était là, en business trip à l’étranger…
Le workshop en Italie était vraiment trop cool ! En plus j’y suis allé avec un collègue un peu dans le même délire que moi, on avait un super hôtel et la carte de la boite pour le vin et les gnocchi.
Entre tout quelques histoires marrantes :
On nous a fait remplir 50 papiers pour l’entrée sur le territoire et sur le site client… Papiers que personne ne nous a jamais demandé. Juste on les a montrés à un gars de l’embarquement qui savait pas trop si il devait nous laisser passer ou pas…
Seul un mec du workshop parlait anglais. Alors maintenant je me trouve un peu con d’avoir cru que n’importe qui pouvait parler Italien du moment qu’il faisait de grands gestes.
Malgré ça ma semaine à Bordeaux n’a pas aidé mon envie de quitter l’entreprise… Trop de petites choses accumulées envers certains de mes collaborateurs qui ont juste été refoulés comme le veut le monde de l’industrie.
La fois où on a perdu plusieurs heures de travail car le bureau d’étude n’avait pas confiance aux tests et solutions réalisés sur place.
La fois où on nous a envoyé un équipement pourtant très simple, qui n’avait même pas été testé et ou rien n’allait. Cette fois-là nous nous sommes vraiment sentis pris pour des gros cons.
Les fois où je n’ai pas pu prendre mes congés « au cas où on a besoin de toi ».
Toutes les fois où les gars du bureau d’étude se prennent les sujets trop intéressants et nous refilent les merdes…
La fois où de 18h à 19h30, mon collègue, mon team leader et moi nous sommes faits sermonnés – à moitié à raison – par mon boss.
Malgré tous les autres bons moments que j’ai passé au cours de mon expérience, les soirées au bar, les fou-rire au bureau ou à l’atelier, la satisfaction d’un challenge accompli… Malgré tout ça mon corps me crie de m’en aller.
Shinyfish.
Comme ça faisait plusieurs semaines que nous ne nous étions pas vus, j’avais décidé de l’inviter passer un weekend à la coloc. Histoire de pimenter un peu notre relation ! Oui, car notre relation manque grave de piment je trouve.
Enfin, j’adore quand on se retrouve chez elle. Mais c’est toujours ça qu’on vit, et rien d’autre... Et je ne sais pas si c’est la conséquence de ça mais au lit j’ai de plus en plus de mal à assurer. Ou alors je débande dès que c’est le moment de rentrer, ou alors j’éjacule bien souvent bien trop vite à mon goût. Et à son goût aussi puisqu’on en a discuté. Heureusement que j’ai d’autres cartes à jouer, mais ça fait chier quand-même.
Bref, du coup je suis allé voir une sexologue qui m’a posé des questions puis qui m'a refilé un post-it qui me laisse carrément dubitatif quant au niveau de compétence de cette femme. Le post-it :
C’était bizarre. Que faire maintenant que nous sommes réunis ? Profiter de notre terrasse, aller se balader, cuisiner… Tout ce qu’on fait quand on est chez elle quoi. Nous avons quand-même passé deux belles soirées jeux de société avec une coloc que j’apprécie vraiment de plus en plus. Le genre de personne dont on ne peut que sous-estimer la profondeur aux premiers abords mais qui se trouve être très intéressante quand on la découvre.
J’étais quand-même content que Shinyfish voie où je vis et rencontre les gens avec qui je vis. Mais ça n’allait pas. Le premier soir, quand nous nous sommes couchés je n’avais pas envie de l’embrasser, de lui faire l’amour. Je voulais juste lui faire un petit câlin et m'endormir de mon côté du lit. Bon ma libido à retournée sa veste au petit matin, c’est déjà ça !
Le jour de son départ est arrivé et je ne pouvais pas la laisser partir sans avoir dissipé ce malaise qui avait pesé dans l'air tout le weekend.
Je lui ai expliqué que je ne m’étais pas senti à l’aise, que je préférais quand on était chez elle. Elle était d’accord avec moi, elle aussi préférait quand cette relation était dans son appartement ou dans les rues de Paris. Une relation rien qu’a nous, une bulle coupée des autres.
Quelle période étrange… Elle est rentrée chez elle mais je n’arrive pas à déterminer ce que je ressens… Il me tarde de la revoir et de retrouver notre cocon.
Éphy.
Comme si l’univers voulait que je me change les idées après ce weekend pesant, j’ai enfin décroché un date avec Éphy. Ces six mois de travail auront finalement porté leurs fruits ! Je pense que je l'aurais à l’usure, ahah !
Nous nous sommes rejoints à la gare en vélo. En y repansant j’aurais pu attaquer sur une touche d’humour en lui proposant de tout quitter et de sauter dans un train pour aller élever des alpagas en Ariège ! Mais bon l’humour spontané c’est pas mon fort tous les jours en ce moment.
Elle m’a emmené dans un square un peu pourri ou on s’est posé sur une murette. Elle m’avait apporté une bouteille de 3 Monts 75cl et s’était réservé une petite cannette de Heineken. J’ai apprécié le geste de me laisser la 3 Monts d’ailleurs !
C’était la première fois qu’on se retrouvait seuls dans un cadre personnel et je vous avoue que ça m’a un peu déstabilisé. J’avais un peu peur de lui montrer une autre personne que celle que je suis au boulot. Puis je me suis souvenu qu’elle était venue à mon anniversaire héhé… Donc pas la peine de me cacher j'étais cramé !
On a alors parlé de tout et de rien mais la configuration physionomico-spatiale de nos corps respectifs n’était pas propice au contact. Du coup bah j’étais obligé de profiter qu’elle se foute de moi pour la pousser à l'épaule. *** Voix off de commentateur sportif. *** : ET BAM, sous vos yeux ébahis la maîtrise parfaite du rapprochement physique spontané en milieu urbain par l'imprévisiiiiiible VAAAAAAAL !!!
Bref, je lui ai touché l'épaule. Deux fois.
Mais à un moment les flics ont commencés à pointer leurs nez et ça nous à rappelé qu’il était temps de rentrer. Elle m’a proposé de remettre ça la semaine suivante et je l’ai mise au défi de me trouver un endroit encore plus pété que celui dans lequel elle m’avait emmené héhéhé !
J’avais complètement oublié cette histoire de couvre-feu et ce rendez-vous s’est fini sans que je ne m’y attende vraiment. Je regrette alors un peu de ne pas avoir été plus assumé et entreprenant avec elle. Mais c’est peut-être une bonne chose finalement ! Maintenant je sais exactement ce que j’ai à faire.
D’ailleurs, idée de sujet pour notre futur rendez-vous en terrasse que je note ici pour pas oublier :
L’heure approche… Je prends une douche pour me laver. Je m’habille. Je me déshabille. Je reprends une douche pour me réveiller. Je me rhabille. Je me fais beau devant le miroir. L’odeur de ma cire à coiffer me rappelle la découverte de la séduction, les sessions de street, les premiers dates. Ça me motive ! Ça me motive à chaque fois ces odeurs ! Ça me rappelle l’assurance, l’envie de séduire !
J’enfourche mon super vélo et passe le pas de la porte. Et là… Laisse tomber la drache que j’me suis tapé ! Une bonne averse Lilloise comme on les aime.
Bon du coup, connaissant un peu Éphy depuis le temps, j’avais bien pressenti que note sortie serait annulée. Mais bon j’étais déjà trempé et je n’avais vraiment pas envie de rentrer m’enfermer à la coloc...
Je suis en manque de nature grave là ! Alors la pluie s’est calmée et je suis allé à mon parc préféré. Quelques rayons de soleil se sont montrés et j’ai pu profiter de cette atmosphère incroyable pendant quelques minutes. C’était tellement bon ! Je pouvais pédaler et étendre mes bras jusqu’au ciel pour sentir toute la fraicheur et la douceur de l’air glisser sur mes mains. S’infiltrer dans mon col, caresser mes joues ! Cet air frais, qui traverse mes narines, ma gorge et qui s’engouffre dans mes poumons. Je me sentais très calme.
Au même moment Éphy me proposait de reporter à la semaine suivante. Pour l’emmerder un peu je lui ai répondu que j’étais trempé et qu’elle abusait de pas venir, parce qu’un banc tout mouillé dans le froid c’était quand-même le meilleur endroit au monde pour boire une bière. Elle m’a dit que non et que je lui payerai une bière en terrasse à la réouverture.
Donc je viens de me tremper pour rien et en plus je lui dois une bière. J’ai un peu l’impression de m’être fait entubé là !
Finalement j’étais soulagé, et cette averse aura été pour le mieux ! Je ne voulais pas d’un date avec Éphy ce jour-là. Quelque chose me tracassait à propos de tout ça et j’ai su, à ce moment-là, qu’est-ce qui n’allait pas et pourquoi cette averse m’avait sauvé.
Shinyfish, épilogue.
Je suis rentré à la coloc et j’ai passé un coup de fil à Shinyfish. Nous ne nous étions pas écris depuis une bonne semaine, ça faisait du bien de l’avoir au téléphone.
Ce soir-là nous nous sommes séparés. C’était bien entre nous mais ça manquait de love.
C’était agréable de se quitter comme ça. Nous étions d’accord, compréhensifs envers l’autre. Quelques mots doux, des remercîments, un peu de mélancolie et surtout de la confiance de part et d’autre.
J’ai ressenti le désir de plonger la passion romantique d’une rupture en regrettant les bons moments et en jetant tout son corps dans les bras de l’autre. Le désir de se voir une dernière fois pour consumer la passion que l’on peut trouver dans un aurevoir. C'est plus simple de créer des émotions dans la tristesse.
J’ai même hésité.
Mais je l’ai laissé s’en aller, sans changer d'avis, sans lui montrer la moindre hésitation, car je savais que c’était la bonne chose à faire. Et le désir d’un drame romantique s’en est allé avec elle.
C’était une belle histoire, je suis heureux de l’avoir vécu du début à la fin, et j’en garderai tous les souvenirs.
Fuite.
Que me reste-t-il maintenant ?
J’ai perdu mon permis de conduire et j'en vient même à me demander si je ne l'ai pas fait exprès avec toutes les fois ou j'ai conduit en étant positif à l'herbe. Je trouve que c'est une bonne chose qu'on m'ai retiré le droit de conduire, je ne pouvais pas m'empêcher d'ignorer la loi et le risque. Je suis con, on m'aide en m'enlevant le permis. Ca me permets d'être plus écolo, de me débarrasser de ma voiture, de prendre plus l'air. Et moi j'arrive à le voir comme ça et ça me va, et je pense vraiment que j'écris ça en toute sincérité... Mais quand je vois les réactions des gens autour de moi je me demande si y'a pas un truc qui cloche chez moi.
Bon j’ai plus de copine… Mais en vrai je suis absolument sûr que c'est une bonne séparation et que y'a pas de mal à être célib de toute façons.
Il me reste ce travail qui me bloque et m’emprisonne l’esprit. Je le sens. Je ne veux pas rester ici. Je ne veux plus retourner dans cette usine immonde. J’ai besoin de renouveau.
Et je fume trop en ce moment. L'usine du client et mon entreprise sont quasiment en pause et je passe beaucoup de temps à la coloc, avec les autres ou dans ma chambre. Et je fume énormément de weed… Tellement que j’ai dû m’obliger à réduire drastiquement cette dernière semaine. Je n’aurais pas pu dater Éphy dans cet état. J’ai commencé à réduire le jour où Éphy m’a posé un lapin, le jour du coup de fil avec Shinyfish. Je n’ai pas fumé le lendemain et je savais exactement pourquoi je voulais arrêter pendant quelques jours.
J’avais besoin d’être en forme pour faire ce que je voulais faire. Et je me suis senti en forme et déterminé. J’étais sûr de moi. Alors j’ai appelé mon patron pour lui exprimer mon souhait de m’installer à Toulouse.
Il me refuse la rupture conventionnelle, il voudrait que je reste et il pense que je fais une erreur. Erreur ou non, je sais qu’il parle dans son intérêt, et ma décision est déjà prise. Je le regretterai peut-être, mais je suis en accord avec ça. Je préfère regretter d’avoir essayer autre chose, plutôt que de me reposer la question dans un ans et d’avoir perdu un an.
Du coup, sous réserve que je change d’avis d’ici-là, je poserai ma démission lundi ou mardi. Et non je n'ai aucun plan pour l'après, juste des idées.
Je me sens déjà plus en forme, plus vivant. Je me projette et j’accueille ce nouvel inconnu à bras ouverts. Je me sens tellement confiant. C’est peut-être une connerie, mais c’est là que je me retrouve.
Je retrouve le Val dont je vous parle de temps en temps. Celui en quête de nouvelles expériences, de nouveaux lieux et de nouvelles personnes ! Celui qui à confiance en son chemin et en ce qui l’univers lui présentera.
J’en ai parlé à ma tatie, ma plus ancienne conseillère de vie. Elle sait que je veux quitter ce travail, changer de voie, voyager, sortir du mode de vie à 35h. Et elle m’a dit que je fuyais, et je la crois dans un sens.
Mais je me suis senti allégé lorsque j’ai perdu mon permis, je me suis senti serin après avoir rompu et aujourd’hui, j’ai demandé à quitté mon emploi et je me sens vivant, curieux et en harmonie avec mon chemin de vie.
Je suis conscient que je suis un maître dans l'art de l’auto-sabotage et de la fuite en avant, oui. On l’a vu avec l’abandon de thèse pour aller au Japon, la drogue, les auto-stops que je préfère aux transports en communs… Mais je pense que la fuite en avant ça peut aussi être une façon de vivre quelques parties de sa vie.
Je souhaite que ma vie soit multicolore, pas monotone, pas spécialisée, pas implantée. La vie ne se vit pas d’une traite ! Il y a des grandes périodes. Il y a des périodes où l'on va sur le rivage pour se reposer, et d'autres périodes ou on se jette simplement dans le torrent de la vie en attente d'un prochain rivage. Et là je ne veux plus être imperméable aux aléas de la vie.
Et j’étais tellement coincé dernièrement, par tout le confort que m’apporte la période dans la quelle je suis, que pour en sortir il m’a fallu me mettre au pied du mur. Voilà Val, t'es à poil, avance. Je fonctionne comme ça. Ce n’est certainement pas la meilleure manière de gérer sa vie mais je trouve que pour le moment je ne m’en sors pas trop mal.
Et puis surtout je me retrouve dans ce mode de fonctionnement. Je ressens de l’empathie pour moi-même, de la compassion et de l’indulgence... Et même si je me trouve présomptueux en disant ça, j'aime bien avoir cette faculté de pouvoir tout lâcher quand bon me semble. De simplement sauter dans le vide avec le sourire aux lèvres...
Il y a deux ans j’étais en Thaïlande avec mes deux meilleurs amis, autour d’un bon verre dans un endroit très calme ou il n’y avait que nous, et nous avions une discussion très profonde au sujet de la liberté. Et je me souviens avoir exprimé que pour moi, un des éléments fondamentaux de la liberté intérieure était le pouvoir se détacher de ses possessions, de son statut et de ses relations, du jour au lendemain en était en accord avec ça, sans un regret.
Je ne prétends pas avoir raison à ce sujet, je pense même qu’il y a de grandes chances pour que je me plante. Mais pour l’instant c’est quelque chose qui me parle toujours. N’avoir plus rien que soi c’est être libéré de tout. Bien sûr je présente ça aux extrêmes et je pense qu’il y a un équilibre à trouver entre tout. Mais ça me parle.
Et ne craignez rien pour moi, j’ai quand-même assuré mes arrières avec un peu d’argent de côté, assez pour subvenir à mes besoins en cas de dépression ou si une phobie du travail se développe chez moi. Par contre j'aurais du mal à convaincre mes parents à ce sujet.
J’ai envie de nature, de culture et de social. Et ça tombe bien je suis dans une ville qui a déjà été élue Capitale Européenne de la Culture. Je commence à mettre le nez dehors très vite, promis.
Allé des bisou les petits chat !
Justice.
Je bossais pas mal ces derniers temps, des journées courtes mais critiques pour l’avancées de nos projets. Et c’est mentalement épuisant de se pointer chez un client, puis chez l’autre sans être plus accompagné que ça par mes collaborateurs. En plus c’est toujours pour faire un tas de missions complètement à côté de ma fiche de poste (soutient commercial, maintenance et installation d’équipements, acte de présence, tampon entre le client et mon bureau d’étude).
Bref… Je me sens un peu comme le bétail de l’époque, qu’on offrait au père de la mariée…
Non même pas en fait, je me sens comme la mariée. Vendue et abandonnée à son sort.
J’avais deux installations à faire un vendredi et je voulais vraiment me réfugier chez Shinyfish pour un weekend dans notre bulle d’intimité. J’ai réussi à finir mon taff en début d’aprèm et j’ai direct pris la route pour rejoindre ma belle.
J’arrivé au péage proche de Paris…
Ah oui, il serait judicieux de préciser que comme à mon habitude je m’étais roulé et fumé une longue cigarette à laquelle j’avais ajouté un peu de weed pour passer le temps sur l’autoroute.Gendrame : Bonjour monsieur d’où venez-vous et où allez-vous ?
Moi : Bonjour monsieur, je viens de Lille et je vais à Paris.
Gendarme : D’accord, garez-vous sur le dispositif, on va vous faire un dépistage pour alcool et stups monsieur.
Bon je n’ai pas cherché à faire le malin. Le maître-chien s’est un peu énervé quand je lui ai dit que je n’avais aucun produit stupéfiant sur moi. Il a littéralement retourné ma caisse pendant que les flics me passaient un coton dans la bouche.
Bref, cerise sur le gâteau je n’avais ni ma carte grise, ni mon assurance, ni mon attestation, ni mon contrôle technique. Donc en vrai je leur ai filé mon permis en disant que ce n’était pas fait pour moi d’avoir une voiture.
Alors j’ai quand-même trouvé ça super drôle comme situation : de me retrouver comme un con sur le bord de la route, sans permis, et de voir ma voiture partir en dépanneuse.
Résultat à 18h, au lieu d’être conforté dans les doux bras de Shinyfish, j’étais à l’autre bout de Paris avec mes valises bien trop lourdes à taper un stop à l’ancienne !
Mais merde quelle sensation de retrouver la galère. Les trajets où tu n’es plus en contrôle de rien mais dépendant des bus, des trains et des autostops.
J’ai enfin réussi mon expédition jusqu’aux portes de l’appartement de Shinyfish et nous avons passé un super weekend rien qu’à nous. J’adore nos échanges. Elle me fait rire, relativiser, prendre conscience, et surtout, j’arrive à bien m’exprimer avec elle.
Mettre tout le reste de côté, et profiter à fond de nous.
Mission.
Le lundi suivant la suspension de mon petit papier rose, c’était direction le siège social à Bordeaux pour une semaine. J’espérais secrètement que mon boss me propose un licenciement ou une rupture conventionnelle à la suite de mon crime. Mais que nenni. Mon boss s’est exclamé « Ah merde ! » et mon manager s’est foutu de ma gueule…
Puis on m’a proposé d’aller animer un workshop la semaine suivante en Italie. J’étais naturellement super intéressé, rien que pour m’évader de la routine. J’avais du mal à croire que le mec qui se faisait arrêter pour conduite sous stups la semaine précédente, était là, en business trip à l’étranger…
Le workshop en Italie était vraiment trop cool ! En plus j’y suis allé avec un collègue un peu dans le même délire que moi, on avait un super hôtel et la carte de la boite pour le vin et les gnocchi.
Entre tout quelques histoires marrantes :
On nous a fait remplir 50 papiers pour l’entrée sur le territoire et sur le site client… Papiers que personne ne nous a jamais demandé. Juste on les a montrés à un gars de l’embarquement qui savait pas trop si il devait nous laisser passer ou pas…
Seul un mec du workshop parlait anglais. Alors maintenant je me trouve un peu con d’avoir cru que n’importe qui pouvait parler Italien du moment qu’il faisait de grands gestes.
Je tiens à présenter mes excuses à la langue italienne ainsi qu’à toutes les personnes qui ont saignées des yeux en lisant ceci.« Pué cortar la barra a doué mil ocho milimetros s’il vous plait ? »
Malgré ça ma semaine à Bordeaux n’a pas aidé mon envie de quitter l’entreprise… Trop de petites choses accumulées envers certains de mes collaborateurs qui ont juste été refoulés comme le veut le monde de l’industrie.
La fois où on a perdu plusieurs heures de travail car le bureau d’étude n’avait pas confiance aux tests et solutions réalisés sur place.
La fois où on nous a envoyé un équipement pourtant très simple, qui n’avait même pas été testé et ou rien n’allait. Cette fois-là nous nous sommes vraiment sentis pris pour des gros cons.
Les fois où je n’ai pas pu prendre mes congés « au cas où on a besoin de toi ».
Toutes les fois où les gars du bureau d’étude se prennent les sujets trop intéressants et nous refilent les merdes…
La fois où de 18h à 19h30, mon collègue, mon team leader et moi nous sommes faits sermonnés – à moitié à raison – par mon boss.
Malgré tous les autres bons moments que j’ai passé au cours de mon expérience, les soirées au bar, les fou-rire au bureau ou à l’atelier, la satisfaction d’un challenge accompli… Malgré tout ça mon corps me crie de m’en aller.
Shinyfish.
Comme ça faisait plusieurs semaines que nous ne nous étions pas vus, j’avais décidé de l’inviter passer un weekend à la coloc. Histoire de pimenter un peu notre relation ! Oui, car notre relation manque grave de piment je trouve.
Enfin, j’adore quand on se retrouve chez elle. Mais c’est toujours ça qu’on vit, et rien d’autre... Et je ne sais pas si c’est la conséquence de ça mais au lit j’ai de plus en plus de mal à assurer. Ou alors je débande dès que c’est le moment de rentrer, ou alors j’éjacule bien souvent bien trop vite à mon goût. Et à son goût aussi puisqu’on en a discuté. Heureusement que j’ai d’autres cartes à jouer, mais ça fait chier quand-même.
Bref, du coup je suis allé voir une sexologue qui m’a posé des questions puis qui m'a refilé un post-it qui me laisse carrément dubitatif quant au niveau de compétence de cette femme. Le post-it :
J’étais stressé le jour de l'arrivée de Shinyfish à Lille. Je me suis senti bloqué, dans mon espace avec mes colocs, de devoir passer tout le weekend avec elle. Enfin... J'avais envie de la voir, mais pas là, pas ici et c'était très bizarre. Ce weekend que j’attendais avec impatience n’allait finalement pas être aussi plaisant que prévu.
- L’emmener en weekend et profiter d’un hôtel chouette.
- Ne plus utiliser de capotes.
- Proposer des jouets (je lui avais déjà proposé en plus).
- Lui demander quelle est exactement notre relation (exclusive / non-exclusive).
- Prendre du plaisir !
C’était bizarre. Que faire maintenant que nous sommes réunis ? Profiter de notre terrasse, aller se balader, cuisiner… Tout ce qu’on fait quand on est chez elle quoi. Nous avons quand-même passé deux belles soirées jeux de société avec une coloc que j’apprécie vraiment de plus en plus. Le genre de personne dont on ne peut que sous-estimer la profondeur aux premiers abords mais qui se trouve être très intéressante quand on la découvre.
J’étais quand-même content que Shinyfish voie où je vis et rencontre les gens avec qui je vis. Mais ça n’allait pas. Le premier soir, quand nous nous sommes couchés je n’avais pas envie de l’embrasser, de lui faire l’amour. Je voulais juste lui faire un petit câlin et m'endormir de mon côté du lit. Bon ma libido à retournée sa veste au petit matin, c’est déjà ça !
Le jour de son départ est arrivé et je ne pouvais pas la laisser partir sans avoir dissipé ce malaise qui avait pesé dans l'air tout le weekend.
Je lui ai expliqué que je ne m’étais pas senti à l’aise, que je préférais quand on était chez elle. Elle était d’accord avec moi, elle aussi préférait quand cette relation était dans son appartement ou dans les rues de Paris. Une relation rien qu’a nous, une bulle coupée des autres.
Quelle période étrange… Elle est rentrée chez elle mais je n’arrive pas à déterminer ce que je ressens… Il me tarde de la revoir et de retrouver notre cocon.
Éphy.
Comme si l’univers voulait que je me change les idées après ce weekend pesant, j’ai enfin décroché un date avec Éphy. Ces six mois de travail auront finalement porté leurs fruits ! Je pense que je l'aurais à l’usure, ahah !
Nous nous sommes rejoints à la gare en vélo. En y repansant j’aurais pu attaquer sur une touche d’humour en lui proposant de tout quitter et de sauter dans un train pour aller élever des alpagas en Ariège ! Mais bon l’humour spontané c’est pas mon fort tous les jours en ce moment.
Elle m’a emmené dans un square un peu pourri ou on s’est posé sur une murette. Elle m’avait apporté une bouteille de 3 Monts 75cl et s’était réservé une petite cannette de Heineken. J’ai apprécié le geste de me laisser la 3 Monts d’ailleurs !
C’était la première fois qu’on se retrouvait seuls dans un cadre personnel et je vous avoue que ça m’a un peu déstabilisé. J’avais un peu peur de lui montrer une autre personne que celle que je suis au boulot. Puis je me suis souvenu qu’elle était venue à mon anniversaire héhé… Donc pas la peine de me cacher j'étais cramé !
On a alors parlé de tout et de rien mais la configuration physionomico-spatiale de nos corps respectifs n’était pas propice au contact. Du coup bah j’étais obligé de profiter qu’elle se foute de moi pour la pousser à l'épaule. *** Voix off de commentateur sportif. *** : ET BAM, sous vos yeux ébahis la maîtrise parfaite du rapprochement physique spontané en milieu urbain par l'imprévisiiiiiible VAAAAAAAL !!!
Bref, je lui ai touché l'épaule. Deux fois.

Mais à un moment les flics ont commencés à pointer leurs nez et ça nous à rappelé qu’il était temps de rentrer. Elle m’a proposé de remettre ça la semaine suivante et je l’ai mise au défi de me trouver un endroit encore plus pété que celui dans lequel elle m’avait emmené héhéhé !
J’avais complètement oublié cette histoire de couvre-feu et ce rendez-vous s’est fini sans que je ne m’y attende vraiment. Je regrette alors un peu de ne pas avoir été plus assumé et entreprenant avec elle. Mais c’est peut-être une bonne chose finalement ! Maintenant je sais exactement ce que j’ai à faire.
D’ailleurs, idée de sujet pour notre futur rendez-vous en terrasse que je note ici pour pas oublier :
La date du deuxième rendez-vous est vite arrivée et je dois dire que ce jour-là j’étais vraiment pas d’attaque. J’avais pas d’énergie, j’avais pas envie d’y aller, j’avais peur. Bref…Val : Je sais pas si c’est de la lenteur ou de la persévérance…
Éphy : Quoi ?
Val : Bah… J’sais pas toi mais, c’est quand même la première fois que j’me retrouve en date avec une fille, six mois après lui avoir proposé !
Éphy : Ah oui ! Je me souviens, on avait mangé ensemble ce jour-là ! J’ai trop eu envie de t’embrasser d’ailleurs sur le coup. *** Et là, BAM ! Roulage de pelle intensif sur fond muiscal stylé. Disparussion en fondu. ***
L’heure approche… Je prends une douche pour me laver. Je m’habille. Je me déshabille. Je reprends une douche pour me réveiller. Je me rhabille. Je me fais beau devant le miroir. L’odeur de ma cire à coiffer me rappelle la découverte de la séduction, les sessions de street, les premiers dates. Ça me motive ! Ça me motive à chaque fois ces odeurs ! Ça me rappelle l’assurance, l’envie de séduire !
J’enfourche mon super vélo et passe le pas de la porte. Et là… Laisse tomber la drache que j’me suis tapé ! Une bonne averse Lilloise comme on les aime.
Bon du coup, connaissant un peu Éphy depuis le temps, j’avais bien pressenti que note sortie serait annulée. Mais bon j’étais déjà trempé et je n’avais vraiment pas envie de rentrer m’enfermer à la coloc...
Je suis en manque de nature grave là ! Alors la pluie s’est calmée et je suis allé à mon parc préféré. Quelques rayons de soleil se sont montrés et j’ai pu profiter de cette atmosphère incroyable pendant quelques minutes. C’était tellement bon ! Je pouvais pédaler et étendre mes bras jusqu’au ciel pour sentir toute la fraicheur et la douceur de l’air glisser sur mes mains. S’infiltrer dans mon col, caresser mes joues ! Cet air frais, qui traverse mes narines, ma gorge et qui s’engouffre dans mes poumons. Je me sentais très calme.
Au même moment Éphy me proposait de reporter à la semaine suivante. Pour l’emmerder un peu je lui ai répondu que j’étais trempé et qu’elle abusait de pas venir, parce qu’un banc tout mouillé dans le froid c’était quand-même le meilleur endroit au monde pour boire une bière. Elle m’a dit que non et que je lui payerai une bière en terrasse à la réouverture.
Donc je viens de me tremper pour rien et en plus je lui dois une bière. J’ai un peu l’impression de m’être fait entubé là !
Finalement j’étais soulagé, et cette averse aura été pour le mieux ! Je ne voulais pas d’un date avec Éphy ce jour-là. Quelque chose me tracassait à propos de tout ça et j’ai su, à ce moment-là, qu’est-ce qui n’allait pas et pourquoi cette averse m’avait sauvé.
Shinyfish, épilogue.
Je suis rentré à la coloc et j’ai passé un coup de fil à Shinyfish. Nous ne nous étions pas écris depuis une bonne semaine, ça faisait du bien de l’avoir au téléphone.
Ce soir-là nous nous sommes séparés. C’était bien entre nous mais ça manquait de love.
C’était agréable de se quitter comme ça. Nous étions d’accord, compréhensifs envers l’autre. Quelques mots doux, des remercîments, un peu de mélancolie et surtout de la confiance de part et d’autre.
J’ai ressenti le désir de plonger la passion romantique d’une rupture en regrettant les bons moments et en jetant tout son corps dans les bras de l’autre. Le désir de se voir une dernière fois pour consumer la passion que l’on peut trouver dans un aurevoir. C'est plus simple de créer des émotions dans la tristesse.
J’ai même hésité.
Mais je l’ai laissé s’en aller, sans changer d'avis, sans lui montrer la moindre hésitation, car je savais que c’était la bonne chose à faire. Et le désir d’un drame romantique s’en est allé avec elle.
C’était une belle histoire, je suis heureux de l’avoir vécu du début à la fin, et j’en garderai tous les souvenirs.
Fuite.
Que me reste-t-il maintenant ?
J’ai perdu mon permis de conduire et j'en vient même à me demander si je ne l'ai pas fait exprès avec toutes les fois ou j'ai conduit en étant positif à l'herbe. Je trouve que c'est une bonne chose qu'on m'ai retiré le droit de conduire, je ne pouvais pas m'empêcher d'ignorer la loi et le risque. Je suis con, on m'aide en m'enlevant le permis. Ca me permets d'être plus écolo, de me débarrasser de ma voiture, de prendre plus l'air. Et moi j'arrive à le voir comme ça et ça me va, et je pense vraiment que j'écris ça en toute sincérité... Mais quand je vois les réactions des gens autour de moi je me demande si y'a pas un truc qui cloche chez moi.
Bon j’ai plus de copine… Mais en vrai je suis absolument sûr que c'est une bonne séparation et que y'a pas de mal à être célib de toute façons.
Il me reste ce travail qui me bloque et m’emprisonne l’esprit. Je le sens. Je ne veux pas rester ici. Je ne veux plus retourner dans cette usine immonde. J’ai besoin de renouveau.
Et je fume trop en ce moment. L'usine du client et mon entreprise sont quasiment en pause et je passe beaucoup de temps à la coloc, avec les autres ou dans ma chambre. Et je fume énormément de weed… Tellement que j’ai dû m’obliger à réduire drastiquement cette dernière semaine. Je n’aurais pas pu dater Éphy dans cet état. J’ai commencé à réduire le jour où Éphy m’a posé un lapin, le jour du coup de fil avec Shinyfish. Je n’ai pas fumé le lendemain et je savais exactement pourquoi je voulais arrêter pendant quelques jours.
J’avais besoin d’être en forme pour faire ce que je voulais faire. Et je me suis senti en forme et déterminé. J’étais sûr de moi. Alors j’ai appelé mon patron pour lui exprimer mon souhait de m’installer à Toulouse.
Il me refuse la rupture conventionnelle, il voudrait que je reste et il pense que je fais une erreur. Erreur ou non, je sais qu’il parle dans son intérêt, et ma décision est déjà prise. Je le regretterai peut-être, mais je suis en accord avec ça. Je préfère regretter d’avoir essayer autre chose, plutôt que de me reposer la question dans un ans et d’avoir perdu un an.
Du coup, sous réserve que je change d’avis d’ici-là, je poserai ma démission lundi ou mardi. Et non je n'ai aucun plan pour l'après, juste des idées.
Je me sens déjà plus en forme, plus vivant. Je me projette et j’accueille ce nouvel inconnu à bras ouverts. Je me sens tellement confiant. C’est peut-être une connerie, mais c’est là que je me retrouve.
Je retrouve le Val dont je vous parle de temps en temps. Celui en quête de nouvelles expériences, de nouveaux lieux et de nouvelles personnes ! Celui qui à confiance en son chemin et en ce qui l’univers lui présentera.
J’en ai parlé à ma tatie, ma plus ancienne conseillère de vie. Elle sait que je veux quitter ce travail, changer de voie, voyager, sortir du mode de vie à 35h. Et elle m’a dit que je fuyais, et je la crois dans un sens.
Mais je me suis senti allégé lorsque j’ai perdu mon permis, je me suis senti serin après avoir rompu et aujourd’hui, j’ai demandé à quitté mon emploi et je me sens vivant, curieux et en harmonie avec mon chemin de vie.
Je suis conscient que je suis un maître dans l'art de l’auto-sabotage et de la fuite en avant, oui. On l’a vu avec l’abandon de thèse pour aller au Japon, la drogue, les auto-stops que je préfère aux transports en communs… Mais je pense que la fuite en avant ça peut aussi être une façon de vivre quelques parties de sa vie.
Je souhaite que ma vie soit multicolore, pas monotone, pas spécialisée, pas implantée. La vie ne se vit pas d’une traite ! Il y a des grandes périodes. Il y a des périodes où l'on va sur le rivage pour se reposer, et d'autres périodes ou on se jette simplement dans le torrent de la vie en attente d'un prochain rivage. Et là je ne veux plus être imperméable aux aléas de la vie.
Et j’étais tellement coincé dernièrement, par tout le confort que m’apporte la période dans la quelle je suis, que pour en sortir il m’a fallu me mettre au pied du mur. Voilà Val, t'es à poil, avance. Je fonctionne comme ça. Ce n’est certainement pas la meilleure manière de gérer sa vie mais je trouve que pour le moment je ne m’en sors pas trop mal.
Et puis surtout je me retrouve dans ce mode de fonctionnement. Je ressens de l’empathie pour moi-même, de la compassion et de l’indulgence... Et même si je me trouve présomptueux en disant ça, j'aime bien avoir cette faculté de pouvoir tout lâcher quand bon me semble. De simplement sauter dans le vide avec le sourire aux lèvres...
Il y a deux ans j’étais en Thaïlande avec mes deux meilleurs amis, autour d’un bon verre dans un endroit très calme ou il n’y avait que nous, et nous avions une discussion très profonde au sujet de la liberté. Et je me souviens avoir exprimé que pour moi, un des éléments fondamentaux de la liberté intérieure était le pouvoir se détacher de ses possessions, de son statut et de ses relations, du jour au lendemain en était en accord avec ça, sans un regret.
Je ne prétends pas avoir raison à ce sujet, je pense même qu’il y a de grandes chances pour que je me plante. Mais pour l’instant c’est quelque chose qui me parle toujours. N’avoir plus rien que soi c’est être libéré de tout. Bien sûr je présente ça aux extrêmes et je pense qu’il y a un équilibre à trouver entre tout. Mais ça me parle.
Et ne craignez rien pour moi, j’ai quand-même assuré mes arrières avec un peu d’argent de côté, assez pour subvenir à mes besoins en cas de dépression ou si une phobie du travail se développe chez moi. Par contre j'aurais du mal à convaincre mes parents à ce sujet.
J’ai envie de nature, de culture et de social. Et ça tombe bien je suis dans une ville qui a déjà été élue Capitale Européenne de la Culture. Je commence à mettre le nez dehors très vite, promis.
Allé des bisou les petits chat !