Les règles de mon jeu : Remise en selle après trauma

Note : 16

le 04.05.2023 par anagrama

70 réponses / Dernière par Citadin le 25.06.2023, 09h50

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Soyez sympa, rembobinez : Day 5

Retour en arrière aujourd'hui.
Retour a l'exercice du jour 5, que j'avais allègrement ignoré, soit : aller acheter de nouvelles fringues en se faisant conseiller par une vendeuse.
Ca s'annonce mal car j'ai encore une fois extrêmement mal dormi, et je crois qu'en plus je couve un truc.
Je vais donc vers un des magasin qui m'a été conseillé jour 3 et que je connais. J'y suis allé quelques jours plus tôt et c'etait un homme qui etait à la caisse. Aujourd'hui c'est une vendeuse et en plus elle est seule. C'est parfait.
Le magasin est assez chic, c'est l'archetype de la boutique bobo qui vend des vêtements hipster mais aussi des bieres, livres...
La vendeuse est donc à l'image du magasin : tout a fait mon type en terme de style. Par contre pas trop jolie, ce qui est parfait pour m'eviter de bloquer.
- Bonjour, je peux vous aider ?
- et bien figurez-vous que oui ! ( grand sourire) il me faudrait un ensemble pull - pantalon, qui soit aussi efficace au boulot que dans la vie de tous les jours. Mais j'ai un peu du mal à trouver la coupe qui m'aille bien.
- ah oui je vois.. elle fait le tour oui vous avez de sacré epaules (elle rit) faut arreter la salle !
- ah non c'est le tennis.
- ah alors il faut freiner le tennis.
Elle me sort quelques pulls, me glisse qu'elle n'est ici que dans un job etudiant et qu'elle ne prend pas personnellement mes rejets de certains produits tres classique. Elle me sort un pull avec des patchs sur les coudes.
- ah non pas ca, ca fait...
- vieux ?
- prof!
- ah oui completement vous avez raison
- et en tant que prof je me suis juré de ne jamais ressembler à un
- oh vous êtes prof? Où ca ?
- a l'université a côté
- oh génial, moi je n'ai jamais eu la chance d'avoir de jeunes profs...
- ah oui ? Ou est-ce que vos profs ont oublié de faire jeune ?
- ahah non, pas du tout. Et puis vous savez... elle s'adosse au mur, hesite plusieurs fois entre vous et tu.. Je suis peut etre etudiante mais j'ai 25 ans...et bon...
Je coupe ici mon recit. On discute tranquillement de tout et de rien pendant qu'elle me refait une beauté avec des fringues neuves et ajustées. Je vais sortir de ce magasin avec plus ou moins mes habits typiques, mais neufs.

Ce flirt me plait beaucoup, meme si il a un côté artificiel dont je ne suis pas dupe. C'est le rôle d'une vendeuse de séduire un peu les clients, de les mettre à l'aise et de les faire se sentir beaux mais les oeillades et les sourires semblent parfois gratuits. Je suis tenté de lui proposer un verre, je me demande comment faire pour sortir du cadre professionnel ? Peut etre si je la revois un jour.

Elle termine la conversation en me glissant qu'elle est issue d'un métissage portugais. Je lui rétorque que c'est peut etre pour ca qu'elle a un très beau teint malgré la morosité de la météo. Hop, ça me fait un compliment a rajouter dans mon exercice suivant. Il n'etait pas très franc mais il a le merite d'exister. Elle rougi. C'est bien la troisième fois que je la fais rougir. Je sors du magasin content, cette interaction m'a fait du bien et m'a reboosté.

Je vais me balader et je croise une jolie blonde qui promène son chien. J'ai 20 idees pour l'aborder qui me traversent l'esprit, je me sens même capable de le faire ! Je ne passerai pas a l'acte mais depuis longtemps je ne me suis pas senti aussi désirable.

J'ecris ce post dans les transports en commun, sur le chemin de retour du tennis. Mon associé/ wingman m'invite a la soiree d'anniversaire de son cousin. J'hésite à y aller. D'un côté la fatigue me terrasse et de l'autre ecrire ces quelques phrases me gonfle d'orgueil et d'envie de relations sociales, de continuer mon travail, de m'ameliorer et de chasser de ma tete toutes ces idees qui m'obsedent sur ma valeur, mon incapacité a seduire, ma sensation d'etre "moins bien que les autres "


EDIT : et plus important encore, la ville redevient un territoire associé à la rencontre et à la nouveauté, avec un potentiel immense. De plus en plus s'estompent les pensées noires, la peur de me balader, les souvenirs tenace de mon ex et la crainte de la voir. Je suis entouré de sourires, de nouvelles personnes et d'histoires nouvelles. C'est la ville qui me manquait.
Ahah bien joué pour le dialogue, je n’aurais pas fait mieux :D .

anagrama a écrit : 15.05.23 Ce flirt me plait beaucoup, meme si il a un côté artificiel dont je ne suis pas dupe. C'est le rôle d'une vendeuse de séduire un peu les clients, de les mettre à l'aise et de les faire se sentir beaux mais les oeillades et les sourires semblent parfois gratuits.

Certains clients leur donnent plus envie de faire du zèle. Ça fait toujours plaisir.

Une fois, pour me préparer mon cocktail, une jeune et jolie serveuse s’est placée volontairement face à moi. Bouche entre ouverte et regard de braise, elle a agité frénétiquement le shaker à deux mains, de haut en bas, au niveau de ses seins. Touché :mrgreen:

Comme toi, je ne suis pas dupe mais j’ai apprécié l’effort de mise en scène.
anagrama a écrit : 15.05.23 Je suis tenté de lui proposer un verre, je me demande comment faire pour sortir du cadre professionnel ? Peut etre si je la revois un jour.

Éventuellement lors d’un prochain achat. Si elle te remet et semble ouverte, peut-être dire que tu t’es senti à l’aise dans les vêtements qu’elle t’avait conseillé, lors de ta dernière sortie à tel endroit. Elle saisira probablement l’allusion et sa réaction te permettra de prendre la température.

En tout cas tu sembles être dans un bon état d’esprit et une bonne dynamique. Content pour toi.
En tout cas tu sembles être dans un bon état d’esprit et une bonne dynamique. Content pour toi.
Mais grave, aujourd'hui c'est banco. Je viens de flirter avec une serveuse en allant m'acheter un burger à midi et je suis surexcité à l'idée d'aller à un dîner d'affaire ce soir, dans un très gros lieu culturel de la ville. Ca fait tellement plaisir de voir "le bon côté" parfois.
Be kind, Rewind : Day 6, 4 fois merci

Oh putain que c'est bon bordel de se sentir à ce point plus compétent dans l'ensemble de sa vie !
Tout ne me réussi pas, mais tout est plus simple, plus léger. Je retrouve progressivement les sensations de bien être que j'avais avant de me mettre en couple avec mon ex.

Surtout : j'ai super bien dormi. Je me réveille à une heure correcte, j'ai le temps de boire un café tranquillement, de me préparer et hop, un petit saut en salle de sport. Une fois la séance passée, je rentre chez moi et fait mes ablutions Neil Straussienes : exercices de posture, musique super motivante (j'ai commencé depuis la salle), douche, rasage, vêtements neufs.

Je sors avec mes nouvelles fringues. C'est vrai que le fait d'être dans des vêtements neufs et classe ont des effets psychologiques assez radicaux. Je me pose à mon bureau et j'attend un artiste récemment devenu ami qui doit venir pour discuter taff. Au final, on ne discute pas du tout boulot. A 12h30 je lui propose d'aller manger. Allez, c'est moi qui offre (et je lui dois bien ça, il m'a lui même payé une place pour un match de foot). Il veut un burger, mais à emporter. Qu'à cela ne tienne, je l'amène dans un resto ultra hip mais réputé très bon, dans mon quartier et qui fait à emporter. Je n'ai jamais été là bas mais je suis motivé pour tester des nouveautés.
Je pousse la porte avec un grand sourire :
- Helloooo ! (la serveuse, brune est vaguement mignonne avec un air du nord)
- Oh Hello, for two ? to eat or just a drink ?
- To eat, and take away please.
- Ok just come with me and I'll give you the menu
- Ok thank you (on l'accompagne)
- Do you know this pla...
- Wait, I'm sorry but your accent is absolutely gorgeous, where are you from ?
- Oh I'm from France and...
- Quoi ? Attendez vous êtes française et on se parle en anglais depuis tout à l'heure ? Mais c'est ridicule (je ri, elle ri aussi)
- Ah oui, pardon je n'avais pas du tout remarqué
- Mais attendez votre accent est parfait ! On dirait que vous êtes de Londres ou de Brighton... Vous avez fait vos études en Angleterre ?
- Pas du tout non, vraiment je..
Mon pote se met dans la conversation : Au moins vous avez de la famille anglaise ?
- non non pas du tout, vraiment 100% française (je vous jure que son accent était impeccable)
je reprend le lead : - Mais non mec, je pense que mademoiselle doit regarder beaucoup de séries anglaises et british, ça forme l'oreille !
- Ah oui, j'avoue que je suis très friande des séries anglosaxones... en tout cas je dois avoir une bonne oreille, allez savoir !


Elle nous fait le tour du menu, 40 burgers au choix avec possibilité de faire de la "customisation" ça laisse énormément de possibilités. Bref, nous faisons nos choix. Elle s'arrête :
- Oh mais c'est votre première fois ici ?
- Oui oui.
- Oh mais alors je dois vous expliquer des choses (elle fait le tour du propriétaire, nous explique le concept. Dans la salle, des écrans diffusent Roland Garros)
- Attendez vous passez le tennis ?
- Oui, nous diffusons les grand matchs ici. Euro, Mondial, RG, Ligue des Champions..
- Mais attendez, est-ce que vous avez un défaut ?
- Ahaha, ça je ne préfère pas dire, mais, non...
- Un patron toxique et abusif, j'imagine ?
- Comme tous les patrons, bien évidemment.. mais on est bien.. Elle rougi, souri. Je commande un café en attendant notre commande. Elle s'en va.

Mon pote s'arrête, me regarde.

- Putain, tu me fais rire toi.
- Quoi ?
- Mec c'était chaud ce que t'as fait là ? J'imagine que quand tu lui demandais si elle avait des défauts tu parlais d'elle, pas du bar ?
- Bah, c'était ambigüe... c'est chouette l'ambigüité. A elle de définir ce qu'elle voulait que je dise.
- Ahaha, et bien écoute. Je l'ai vu son défaut moi.
- Ah oui ?
- Une bague au doigt.
- Oh.
- Et ouais.

La serveuse passe devant nous. Je l'arrête en posant ma main sur son épaule :
- Excusez-moi, vous passez la Premier League ici ?
- La Premier League ? je ne sais pas, je pense qu'un match genre... Liverpool - Arsenal.. oui mais pas de petits matchs en tout cas.
- Ok merci.
Je remarque que la bague à son doigt est bien présente, mais qu'elle a l'air plus décorative qu'autre chose. En plus elle a l'air jeune pour être déjà mariée. Je fini le moment tranquillement en discutant avec mon pote. Quoi qu'il en soit je suis chauffé. J'adore cette serveuse, elle me rappelle une fille avec qui j'ai flirté il y a un peu plus d'un an, dans un train. Sauf qu'à l'époque on portait des masques. Je ne saurais certainement jamais si c'est elle, ou peut être que si. Je compte bien retourner dans ce resto.

Je continue la journée le sourire aux lèvres. Mon pote m'applaudit pour mon mojo. Je poste une annonce sur les réseaux sociaux pour une recherche de stagiaire. Je reçois en trois heures une dizaine de candidatures de gens que je connais et qui rêvent de bosser "pour" moi. Je n'en reviens pas.

Je file boire des coups avec des potes en afterwork avec l'objectif de finir mon challenge. Il me faut mes quatre compliments aujourd'hui. Je veux passer à la suite. Au bar, aucun effet. Juste mes potes qui me voient arriver et qui hurlent "
- Oh mon Dieu mais regardez moi comme il est beau !
- Mais oui tu vas où là avec ta chemise ouverte, ta veste de costard et ta boucle d'oreille ?
- Je vais au musée d'art contempo, j'ai un dîner avec des collectionneurs. Relou mais nécessaire.
- Ah bah ouais, ça se voit là. Ptain mais laisse tomber tu vas choper de la vieille riche haha !

Je vois mon verre, j'embrasse les compliments. Je les imprime dans ma tête. Ca n'a l'air de rien mais j'en ai besoin. D'habitude ils roulent sur moi et je les ignore. Aujourd'hui je les imprime, je les tapes, je les écris. Je me rappellerai de leur existence. Je vais effacer mes idées négatives sur moi même.

Je fonce au musée. Mon associé est en retard et je connais peu le milieu car je suis nouveau. Je serre des mains à des connaissances. Une, deux, trois personnes. Je ne me sent pas à l'aise. Heureusement je retrouve des connaissances. Une autre galeriste que je connais arrive. Boucles d'oreilles énormes dans les oreilles, je l'embrasse et lui glisse "magnifique tes boucles d'oreilles, j'aime beaucoup c'est très stylé !". Elle me souri et me remercie. Ca fait quatre putain.

1. La serveuse du resto Italien il y a 3 jours
2. La vendeuse du vêtement de fringue
3. La serveuse du resto à burger
4. Ma collègue.

En plus de ça, j'ai un peu cassé le jeu. Strauss indiquait deux personnes connues et deux inconnues. Je suis à trois inconnues.
Ces mercis étaient très chouette, très chaleureux. A chaque fois j'ai réussi à trouver le moyen de rendre ça agréable.
A chaque fois, pendant ces trois jours, je me demandais comment complimenter une femme et je trouvais ça difficile. Je me voyais être creepy en lâchant un "oh mais vous êtes super belle" ou "j'adore votre coupe de cheveux". Il faut savoir saisir le moment. Franchement pas facile si on habite pas en ville tout ça.
Je remarque que mon associé/wingman, lui, fait ça tout le temps. Pendant que nous visitions le musée, il a du faire facilement trois compliments à des gens. "j'adore votre parfum !" / "mais vous avez une mine incroyable aujourd'hui !". Il est fort ce con. J'imagine que ça va venir avec le temps. Je n'ai pas envie de sonner faux, et je trouve que lui sonne faux. Mais la réception est toujours tellement spontanée chez ces femmes qu'il complimente. Elles rougissent, sourient de toutes leurs dents et le remercient. Souvent, elles restent près de lui quelques minutes et on sent que ce sont elles qui veulent prolonger l'interaction. Pourtant, il a quelques kilos en trop bien visibles et des handicaps notables que je ne détaillerai pas ici (rien de physique).

En tout cas, je pense avoir fait mon job. 4 compliments, nouvelles fringues... On fera le compte demain, mais je pense pouvoir passer à la suite !
DAY 7, part 1 : la vie de festivalier

Comme j'ai décidé de me focaliser sur la partie positive de mes rencontres amoureuses et mes avancées dans le livre de Neil Strauss, je vais occulter une attitude complètement autodestructrice que je viens d'avoir ce weekend avec une femme et me focus sur l'exercice du jour.

Aujourd'hui, Strauss explique une partie compliquée pour moi, celle sur laquelle je vais certainement prendre le plus de temps possible : l'ouverture.
L'ouverture, en soit n'est pas très compliquée pour moi. Je l'ai remarqué lors des exercices précédents, aborder quelqu'un m'est assez simple. Ce qui est compliqué c'est quand la femme que j'aborde me plait.
Strauss balance quelques conseils pour ne pas donner l'impression que, quand on parle à une femme, on lui envoie la question "hey, tu voudrais pas un coup de bite ?" en filigrane. S'en suivent de nombreux conseils qui me semblent assez évident pour réussir son ouverture.
Ok, le plus dur pour moi c'est de faire, mais une fois lancé, je suis imparable.
Faut juste trouver le bon moment.
Qu'à cela ne tienne, je passe le weekend dans un gros festival, je vais normalement multiplier les interactions potentielles. Autant vous le dire tout de suite: en un long weekend, je n'ai réussi à faire qu'une approche sur les trois réclamées par Strauss :

Je suis à un concert dans un lieu assez canon. Très ouvert, il fait beau, les gens sont tous globalement bien habillées. La musique (mélange d'électro et de rock psychédélique) se prête à attirer une populace hipster qui me plait pas mal. Je profite d'un petit ventre mou pour aller pisser avant la fin. Devant moi, je vois de dos une femme blonde qui marche. Elle est a une silhouette superbe, des cheveux impeccables, une démarche très élégante et un petit style bobo. Bref : mon style de femme. Je ne l'ai vue que de dos mais je suis sous le charme. Arrivé aux chiotes (mixtes), je me situe juste derrière elle. Elle essaie de négocier en plaisantant un coupe-file. Je remarque qu'elle est assez jeune de visage, avec des yeux très clairs. Je l'observe rapidement, mais l'ensemble de son être dégage quelque chose qui me plait. Elle fini de parler, j'attaque.
- Hey franchement, je voulais te dire, elle est vraiment trop belle ta jupe !
Elle se retourne, me regarde, me fait un grand sourire.
- Oh mais merci !
- Je veux dire... J'adore les couleurs. Les tons sont superbes et ils te vont super bien.
Je m'attend à ce que la discussion s'arrête très vite, je ne sais pas quoi lui dire de toute façon et je n'ai pas envie d'être le mec relou qui drague aux chiotes.
Elle souri encore plus.
- Je l'aime beaucoup aussi. Ah mais c'est important les vêtements n'est-ce pas ? C'est un peu la première impression qu'on donne. Tiens par exemple, toi... je te regarde... attend... T-shirt noir, veste en jean, pantalon en jean... tu es quelqu'un qui n'aime pas qu'on le remarque, non ?
- Ah bon ? Pas vraiment, j'ai quand même une boucle d'oreille dorée qui pend (je tourne la tête pour qu'elle voie ma boucle)
- Ah oui ! Oh elle est trop belle ! Et elle brille bien en effet ! Bon ok, et tu as des tatouages en plus.
- Oui, en effet, on ne peut pas dire que ça fait de moi quelqu'un de passe-partout
- Non ! (elle m'attrape le bras) mais qu'est-ce que c'est ces dessins ?
- C'est une déconstruction de Hokusai, en plusieurs étapes, pour ne garder que l'idée principale de mouvement. (je fais bouger mon bras pour lui montrer.) Tu as des tatouages toi ?
- Oui, j'en ai un pour l'instant, enfin deux mais ils sont ridicules regarde ! (elle me montre un petit coeur tatoué dans le creux de son bras et un dessin dont je ne me rappelle pas du tout)
- Ah oui ! (Je prend son bras comme elle a pris le mien, touche le petit coeur qui s'efface) mais c'est trop mignon ça. C'est du poke ?
- C'est fait à l'aiguille oui ! mon premier ! Et figures toi que j'ai eu le droit de faire un dessin à mon tatoueur ! Il m'a laissé le tatouer ! Il était dégueulasse ! (elle éclate de rire)

Je la trouve vraiment mignonne, j'ai envie de continuer cette conversation, et logiquement ça devrait se passer. Au lieu de ça, je me retourne et je vois les gens qui attendent leur tour pour aller aux toilettes. Je sens même des regards désaprobateurs derrière moi. Je me sens jugé. Je pousse un peu pour accélérer le mouvement.

- Ah tu as une cabine qui s'est libérée là bas..
- Ah oui. Elle s'en va.
A ce moment, vous devez vous dire : "bon il va choper son numéro, continuer la conversation, la revoir..."

Et bien non.

Je vais à mon tour dans la première cabine qui se libère. Une fois terminé, je sors, ne sachant pas si elle est derrière ou devant moi. J'avance cependant sans interrompre mon mouvement pour ne pas sembler creepy. Je fais bien car elle est en train de partir. Je la verrai juste quitter les toilettes et se diriger vers le bar. Je décide de ne pas la suivre et retourne écouter la musique avec mes amis.

Voilà plus ou moins une interaction de base pour moi. J'ai complètement paniqué, je n'ai pas réussi à sortir du sujet que j'ai lancé et je me suis senti observé. J'aurais pu lui demander son prénom, ce qu'elle fait là, si elle est amatrice du groupe ou si elle vient pour accompagner des ami.e.s... Mais je n'ai rien fait de tout ça.

En tout cas, pour mon premier "opener", celui-ci est un succès. Je peux noter dans mon carnet que l'ouverture "wouah ton vêtement est superbe" fonctionne bien en soirée. Pourquoi je n'ai pas été plus loin ? Parce que j'ai paniqué, parce que j'ai eu peur de franchir la limite et de passer de cool à lourd. Peut être que je l'ai déçue, ou peut être que cette interaction lui a suffit. Peut être que j'ai envoyé les mauvais signaux et qu'elle s'est dit que je n'étais pas disponible et qu'elle n'était pas mon type. Je ne le saurai de toute façon jamais.
anagrama a écrit : 22.05.23 A ce moment, vous devez vous dire : "bon il va choper son numéro, continuer la conversation, la revoir..."

Du tout, rassure-toi. C’est déjà bien de l’avoir abordée et d’avoir été reçu positivement. Toutes les interactions n’ont pas vocation à aller plus loin.

Et puis je suppose que tu n’as pas besoin qu’on te dise que The Game est en (grande?) partie romancé.

anagrama a écrit : 22.05.23 Je la verrai juste quitter les toilettes et se diriger vers le bar. Je décide de ne pas la suivre et retourne écouter la musique avec mes amis.

A priori, si elle t’avait trouvé chelou, elle se serait débrouillée pour s’escaper en mode ninja (sans que tu puisses la voir partir, ni en quelle direction).

Le curseur n’est vraiment pas facile à placer et « la suivre » (à la semelle) n’était certainement pas une bonne idée.

Tu aurais pu aller te placer au comptoir, à distance raisonnable, te commander à boire et voir si vos regards se croisaient « naturellement ».

Ça permet de voir en douceur si elle souhaite poursuivre l’interaction ou si c’était juste pour tuer le temps en attendant d’aller pisser.
Citadin a écrit : 22.05.23

Du tout, rassure-toi. C’est déjà bien de l’avoir abordée et d’avoir été reçu positivement. Toutes les interactions n’ont pas vocation à aller plus loin.

Et puis je suppose que tu n’as pas besoin qu’on te dise que The Game est en (grande?) partie romancé.
Ah mais le livre que je suis c'est "The Rules of the Game", pas "The Game". Celui-là je ne l'ai pas lu du tout. The Rules of the Game c'est une suite de conseils et de missions journalières qui dit "vous allez avoir un date en moins de 30 jours".
Citadin a écrit : 22.05.23

A priori, si elle t’avait trouvé chelou, elle se serait débrouillée pour s’escaper en mode ninja (sans que tu puisses la voir partir, ni en quelle direction).

Ah oui carrément et surtout, si elle m'avait trouvé chelou, elle ne m'aurait pas attrapé le bras et touché comme elle l'a fait.
[Hors Jeu] : Date Tinder, partie 2

Bon, je n'arrive absolument pas à faire les exercices du niveau 7. Je n'arrive pas à trouver des gens à aborder ou à me sentir à l'aise pour ça. Je vais peut être essayer ce soir, j'ai un événement public, il y aura du monde ce sera l'occasion de m'exercer.

En attendant, hier j'ai décidé de continuer ma remise en selle avec des rencontres qui ne m'excitent pas trop mais qui me font du bien. J'ai donc recontacté mon match Tinder qui ne m'avait pas emballé plus que ça mais avec qui je me suis bien entendu. En plus, je sens que je lui ai plu du coup je vais aller prendre un peu d'affection.

Mon objectif : casser ma timidité et, comme je sais que je lui plais, essayer de "conclure" au plus vite, sans me poser trop de question.

Je la recontacte donc et on se donne rendez-vous. J'avoue que c'est elle qui prend le lead, qui propose de se voir, le lieu, l'heure. Je me laisse guider. Elle me propose d'aller boire des coups vers chez moi, dans un parc. Elle apporte les bières.

Le rendez-vous se passe plutôt bien, on a des discussions fluide. Je suis dans ma zone de confort, je n'ai besoin de faire aucun effort. Je la séduit en étant "moi même", ce qui est plutôt cool. On partage nos goûts musicaux, nos expériences de concert, on se rend compte qu'on a déjà fréquenté les même lieux culturels et que l'on a le même investissement associatif. Vraiment dommage qu'elle ne me plaise pas plus que ça, elle manque cette touche de féminité qui me fait tourner la tête, elle a un fort côté nature qui me plait intellectuellement mais pas physiquement. Mais bon elle est mignonne quand même, je n'y vais pas non plus dégoûté.

Malgré tout je reste un indécrotable timide. Elle me lance des regards incendiaires, des signaux énormes. Je sens bien qu'elle veut que je l'embrasse. On discute de nos expériences Tinder, elle m'explique qu'elle est en couple ouvert et qu'elle a besoin de rencontre des mecs, qu'elle aime vraiment les mecs comme moi, que ce sont des rencontres qui lui font beaucoup de bien, et que si certaines de ses rencontres Tinder étaient catastrophiques j'ai remonté le niveau et l'ai mise à l'aise lors du premier rencard (bon point pour moi) . Elle me glisse que je suis beau, plus beau que sur mes photos selon elle (peut être l'explication à mon absence de match ? Je ne pense pas lui demander ce que je devrai améliorer pour avoir de meilleures photos). La soirée s'éternise et je lui propose de venir chez moi. Elle accepte. Même là, je mets encore plusieurs heures avant de l'embrasser enfin. Elle a l'air soulagée. 2h30 du matin bordel, j'ai vraiment un problème ! Mais bon je le sais aussi, que j'ai un problème, c'est pour ça que je suis ici...

La soirée continue sous la couette, elle me demande si elle peut rester dormir et j'accepte. Elle passera la nuit à me faire des calins.

Bilan : je prend cette expérience positive. J'ai retiré encore des compliments, j'essaie d'y croire. Cette fille me plait pas mal intellectuellement mais elle ne correspond pas à mes attentes. Il faut que je réussisse à provoquer les même sentiments à des femmes qui sont plus dans mes cordes, qui me font vibrer. Je vais essayer de capitaliser là dessus en tout cas. Il faut aussi que je demande à une copine comment améliorer mes photos Tinder.

En tout cas, ce soir je joue...
Tinder et cie me flinguent le moral

Attention, je vais un peu évacuer. Si vous n'avez pas envie de lire des pleurnicheries passez votre chemin.

Peu de publications ces derniers temps. Pas par hasard car deux composantes m'ont tenu éloigné de mon processus de reconversion :

D'une part, un rhume (allergies ?) qui m'a pris un bon 50% de mon énergie, du coup pas de sport, peu de sorties, peu de rencontres. J'ai les yeux gonflés et le nez qui coule. Pas fait de sport depuis une semaine donc pas Inutile d'essayer la moindre rencontre ou d'aborder des gens à part pour dire "hey, vous aussi vous subissez des allergies ?".

D'autre part, comme je suis scotché chez moi, je suis retourné sur les applis de rencontre en espérant matcher avec une fille intéressante. Je n'ai retrouvé que le vide abyssal, les swipe sans retours et les matchs avec ces femmes qui ne me plaisent pas du tout. L, 39 ans, plus marquée par le temps que ma collègue de 45, M., en surpoids et sans aucun point commun avec moi. Je reçoit un message de la fille du date cité ci-dessus avec qui j'ai couché la nuit dernière
"Salut, j'espère que tu vas bien. J'ai adoré notre moment hier, j'ai adoré ta personnalité, ton corps et le sexe.. Par contre je t'ai trouvé très distant. J'espère que je ne t'ai pas forcé la main, je me sent mal à l'aise".
Ouais, c'est vrai, j'étais complètement ailleurs cette nuit-là. J'ai couché avec elle "mécaniquement", en me disant qu'il ne fallait pas perdre la main et ça ne m'a pas fait du bien. En y repensant, son corps ne me plaisait pas du tout. Je voulais faire comme mes potes qui baisent "tout ce qui bouge". Reprendre du mojo, se sentir bien dans mon corps mais ce n'est pas du tout l'effet que j'ai eu. Malgré les remarques positives qu'elle a pu me faire telles que "tu es beaucoup plus beau en vrai qu'en photo" et qui m'ont rappelé l'époque où j'étais un peu mieux dans ma peau et couchait avec des femmes que je désirais.
A l'inverse, cette partie de sexe m'a démoralisé, a imprimé dans ma tête que j'étais condamné à coucher avec des femmes qui ne sont pas mon style. Comme d'hab, ma croyance est là : "tu es trop vieux" / "tes belles années sont passées". J'ai plein de preuves pour appuyer ces croyances, comme ce pote qui a ramené à un repas son match d'une appli de rencontre super sexy. Je compare avec les miens et je me rend compte que je suis complètement à côté de la plaque. Pourtant ce mec est un gros beauf dont la violence envers les femmes est l'explication de son célibat. Cependant il lui suffit d'installer une appli de rencontre après chaque rupture pour rencontrer quelqu'un dans la semaine. Et une jolie fille en plus, super sexy qui a sorti une robe avec un joli décolleté pour venir à son barbecue. Le même type de femme sur qui je swipe mais sans jamais avoir de retour.

Pourtant, j'ai utilisé des photos que mes amies adorent. Je reçois beaucoup de compliments de femmes pour ces photos. J'ai du mal à comprendre, cela provoque une sacré dissonance chez moi.

Avant-hier je sors boire un verre avec un ami. Il semble très touché par ma situation, mon célibat. Il a rompu il y a peu, il déteste être seul et a rencontré sa copine quelques mois après sa rupture. C'est sa coloc. Il me dit de passer plus de temps en soirée privée, d'aller dans les soirées en appart. Je lui répond que je le fait, mais que les femmes que j'y rencontre sont toutes déjà prises ou alors pas du tout mon style. Je lui explique ma crainte par rapport à mon âge et il me rétorque que j'ai l'air d'avoir 30 ans et le corps d'un gamin. Il me rappelle la dernière fois (il ya +/- 1 an) quand nous étions dans le même bar, cette jolie fille avec qui j'ai flirté dans le fumoir. Certes, il a peut être raison, mais je revois mes applications de rencontre et je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

Bon, ce que j'en retiens c'est que je dois me focus sur le réel et pas sur les applis dont je ne comprend résolument plus le fonctionnement. Je vais voir ce que je peux faire en allant m'acheter des anti histaminiques et des fringues (encore) pour me booster le moral, en espérant réussir mon défi un jour, car je n'ai toujours pas fait une seule approche à part la fille du festival que j'ai complimenté sur sa robe, mais ça ne compte pas, il fallait lui poser une question.
anagrama a écrit : 30.05.23 Je voulais faire comme mes potes qui baisent "tout ce qui bouge". Reprendre du mojo, se sentir bien dans mon corps mais ce n'est pas du tout l'effet que j'ai eu.

Yes, toutes les expériences sexuelles ne sont pas nécessairement bonnes à prendre. Et je suppose que tu peux aussi relativiser ce que disent les potes.

anagrama a écrit : 30.05.23 J'ai plein de preuves pour appuyer ces croyances, comme ce pote qui a ramené à un repas son match d'une appli de rencontre super sexy. Je compare avec les miens et je me rend compte que je suis complètement à côté de la plaque. Pourtant ce mec est un gros beauf dont la violence envers les femmes est l'explication de son célibat.

La remarque fait un peu AFC selon moi.

Son succès (apparent) est peut-être simplement dû à une certaine homogamie socio-culturelle ?

Pardon de le redire mais les personnes disposant d’un capital culturel modeste ne se sentent pas à l’aise avec un enseignant-chercheur.

Et les applis fonctionnent sans doute mieux en milieu périurbain où l’offre réelle est beaucoup plus restreinte.

Courage.
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