Girouette a écrit :Pour moi le developpement personnel peut aussi se rapporter a cette métaphore que j'aime bien:
L'eau qui coule d'une source, forme une rivière, un fleuve puis rejoins toujours la mer.
Qu'importe le parcours, les montagne, les barrages, les marécages, le chemin peut être long sinueux, le cours de l'eau peut baisser, mais il arrivera toujours à la mer.
L'essentiel pour nous c'est de savoir quelle est notre mer. Et quelque soit les obstacles, savoir les contourner ou les affronter, mais ne jamais perdre de point de vue la mer.
Trouver cette mer, c'est le plus difficile, bien malin celui qui est dans un pays inconnu qui peut dire ou la petite source qui est à coté de lui va se jeter... Il faut suivre son chemin, et ne pas aller à contre courant, mais ne pas avoir peur des obstacles. Et avoir confiance de savoir que nous arriverons à la mer. Tout est là.
Bonjour,
J'aime bien cette métaphore, mais j'aimerais rappeller qu'avec un peu d'éloquence, on peut affirmer tout et n'importe quoi. Si au contraire, on était le saumon qui peut parcourir des milliers de kilomètres pour retrouver l'endroit exact où il pondra ses oeufs : la mer est un peu comme la norme, chaque goutte d'eau est identique, tant que t'y reste, tu n'es personne. Mais toi, petit saumon, tu décides de remonter la rivière, tu dois d'attendre à des difficultés, l'eau est à contre-sens, il faut s'accrocher, continuer, mais tu le fais pour retrouver le nid où tu dois pondre tes oeufs.
Dans ce point de vue, la vie ne te fait pas de cadeau, mais tu dois tout de même te battre, ce n'est pas forcément faux non plus. L'objectif, lui, est très clair, retrouver le nid où tu vas créer ta famille : c'est un idéal de bonheur, je vais tout faire, malgré les difficultés, pour fonder une famille et réussir pour offrir à mes enfants un nid confortable.
On peut dire ce que l'on veut, avec un peu d'éloquence les gens vont approuver. C'est pourquoi ce sujet m'intéresse tout particulièrement. Le danger du Développement Personnel est double : pour celui qui écrit, et pour celui qui lit.
Je ne parle pas des manipulateurs, ils veulent faire du fric et savent comment. Je parle de ceux qui écrivent en partant d'un bon sentiment, qui essaient d'aider, et qui partent d'une démarche scientifique pour cerner les problèmes de développement rencontrés par un individu, et pour trouver des solutions à ses problèmes.
Pour ceux-là, quel est le danger ? Celui de tomber justement dans le piège du développement personnel, d'offrir à leur lecteur un manuel que ceux-ci s'empresseront d'appliquer à la lettre, passant à côté du propos véritable, celui du développement personnel. Comment y remédier ? Déjà avertir le lecteur, commencer par expliquer le fondement même du développement personnel qui doit donc être personnel.
Le message à passer dans un premier temps est donc : le développement personnel est quelque chose d'individuel, on donne ici des conseils qui ne sauraient être exhaustifs ou bien vous convenir parfaitement dans leur totalité. La difficulté dans cette permière approche, c'est de retomber dans ce que l'on veut éviter. Il faut donc mieux être clair, net et précis, ne pas se répéter au risque de revenir dans le : "tu dois réfléchir par toi-même, tu dois de construire toi-même", qui revient à donner la même ligne de conduite à chaque lecteur, ce que l'on cherche à éviter.
Cela doit donc pour moi être un premier avertissement, le développement personnel est propre à chaque individu, il ne saurait en être autrement. Il n'est pas pour autant inintéressant d'étudier quelque généralités, quelques comportement, et d'en tirer des conclusions, c'est ensuite au lecteur de savoir ce qu'il prend et ce qu'il laisse pour son propre développement personnel. Pour moi il est donc clair qu'un bon article de développement personnel commence par analyser un problème, une thématique, et donne des conseils, des pistes qui pourraient aider, des solutions intelligentes, sans donner une recette avec des ingrédients précis, ce qui serait une erreur.
Mais c'est aussi une démarche du lecteur. S'il tombe sur une recette, avec une liste d'ingrédients, il fait comme en cuisine ! Il trie... Tiens dans cette recette y'a cet ingrédient, je ne l'ai pas, soit j'essaies sans cet ingrédient, soit je prend une autre recette. Ou alors, tiens dans cette recette il y a cet ingrédient, je n'aime pas ça, je le laisse ou je passe à une autre recette.
On fait de même pour le résultat. Tiens j'ai essayé cette recette, cela manquait de sel, je vais en rajouter. Tiens cette recette ne tient pas la route, il faut la modifier...
Parfois une recette ne vous convient pas, à un point qu'en la modifiant vous obtenez une recette tout à fait différente, dans ce cas vous pouvez la communiquer, avec l'avertissement que c'est ce qui vous convient, et que chacun est libre d'en faire ce qu'il veut.
Pour finir, j'aimerais insister sur le danger des étiquettes. Le développement personnel c'est aussi beaucoup de philosophie. On s'interroge sur qui l'on est, sur ce que l'on veut, sur ce que l'on peut. Soudain, on trouve une réponse, et on a vraiment l'impression que c'est LA réponse. Combien de gens ont senti une délivrance en apprenant l'existence de la procrastination et en voyant à quel point la description de cette pathologie est criante de vérité ? Il ne faut pas pour autant faire fausse piste. Vous n'êtes pas une étiquette indiquant : "Pathologie : procrastination". Cette façon de procéder revient à rendre le problème impersonnel, à en faire une étiquette que l'on range aussitôt dans un tiroir. Chaque personne est un individu unique, on lit quelque chose sur la procrastination, c'est intéressant, on ne s'arrête pas à la réfléxion "tiens, c'est un peu moi", il faut aller plus loin : lire les conseils, trouver ses propres méthodes, entreprendre une démarche personnelle et intellectuelle, mettre en pratique, essayer, trouver ses recettes, cuisiner...
Je m'arrêterais là car je crois déjà être retombé dans le "il faut" que l'on veut justement éviter... Mea Culpa ;-).
Cordialement, Romain B.