Les compétitions

Note : 54

le 22.07.2013 par Marshall Ombre

67 réponses / Dernière par Smoker06 le 27.03.2014, 23h22

Un forum pour s'entraider et parler fitness, musculation, sport, alimentation, hygiène de vie et, d'une manière générale, tout ce qui contribue à une bonne santé physique.
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On parle des méfaits de la compétition, alors que ce sont ses acteurs qui sont les causes des problèmes. On pourrait dire la même chose de la coopération. Est ce que la coopération est mauvaise parce qu'elle échoue, ou c'est un problème dû aux participants?
La coopération autour d'un projet fonctionne quand:
- les interdépendances positives sont claires pour tous
- qu'il y a des interactions de personne à personne
- que chacun a une responsabilités dans la réussite du groupe
- que les capacités de communication interpersonnelles sont fréquemment mobilisées
- que des points réguliers sont organisés pour auditer et améliorer le fonctionnement du groupe

Après on peut toujours choisir de pointer du doigt le ou les coupables pour leur faire porter à eux-seul le poids de l'échec collectif. Beaucoup d'organisation ne s'en privent pas en effet.

Mais pour ce qui de la compétition, par définition on verra apparaître:

1° une propension à fausser l'information à des fins stratégiques
2° des attitudes d'obstruction en raison d'objectifs contradictoires et mutuellement exclusifs
3° la duplication de certains travaux / inhabilité à partager efficacement le travail
4° rejet d'idées, perte de confiance dans sa capacité à proposer des solutions ou des innovations
5° l'accroissement du pouvoir des uns est vu comme une menace par les autres
6° risques accru d'utilisation de méthodes coercitives, violences physiques ou psychologiques

Référence: Deutsch, M. (1973) The Resolution of Conflict: Constructive and Destructive Processes. New Haven, CT: Yale University Press.

(J'indique les sources, libre à toi de t'y intéresser ou pas)
Dans toute organisation humaine, il n'y a pas qu'une seule manière de résoudre une situation, la compétition et la coopération peuvent se mélanger ou s'opposer en termes de bénéfices.
mais exclure l'un au bénéfice de l'autre c'est une erreur.
Et si je dis que la compétition n'est pas mauvaise, ça ne veut pas dire que la recherche de motivations internes serait nuisible, au contraire, ça serait ce qui ferait la différence entre deux compétiteurs avec la même envie, d'un point de vue psychologique.
Si c'est in fin ce qui fait la différence, pourquoi s'embarrasser avec la compétition et ses externalités négatives alors?
Le fait que je défende la compétition ne signifie pas que je suis un maléfique défenseur de la destruction de l'humanité. Juste que c'est pas si simple. Une organisation c'est ce qu'on fait d'elle. C'est un outil.
Cela va me donner l'occasion de te recommander d'autres lectures alors.

Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, traduction française A. Guérin, Gallimard, 1966 – Folio, 1991


Renseigne toi aussi sur les expériences de Milgram et de Philip Zimbardo avec sa fameuse expérience dite de "la Prison de Stanford." Non seulement la structure n'est pas neutre mais elle influence fortement le comportement des agents et a parfois justement concouru à la destruction de l'humanité. Hélas... Alors autant ne pas adopter à la légère un mode d'organisation plutôt qu'un autre.
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  • [0] Forke stp le 12.11.13, 10h06 par Marshall Ombre
Je suis 100 % d'accord sur ta première partie : la boxe est censée être une situation d'opposition pure. Et c'est, à mon sens, tout son intérêt. :D Je m'en expliquerai plus tard.
Blusher a écrit :
Rappelons la définition du mot violence: Force exercée par une personne ou un groupe de personnes pour soumettre, contraindre quelqu'un ou pour obtenir quelque chose

http://www.cnrtl.fr/definition/violence

La boxe donne donc un exemple strict de compétition et la violence est le moyen de s'assurer la victoire.

Aussi, ce serait faire preuve de mauvaise foi ou d'angélisme que de définir la boxe comme : "deux adultes consentants qui montent dans le ring pour comparer leur savoir-faire, leur condition physique et leur mental."
Il n'y a pas (beaucoup :wink: ) de mauvaise foi : j'étais à un gala de boxe samedi et deux de nos boxeurs sont monté sur le ring. Personne ne les y a obligé. A part une coupe, il n'y ont rien gagné.

Boxer est un acte hautement civilisé : les boxeurs se limitent à un arsenal de coups strictement délimité. Ils sont en fait liés par un contrat entre eux et la fédé. Avant de monter sur le ring, le boxeur a le choix de considérer les éventualités. S'il monte, il a choisi de faire avec l'éventualité de prendre un mauvais coup. S'il est soumis ou contraint, c'est qu'il a bien voulu l'être. Ou qu'il a été très mal conseillé, ce qui arrive aussi.

Dans les vrais cas de violence, ce choix n'existe pas, et c'est là que je fais ma distinction.
Blusher a écrit :S'il ne s'agissait que de comparer ces attributs, on trouverait aisément d'autres moyens qui ne nécessitent pas d'user de force à l'encontre de l'adversaire. On pourrait même envisager des activités dans lesquelles les buts poursuivis par les deux parties seraient éventuellement positivement corrélés.
Justement, non, c'est très difficile de trouver ces autres moyens, et c'est en partie l'histoire des arts martiaux modernes. Pour faire très court, le judo a émergé par rapport aux anciennes écoles de ju jitsu en incorporant des éléments compétitifs dans ses méthodes pédagogiques.
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De la même façon, la méthode de Joinville pour enseigner la savate, basée sur des mouvements chorégraphiés a vite trouvé ses limites.
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Il est très difficile de modeler les attributs nécessaires pour réagir en situation d'opposition sans recréer de situation d'opposition. Des pratiquants à la gestuelles parfaite en situation de coopération peuvent se révéler désastreux en situation d'opposition.

En fait, je pratique exclusivement des sports d'opposition. La notion de performance en judo ou boxe ne peut pas exister en dehors de situations d'opposition... Et je pense qu'il est très sain d'avoir des petits espaces comme celà ou l'on crée artificiellement de l'opposition. L'opposition existe dans la vraie vie, c'est pas mal d'apprendre à y faire face.

Par contre, créer artificiellement des situations d'oppositions là ou la coopération est une solution plus pertinente (la salle de classe ou l'entreprise pour faire court) me semble une mode, avec la gamification par exemple, très discutable.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 11.11.13, 22h58 par Blusher
Iskandar a écrit :Ce sujet m'intéresse beaucoup, mais je n'ai pour l'instant pas le temps de le lire et donc d'y participer. Par contre, il y a tout de même une question que je veux poser

@Blusher: tu présentes la compétition comme clairement inférieure à la coopération. Mais pourquoi est-ce une valeur si répandue et triomphante ? Selon toi, pourquoi a-t-elle pu s'imposer de la sorte ?
A brûle pourpoint comme ça je dirais parce qu'elle légitime le statu quo dans une société consumériste et individualiste. Remonte à l'Homo Economicus chez Smith et Ricardo et tu retrouves cette simplification extrême des ressorts psychologiques de l'action humaine, conceptuellement bien pratique mais très loin de la réalité: L'être humain est un maximisateur hyper rationnel qui veut juste maximiser son utilité/son profit. Ce n'est pas le cas mais depuis la première Révolution Industrielle on a essentiellement bâti notre système économique et nos sociétés autour de cette hypothèse fallacieuse.

L'historien Karl Polanyi note d'ailleurs que nous sommes la seule société dans l'histoire à avoir élevé la poursuite du gain économique à ce degré d'importance. (Karl Polanyi, The Great Transformation: The Political and Economic Origins of Our Times, Boston: Beacon Press, 2001)
Par contre, créer artificiellement des situations d'oppositions là ou la coopération est une solution plus pertinente (la salle de classe ou l'entreprise pour faire court) me semble une mode, avec la gamification par exemple, très discutable.
Oui donc à moins d'être apprendre à se mettre sur la gueule pourquoi mettre en place des compétitions :lol:
Blusher a écrit : A brûle pourpoint comme ça je dirais parce qu'elle légitime le statu quo dans une société consumériste et individualiste. Remonte à l'Homo Economicus chez Smith et Ricardo et tu retrouves cette simplification extrême des ressorts psychologiques de l'action humaine, conceptuellement bien pratique mais très loin de la réalité: L'être humain est un maximisateur hyper rationnel qui veut juste maximiser son utilité/son profit. Ce n'est pas le cas mais depuis la première Révolution Industrielle on a essentiellement bâti notre système économique et nos sociétés autour de cette hypothèse fallacieuse.
Smith qui simplifie les ressorts psychologiques de l'action humaine? Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...

Smith avant d'être un économiste (moyen) était un philosophe (intéressant), et dans son plus principal ouvrage, La Théorie des sentiments moraux, il consacre plusieurs centaines de pages à analyser finement et avec une subtilité remarquable la psychologie humaine. Et l'homme y est loin, très loin, vraiment très loin, d'y être unidimensionnel.

L'Homo oeconomicus n'existe ni chez Smith, ni chez Ricardo (qu'on appelle les économistes classiques). Ce sont les économistes néo-classiques, ceux du début du XXe siècle, qui ont inventé ce concept. C'est effectivement un concept totalement crétin, mais faire croire que le marché, la compétition et globalement tout le monde se sont construit autour de ce concept est totalement faux et surtout très malhonnête de la part de Polanyi, cela relève du sophisme de l'homme de paille (http://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_de_p ... A9torique)).

Du coup si Polanyi se plante sur une affirmation que aussi basique on peut imaginer ce que vaut le reste de ses dires. Mais si l'imagination ne suffit pas, on pourra lire sa thèse se faire réfuter ici : http://mises.org/daily/1607
Salut,

Merci pour vos contributions.
Premièrement, je n'ai aucun doute sur le fait que la compétition n'est pas ce que l'humanité a fait de mieux pour elle-même. Mes parcours politique, intellectuel, universitaire ne sont pas étrangers à cette conclusion. Il n'y a rien à ajouter à la démonstration de Blusher en management, science éducative entre autres et de Démosthène en économie. Ceci dit
Démosthène a écrit :
Néanmoins, point besoin d'aller chercher dans l'histoire pour montrer que la compétition n'est pas toujours l'alliée du "progrès" ; le monde de la recherche en général est particulièrement inefficace à cause de cette compétitivité. Chaque équipe veut trouver tel ou tel truc avant les autres, tout le monde se cache ses résultats, chacun avance de son côté avec l'espoir de coiffer au poteau les collègues du même domaine. Résultat : on explore plusieurs fois des fausses pistes, la recherche n'avance que par petites touches de pinceau, pas de vision globale ni, d'axe commun de recherche hormi dans les organismes regroupant plusieurs équipes (inserm, cea, pasteur...) mais à une échelle très réduite.
me semble une vision assez caricaturale, même pour la pharmacie. L'information circule trop vite aujourd'hui. On est plus dans la critique des résultats de l'autre équipe que dans la compétition, non ? Ce qui a toujours été nécessaire à la science. Car même si, notamment en pharmacie, on parle beaucoup de gros sous, il y a aussi le désir ancré chez quelques chercheurs d'aider leur prochain (soyons optimiste).

Et je suis d'accord avec ça c'est ce qu'on observe de plus en plus et pas que pour la recherche publique.
Outkast a écrit :
Démosthène a écrit :
Chaque équipe veut trouver tel ou tel truc avant les autres, tout le monde se cache ses résultats, chacun avance de son côté avec l'espoir de coiffer au poteau les collègues du même domaine.
C'est vrai. Mais explorer plusieurs fois certaines pistes ça ne se fait pas si souvent car on publie les résultats, et parfois ça permet de mettre en évidence des variations en fonction de ce qu'on étudie.
Les axes communs de recherche aujourd'hui c'est la règle (budget oblige).
Deuxièmement, pour ce qui est du sport, j'ai assez de distance critique pour voir la compétition comme la "machine à exclusion", l'objectivation de l'eugénisme et, pour le haut niveau, l'opium nationaliste par excellence du peuple qu'elle est (l'expression "machine à exclusion" vient de la conférence gesticulée "Pourquoi je ne serai jamais Luis Fernandez" que je vous recommande vivement).

Troisièmement, il y a des degrés de "compétition", un continuum et la comparaison avec l'eau de javel c'est un peu extrême et binaire en effet. Faire un jeu, n'importe lequel, de la marelle au jeu de go, c'est déjà une compétition même si c'est informel (on compte les points, il y a un perdant, pas de coopération). On ne peut pas mettre ce qui est un passe-temps inoffensif sur le même plan qu'une compétition plus formalisée et lourde de sens comme les concours de beauté pour petites filles ou les JO. Enfin, c'est comme ça je le vois : de la moisissure dont on fait le fromage. Trop c'est toxique, pas assez c'est insipide. Mais si on n'aime pas le fromage ou qu'on est contre les produits laitiers, peu importe la quantité de moisissure, on n'aimera toujours pas le fromage. Je suis dans cette situation où je rejette le fromage (c'est juste pour filer la métaphore, j'adore ça en fait :D ) et je cherche des constructions mentales pour me convaincre que ce n'est pas si mal, que ça peut être une découverte intéressante. Pourquoi ? Ca serait quelque chose de nouveau dans ma vie d'adulte ; je rencontrerai de nouveaux adversaires. Et il y a le soulagement d'être comme tout le monde, de partager les trajets, les blagues et anecdotes échangées durant la journée avec l'équipe. Une fois, un entraîneur m'a dit "tu viens seulement pour l'entraînement ? Tu n'as pas envie de participer à l'équipe. Tu es là pour consommer du loisir, pas pour nous". Ca m'a peiné car non, je ne suis pas là pour "consommer du sport" mais pour être membre d'une institution vivante. C'est par souci d'intégration que je cherche à adopter les rituels du groupe, même si la nature de ces rituels me laisse perplexe. J'en arrive à ce que je reprocherais aux interventions fort intéressantes de Blusher : la compétition n'est pas que le moment du match et le classement. Elle est un rituel du groupe. Elle est l'occasion de voir du pays avec des coéquipiers. J'ai une amie qui faisait des compétitions essentiellement pour draguer (dans une discipline où le sex ratio est très déséquilibré, la coquine). Dans un des sports que je pratique (comme Terrigan, je ne vais pas en dire plus par paranoïa) les compétitions sont l'occasion de tester des techniques et surtout de faire des beuveries. Bref, j'aimerais aimer un peu ça.

J'en ai une dans pas longtemps, je penserai à vos mots.
Personnellement je n'ai rien contre les compétitions sportives. Ca ne m'a jamais attiré, du coup je n'y participe pas. Je veux bien concevoir que d'autres trouvent du plaisir là dedans.

Juste, je pense que la compétition est une organisation sous-optimale par rapport à l'émulation, l'identification ou la coopération.

Je ne me battrais pas à coups de lien web rapportant des résultats d'études. Les arguments que je développe sont issus de mon vécu. Je n'ai pas d'intérêt spécifique à ce que les autres adoptent mon point de vue. Simplement, j'encourage les gens à essayer.

Blusher a écrit quelque chose de puissant sur ce topic :
Blusher a écrit :En arrêtant de se comparer aux autres hommes et d'entrer en compétition avec eux on s'ouvre les portes de la coopération avec... les femmes.
C'est quelque chose que je sentais confusément, mais Blusher met des mots là dessus, et ça peut complètement révolutionner une vie !

La séduction est donc un jeu coopératif.

La danse de couple, qui est une métaphore de la séduction, est un sport coopératif.

Il existe également des jeux de société coopératifs. C'est d'ailleurs déroutant quand on y joue pour la première fois. C'est révélateur du fonctionnement de notre monde.

Il est vrai que des innovations ont vu le jour sous l'effet de la compétition. Mais c'est grâce à des gens coopératifs que ces innovations profitent au plus grand nombre.

Même dans le cadre du sport, il me parait très discutable de dire qu'il est compétitif par essence.

Certes, être dans une situation de compétition pousse à se dépasser, et à s'améliorer. Mais j'y mettrais un bémol, car les améliorations sont finalement très orientées. On améliore en priorité les points qui vont permettre de gagner.

Si je prends l'exemple du badminton, si on se met en situation de compétition, il faut gagner le plus de matchs possibles. Or, dans cet objectif, je serais tenté d'exploiter toujours le même point faible de l'adversaire. Par exemple, s'il a un défaut de positionnement, j'envoie le volant dans des coins extrêmes du terrain.

Il me semble que dans le cadre de la compétition, il s'agit davantage d'exploiter le point faible de l'adversaire plutôt que de perfectionner son jeu.

A ça on va me dire : "Oui mais dans l'optique d'une compétition, chaque joueur perfectionne son jeu pour ne pas avoir de faille à présenter à son adversaire".

Oui c'est pas faux, mais dans ce cadre là, on n'est pas dans l'optique d'une croissance personnelle. On est dans la stratégie "ne pas perdre".

Va pour le sport. Parlons maintenant du monde de l'entreprise. Dans le monde du travail, le système compétitif est le plus majoritairement utilisé, et pourtant, il est sous-optimal.

Beaucoup de managers pensent qu'en appliquant des logiques compétitives, les meilleurs vont se révéler et se détacher du lot.

Mais en fait non. Parce qu'en situation de compétition, il ne s'agit pas d'améliorer ses compétences, mais de surclasser ses concurrents dans les domaines qui servent à hiérarchiser. D'ailleurs, les jeux compétitifs sont dans le deuxième degré. Chaque joueur cherche à surclasser ses concurrent sur les domaines dont il pense qu'ils seront le critère de sélection. Et on est même au troisième degré : chaque joueur cherche à faire penser qu'il surclasse ses concurrents sur les domaines dont il pense qu'ils seront le critère de sélection.

Enfin, parlons de la séduction et des relations aux femmes. Beaucoup de mecs pensent qu'ils sont dans une jungle et qu'ils doivent surclasser la concurrence. Ce faisant, au lieu de développer leurs points forts et leur style personnel :
- Ils cherchent à exploiter les failles des concurrents
- Ils cherchent à développer des caractéristiques qui leur donneraient un "avantage concurrentiel".

La femme ne fait pas partie de l'équation...

Il y a d'autres manières de faire qui apportent plus. Essayez juste.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Absolument le 12.11.13, 18h09 par Blusher
BldSwtTrs a écrit : Du coup si Polanyi se plante sur une affirmation que aussi basique on peut imaginer ce que vaut le reste de ses dires. Mais si l'imagination ne suffit pas, on pourra lire sa thèse se faire réfuter ici : http://mises.org/daily/1607
Tu l'as lu ce texte??
Suite aux nombreux commentaires, je dirais qu'il serait dangereux et faux d'associer compétition et développement de la confiance en soi.

Ayant pratiqué un sport à un niveau régional avant mes 18 ans, (tennis de table...), la compétition n'as eu finalement aucun impact réel sur ma confiance en moi qui a explosé plus tard suite à des événements différents.

L'analogie entre compétition et épanouissement, je n'y ai eu affaire que quand j'ai travaillé dans le domaine de la vente, suggéré par un gentil directeur des ventes soucieux de mon épanouissement personnel. Bien évidemment, le seul objectif était de faire son chiffre. La victoire à tout prix. Les effets annexes ne sont pas pris en compte.
Peut-on faire un rapprochement avec le sport de haut niveau? Possible, même si je ne considère pas pouvoir théoriser là-dessus étant resté à 2 ou 3 entraînements par semaine plus compétitions.

Après, il ne faut pas brouiller les choses. Le sport de compétition est excellent pour développer la combativité, la maîtrise de ses émotions (se reconcentrer après une erreur), la tolérance à la douleur, le dépassement de soi.
Être confronté à des adversaires te pousse parfois dans tes retranchements. Seul, lorsqu'on débute, on est bien souvent incapable de se pousser. Ça vient avec l’expérience mais être confronté à des adversaires est excellent pour progresser.
En citant la chanson de Rocky " Rising up to the challenge of our rival". Il faut voir l'adversaire comme un partenaire dans sa propre progression.
:challengeaccepted:

Donc pour conclure, le sport en compétition te donnera une meilleure maîtrise de ton corps et de tes émotions mais ça n'est pas pour autant une recette miracle pour obtenir d'un coup la confiance en toi.
Holden Caulfield a écrit : Quel est l'intérêt finalement, de l'innovation à tout prix ? Pourquoi chercher plus si l'on a déjà atteint cet état de subsistance acceptable ? C'est surtout la que je vois un problème. Si t'as déjà ce dont t'as besoin, à quoi ça sert d'avoir plus ? Le problème avec cette logique du toujours plus, c'est qu'en plus d'être parfaitement inutile, elle est toxique (sur un tas de plans).
Dans ce cas, on aurait dû s'arrêter au moyen âge, vivre comme tels.
Ou même à l'antiquité. On avait pas besoin de plus pour vivre.
Mais même si c'est parfaitement inutile, je préfère être dans un monde où l'on essaie de faire des choses. Se contenter de remplir ses besoins naturels, c'est sympa, mais même avec tous les plaisirs de ce genre on se lasse vite.
Sinon, explique moi pourquoi tu fais des études? Tu n'en as pas besoin. Tu peux te contenter d'être dans un petit emploi sans diplome pour vivre?
On se laisse couler dans un confort mou ou on vit vraiment?
-Alex a écrit : Blusher a écrit quelque chose de puissant sur ce topic :
Blusher a écrit :En arrêtant de se comparer aux autres hommes et d'entrer en compétition avec eux on s'ouvre les portes de la coopération avec... les femmes.
C'est quelque chose que je sentais confusément, mais Blusher met des mots là dessus, et ça peut complètement révolutionner une vie !
FTS est un site de séduction, mais il ne faut peut être pas tout ramener aux femmes.
L'un des fondamentaux c'est d'arrêter de faire tourner son monde autour des femmes.
Et adopter un comportement dans l'espoir d'en avoir plus, c'est le contraire de l'idée de base.

D'ailleurs, on peut très bien être compétitif dans son travail, et le sport qu'on pratique, et ne pas se sentir en compétition avec les autres mecs en termes de séduction.
La séduction est donc un jeu coopératif.
Même en ayant l'esprit de compétition, on sait bien qu'on est pas en compétition avec les femmes en séduction, je ne vois pas quelle est la découverte...
Il est vrai que des innovations ont vu le jour sous l'effet de la compétition. Mais c'est grâce à des gens coopératifs que ces innovations profitent au plus grand nombre.
Pas forcément. Si certaines innovations profitent au plus grand nombre, c'est que certaines personnes très compétitives ont eu l'idée de se servir de technologies avancées et de les transposer dans leur domaine afin d'obtenir un avantage concurrentiel (technologies automobiles, par exemple). Aujourd'hui il est vrai que la coopération joue un plus grand rôle (via internet, par exemple) mais "profiter au plus grand nombre", c'est parfois un effet collatéral de vouloir faire du profit, ou vouloir donner le meilleur produit QUI EST LE SIEN ET PAS CELUI DES AUTRES.
Les gens qui ont fait l'informatique actuelle, ils étaient égocentriques et ont voulu que les gens suivent leur vision, mais ils n'étaient pas philanthropes.
Certes, être dans une situation de compétition pousse à se dépasser, et à s'améliorer. Mais j'y mettrais un bémol, car les améliorations sont finalement très orientées. On améliore en priorité les points qui vont permettre de gagner.
Ce qui permet de gagner est souvent le point technique important dans le sport en question.
Dans les sports de combats, souvent ce qui permet de gagner, c'est ce qui est efficace.
Et c'est ce qui compte parce que ce qui permet de gagner c'est ce qui permet d'être meilleur techniquement, c'est un cercle vertueux.
Il me semble que dans le cadre de la compétition, il s'agit davantage d'exploiter le point faible de l'adversaire plutôt que de perfectionner son jeu.
Mais justement, si une part du jeu de l'adversaire consiste toujours à exploiter les points faibles de l'autre, qui gagne? Celui qui sait à la fois se défendre contre les attaques de l'autre sur ses points faibles (donc s'adapter et compenser) et exploiter ceux de son adversaire sans que celui ci puisse compenser (donc s'adapter et surpasser).

Oui c'est pas faux, mais dans ce cadre là, on n'est pas dans l'optique d'une croissance personnelle. On est dans la stratégie "ne pas perdre".
C'est absurde. Une faible dans ton jeu, c'est une faiblesse technique réelle. Si c'est une faiblesse en compétition, c'est surtout parce que c'est un point technique que tu ne maitrises pas.
SI tu te fais toujours prendre des points sur des revers, c'est pas seulement un problème en compétition, c'est que tu ne sais pas contrôler les balles sur les revers.
Va pour le sport. Parlons maintenant du monde de l'entreprise. Dans le monde du travail, le système compétitif est le plus majoritairement utilisé, et pourtant, il est sous-optimal.
Beaucoup de managers pensent qu'en appliquant des logiques compétitives, les meilleurs vont se révéler et se détacher du lot.
C'est vrai que ce ne sont pas forcément les meilleurs mais ce sont les plus compétitifs, ceux qui ont le plus confiance en eux, les plus audacieux. Et s'ils ne sont pas les meilleurs, ça compense bien.
Si on en revient à comparer à la séduction, ça sert à rien d'être beau gosse et d'avoir plein de qualité si tu peux pas ouvrir la bouche devant la moindre fille.
Il vaut mieux être moyen, mais avec de la confiance en soi et de l'audace.
Mais en fait non. Parce qu'en situation de compétition, il ne s'agit pas d'améliorer ses compétences, mais de surclasser ses concurrents dans les domaines qui servent à hiérarchiser.
C'est un point de vue erroné. D'abord, parce que c'est tronqué (voir plus haut).
Ensuite, parce que les domaines qui servent à hiérarchiser sont ceux qui sont pertinents pour la fonction.
La chose que l'on perd dans la compétition, c'est l'avis d'autres personnes moins affirmées (si on leur demandait leur avis), ou des solutions qui nécessitent moins de contraintes de base pour être envisagées (et qui peuvent parfois être meilleures, mais les solutions issues de contraintes sont aussi génératrices de beaucoup de performances et d'innovation).
Enfin, parlons de la séduction et des relations aux femmes. Beaucoup de mecs pensent qu'ils sont dans une jungle et qu'ils doivent surclasser la concurrence.
Sans se sentir en comparaison permanente avec les autres, il faut quand même observer que les hommes sélectionnent les filles avec le plus de qualités le plus séduisantes pour eux, et pareil pour les femmes.
Donc, qu'on se sente en compétition ou pas, on l'est, parce que la fille ne voudra coopérer avec toi que si tu es celui qui peut lui faire oublier les autres.
Après, chacun sa méthode pour tenter de se faire mieux que les autres.
Le mieux étant sans doute de développer sa personnalité ET de prendre en défaut les concurrents (par exemple, le mec qui vient draguer une femme qui t'intéresse. Là, tu es pas compétitif mais tu n'auras pas envie de te laisser passer devant sous prétexte qu'il faut coopérer).
- Ils cherchent à développer des caractéristiques qui leur donneraient un "avantage concurrentiel".
Celles qui donne un avantage sont celles qui sont retenues par les femmes. (et pareil pour les femmes envers les hommes). Donc si l'on veut être séduisant, quel est le problème, c'est totalement dans le but visé?
Il y a d'autres manières de faire qui apportent plus. Essayez juste.
Il y a d'autres manières parfois mieux adaptées à certaines situations.
Mais pour certaines situations la compétition est la mieux adaptée. Essayez juste.
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  • [0] Prends un peu de recul le 13.11.13, 00h01 par Axelos
Je trouve ce sujet vraiment intéressant, car il révèle à ma conscience mon propre fonctionnement et mes motivateurs.
Iskandar a écrit :@Blusher: tu présentes la compétition comme clairement inférieure à la coopération. Mais pourquoi est-ce une valeur si répandue et triomphante ? Selon toi, pourquoi a-t-elle pu s'imposer de la sorte ?
Pour ma part, je dirais que ce n'est pas une valeur... C'est un mode de relation entre individus. C'est également un mode de représentation du monde.

Dans la nature, les individus entrent en compétition lorsqu'ils ont tous deux besoin d'une ressource qui est rare. Il s'agit d'une situation de survie.

Ce qu'il est intéressant de savoir, c'est pourquoi l'être humain reproduit ce mode alors qu'il n'est pas en situation de survie ? Quels sont les déterminants psychologiques ?

Pourquoi l'être humain choisit-il délibérément ce mode pour apprendre, je cite :
Jindo a écrit : la combativité, la maîtrise de ses émotions (se reconcentrer après une erreur), la tolérance à la douleur, le dépassement de soi.
Alors qu'on peut apprendre ces choses là en :
- Surmontant les épreuves de vie et en s'affirmant, pour la combattivité
- Méditant, pour la maîtrise de ses émotions et la concentration
- Se fixant des challenges comme "monter sur scène", "parler à un inconnu" ou "changer de métier" pour le dépassement de soi.

La tolérance à la douleur, je ne vois pas l'intérêt... La douleur est un signal utile pour indiquer que notre intégrité physique peut être en danger...

M'enfin celui qui tient vraiment à s'insensibiliser à la douleur, il peut toujours quotidiennement poser sa main sur une plaque électrique chaude...

Posez vous la question : Est-ce que vous souhaitez être heureux ou est-ce que vous souhaitez être bons ?

Pour ma part, je souhaite être heureux.

La coopération et le partage rendent heureux. Pas les compétitions...

Coopérer, c'est aller contre ses premiers instincts de méfiance et d'insécurité. Faire confiance c'est prendre un risque. C'est un vrai challenge.
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  • [+1] Pertinent le 13.11.13, 09h32 par Marshall Ombre
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