Re: Les tribulations de Julia , La version longue.
Posté : 03.03.16
Bonsoir les chats,
(Lecteurs amateurs de divertissement, batifolage et autre russerie, je vous conseille de zapper ce qui va suivre et qui s'annonce tout sauf léger et emprunt d'hédonisme. Promis, je ne vous en voudrai pas.)
Cet après-midi en rangeant mon appartement, je suis retombée sur mes journaux. Partagée entre les rires et la folle envie d'étouffer mon moi adolescente, j'ai eu une douloureuse prise de conscience. Il reste cette chose dont je ne parle jamais. Cette chose que je n'écris jamais. Et qui pourtant, telle une épée de Damoclès rouillée, semble trôner au dessus de toutes mes relations.
Je fête mes 17 ans, il y a du champagne, une piscine et des gens qui dansent. Et puis il y a lui. Il y a le doux vent d'été corse et une odeur marquée de vanille et de Monoï. Et toujours lui. Il y a des rires et puis ces cris silencieux. Mes cris silencieux. Il y a ce commissaire qui m'écoute, sourire en coin et tout le poids de son jugement dans son regard. Comment ne pas juger une adolescente de 17 ans avec un goût évident pour la promiscuité qui vient porter plainte pour agression sexuelle. Parfois j'ai l'impression de l'entendre encore penser "Tu l'as pas volé ma p'tite".
Aucune mention de cet événement en 12 ans d'écrits. Et le besoin presque pathologique de balancer ça sur un forum ce soir, entre une histoire de défloration et une histoire d'épilation de sourcil. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'y ai repensé. Pourquoi ce soir. C'était il y a longtemps. J'ai fait mon deuil. Et il y a même des jours où j'oublie presque. Ce n'est ni le besoin de compassion, ni même le réconfort que je cherche, j'en suis presque sûre.
C'est plus que ça. Peut être parce qu'en relisant ce journal je me rends compte à quel point il est facile d'être heureuse. D'oublier jusqu'à ma plus profonde cicatrice. Et pourtant, dès que j'y pense, je réalise que nombres de mes relations en porte un peu la marque, d'une certaine manière. Comme un besoin inconscient d'être en contrôle. De ne se rencontrer que chez l'autre. De savoir que si je veux, je peux partir. De savoir que si je suis nue contre ce type c'est parce que je l'ai choisi. De savoir que si ce mec est presque brutal, c'est parce que je l'ai supplié. De multiplier les rencontres, parce que je le veux. Parce que c'est mon choix. Ou d'être suffisamment saoule pour pouvoir vraiment se laisser aller.
Je ne me laisse pas abattre. Je ne me suis jamais laissée abattre. Un soir d'été, je me suis retrouvée face à un choix après que quelqu'un a décidé d'ignorer le mien. Et sans même y réfléchir, j'ai décidé d'ignorer à tout jamais cette voix qui me murmure parfois " Tu l'as pas volé ma p'tite". A ma façon, à grand coup de flirts plus ou moins alcoolisé et de rapports plus ou moins empreints d'amour, je me suis battue. Battue contre cette peur irrationnelle qu'une nuit quelqu'un me refuse à nouveau de choisir.
Je suis navrée pour le post plein de bon-sentiments et l'histoire mélodramatique d'une gamine. Je crois que pour la première fois, j'avais besoin d'en parler. Pour avancer, et pouvoir enfin enfouir ce souvenir tout au fond de mon cerveau.
--
Je reviendrai bientôt vous parler de choses plus gaies. De chatons, de BAB et du week end que je m'apprête à passer.
Bonne nuit,
J.
(Lecteurs amateurs de divertissement, batifolage et autre russerie, je vous conseille de zapper ce qui va suivre et qui s'annonce tout sauf léger et emprunt d'hédonisme. Promis, je ne vous en voudrai pas.)
Cet après-midi en rangeant mon appartement, je suis retombée sur mes journaux. Partagée entre les rires et la folle envie d'étouffer mon moi adolescente, j'ai eu une douloureuse prise de conscience. Il reste cette chose dont je ne parle jamais. Cette chose que je n'écris jamais. Et qui pourtant, telle une épée de Damoclès rouillée, semble trôner au dessus de toutes mes relations.
Je fête mes 17 ans, il y a du champagne, une piscine et des gens qui dansent. Et puis il y a lui. Il y a le doux vent d'été corse et une odeur marquée de vanille et de Monoï. Et toujours lui. Il y a des rires et puis ces cris silencieux. Mes cris silencieux. Il y a ce commissaire qui m'écoute, sourire en coin et tout le poids de son jugement dans son regard. Comment ne pas juger une adolescente de 17 ans avec un goût évident pour la promiscuité qui vient porter plainte pour agression sexuelle. Parfois j'ai l'impression de l'entendre encore penser "Tu l'as pas volé ma p'tite".
Aucune mention de cet événement en 12 ans d'écrits. Et le besoin presque pathologique de balancer ça sur un forum ce soir, entre une histoire de défloration et une histoire d'épilation de sourcil. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'y ai repensé. Pourquoi ce soir. C'était il y a longtemps. J'ai fait mon deuil. Et il y a même des jours où j'oublie presque. Ce n'est ni le besoin de compassion, ni même le réconfort que je cherche, j'en suis presque sûre.
C'est plus que ça. Peut être parce qu'en relisant ce journal je me rends compte à quel point il est facile d'être heureuse. D'oublier jusqu'à ma plus profonde cicatrice. Et pourtant, dès que j'y pense, je réalise que nombres de mes relations en porte un peu la marque, d'une certaine manière. Comme un besoin inconscient d'être en contrôle. De ne se rencontrer que chez l'autre. De savoir que si je veux, je peux partir. De savoir que si je suis nue contre ce type c'est parce que je l'ai choisi. De savoir que si ce mec est presque brutal, c'est parce que je l'ai supplié. De multiplier les rencontres, parce que je le veux. Parce que c'est mon choix. Ou d'être suffisamment saoule pour pouvoir vraiment se laisser aller.
Je ne me laisse pas abattre. Je ne me suis jamais laissée abattre. Un soir d'été, je me suis retrouvée face à un choix après que quelqu'un a décidé d'ignorer le mien. Et sans même y réfléchir, j'ai décidé d'ignorer à tout jamais cette voix qui me murmure parfois " Tu l'as pas volé ma p'tite". A ma façon, à grand coup de flirts plus ou moins alcoolisé et de rapports plus ou moins empreints d'amour, je me suis battue. Battue contre cette peur irrationnelle qu'une nuit quelqu'un me refuse à nouveau de choisir.
Je suis navrée pour le post plein de bon-sentiments et l'histoire mélodramatique d'une gamine. Je crois que pour la première fois, j'avais besoin d'en parler. Pour avancer, et pouvoir enfin enfouir ce souvenir tout au fond de mon cerveau.
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Je reviendrai bientôt vous parler de choses plus gaies. De chatons, de BAB et du week end que je m'apprête à passer.
Bonne nuit,
J.