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Re: L'histoire d'un Belge

Posté : 29.04.16
par Balzac
J’ai une tendance d’écrire afin de poster, avant d’effacer au moment ultime.
Un moyen d’exorciser mes pensées, peut-être.

En vérité, je me dis toujours :
« – Bah, je m’en fou. C’est pas intéressant, et je sais plus ou moins comment m’y prendre ».
C’est une de mes chimères.

Je ne me sens pas moins intéressant que d’autres.
Mais je n’ose pas me mettre en valeur dans certaines conditions.
Sentiment de confiance.

Je n’arrive pas à m’exprimer.
Je n’ose pas être moi-même.

Tout un nœud lié à mon vécu…

Par exemple, lorsqu’on me complimente sur un fait, je dis rarement « merci ».
Je souris, comme si c’était un acte normal.

Lorsque j’accomplis des choses avancées, je ne « comprends pas » pourquoi on me félicite.

Je doute de mes capacités, compétences.
Ce n’est pas une preuve suffisante à mes yeux.

Comme si je ne le méritais pas.

Cocktail explosif entre :

– Manque d’estime
– Peur du jugement des autres
– Peur de l’échec et perfectionnisme.

---

Il y a cette fille de l’auberge qui soutient souvent mon regard.
Du genre 5 secondes lorsqu’on s’entrecroise dans la rue.

Elle avait même tenté de m’aborder, mais j’ai calé une seconde et mon pote lui a répondu.

Je n’arrivais pas à faire le pas.
Sentiment non éprouvé depuis des années…

Comme paralysé.
Son charme et son corps de fou me font peur.

En journée, elle s’est installée à notre table.
J’ai attendu qu’on ne soit plus que deux pour oser l’aborder (what the fuck).

Sentiment de peur à le faire.
Juste l’impression d’avoir dit de la merde lors de notre discussion.

Dans la soirée, elle se réinstalle.
Me parle en particulier et me demande si je suis sorti ce soir, si je sors souvent.

Je suis pas débile, je sais bien qu’elle m’accroche et que c’est positif.
Mais j’ai pas osé lui proposer un verre ou une connerie du style.

Wesh.

Peur du jugement des autres à l’idée de lui proposer.
Et deux semaines plus tôt, avec la Française I., je la draguais carrément devant le gars.

Sentiment de confiance.

Elle emménage dans son appartement le 1er.

En voyant sa veste devant sa chambre, avant de rentrer vers 02h, j'ai pensé lui écrire un mot avec mon e-mail afin de s'organiser un truc si on se revoit pas d'ici là.

Mais c'est débile.

Deux jours pour la croiser et prendre son contact.
Ça devrait le faire.

J’ai du mal à expliquer ces phases.

Ces phases « d’isolement » où : je n’ose pas m’affirmer, n’ose pas me relâcher pour délirer avec les autres, n’ose pas m’exprimer, dire ce que je pense, parler d’une voix plus prononcée, n’ose pas juste me prendre un putain de râteau si besoin.

À être un homme.

J’y arrive quand je me sens suffisamment en confiance.

Mais dès l’impression de ne pas/plus être à ma place : boom.
Je bloque.

En avoir conscience me mène sur mon bon chemin.
Puis, il y a des progrès.

Mais c’est putain de frustrant de ressentir ces émotions.
De rater ces occasions que nous offre la vie.

Mais c’est aussi signe d’un manque d’effort de ma part pour améliorer certains aspects.
Je dois outre passer ma passivité relative.

Tout à l’heure, en rentrant, j’ai eu l’une de mes « illuminations ».
Comme souvent lorsque j'ai l'impression de rater un truc.

Pendant quelques secondes, je ressens un grand vide autour de moi.

Alors, je me sens réellement vivant et connecté dans le présent, sachant que je vais mourir, tôt ou tard.

Un halètement se manifeste.

Et ce qui me fait peur à ce moment précis, ce n’est pas de mourir, mais de ne pas vivre.

Lors de ces illuminations, l’envie d’exploiter mes capacités se manifeste au plus haut point.

De devenir l’Homme que je désire être.

Re: L'histoire d'un Belge

Posté : 09.05.16
par Balzac
J’avais pour habitude de boire quelques verres afin de pleurer.
Exorciser mes maux.

Un rituel malicieux pour me complaire dans un rôle.

Mais je n’y arrive plus.

Je ne sais pas si c’est parce que je grandis ou si parce que je perds espoir.
Les deux ne sont pas incompatibles.

La perte d’espoir ne signifie pas la perte de rêves.
Juste l’ouverture vers leurs créations.

Même dans les relations interpersonnelles je commence à me trouver.
Pourtant, tout me parait si lointain.

Andrew, un des volontaires, a partagé une remarque intéressante.

Il était tombé sur l’un de ses vieux journaux.
On en riait.

Puis, il m’a dit :
- C’est ridicule, car tellement égoïste
Oui, tu as raison.

Nous passons notre temps à nous centrer au sein de l’univers.
Alors qu’il s’agit de s’ouvrir pour recevoir.

D’accepter que nous soyons un tout.
Que nous ne valons mieux ou pire qu’un autre.

Que nous ne sommes pas seuls.

L’espoir tue dans l’enfermement de notre vie.
Nous ne bloquons que parce que nous refusons de voir plus loin.

Ce voyage m’ouvre des portes.

Dieu est avec moi.
Et il n’attend qu’à s’offrir aux autres.

Je vais accomplir de grandes choses. Je le sais.
Je le sens.

Re: L'histoire d'un Belge

Posté : 02.06.16
par Balzac
Un moment sans écrire.

J’ai laissé le voyage prendre le dessus sur l’écriture.
Et ce n’est pas plus mal.

Je suis à Grenoble, depuis quelques heures.
La suite, on verra… (je ne t’oublie pas Alea ;) .

Je vais revoir ma petite Française, I.
Elle étudie dans cette ville. J'en ai profité pour passer.

Je veux juste vivre l’instant, et l’instant décidera de la suite.
Et ça, c’est cool.

Aussi, j’ai pris le numéro d’une Grenobloise.

On était dans une friterie.
Je la vois, devant moi.
Très jolie, naturelle.

J’ai hésité, peurs débiles, puis je lui ai parlé.
- Il y a quoi de bien à faire à Grenoble ?
Elle se retourne et me parle des musées, entre autres.
Étudiante en arts.

Elle me demande d’où je viens, pourquoi je voyage seul, etc.
On se présente.

Après quelques minutes de discussions, je lui dis que je vais vérifier les entrées pour un musée.

Un blanc de deux secondes.
Elle reste plantée devant moi, sa commande dans les mains.
- Tu fais quelque chose dans les jours à venir ? On pourrait aller visiter un musée ou se prendre un verre.
- Oui, carrément. Je pourrais te montrer les alentours avant de prendre une bière.
Prise de numéro.
- À bientôt !
- Bon appétit !
Si simple.
Pourquoi tant de complications ?

Dans tous les cas, c’est une nouvelle étape.
Savoir que je peux dépasser mes craintes irrationnelles.

Je ne dis pas que ce sera toujours aussi facile d'obtenir un numéro, mais le fait d’avoir osé est une grande récompense personnelle.

La peur de l’échec n’a plus cette emprise si puissante sur moi.

Voyager, c’est cool.
Et le livre de Christophe André sur l’estime de soi m’aide énormément.

Que du bon.

Re: L'histoire d'un Belge

Posté : 12.06.16
par Balzac
Mon séjour à Grenoble touche à sa fin.
Une belle expérience.

Je n’ai jamais été autant actif, à tous niveaux.

Des approches et numcloses dans la rue, des rendez-vous, à plusieurs reprises avec certaines. Une manière d'être avec les femmes en général.

Et surtout, une relation sexuelle avec ma petite Française, I.
Dans un déroulement intéressant avant d’en arriver à l’acte.

Dieu, que c’est bon, ces échanges.
Aussi éphémères soient-ils.

Ce goût m’avait manqué.

Cette tendresse, cette connexion, cette communication, ces jeux absurdes.
Sa peau, son odeur…

_______

Il y a des aspects intéressants à partager sur cette relation, autant dans l’aspect psychologique que physique. Des deux côtés. Sans en étaler de trop.

Mais je n’ai pas le courage d’écrire.
Surtout, je discerne et gère très bien les réponses à ces aspects.

_______

Je réalise à quel point j’ai grandi ces derniers mois.

Dans la gestion de mes émotions.
Internes et externes.

Je me sens de plus en plus homme.

On me demande souvent quand se terminera mon voyage.
Je réponds toujours, taquin :
- La fin de mon voyage sera la fin de ma vie.
« Dieu » est avec moi.

Re: L'histoire d'un Belge

Posté : 14.06.16
par Balzac
Bon, bin, le p'tit film porno avec sa proprio airbnb, ça c'est fait.

Mais lol, quoi.

Bonne nuit.

Re: L'histoire d'un Belge

Posté : 17.06.16
par Balzac
Je me dirige vers Montpellier.

S'il y a des membres de là-bas... :)