[A] Être le prix : ne tombez pas dans le panneau !

Note : 106

le 29.04.2013 par Famix

100 réponses / Dernière par Serial le 20.08.2013, 18h47

Pour celles et ceux qui veulent discuter et demander des conseils rencontres et séduction; comment faire avec cette fille ou ce mec; et plus généralement, comment pécho / trouver l'amour à l'ère du swipe left, notamment quand on est ni mannequin, ni un ninja de la drague.
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Owen a écrit :Un concept malsain mais diablement efficace.
Une envie de partir sur des bases saines mais avec une confiance vacillante.

Paradoxe, contradiction, frustration : doit on tenir la barre ou se laisser aller au prizing?
C'est un faux dilemme parce que tu n'arrives pas encore à adopter une position saine et efficace que tu penses que l'efficacité passe forcément par la position malsaine.

Je crois qu'il faut distinguer eux choses :
1) Les comportements
2) La logique psychologique qu'il y derrière

Des comportements tout aussi efficaces peuvent être produit dans une intention d'équilibrer la relation, de dynamiser les interactions et de déclencher des émotions.

Par contre si tes comportements sont motivés par le but de démontrer ta valeur. Ca veut dire que tout au fond de toi tu penses que tu n'as pas de valeur et que tu dois en obtenir par des comportements. Et tu laisse à la fille le pouvoir de valider ta valeur en acceptant de jouer le jeu de ta séduction.

playerfr1 a écrit :Les 2 posts ne se contredisent ils pas sur certains points ?
Ils ont surtout un point de vue différent et des définitions différents.

L'un part du principe que l'être humain n'a pas de valeur intrinsèque et qu'il doit s'en constituer par ses réussites, ses succès, son lifestyle. L'échec ou le succès en séduction est uniquement lié à la valeur sociale et d'être humain. Il défend la logique qu'il est naturel de ne pas avoir confiance en soi tant qu'on n'a pas prouvé sa valeur à soi et aux autres.

L'autre part du principe que la valeur de l'être est inconditionnelle et que seuls les comportements se jugent. La valeur des comportements n'indiquent rien sur l'être mais seulement sur la qualité des relations et des interactions. Ce que la fille accepte ou rejette n'est pas la personne mais les comportements et la relation.

Perso, je me suis positionné depuis quelques années dans le deuxième point de vue qui n'empêche en rien les succès, les réussites et le lifestyle que vise le premier. La différence c'est que je n'ai aucune pensée ou logique auto-dévalorisante selon mes défauts et mes erreurs. Je n'ai pas non plus de pensée auto-valorisante quand je réussi ou quand mes qualités sont appréciés. Et d'ailleurs ça m'est complètement inutile de me regarder le nombril en cherchant sa valeur parce que je suis focalisé sur les joies et les plaisirs que je m'apporte dans la vie. Si je me plante, si je galère ou que j'échoue, et bien je l'aurais fait en prenant du plaisir et je regarderai ce que je peux faire d'autre pour m'apporter des joies et du plaisir !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Très intéressant le 18.05.13, 12h04 par shadonkey
  • [+1] Encore le 18.05.13, 13h30 par Terrigan
@Playerfr1: tu vois d'éventuelles contradictions, peut-être parce que la valeur perçue dépend de la vision des autres, qui est forcément indépendante, aléatoire, et pas toujours exprimée sincèrement.

On peut te voir comme un gros cake et te renvoyer des signaux positif pour t'amadouer ou ne pas te faire de peine. A l'inverse, on peut te voir comme une petite peste imbuvable, essayer de te rembarrer et malgré tout te désirer - admirer - jalouser.

J'ai la même idée qui me vient à l'esprit par rapport à ton exemple du body language. Évidemment le mieux c'est de te tenir droit et d'avoir l'air cool, mais certains te trouveront un air prétentieux ou guindé. On peut améliorer son BL, mais à la fin il y aura toujours du déchet dans l'esprit des gens ou dans ce qu'ils vont te renvoyer (sincèrement ou pas)

Sinon ce serait "tenez-vous droit et tout le monde sera dingue de vous" ce serait si simple :wink:

Quand on a fait le tour du cadran on en revient à la conclusion qu'avec un BL "potentiellement" assuré sans être prétentieux, on fait le maximum pour renvoyer une image qui sera positive, le plus souvent possible
Quelques remarques,
FreeMan a écrit :Par contre si tes comportements sont motivés par le but de démontrer ta valeur. Ca veut dire que tout au fond de toi tu penses que tu n'as pas de valeur et que tu dois en obtenir par des comportements. Et tu laisse à la fille le pouvoir de valider ta valeur en acceptant de jouer le jeu de ta séduction.
Agir de manière à démontrer sa propre valeur ne sous-tend pas nécessairement que l'on croit ne pas en avoir. Bien sûr, tu as le modèle de la personne qui croit devoir faker quelque chose qu'il n'est pas. C'est un peu comme ça que l'idée de prizing a été comprise au début de ce topic. Mais on peut aussi agir consciemment de manière à démontrer une valeur que l'on sait sienne, dont on a conscience. Là on n'est plus dans le modèle du fake. Il ne s'agit plus de singer quelque chose qu'on n'est pas. On est plutôt dans la capacité à savoir se mettre en valeur. Ce type de comportement part de l'idée que les autres ne peuvent pas percevoir sa valeur propre, si on ne sait pas la mettre en avant de manière correcte.

Faisons un parallèle avec le CV qu'on prépare lorsqu'on veut chercher un job. Deux types d'approches possibles:
- l'un manque de lignes à mettre dans son CV: il va carrément inventer des trucs, transformer la réalité pour se mettre en valeur. Il correspond à ce que tu décris.
- mais il y a aussi l'autre, qui ne manque pas de lignes à mettre dans son CV. Mais il sait aussi qu'il ne suffit pas de les aligner dans un papier, encore faut-il les présenter correctement, aérer la présentation car sinon le lecteur va être perdu, écrire correctement parce que sinon il va passer pour inculte, etc. etc. Au niveau advanced, il se dira même qu'il est mieux de pas en faire trop dans le CV, pour garder quelques cartouches pour l'entretien.

Donc non: agir de telle manière à démontrer sa valeur ne repose pas nécessairement sur le sentiment sous-jacent qu'on n'en a pas. Ça peut aussi reposer sur la parfaite conscience qu'on en a, mais qu'elle ne sert à rien (socialement) si on ne sait pas la mettre en avant (ou qu'on la met en avant maladroitement, etc).

Alors, je sais très bien (ou je crois comprendre) que ce dont je parle ici sera de toute manière bancal pour toi, car justement, ça part quand même, encore, de l'idée que la notion de "valeur" d'une personne fait sens. En effet, considérer qu'on a de la valeur implique de considérer qu'on pourrait aussi ne pas en avoir (et que par extension, d'autres n'en ont pas, ou en ont moins). J'y viens.
FreeMan a écrit :L'un part du principe que l'être humain n'a pas de valeur intrinsèque et qu'il doit s'en constituer par ses réussites, ses succès, son lifestyle. L'échec ou le succès en séduction est uniquement lié à la valeur sociale et d'être humain. Il défend la logique qu'il est naturel de ne pas avoir confiance en soi tant qu'on n'a pas prouvé sa valeur à soi et aux autres.

L'autre part du principe que la valeur de l'être est inconditionnelle et que seuls les comportements se jugent. La valeur des comportements n'indiquent rien sur l'être mais seulement sur la qualité des relations et des interactions. Ce que la fille accepte ou rejette n'est pas la personne mais les comportements et la relation.
C'est une position philosophique, et elle est tout à fait respectable. C'est d'ailleurs la position de principe qui fonde le contrat social d'aujourd'hui: "Les hommes naissent libres et égaux ..."

Par contre, je pense qu'en matière de séduction (et plus généralement, en matière de relations sociales), il est difficile de dénier le fait que les gens fonctionnent sur la base de certaines qualités qu'ils attribuent (ou non) à l'autre. Donc, la position philosophique est en contradiction avec la manière dont les gens fonctionnent et réagissent de fait. Quand on va dans un bar, il n'y a aucun contrat social qui impose de parler à tout le monde, parce que tout le monde aurait la même valeur intrinsèque. On va parler avec ceux qui semblent les plus intéressants/avec lesquels on se sentira le plus d'affinités, etc. Dans le cas d'un gars, il va avoir tendance à parler avec celle qu'il trouve plus jolie. Sans doute qu'intrinsèquement et philosophiquement, la fille jolie n'a pas plus de valeur que la moche boutonneuse mal habillée assise à l'autre table, mais c'est juste que c'est elle qui va attirer. Bref, ta pétition de principe me semble en décalage avec la manière dont fonctionnent les relations sociales.

Enfin, dernière chose. Tu dis, qu'en fait c'est la relation qui est jugée, non la personne. Je crois qu'ici encore tu te trompes. Je dirais plutôt qu'à travers la relation qui est construite, indirectement c'est la personne qui est jugée. Et justement, là est l'essentiel. Car à travers la relation qu'on sait mettre en place, à travers la manière qu'on a d'agir, on donne une image de soi bien particulière. Et c'est, in fine, bien elle qui est déterminante.
Une amie, hier soir, a écrit :"Il n'arrête pas de m'envoyer des SMS ... Putain mais comment il est collant. Il doit être désespéré.
Alors, une fois qu'on a dit ça ?

Paradoxalement, après tout ce que j'ai dit, je pense que ta position fait quand même sens, car, bien qu'elle fasse l'impasse sur une certaine réalité de la relation sociale, elle a pour conséquence de refuser d'entrer dans le jeu de la validation sociale, ce qui, en matière de séduction, est extrêmement attirant. Là on en vient au problème de très nombreuses personnes, qui, ayant compris quelques codes de la séduction, se mettent en tète qu'ils doivent jouer les alpha à tour de bras, et qu'ils doivent perpétuellement montrer leur valeur, que si on les vanne un peu ils paraissent faibles, qu'isl doivent absolument réagir, et tout ce qui va avec. Ils croient devoir montrer de la force de caractère (et par là cherchent de la validation), là où la force de caractère apparait fondamentalement dans le fait qu'une personne ne cherche pas de validation.

Dans mon cheminement de la compréhension des codes de la séduction, je suis moi-même passé par là. J'ai fait l'erreur que tu dénonces (à juste titre). J'ai eu ma phase où je croyais devoir absolument devoir donner une image de moi-même qui impose le respect. Puis, un jour, j'ai compris que ça n'avait aucun sens. Que ça m'amenait à rechercher la validation des autres, ce qui était un très fort facteur de faiblesse, là où ma force avait toujours été d'être relativement insensible au besoin de validation. Une fois qu'on a fait ce processus, on peut parfaitement concilier la compréhension et la conscience de la réalité des rapports sociaux, qui reposent bien sur des valeurs attribuées (réelles ou supposées), avec une approche tout à fait sereine du rapport de séduction, qui n'amène plus à chercher la validation comme une confirmation de sa valeur propre, mais juste comme un moyen d'obtenir ce qu'on veut.

(À savoir, le job qu'on cherche ou le cul de la jolie fille du bar)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] +1 le 18.05.13, 11h24 par Axelos
  • [+1] Instructif le 18.05.13, 12h14 par shadonkey
Le parallèle fait par kero avec le monde du travail est bien à propos.

En effet, dans le monde du travail, ce qui est déterminant ce n'est pas ses compétences professionnelles, c'est sa capacité à se vendre.

Un incompétent notoire qui se sur-vend aura une meilleure place, une meilleure rémunération qu'un hypercompétent trop timide.

Toutefois, le jackpot, c'est quand on est compétent ET qu'on se sur-vend un peu. Il faut bien vendre du rêve. C'est d'autant plus vrai en séduction.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Ca va mieux en le disant le 18.05.13, 13h43 par Ecstasy
kero a écrit :Là on en vient au problème de très nombreuses personnes, qui, ayant compris quelques codes de la séduction, se mettent en tète qu'ils doivent jouer les alpha à tour de bras, et qu'ils doivent perpétuellement montrer leur valeur, que si on les vanne un peu ils paraissent faibles, qu'isl doivent absolument réagir, et tout ce qui va avec. Ils croient devoir montrer de la force de caractère (et par là cherchent de la validation), là où la force de caractère apparait fondamentalement dans le fait qu'une personne ne cherche pas de validation.
Il y a des milliers d'exemples de valeur perçue positive qui n'a rien à voir avec "être le prix" ou même "être alpha". Une fois qu'on a compris ça on peut la jouer tout en rondeur, sans faire le "try hard".

"Try hard", le mot indispensable pour les débutants, sur lequel ils devraient méditer sérieusement, et comme par magie ça leur éviterait de tomber dans les postures et les paroles grotesques. ça rapprocherait le débutant de l'indispensable congruence, et ça lui permettrait de séduire des filles AUJOURD'HUI en marge des efforts qu'il fait pour devenir plus séduisant DEMAIN.

Quelques exemples perso:

- Rigoler sincèrement à une vanne pas méchante que la fille vient de nous envoyer dans les dents, et la féliciter. "Bien joué, tu m'as tué sur ce coup-là". Sortir de la partie de ping pong du "c'est moi qui aura le dernier mot, je vais te casser à la Brice de Nice" Pour mieux ridiculiser la fille un peu plus tard. Gagner ainsi de l'impact quand on lui dit "oh ça va, fais pas la tronche"
Incroyable. Fiare preuve de fairplay pour mieux triompher un peu plus tard. Truc de fou...
- Être très maigre et s'entendre dire par plusieurs filles différentes qu'on a quelque chose de léger, de bondissant dans notre manière de marcher, de bouger.
- Discuter avec une bonne copine, lui demander si on dégage de la puissance, et s'entendre dire que non, mais qu'on dégage de l'assurance.
- Pour les mecs baraqués, et/ou au visage un peu sévère, au contraire, discuter de sa propre image avec une bonne copine et l'entendre dire qu'on dégage de la douceur.
- Ne pas essayer de se sentir fort. Juste essayer de se sentir rayonnant, solaire.
- Fixer la fille pendant qu'on la sent partie pour parler un moment. (oui, les filles aussi font du storytelling...) La fixer avec de grands yeux bienveillants. Faire vivre la bienveillance, la rendre réelle avec les yeux. Un peu plus tard, comme par hasard, la fixer avec un regard dur, concentré. Faire comprendre à la fille qu'on l'écoute à 100% et lui coller le doute, qu'elle se demande si on n'est pas en train de la toiser comme un prédateur qui observe sa proie. Profiter du contraste, du décalage.
- Déléguer le leadership. Par exemple, quand on a fait de la route pour aller boire un verre pas loin de chez elle, lui dire "choisis le bar. Après tout on est sur ton terrain ici." (La vanne bonus: "ça va? Tu vas pouvoir gérer?" :wink: )

***

Enfin, ne jamais sortir sans le souvenir de cet article: notion d'investissements croisés

Pardonnez-moi, je le ressors très souvent celui-là, mais j'y crois à mort. Je considère que c'est une petite perle qui n'en finit pas de prendre la poussière dans les tréfonds du forum, et surtout que la nécessité de faire s'investir la fille est une pierre de touche indispensable à la construction du prizing. Je crois dur comme fer que sans ça, on n'est pas grand-chose de plus que les pantins de notre propre vanité. Même avec un innergame en béton, un lifestyle de star et un maximum de finesse d'esprit, comment être le prix si on est juste dans le face à face, si on est juste à faire le paon ou à écouter la fille uniquement pour se créer des occasions de jouer au plus malin avec elle?

Le prix c'est celui qui joue AVEC la fille, qui la fait s'investir. Pas celui qui se contente de jouer FACE à elle. Ou qui crée du lien, pour le dire autrement.

Une fois qu'on a ça en tête, on peut faire mieux que le rendez-vous ultra-classique où on boit un verre, et à la fin on sent que la fille nous trouve séduisant mais on n'est rien du tout à ses yeux.

ça recoupe ce principe dégagé par Mystery selon lequel il faut passer d'un endroit à l'autre pendant le même rendez-vous afin de donner l'impression à la fille qu'elle nous connaît depuis longtemps - je crois qu'on appelle ça le "bouncing"

En marge de faire accélérer le temps dans l'esprit de la fille, c'est aussi une occasion de faire des choses avec elle.

Mais là on s'éloigne du sujet.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] A lire le 18.05.13, 16h07 par Urso
kero a écrit :Agir de manière à démontrer sa propre valeur ne sous-tend pas nécessairement que l'on croit ne pas en avoir.
Oui, dans d'autres cas ça peut être l'inverse, il adopte une position narcissique irréaliste et il estime qu'il doit démontrer sa valeur parce que les autres n'ont pas la capacité de la percevoir.
Il y a d'ailleurs pas mal de mecs de type AFC qui passent par genre de raisonnement et qui pensent que les filles sont incapables d'apprécier leurs qualités.

Dans le cas alternatif dont je parlais, le mec ne crois pas que sa valeur est conditionnelle à ses comportements. Vu qu'il part du principe qu'il a de la valeur inconditionnelle, il ne va pas chercher à la démontrer. Du coup il va se concentrer sur la qualité du rapport qu'il a avec les autres et sur le plaisir qu'il peut en tirer.

Mais dans de nombreux cas, il y a ce sous-entendu car le mec est en besoin de validation. Il ne s'en rendra pas forcément compte et c'est pourquoi je distingue les croyances conscientes de la logique intrapsychique. Et je parlais plus de la logique intrapsychique car c'est elle qui reflète les croyances profondes et qui influence la congruence et l'incongruence.

kero a écrit :Faisons un parallèle avec le CV qu'on prépare lorsqu'on veut chercher un job. Deux types d'approches possibles:
- l'un manque de lignes à mettre dans son CV: il va carrément inventer des trucs, transformer la réalité pour se mettre en valeur. Il correspond à ce que tu décris.
- mais il y a aussi l'autre, qui ne manque pas de lignes à mettre dans son CV. Mais il sait aussi qu'il ne suffit pas de les aligner dans un papier, encore faut-il les présenter correctement, aérer la présentation car sinon le lecteur va être perdu, écrire correctement parce que sinon il va passer pour inculte, etc. etc. Au niveau advanced, il se dira même qu'il est mieux de pas en faire trop dans le CV, pour garder quelques cartouches pour l'entretien.

Donc non: agir de telle manière à démontrer sa valeur ne repose pas nécessairement sur le sentiment sous-jacent qu'on n'en a pas. Ça peut aussi reposer sur la parfaite conscience qu'on en a, mais qu'elle ne sert à rien (socialement) si on ne sait pas la mettre en avant (ou qu'on la met en avant maladroitement, etc).
J'ai du manquer de clarté parce que pour moi ce sont des évidences, mais j'ai l'impression que tu ne vois pas que je distingue niveau de précisions plus fin qui différencie la valeur d'un comportement (ou CV) de la valeur de la personne.

Ça n'est pas parce que tu veux mettre en valeur TON CV que tu cherches à mettre en valeur TON ÊTRE. Et d'ailleurs l'expression mettre en valeur ne désigne pas du jugement de valeur mais plutôt le fait d'attirer l'attention. Ce qui n'empêche pas de dissocier la valeur de la personne de la valeur du CV pour le poste. Dans ce sens, si tu envoies le même CV à plusieurs recruteurs la valeur de ton CV change selon les attentes de chaque recruteurs mais ta valeur personnelle reste la même.

Alors oui, une personne peut être en demande de validation par rapport à son CV, mais ça n'exclut pas le fait qu'une autre personne puisse avoir une approche différente. Tu peux par exemple être dans l'idée de mettre en valeur l'information et mettre en valeur tes compétences, tout en partant du principe que ça n'est pas ton être qui est jugé mais tes compétences et ton adéquation au poste.

Et puis même si tu envois ton CV dans l'intention que le recruteur juge ta valeur personnelle, il n'est pas obligé de le faire. Le recruteur peut se contenter d'analyser ton CV sur un plan informatif. Et d'ailleurs, le recrutement consiste à analyser des profils en terme de compétence et personnalité et non pas à juger la valeur des gens.

kero a écrit :C'est une position philosophique, et elle est tout à fait respectable. C'est d'ailleurs la position de principe qui fonde le contrat social d'aujourd'hui: "Les hommes naissent libres et égaux ..."
C'est réducteur et caricatural. C'est réducteur parce que mon propos est plus qu'une position philosophique. C'est une position qui est le résultat d'un certains nombres d'études en psychologie du courant humaniste et de l'analyse transactionnelle. C'est aussi une position qui est utilisée en psychothérapie.

C'est caricatural parce qu'il n'a jamais été question d'égalité en droit ou en autre chose et ça n'est pas ce genre d'idéologie qui motive cette position. C'est plutôt une position réaliste au sens où le jugement de valeur n'est pas un fait objectif.

kero a écrit :Par contre, je pense qu'en matière de séduction (et plus généralement, en matière de relations sociales), il est difficile de dénier le fait que les gens fonctionnent sur la base de certaines qualités qu'ils attribuent (ou non) à l'autre. Donc, la position philosophique est en contradiction avec la manière dont les gens fonctionnent et réagissent de fait.
J'ai l'impression que tu as un biais d'analyse qui fait que tu pars du postulat que tout se fonde sur la valeur. Du coup quand il se produit une interaction tu vas attribuer la cause à la valeur sans chercher d'autres causes possibles. Ou alors, c'est que tu ne fais pas la différence entre la manière dont les gens fonctionnent et l'interprétation qu'on a donné sur le fonctionnement des gens.

La valeur est un concept purement abstrait pour désigner une forme de préférence statistique. Par exemple, si tu as très faim, et que tu dois choisir entre manger un burger ou une cacahuète, tu choisiras probablement le burger. Dans ce cas on pourra dire que le burger a plus de valeur que la cacahuète. Mais dans la réalité, tu ne choisi pas en fonction de la valeur mais en fonction de critère nutritif concrets.

C'est pareil quand tu veux parler de valeur d'un individu. En réalité tu renvois à des choses plus concrètes en terme d'interaction : Est-ce que cette personne va t'apporter du plaisir ou du déplaisir, des émotions, de l'affection, des contraintes ou du soutien...

kero a écrit :Bref, ta pétition de principe me semble en décalage avec la manière dont fonctionnent les relations sociales.
C'est vrai si on maintient un amalgame entre :
1) La manière dont les gens croient fonctionner
2) La manière dont les relations fonctionnent vraiment

C'est un peu comme quand tout le monde pensait que la terre était plate, il y avait pourtant plein d'arguments, mais cette réalité était une croyance sociale argumenté alors que la vraie réalité était tout autre. Tu vois ce que je veux dire ?

Les notions de valeur sont UNE réalité sociale pour un grand nombre de personne, mais ça n'implique pas que CETTE réalité sociale soit LA réalité effective. Ça n'est pas parce qu'on croit tous fonctionner d'une certaine manière que ce qui se passe dans notre inconscient est conforme à cette croyance.

kero a écrit :Enfin, dernière chose. Tu dis, qu'en fait c'est la relation qui est jugée, non la personne. Je crois qu'ici encore tu te trompes. Je dirais plutôt qu'à travers la relation qui est construite, indirectement c'est la personne qui est jugée. Et justement, là est l'essentiel. Car à travers la relation qu'on sait mettre en place, à travers la manière qu'on a d'agir, on donne une image de soi bien particulière. Et c'est, in fine, bien elle qui est déterminante.
C'est justement, comme je l'expliquais plus haut c'est l'inverse dans la réalité. Quand tu juges une personne c'est un raccourci de l'évaluation du bénéfice que peut t'apporter cette personne dans une relation ou une interaction.

Une amie, hier soir, a écrit :"Il n'arrête pas de m'envoyer des SMS ... Putain mais comment il est collant. Il doit être désespéré.
Là ton amie n'a pas jugé la valeur de la personne mais ses comportements (collant) et ses motivations (désespéré). Elle exprime aussi l'effet que produit l'interaction initiée par le gars, c'est à dire des émotions négatives comme de l'agacement.

kero a écrit :Paradoxalement, après tout ce que j'ai dit, je pense que ta position fait quand même sens, car, bien qu'elle fasse l'impasse sur une certaine réalité de la relation sociale, elle a pour conséquence de refuser d'entrer dans le jeu de la validation sociale, ce qui, en matière de séduction, est extrêmement attirant.
Oui, c'est un moyen très puissant de ne pas entrer dans les phénomène de validation.

Par contre je n'ai jamais dit que juger la valeur personnelle des gens ne faisait parti d'aucune réalité sociale. Au contraire je dis qu'elle fait parti d'une réalité sociale rependu mais qui n'est pas naturelle et qui est le levier psychologique des relations toxiques et des troubles psychiques.
Et je précise pour éviter d'autres amalgames, que je n'ai pas dit que partager cette réalité amène nécessairement à des problèmes. C'est un levier qui n'est pas forcément activé, mais qui pourrait ne pas exister.

kero a écrit :Là on en vient au problème de très nombreuses personnes, qui, ayant compris quelques codes de la séduction, se mettent en tète qu'ils doivent jouer les alpha à tour de bras, et qu'ils doivent perpétuellement montrer leur valeur, que si on les vanne un peu ils paraissent faibles, qu'isl doivent absolument réagir, et tout ce qui va avec. Ils croient devoir montrer de la force de caractère (et par là cherchent de la validation), là où la force de caractère apparait fondamentalement dans le fait qu'une personne ne cherche pas de validation.
C'est en grande parti à cause de ces leviers que nous propageons dans nos croyances.

D'ailleurs on peut même observer comment cette croyance se met en place chez les enfants. Au début, ils jouent et dansent n'importe où dans la rue sans se soucier de ce que les gens vont penser d'eux. Puis ils vont changer à force de se faire engueuler, qu'on leur répète que ça n'est pas bien, qu'ils ne sont pas sages, qu'on n'est pas fier d'eux, voir qu'on ne les aime pas.
Ils vont intérioriser cette idée d'affection conditionnelle de leur semblable, puis aussi qu'il doivent juger leur semblables comme on les a jugés.

kero a écrit :Dans mon cheminement de la compréhension des codes de la séduction, je suis moi-même passé par là. J'ai fait l'erreur que tu dénonces (à juste titre). J'ai eu ma phase où je croyais devoir absolument devoir donner une image de moi-même qui impose le respect. Puis, un jour, j'ai compris que ça n'avait aucun sens. Que ça m'amenait à rechercher la validation des autres, ce qui était un très fort facteur de faiblesse, là où ma force avait toujours été d'être relativement insensible au besoin de validation.
Tu vois bien qu'on peut développer des logiques et des croyances. Du coup tu peux comprendre que la logique centrée sur la valeur et l'évaluation de soi est quelque chose qu'on a développé et que son existence ne justifie ni sa nécessité, ni son utilité.

Disons qu'il y a plusieurs niveaux de compréhension :
Soit on comprend les rapports sociaux en fonction de la logique des besoins humains : besoin de structure, besoin affectif, besoin de stimulation...
Soit on les comprends en fonction d'un modèle de logique auto-référentiel : la valeur détermine le choix dont le choix est déterminé par la valeur et tous ce qui influence le choix a de la valeur.

kero a écrit :Une fois qu'on a fait ce processus, on peut parfaitement concilier la compréhension et la conscience de la réalité des rapports sociaux, qui reposent bien sur des valeurs attribuées (réelles ou supposées), avec une approche tout à fait sereine du rapport de séduction, qui n'amène plus à chercher la validation comme une confirmation de sa valeur propre, mais juste comme un moyen d'obtenir ce qu'on veut.
LA compréhension dont tu parles est peut être une croyance sur la réalité. Et puis même sans comprendre, on peut avoir une approche sereine du rapport à la séduction. Il n'y a pas forcément de lien entre les deux.
Après, une approche sereine dans la tête d'un séducteur, ne veut pas forcément dire une approche saine d'un point de vu du rapport à soi et à l'autre.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Post de qualité le 03.06.13, 18h19 par Blusher
J'ai l'impression que cette notion de valeur inconditionnelle n'a pas vraiment de sens. En effet, comme Freeman le mentionne plus haut, la valeur n'est pas une caractéristique réelle d'un objet ou d'une personne. C'est en réalité un jugement, qui pour exister nécessite des êtres intelligents. Dans un monde sans être intelligent, la notion de valeur ne peut pas exister.

La notion de valeur sous-entends aussi une comparaison pour avoir un sens. Pour que quelque chose ait une certaine valeur, il est indispensable que d'autres choses aient une valeur plus ou moins faibles. S'il est utile d'avoir des billets de 10 ou de 50 euros, c'est bien parce qu'ils ont des valeurs différentes. Dans un monde imaginaire ou tout s'achèterait pour un billet, quel que soit son apparence, il serait totalement inutile de faire des billets différents. Ni même de parler de valeur d'un billet.

D'autres notions entrent en compte, tels que l'adéquation avec un but donné, l'utilité, la rareté, la perception des autres,... Ce dernier élément est d'ailleurs essentiels, puisque si vous proposez un produit génial (selon vous), mais qu'il n'est pas perçu comme tel par les autres, il ne vous rendra pas riche. L'inverse est également valable.

Tout ça pour dire que cette notion de valeur inconditionnelle est selon moi uniquement un moyen de se donner bonne conscience et de se la jouer humaniste. Mais concrètement, à quoi ça avance ?

Je pense aussi que cela ne corresponds pas au comportement réel. Deux personnes sont en train de se noyer. Une personne qui assiste à la scène sait parfaitement que l'un est un pédophile notoire et que l'autre est un éminent scientifique qui est proche de trouver le remède contre le cancer. Hors cette personne ne peut en sauver qu'en seul des deux. A votre avis, lequel va-t-elle choisir ? Et je défie quiconque, dans le même cas, d'en choisir un des deux au hasard sous prétexte qu'ils ont tous les deux la même valeur inconditionnelle. Si l'on choisirait à peu près tous le scientifique, c'est qu'au fond on sait tous qu'on considère la valeur pour la société (ou pour nous) plus importante que cette pseudo-valeur inconditionnelle. On attribue donc un valeur à une personne (mérite d'être sauvée) en fonction de ses actions passées. Et le pire, c'est qu'en sauvant le scientifique, ne connaissant pas l'avenir, on n'a pas de garantie de faire le bon choix pour l'humanité.

Toutes ces notions sont à mon avis intéressantes, parce qu'elles participent à vouloir définir le bien ou le mal, et par conséquent nos actions.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 07.06.13, 13h06 par Constant99
  • [+1] A lire le 08.06.13, 11h33 par Ecstasy
Valmont a écrit :Tout ça pour dire que cette notion de valeur inconditionnelle est selon moi uniquement un moyen de se donner bonne conscience et de se la jouer humaniste.
Je trouve ton point de vue assez méprisant, dans le sens où tu pars du principe que le point de vue de l'autre n'a pas de crédibilité. En général ça signifie que l'idée te dérange parce qu'elle remet en cause ton cadre de référence et ta zone de confort.

Du coup tu fais une mauvaise interprétation de mon propos, car j'ai l'impression que tu te contentes de le juger de loin et que tu ne cherches pas à le comprendre objectivement et à aller dans son sens pour l'éprouver. Je précise donc :

Encore une fois je parlais de valeur de l'être et non pas de valeur des comportements. Je vais reprendre ton exemple pour que tu comprennes la subtilité.

Imagine que le pédophile dont tu parles n'ai jamais touché un seul enfant. c'est à dire qu'il ressent une attirance et des pulsions mais qu'il les maitrise et les contrôle. Il a pleinement conscience de son problème et s'arrange pour ne faire aucun mal à des enfants et va même donner de l'argent aux associations de protection, de l'enfance. Dans ce cas, est-ce que tu peux le blâmer pour ce qui se passe dans sa tête ? A priori non car ce qui est répréhensible ce sont les actes pédophiles du pédophile.
Maintenant, imagine que ton scientifique, soit un scientifique nazi qui pour faire ses expérience à sacrifié des enfants juifs au nom de la science. Dans ce cas, tu vois bien que ça change complètement la donne au niveau de la personne que tu choisis de sauver.
Et tu peux évaluer l'intérêt des comportements de telle ou telle personne pour la société sans évaluer son être.

Alors oui, chacun fait son choix en fonction du système d'évaluation qui a développé, mais encore une fois ça n'est pas parce qu'une personne va chercher à juger l'être que c'est l'approche qu'on devrait tous adopter.

Valmont a écrit :Mais concrètement, à quoi ça avance ?
Du point de vue de l'approche émotivo-rationnelle qui rejoint cette idée de valeur inconditionnelle de l'être :

Premièrement la réduction des émotions désagréables tels que : Anxiété, colère, jalousie, honte, dévalorisation, découragement, tristesse, désespoir, culpabilité. etc.

Deuxièmement la réduction des comportements néfastes tels que : Agressivité, isolement, repli sur soi, violence physique et verbale, autopunition, mauvaise alimentation, mensonge et manipulation, hypersensibilité, pessimisme, exigences envers soi et les autres, perfectionnisme démesuré, consommation d’alcool ou de drogue, procrastination etc.

Troisièmement réduction du stress et autres malaises physiques tels que : Nervosité, maux de dos, eczéma, indigestion, migraines, tensions nerveuses, engourdissements, étourdissements palpitations, insomnie, vertiges, diarrhée etc.

Quatrièmement réduction des pensées obsédantes tels que: Idées d'un besoin d’approbation, d’amour, de reconnaissance, besoin de performer, de se prouver, de réussir, besoin de se faire valoir, de bien paraître, de posséder des biens, idées de se venger, de mourir ou de tuer, obsédé par la peur du jugement ou de l’opinion des autres, du ridicule, d’avoir l’air fou, de faire rire de soi de mourir ou de la souffrir, peurs excessives des insectes, des animaux ou des microbes des foules, des gens, de parler en public d’être trahi, de se tromper, d'être abandonné, rejeté, exploité, manipulé, d’échouer, de perdre quelque chose, etc.

Bénéfices de l'approche: Augmentation du bien-être émotif et physique, augmentation de la confiance personnelle, augmentation de la capacité à faire des choix éclairés, amélioration des relations interpersonnelles, amélioration des communications, amélioration de l’affirmation non agressive de soi (ferme bonté).

Amélioration des comportements favorables, se faire plaisir, prendre soin de soi, agir avec authenticité.

Amélioration générale de la qualité de vie, sommeil, alimentation, activité physique, etc. Développement de l’acceptation de soi et des autres, développement de saines habitudes de vie.


Valmont a écrit :Toutes ces notions sont à mon avis intéressantes, parce qu'elles participent à vouloir définir le bien ou le mal, et par conséquent nos actions.
Oui, c'est tout à fait ça l'enjeu du jugement de l'être !

Ce besoin de jugement de la valeur est structurant, mais encore une fois ça ne veut pas dire que c'est la seule manière de structurer les choses ni que c'est une manière juste de le faire.

D'ailleurs le nazisme c'est justement un jugement de l'être porté sur les juifs, tout comme l'homophobie, le racisme... C'est une évaluation de l'être basé sur des différences.

Le problème si on se base sur ce type de valeur de l'être pour définir nos actions, c'est que nous sommes en décalage avec la réalité et avec nos besoins et objectifs. Bon nombre de gens restent trop longtemps dans des relations toxiques parce qu'il se disent "mais il/elle est bien".
On peut être bien et vouloir le bien mais avoir des comportements relationnels qui nous échappent et qui cause des problèmes.
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  • [0] Inutile le 08.06.13, 11h35 par Ecstasy
FreeMan a écrit :Encore une fois je parlais de valeur de l'être et non pas de valeur des comportements.
C'est sans doute un sujet récurrent au bac de philo, mais j'ai du mal à voir la différence pratique entre la valeur de l'être et la somme de la valeur de ses comportements. Dans la mesure où ce que je perçois des autres, ce sont leurs comportements, quand je dis du mal de quelqu'un, ça ne veut pas dire que j'estime que son âme était corrompue à la naissance, ça veut dire que ses comportements m'ont fait mauvaise impression.

Là dessus, je rejoins Valmont, il me semble qu'inventer une notion de valeur inconditionnelle, qu'on ne peut pas mesurer, sert surtout à se donner le droit de juger les autres parce que "c'est bon, je ne juge pas la personne, je ne juge que ses comportements".

Curieusement, je pense que j'aurais été plus convaincu par l'argument adverse, qui est que la valeur réelle des gens peut être très inférieure à celle que l'on perçoit. Par exemple pour les tueurs en série dont tout le monde pensait beaucoup de bien. Ton exemple de scientifique nazi me conforte dans cette position: je vois un scientifique, j'en pense du bien, j'apprends qu'il a commis des crimes, j'en pense du mal. Même s'il est tout aussi utile à la société aujourd'hui. Je dis bien que je pense du mal de son être, et pas juste du fait d'avoir commis des crimes. Je ne me dis pas "c'est sûrement quelqu'un de très bien, mais bon il a fait des choses horribles, de manière totalement sans rapport avec son être profond qui est bon".
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  • [0] 100% d'accord le 07.06.13, 14h45 par BernardLama
Faisons un parallèle avec le CV qu'on prépare lorsqu'on veut chercher un job.
-Alex a écrit :Le parallèle fait par kero avec le monde du travail est bien à propos.

En effet, dans le monde du travail, ce qui est déterminant ce n'est pas ses compétences professionnelles, c'est sa capacité à se vendre.
La notion de valeur sous-entends aussi une comparaison pour avoir un sens. Pour que quelque chose ait une certaine valeur, il est indispensable que d'autres choses aient une valeur plus ou moins faibles. S'il est utile d'avoir des billets de 10 ou de 50 euros, c'est bien parce qu'ils ont des valeurs différentes. Dans un monde imaginaire ou tout s'achèterait pour un billet, quel que soit son apparence, il serait totalement inutile de faire des billets différents. Ni même de parler de valeur d'un billet.
Sauf qu'on parle de relations humaines et qu'on ramène sans cesse sans sourciller l'analogie avec le monde économique. Je vais vomir et je reviens...

Je trouve flippant qu'on ne remette plus en cause l'analogie avec le pognon ou le marché du travail. Je l'ai fait aussi. Bordel, que ce soi un coup d'un soir ou la femme de vos enfants, cela n'a rien à voir avec une recherche d'emploi.

Sans s'en rendre compte, nous avons en quelques décennies appliqué le modèle néo-libéral à nos relations amoureuses. On ne pense même plus à le remettre en cause.

L'an dernier on lisait cet article dans Libé:
« Gérer» : à lui seul, le verbe dit la confusion des registres. Or, à cette déroutante question, 47% des sondés ont répondu «Oui, la vie amoureuse se gère de la même façon que la carrière». (6) Et plus ils sont jeunes (18-24 ans), plus ils en sont convaincus. Une deuxième question enfonce le clou : «Selon vous, pour qu’une relation amoureuse fonctionne, vaut-il mieux être pragmatique/rationnel(le) ou passionné(e) dans le choix de son partenaire ?» Cette fois, les 25-49 ans sont quasiment 50% à miser sur le pragmatisme. Pour eux, pas de doute, un business plan peut parfaitement se décliner en love plan.
http://next.liberation.fr/sexe/2012/09/ ... use_843640)

D'ailleurs sur les sites de rencontres en particulier, il a été avéré que les gens développent un 'style de consommation' particulièrement exigeant et établissent des shopping list avec des critères stricts.

Elle est pas belle la vie amoureuse au XXIe siècle?
C'est une position philosophique, et elle est tout à fait respectable. C'est d'ailleurs la position de principe qui fonde le contrat social d'aujourd'hui: "Les hommes naissent libres et égaux ..."
C'est réducteur et caricatural. C'est réducteur parce que mon propos est plus qu'une position philosophique. C'est une position qui est le résultat d'un certains nombres d'études en psychologie du courant humaniste et de l'analyse transactionnelle. C'est aussi une position qui est utilisée en psychothérapie.
Absolument, et c'est d'ailleurs un des éléments centrals de la posture du coach professionnel et éthique. En considérant la valeur inconditionnel de son coaché il établit les conditions pour faire tomber la reine des croyances limitantes: " Je ne vaux pas assez pour mériter l'amour, le sexe ou le respect. Il faut que je performe pour les mériter. Si je ne suis pas un bon produit aucune fille ne 'm’achètera'.

Résultent de cette joyeuse vision du monde une anxiété accrue, une incapacité à établir des relations amoureuses authentiques, des capacités créatives fortement bridées et une incongruence manifeste entre le geste et la parole.

Alors d'un côté il y a ceux qui vont entraîner les gars à devenir plus compétitifs et contribuer à aggraver le problème. Et il y a ceux qui vont s'extirper de la pensée dominante et faire tomber un pan entier de ces croyances toxiques (valeur percue et tutti quanti) pour accéder à une vie amoureuse et sexuelle plus épanouie.

A chacun de choisir s'il veut faire partie du problème ou de la solution.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] A lire le 07.06.13, 15h39 par Terrigan
  • [+2] Merci ! :) le 08.06.13, 03h32 par FreeMan
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