FTS

Ce thread ne traite que des problèmes de dépendance au porno, ce qui touche en effet pas mal de monde comme vous pouvez le lire depuis le début de ce topic.

Si vous regardez du porno sans être dépendant...? Hé bien tout va bien alors.

Mais je me dois d'appuyer ceux qui affirment que le porno n'apporte rien. C'est du loisir, comme le cinéma en général. On a bien le droit de se détendre, mais on ne devient pas créatif en regardant des films au cinéma. De même que le porno n'enrichit absolument pas la vie fantasmatique. De même qu'on n'apprend pas la boxe en regardant Rocky, on n'apprend rien sexuellement en regardant du porno.

Mais personne n'a jamais prétendu qu'on devait de priver de sources d'inspiration ! Si Rocky vous donne envie de vous mettre à la boxe, et le porno à la fellation, et bien ça me semble très bien comme ça.

MaryMorgane, je ne dirais pas personnellement que les porno addicts sont majoritairement majeurs!
Le contact avec le porno, se fait aujourd'hui à l'adolescence (par goût de l'interdit, rébellion, etc.). Un nombre important de pornodépendance commence justement à l'adolescence, cet âge crucial où l'on construit son identité, notamment sexuelle.
Mais la prise de conscience de l'état de dépendance se fait à l'âge adulte (maturité, accumulation de la dépendance, etc.). Du coup, tant qu'on en a pas pris conscience, on ne s'exprime pas sur les forums.
La plus grande source de porno, c'est bien le Net. Mais là, y a clairement un vide juridique, les sites étant hébergés dans de nombreux pays. Ce n'est pas une raison non plus pour baisser les bras, et ne pas chercher à améliorer la situation là où il est possible de l'améliorer :-)

La dépendance pornographique au quotidien, c'est des heures à surfer sur le Net à la recherche de la photo la plus hard; des masturbations compulsives (presque par automatisme); une nervosité si on a pas sa dose de porno journalière; un univers fantasmatique complètement bouffé par le porno (c'est à dire que de nombreux dépendants, quand ils fantasment, refont défiler dans leurs têtes des scènes vues, sans être capable d'en créer des complètements nouvelles).
C'est aussi une sexualité marquée par le porno (la recherche de satisfaction de fantasmes d'origine pornographique; la recherche de partenaires à l'esthétique conforme à la norme pornographique)
C'est aussi, dans les phases de spleen, un dégoût de soi, un sentiment de honte et de culpabilité.

Entre autres!

Mais concrètement, a part installer un contrôle parental sur le pc ou bloquer l'accès au pc aux mineurs, comment lutter contre ça? Et surtout, si l'État commence a contrôler ce que les gens peuvent voir ou pas sur le net (hors faits illégaux) on ha avoir droit a la dose de rébellion hurlant au scandale et targuant la France de devenir comme la Chine. D'ailleurs, je serais la première a gueuler si on commence a nous bloquer accès a certains sites sous prétexte de protection de l'enfance car si les parents refusent l'installation de logiciels de contrôle, pourquoi je devrais en subir les conséquences?

Je crois aussi et surtout que ce topic apelle a l'autodiscipline pour faire prendre conscience a certains d'entre nous des méfaits de la porno-addiction. Surtout pas de trouver les moyens de lutter contre de manière globale !

D'accord avec MaryMorgane, je ne supporte pas l'idée qu'on interdise l'accès à certaines choses sous prétexte que c'est dangereux pour une certaine catégorie de personnes :
fumer, mettre des barrières autour des piscines et autres connerie du genre.
Laissons un peu les gens prendre leurs responsabilités ... j'estime qu'on doit nous laisser une partie de libre arbitre dans nos choix et dans nos actes ... sinon où est la liberté ?

J'aime l'idée de savoir qu'un site prévenant des danger de la porno addiction, des méfaits du tabacs, de l'alcool, des drogues (douces et dures) existe ... mais cela doit rester de la prévention.

Il y a une limite entre le "Ce que vous ne devriez pas faire " et "Ce que nous ne voulons pas que vous fassiez" ...

Venusian a écrit :Je crois aussi et surtout que ce topic apelle a l'autodiscipline pour faire prendre conscience a certains d'entre nous des méfaits de la porno-addiction. Surtout pas de trouver les moyens de lutter contre de manière globale !

J'ai bien compris Venusian. En fait, je me demandais surtout quelles seraient les solutions envisagées par ceux qui disent que l'État doit faire quelque chose. Souvent, quand on estime que quelque chose doit être fait, c'est qu'on a des solutions et la critique constructive apporte toujours plus.

Djudj a écrit :D'accord avec MaryMorgane, je ne supporte pas l'idée qu'on interdise l'accès à certaines choses sous prétexte que c'est dangereux pour une certaine catégorie de personnes : (...) mettre des barrières autour des piscines et autres connerie du genre.

Ok sur le principe, mais pile sur ce détail, sache que la mort par noyade dans des piscines privées est la seconde cause de mortalité infantile en France... Certes, aux parents de surveiller leurs petits, mais on doit bien faire avec le "je m'en foutisme" général pour l'instant sur ce genre de choses...

Quand ils survivent et arrivent à l'âge où ils peuvent mater du porno en buvant de la bière et en fumant, alors là ok ^^

Et puis moi, j'avais 7 ans quand j'ai vu mon premier extrait de porno (ça ne serait jamais arrivé si canal + ne diffusait pas les dessins animés en première partie de soirée le premier samedi du mois et que mon père n'avait pas oublié de retirer sa cadette et de remettre celle du Merlin l'Enchanteur a la place avant de se coucher en débauchant) et j'en suis pas traumatisée. J'ai compris ce que c'était que quelques années plus tard.

Le truc Okapi c'est que si, moi, célibataire et sans enfant je décide de me faire construire une piscine demain, je serais OBLIGE de mettre ces foutues barrières, même si je sais pertinemment qu'aucun gamin ne viendra jamais mettre les pieds autour du bassin ... alors je dis pas que ça ne sert à rien, j'imagine que ces barrières ont sauvés des vies et le jour ou je sais qu'il y aura un risque qu'un enfant vienne tourner autour de la piscine je m'empresserais de les mettre ... mais je demande juste qu'on nous laisse le choix (j'ai pas de piscine hein c'est juste un exemple).
Ce qui traduit avec le porno signifie : je veux bien qu'on mette des protections parentales et tout mais qu'on ne nous les impose pas...
Ce serait de toutes façons comme pour HADOPI, la loi qui ne sert à rien à part rassurer les majors... inapplicable, incontrolable et par conséquent inefficace.

De toutes façons les protections parentales sur les ordis ce sont généralement les gamins qui les maitrisent mieux que leurs parents c'est juste là pour empêcher les parents de voir que leur enfant mate du porno ;)

Ah quel plaisir de voir que le thread a évolué dans le bon sens =)

MaryMorgane a écrit :En fait, je me demandais surtout quelles seraient les solutions envisagées par ceux qui disent que l'État doit faire quelque chose.

Je crois que le débat ici se veut plus orienté dans la perspective de FTS. Le but est juste de partager ça avec ceux qui sont intéressés à travailler là-dessus, travailler sur eux-mêmes, et éventuellement, débatre de l'aspect philosophique du sujet.

(Edit: Je me suis emballé alors j'ajoute des titres par souci de clarté)

Un problème masculin ?

Au passage, merci pour tes interventions MaryMorgane, elle sont bienvenues et très éclairées, et en les lisant, je me suis dit qu'il y avait comme une incompréhension, qui est peut-être complétement normale.
Je me suis laissé entendre que... finalement, la porno addiction dont on parle ici (à savoir --> consommation très régulière de porn; quasiment toujours sur le net; à tout âge; presque le 100% sont des hommes) est un phénomène qui se passe en relation directe avec le sexe d'un homme... Ca me semble donc terriblement lié à toutes ces différences fondamentales qui séparent les hommes des femmes. Je me demande s'il n'y a pas, biologiquement, une véritable différence dans le rapport au sexe. Et là, quand j'écris ça, je me sens un peu con tellement c'est évident, mais c'est pas inutile à rappeler; il est possible qu'une femme puisse ne pas comprendre en cherchant en elle le parallèle.

E: Et on cherche où alors ?

Il faut imaginer à quel point l'emprise peut être forte.
Il faut imaginer qu'un jeune étudiant porn addict - même s'il n'est pas forcément à cet extrême que je vais décrire, se retrouve une fois par jour le manche dans la main à cliquer, pour voir une, parfois plusieurs vidéos en même temps, et qu'il s'active entre 5 et 55 minutes non-stop... et à l'écran ça sodomise et ça reçoit du sperme un peu partout, et on enchaine les femmes (les vidéos sont courtes), et on ne sait même plus comment mademoiselle s'est retrouvée à genoux parce que de toute façon la vidéo commence comme ça, et en plus, quand on a cliqué sur le lien, on voyait déjà son visage magnifique faire une fellation alors pourquoi se serait-on intéressé au contexte ?...
On ne sait plus vraiment grand chose, juste qu'une vidéo sera l'heuseuse élue. Et on finit, et quand on recommencera, ça ressemblera pas mal à ça, une fois de plus.


... retour au débat...

Avec internet, on se retrouve dans un environnement sans bornes, et le porn, qui s'appuie énormément sur des pulsions, des instincts, est terriblement efficace dans cet environnement libre, où chaque jour, une pulsion qui doit être satisfaite appelle et se rend elle-même plus forte, et trouve devant la créativité apparemment infinie des webmasters et "réalisateurs" (c'est souvent plus de simples "types avec une caméra") une source intarissable de pulsions enfouies à satisfaire.

(Je crois que ce qui explique cette fuite en avant (chercher +trash, +trash, ...) doit beaucoup être trouvé dans la façon concrète dont se déroule une séance de masturbation sur internet. Il y a un schéma qui se répète souvent, qui me parait être le responsable : c'est ces jours où l'on commence la masturbation avec des représentations (images/vidéos) qui sont moins trash que celles avec lesquelles on finit... (sic!). On a cherché plus trash au cours de cette même séance. La fois suivante, on aura pas mal de chances de commencer - et donc parfois aussi finir, sur quelque chose de plus trash que la session de la veille. C'est schématisé, ça s'applique donc relativement bien aux cas réels, et c'est entre parenthèses.)

C'est grave ? Je sais pas mais...

Il me semble qu'un des buts de l'éducation est de permette de gérer/contenir ces pulsions, ce qui se fait la plupart du temps (fatalement?) par de la répression, donc des souffrances ("fais-pas-ci", "fait-pas-ça", "c'est mal", "parle pas comme ça"). On se retrouve avec des pulsions qu'on a cachées et les faire sortir comme ça... sans cadre, sans explication, sans rien, pour le but ultime du plaisir, pour juste se laisser aller...

Et selon ce dictat, s'infliger des images qu'on aurait voulu après coup ne pas avoir vues ??? (CQFD?)



On a comme un souci non ...?



... et il est tard... ->/Peace


NB: Si je met autant en avant internet et cette fuite en avant vers le trash c'est parce qu'il est bien là le problème. Le sexe, c'est essentiel, c'est la base de plein de trucs et même s'il est pratiqué assidûment, c'est une part entière de l'être humain dont il ne faut pas avoir honte. Je suis pas un bob dans sa cave, j'ai une (jolie) copine qui est chaude au lit comme moi et c'est pas un problème, au contraire.
Après, ce que je dis là va peut-être en choquer ou en déranger certains mais c'est que je crois que tout doit venir à point, si tu as 17 ans et que tu aimes pas qu'on parle comme ça du fait de faire l'amour, t'as bien raison, prends ton temps et désolé de t'imposer quelque chose qui te choque, tout comme j'en veux à ceux qui "m'imposent" leur vision à travers leurs sites web...


Le porn est un plus pour la sexualité, et comme pour tout, ses bienfaits résident dans son dosage.